Francis Scott Fitzgerald

Francis Scott Fitzgerald


La couverture va bien avec la nouvelle La coupe de cristal taillée publiée dans la sorcière rousse, chez Folio.

Citation :

« Je vais vous faire un présent aussi dur que vous l’êtes vous-même, aussi beau, aussi vide, aussi transparent »

avait dit l’amant éconduit à Evie Piper qui venait de lui annoncer son mariage, avec un autre.

Funeste présent !

Citation :

« La coupole était là, reflétant la lumière électrique en losanges pourpres frangés de noir, losanges jaunes frangés de bleu, massive, étincelante, grotesquement et triomphalement menaçante. »

L’intérieur du couple américain aisé se « simplifie » à mesure que diminue son train de vie, que se délite le beau visage conventionnel de la maîtresse de maison, ainsi que le couple, dont les affaires déclinent, - et l’entente aussi.

Fitzgerald regarde avec la même distance s’affadir le clinquant, et survenir les petits malheurs, voire les drames.

Nulle révolte, mais un cours des choses dont il consigne le lent et sûr déclin.

J'ai lu Gatzby le magnifique, tout récemment...
Je dois reconnaître que j'ai failli abandonner car cet univers superficiel et profondément dédaigneux me gênait, je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire...Les personnages sont parfaitement infects , surtout Tom Buchanan. Et puis finalement, j'ai continué,et je ne regrette pas; Gatzby m'a vraiment plu,c'est le plus humain de tous, le seul à éprouver des sentiments "purs" vis à vis de Daisy. Evidemment, cela n'aboutira à rien...Et la fin est une des plus cruelles que j'ai eu l'occasion de lire...

C'est celui-là que mes aînés m'avaient conseillé, et que je n'ai pas lu, Je connais l'histoire en gros, mais je le lirai un jour, juré !

En ce momet paraît un ouvrage qui parle du couple Fitzgerald mis en scéne dans tendre est la nuit, je mets la quatrième de couverture

Gilles Leroy Alabama song
Mercure de France

Citation :

Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, « Belle du Sud », rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...

Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, pour peindre le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister.

J'avoue que Fitzgerald ne m'a jamais branchée.....
Alors j'en déduis que Gilles Leroy non plus....
Ceci dit, j'essaierai

Citation :

Fitzgerald ne m'a jamais branchée.....
Alors j'en déduis que Gilles Leroy non plus....

déduction hâtive

Bien , maître, je retiens la leçon

Tendre est la nuit dans le livre de poche.

L’histoire débute comme un roman à l’eau de rose, avec Rosemary, jeune actrice et midinette, très attachée à sa maman.

Elle découvre dans un décor de palace un groupe d’Américains qui s’ennuient sur la plage. On penserait à un tableau de Hopper si le rose et le mièvre ne laissaient pointer de l’ironie, notamment dans les dialogues .

Derrière tout ce clinquant, on entrevoit pourtant des drames : le couple Diver, si séduisant, aurait-il une face cachée ?

Rosemary vit des émois sentimentaux… Ce sont des années folles, sur lesquelles planent pourtant les ombres de la guerre 14.

Les personnages s’étourdissent dans une fièvre d’achats et d’occupations frivoles, ternies ça et là par un duel ou la découverte d’un cadavre dans un chambre d’hôtel.

J’arrête là pour ne pas dévoiler l’histoire.
Je parlerai de la seconde partie du livre et du couple Divers sur le fil Gilles Leroy dont le livre alabama song met en scène le couple Fitzgerald, apparemment cousin du couple Diver.

J'y reviens, mais sans découvrir le pot aux roses

C’est en raison de la frustration un temps contenue que les personnages de « tendre est la nuit » brûlent leurs vies avec un appétit effréné : rédaction d’ouvrages savants, canulars et exploits divers pour attirer l’attention et se faire aimer, nuits alcoolisées et bagarres, c’est le lot de Dick. Il « aurait voulu être un héros » dans la guerre de 14 dont il rêve, ce qu’il analyse comme le « traumatisme évident d’un non-combattant ». Il ne sera « qu’un gigolo ».

Pour Nicole et Rosemary, leur désir d’émancipation se traduit par une frénésie d’achats , le goût des plaisirs et de dépenses folles. Mêmes fantasmes pour le couple Diver qui s’invite sur un yatch :

Citation :

Ils traversèrent un grand salon, et s’imaginèrent qu’on dansait au-dessus de leurs têtes, des ombres légères dans la pénombre de la nuit […]

Tendre est la nuit

Fitzgerald compose des tableaux (au sens pictural du terme) qui renvoient aux années folles, aux « jumping ladies » sur un rythme de jazz dans des scènes trépidantes :

Citation :

« Il y avait là en désordre, une robe rouge, une robe blanche, une robe de couleur indécise, quelques plastrons amidonnés … »

Le tout avec un aspect symbolique évident :

Citation :

« Elle était accoudée à la rambarde. Fragile, évanescente. Comment de si maigres épaules, des bras si décharnés pouvaient-ils soutenir, avec tant de superbe, l’étendard de la décadence, l’ultime emblème de l’Empire moribond ?

Avec sa poitrine ultra-plate; elle évoquait plus volontiers les « garçonnes, croquées par John Held, que ces troupeaux de longues vierges languissantes qui, depuis l’après-guerre, servaient de modèles aux peintres et aux romanciers. »

rotko a écrit:

Tendre est la nuit dans le livre de poche.

semary, jeune actrice et midinette, très attachée à sa maman.

etc.....

as-tu aimé ?
parce que moi ça m'

oui, j'aime bien, parce que j'ai trouvé, je crois, la porte pour y entrer, et on en discutera à propos de Gilles Leroy et d' alabama song.

En gros, Tendre est la nuit raconte l'émancipation de Nicole/ Zelda, et le déclin de Dick/Francois Fitzgerald. C'est une lecture que je veux confronter, avec votre participation, à Alabama Song .

je suis comme Mona ...
"Tendre est la nuit" était (est ?) un "livre culte" du temps de ma jeunesse folle

Je l'ai donc lu dans les années 60-65....
Et pas aimé, du tout , du tout...
Ces nantis dégoulinants de fatuité et cherchant à "s'occuper"

Peut être faudrait-il que je le relise, avec une autre optique et "Alabama song" en aide

A propos de "romans cultes".......

J'ai aussi abandonné "A l'ombre du volcan"
et les Kerouac, bien avant d'arriver au bout....

C'est grave , docteur

fontelle a écrit:

Je l'ai donc lu dans les années 60-65....tendre est la nuit
Et pas aimé, du tout , du tout...
Ces nantis dégoulinants de fatuité et cherchant à "s'occuper"

Citation :

J'ai aussi abandonné "A l'ombre du volcan"

j'aime bien que tu rapproches ces deux titres.pour le second, jai vu le film, le livre m'a paru gros pour mes petit bras et j'aime les deux oeuvres qui traitent du déclin, voire de la déchéance pour les personnages principaux.

je te rappelle ma citation précédente

Citation :

Comment de si maigres épaules, des bras si décharnés pouvaient-ils soutenir, avec tant de superbe, l’étendard de la décadence, l’ultime emblème de l’Empire moribond ?

j'en aurai d'autres, sur ce thème moderne de la decadence : Il s'agit ci-dessus des Anglais dont l'empire colonial fichait le camp.

Déclin de l'Angleterre, mais actuellement crois-tu que la France compte encore dans le "concert des nations" comme on dit ?

Il y a dans ces deux oeuvres du désespoir, et des personnages qui s'etourdissent, entre les deux guerres !

toujours tendre est la nuit, si je puis dire

Agitation desespérée, comme celle de ces jeunes Françaises qui voient partir leurs chers marins americains, et font un original salut aux drapeaux !

Citation :

L’une des deux jeunes filles releva brusquement sa jupe, arracha sa petite culotte rose, la déchira en deux, pour en faire un drapeau qu’elle agita avec emportement en criant « bye bye, ben ! Oh Ben ! ».

Au moment où Nicole et Tommy quittèrent la chambre, le petit drapeau rose flottait encore avec passion contre le bleu du ciel. Regarde, disait-il regarde ma couleur,la tendre couleur d’un corps dont tu te souviendras… tandis qu’à l’arrière du bateau de guerre s’élevait, comme un défi farouche, la bannière étoilée ».

Tout se passe dans un contexte économique qui basculera bientôt

Citation :

« L’argent ajoutait encore aux étranges couleurs de cet étrange été. Jamais les Diver n’en avaient autant possédé, […] et l’Amérique était au Zénith de sa croissance économique »

Le thème du déclin s’incarne dans l'histoire de Diver :

Spoiler:

The curious case of Benjamin Button d'après L'étrange histoire de Benjamin Button : Suivi de La lie du bonheur par Francis Scott Fitzgerald paru chez Folio sera adapté au cinema par Fincher et Brad Pitt.

Le personnage principal né avec l’apparence d’un homme de 80 ans, rajeunit au fil des années.
Button possède la capacité d’arrêter le temps. Mais il devra affronter l’univers qui l’entoure, et la perte des êtres chers. Mai il aura l'amour de Taraji (Cate Blanchett).

sur les écrans en fevrier 2009.

benjamin Button part dans la vie avec de sérieux handicaps : l’enfant est atteint d’une maladie inconnue : il est né avec les organes et l’apparence d’un homme de 80 ans....

pourtant il connaîtra le bonheur.

le film de Fincher sort le 4 février, avec Brad Pitt.

Film magnifique, adaptation réussie.. Courez le voir, Fincher a fait du Jean-Pierre Jeunet en mieux (si c'est possible)

le film l'étrange cas de B.B est sur ce fil

Jeunet, oui, comme le nom l'indique

il n'a pas de fil, mais on a vu ses fiançailles , un dimanche...

c'était long.

Oui c'était long, sans son Carot Jeunet n'est plus...

explique, parce que là, je plante.

Sans Marc Carot, l'âme créatrice un peu dark du duo (et je ne dis pas ça parce qu'il est nantais) Jeunet est devenu guimauve tendance ronflant. C'est mon avis à moi, beaucoup ne seront pas d'accord. Mais je trouve qu'il y a une nette frontière entre La Cité des Enfants Perdus et Amélie Poulain, une Long Dimanche.. Alien IV est le dernier film où Carot est venu aider Jeunet, et on peut tous le remercier...

petite parenthèse :

Festival Zoom Arrière présidé par jean pierre jeunet
Du 3 au 15 Mars à la Cinémathèque, de Toulouse

demandez le programme