Jean-Pierre Gibrat

Matteo chez Futuropolis



Composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d’un homme qui, de 1914 à 1939, traversera ces temps tumultueux emplis de passions exacerbées.

De 1914 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d’Espagne, ce pacifiste convaincu, cet anarchiste de coeur, sera de toutes les guerres, bien malgré lui.

Citation :

Matteo, le personnage principal, est un jeune d’à peine 20 ans. L’histoire commence à la déclaration de guerre en 1914 et elle va se développer jusqu’aux années 40.[...] En fait, il s’agit du parcours d’un antimilitariste qui va finalement faire toutes les guerres possibles [...] aussi pour des raisons romanesques.

Pour en savoir plus, lire un entretien avec jean-pierre Gibrat sur Auracan.

Avec des reproductions.

Comme d'habitude un scénario qui tient la route et un dessin époustouflant.

D'après M. Tchip, les filles de Gibrat ont un charme fou....

S'il vous faut plonger dans Gibrat (et il le faut !) ne ratez pas le Vol du corbeau ou encore Le sursis. Deux histoires de guerre encore mais celle de 40 cette fois. Deux bijoux en 2 tomes chacun.

Bon, je mets mon grain de sel... je n'ai pas lu tous les Gibrat,
mais je n'ai pas été conquise du tout par ceux que j'ai lu.
Les histoires romantiques pendant la guerre, le glamour sous les obus...
bof bof...
le sursis, c'est limite niais, non ?

Monique Rannou a écrit:

Bon, je mets mon grain de sel... je n'ai pas lu tout les Gibrat,
mais je n'ai pas été conquise du tout par ceux que j'ai lu.
Les histoires romantiques pendant la guerre, le glamour sous les obus...
bof bof...
le sursis, c'est limite niais, non ?

Je suis d'accord avec le côté glamour, pas avec le côté niais

Pour moi c'est une bonne BD avec un scénario qui tient la route. Pas grunge mais bien.

Pour Mattéo, il m'a un peu trop fait penser à Louis Laguigne pour que je sois conquise.

Le sursis est précéde de plusieurs pages tres interessantes où l'auteur parle de ses intentions, de ses choix de couleurs, du village de l'Aveyron où se déroule l'histoire.

Un jeune villageois s'echappe du train qui le conduisait au STO en Allemagne pendant la guerre, et il se réfugie chez sa tante. Pour éviter les poursuites ou enquêtes des gendarmes, il se cache chez son instituteur, communiste et juif, qui a été deporté.

D'une fenêtre, il regarde la vie du village sous l'Occupation, avec les résistants, les miliciens, la vie clandestine nocturne, et Cécile dont il est amoureux et jaloux !

les couleurs (bleu nuit du début, tons bruns ensuite, beaucoup de variété) et les dessins (vérité des attitudes, des vêtements, des situations) en font un album réussi à mes yeux.

Ce n'est pas niais, mais le jeune homme a un côté naïf et sincère.

Les dialogues sont soignés, avec un humour populaire qui me plaît bien.

Voilà j'ai au moins lu "le vol du corbeau", et "le sursis", les autres je ne sais plus.
Le vol du corbeau m'avait évoqué "la bicyclette bleue" (version TV),
c'est mignon, mais on ne prend pas ça au sérieux. Et une fois encore,
je crois que j'étais un peu génée par le glamour (et la simplicité ...).
L' esthetique est là, mais c'est un peu plat. Je n'y crois pas une minute..; oui, oui,
un peu comme les livres de Desforges.

(Bon, on ne va pas s'engueuler, il en faut pour tous les goûts...)

Evidemment ! les avis différents sont à privilégier sur un forum et tu connais mieux Gibrat que moi : j'ai seulement lu le tome 1 du sursis.

j'explique la "sincérité naïve" que j'ai trouvée au personnage principal : je crois que la jeunesse des personnages pendant la guerre et après, dans un contexte rural, n'a rien avoir avec la jeunesse actuelle.

C'est une impression corroborée par la lecture de Pierre Miquel (dans le jeune homme au foulard rouge, Albin Michel) à qui j'ai donné quelques coups de griffe, mais qui fournit de bonnes données sur les préoccupations et mentalités de ses adolescents, en 1946.

Quant à l'intrigue elle-même, je n'en sais pas assez pour avoir une opinion ferme.

Dans la situation du narrateur adolescent, j'aurais fait connaître ma présence à Cécile, la jeune fille aimée, plutôt que de l'épier à se faire courtiser par un rival, qui plus est, engagé dans la collaboration !

Monique Rannou a écrit:

(Bon, on ne va pas s'engueuler, il en faut pour tous les goûts...)

Jamais ! Enfin je veux dire bien sûr !

Par contre faut nous dire tout ce que tu aimes

Le dernier Gibrat a l'air un peu plus violent... il me plairait peut-être plus.

Sinon, je ne suis pas compliquée, j'aime les BDs avec du sang et du sesque ! C'est tout !

Monique Rannou a écrit:

je ne suis pas compliquée, j'aime les BDs avec du sang et du sesque ! C'est tout !

des noms ! des titres !

Gibrat disait s'inspirer pour ses visages de certains acteurs : ainsi dans le sursis de jean Carmet pour un aubergiste.

pour la tante, assez bien réussie, j'ai trouvé qu'il la rajeunissait au cours de l'histoire, et qu'il lui donnait un petit air de Catherine Frot.

sa jeune fille, identique à élle-même d'un album à l'autre, mes semble à mi chemin de Romy Schneider et de Carole Bouquet.

je regarde le tome 1 du vol du corbeau chez Aire libre. Même sans sesque

Très bien ce vol du corbeau dont je subodore que le titre doit être à double entente, voire à triple sens ("ami, entends-tu ce vol noir des corbeaux sur nos plaines").

La promenade sur les toîts entretient un beau suspens.

J'aime la perfection du dessin, la langue soignée et les jeux de mots.
Une belle intrigue palpitante, c'est du beau travail, j'en redemande.

j'aime beaucoup la bicyclette.

j'ai lu le tome 2 du sursis, et je suis toujours frappé par la qualité du texte : dialogues malicieux avec cette fois ci une touche plus accentuée de sentimentalité et de sensualité. Ce qui ne rend pas pour autant le récit mièvre ou mielleux.
J'y retrouve la malice de l'auteur du scènario : le verrou stratégique de Stalingrad saute en même temps que la barrière virginale qui entravait les deux amoureux.

C'est l'époque des héroïsmes silencieux, avec le médecin Paul, des crapules qui, par des marchandages, cherchent à sauver leur peau ; le temps des décisions et des choix : les passifs stimulés par les avances alliées prennent le fusil.

La vie continue : les vieillards périclitent ou décèdent, c'est banal mais les personnages principaux n'échappent pas à la vie.

A noter que Gibrat rabaisse le caquet de son principal protagoniste : pendant deux ans il est resté inactif à regarder ce qui se passait. Sa proximité avec des bâtons de dynamite dans sa cahe ne fait pas de lui un héros.

Les dessins sont bien soignés, la mise en page excellente.
Sans doute n'y a-t-il pas de grandes hardiesses graphiques, mais la qualité est au rendez-vous qui assure le plaisir du lecteur (moi).

Mattéo, de Jean-Pierre Gibrat, Futuropolis, deux volumes (64 et 80 p.),

tome 2 : 1917. Toujours déserteur, venu clandestinement d’Espagne où il s’était réfugié, Mattéo passe à Collioure embrasser sa mère. Nous sommes le 1er août, jour anniversaire de la mort de son père.
Le soir même, il revoit Juliette, qu’il tente en vain d’emmener avec lui.

Tendre soirée désespérante sur la plage. Le lendemain, Mattéo, accompagné de Gervasio, l’ami de son père, s’embarque pour Petrograd. Après plusieurs semaines de bateau, les deux amis, en mission d’exploration pour le compte des anarchistes espagnols, sont au coeur même de la révolution qui s’embrase…

Citation :

Gibrat ose une approche nuancée, fondée sur une magnifique évocation de la ville et la création de personnages déroutants, en particulier

dit le JDD.

Cette fois Gibrat abandonne les époques passées et rentre en plein dans la conjoncture présente : la crise, avec ses mauvaises nouvelles, ses politiques et ses pêtits patrons cyniques, tout cela vu à travers la famille Manche, ses trois et même quatre générations.

Bon choix que cet album : la langue y est alerte, avec les réparties, les tics de chacun (lelangage fleuri du fils), les peripéties familiales qu'il faut quand même masquer à la mamie.

Tout irait mal sans le dynamisme des individus et une vie qui les oblige à rebondir, avec malice. La caricature de certains types d'individus est bien venue ("on les reconnaît ces enc..." dirait le fils).

J'aime bien les dessins, les couleurs qui alternent, et l'HUMOUR ! ce n'est pas parce qu'on est dans les malheurs qu'"il faut emm...le monde", dirait le fils

Même les reproches sont dits gentîment, dans cette famille ! C'est le menu pour un tome 1, tout rebondit, y compris l'interêt du lecteur, qui n'était pas tombé, lui !

une petite remarque : Renaud Penelle disait qu'un graphiste ne peut changer son style, sa manière de représenter les personnages.

Il me semble bien pourtant que dans les gens honnêtes, Gibrat croque des personnages plus en angles que dans les rondeurs habituelles.

Enfin, tout est relatif, ses jeunes dames restent en manteau, et le personnage principal a bien maigri, pas seulement à cause du vélo !!

Je ne l'ai pas encore entre les mains, j'espère que la personne qui l'a emprunté va la ramener cette semaine

lu le tome 2 qui fait intervenir un personnage de libraire semblable au krook de Monsieur Dick, (le livre de J.P. OHL). Il assemble la saveur des textes et des grands crus pour des mariages inédits.

Dans un sens l'histoire se suit, mais le dynamisme des personnages ouvre de nouvelles voies.


Voici Robert le libraire

et notre héros de la debrouillardise


On en dira plus au moment de l'échange des impressions avec Natalia...

Il est disponible, je vais le chercher mercredi !! Demain c'est l'inscription au lycée pour Simon

J'ai les deux tomes, je les commence tout de suite

Les gens honnêtes

J'ai dévoré cette BD très actuelle. Les personnages sont attachants et le système D prend tout son sens avec notre héros et grâce à des rencontres. Il doit s'adapter après un bien vilain tour dans la déprime, et quelle adaptation !!
La rencontre avec Robert et la serveuse m'a énormément plu. Il faut du courage et beaucoup de ténacité pour ne pas se laisser abattre.
Le fils est un sacré numéro mais tout s'arrange pour lui au final.
En fait, j'ai apprécié de voir les liens familiaux se recréer bien plus étroitement malgré le licenciement du père.
Et la mamie qui dans tout ça ne sait rien c'est amusant

Oui j'ai bien aimé cette BD

Si vous aimez bien les dessins de Gibrat et les histoires fantastiques/surréalsites, je vous conseille "Marée basse" :