Michael Moorcock [Angleterre]

Mother London (Folio SF n°274, 1988, 679 p.)



Dans ce livre, Michael Moorcock nous trimballe d'une ruelle de Londres à l'autre, mais aussi nous transporte d'une époque à l'autre : de l'immédiat après-guerre à la fin des années 1980, des séquelles du Blitz au thatchérisme, on ressent à travers les principaux personnages - l'inneffable Mr Kiss, télépathe de talent et extraverti patenté, Mary Gasalee, rescapée des bombardements nazis ayant sombré dans le coma durant quinze ans sans vieillir et David Mummery, sorte d'avatar de l'auteur - la chute d'un impérialisme, la montée du libéralisme sans éthique et tout ce qui fait que, malgré tout ça, les anglais restent... des anglais !

J'ai bien apprécié ce roman, les personnages sont fort bien typés (un point fort de l'auteur en général), mais je crois avoir loupé quelque chose - ça n'a pas entravé mon envie de lecture - : les multiples évocations, qu'elles soient musicales, littéraires ou historiques de l'univers londonnien des années 1950-1980 en particulier, et anglais en général.

Old Nonny est un personnage secondaire, mais qui figure l'incarnation même de Londres :

Citation :

Elle parle de David Mummery, secouru par le capitaine Black ; de Josef Kiss qui a pu sauver un millier de personnes en lisant leurs pensées et de Mary Gasalee qui est sortie indemne d'un brasier dévastateur en serrant son bébé dans ses bras. Les Londoniens connaissent un grand nombre d'histoires de ce genre, même si peu ont eu les honneurs de la presse. Nos mythes et nos légendes nous rappellent ce que nous valons et qui nous sommes. Sans eux, nous sombrerions sans doute dans la folie.

Classer ce roman dans la catégorie SF est une stratégie éditoriale : Moorcock a écrit beaucoup de Fantasy et un peu de SF ou de fantastique, mais celui-ci, à part la télépathie, je ne vois pas

Oh bon sang, j'ai calé comme un vieux canasson devant l'obstacle sur Mother London. Je me sentais totalement perdue, sans avoir l'impression ou du moins l'espoir d'arriver un jour quelque part, et je m'ennuyais atrocement. Tout le monde m'a dit: "Tinquiète, c'est Moorcok".
Alors comme ça, je suis passée à côté d'un bon bouquin?

Je pleure parce que je me sens parfaitement incapable de le reprendre: je crois qu'il y a des perles qui ne sont pas pour moi...

ekwerkwe a écrit:

Je me sentais totalement perdue, sans avoir l'impression ou du moins l'espoir d'arriver un jour quelque part, et je m'ennuyais atrocement.

J'ai eu beaucoup du mal à rentrer dans le sujet, parce qu'il aborde immédiatement ses personnages et qu'on est tout de suite pris dans un imbroglio de sauts dans le temps, 1957 puis 1963, 1974, 1980 pour retourner en arrière, et on reconstitue petit à petit le parcours des personnages. Je ne peux pas vraiment savoir si c'est une perle, parce qu'à mon avis il me manquait certains outils pour le lire. En tout cas ça dénote dans l'oeuvre, c'est sûr.

Si j'avais une lecture à conseiller, ce serait plutôt le cycle des danseurs de la fin des temps. Je le présenterai bientôt.