La nuit de l'infamieLivre que je conseille vivement, vivement !
Malgré une densité de 630 pages !
C'est un ouvrage de longue haleine, que Cox a travaillé presque toute sa vie. Il est décédé depuis.
Inutile de dire que ce livre inclassable ne ressemble en rien aux thrillers modernes médiocres et jetables.
Même si la première phrase est :
" Après avoir tué l'homme aux cheveux roux, je suis allé chez Quinn m'offrir un souper d'huîtres... "
Non, non, non !
Ca n'est pas aussi léger que ça !
L'auteur a su admirablement reprendre les conventions du roman victorien pour nous servir un plat froid de vengeance et de destin tourmenté. Non sans planter un décor envoûtant, celui de ce temps où les gens
avaient le temps de méditer sur leur destinée et sa fatalité.
Destinée symbolisée par le "maître forgeron" dans le livre, celui qui fabrique les chaînons qui nous lient tous. Avec une préférence pour un binôme très romanesque : le traître / la victime.
Sans déflorer l'histoire (ce serait trop malhonnête), disons que le héros s'est littéralement vu voler son destin par un escroc, escroc qu'il va poursuivre sans relâche pour le faire payer.
L'occasion de vivre tous les contrastes d'une époque de non-dits et de grande violence. On fréquente les très riches, qui se permettent le luxe d'être bibliophiles, et les miséreux faisant commerce de leur corps pour survivre.
Londres sublime, Londres sordide.
Les thèmes abordés dépassent la simple réflexion sur la trahison, le mensonge, l'identité et l'inéluctabilité des faits que nous subissons.
Il y a comme une main de fer divine qui enserre l'homme et le prive de toute liberté. La vengeance elle-même est un effet quasi incontrôlable, quoique préjudiciable, et inscrit dans le cours naturel des actes humains : je suis dupé, donc je me venge.
On trouve de tout : de l'histoire, du suspens, de la psychologie et surtout L'AMOUR DES LIVRES, qui sont omniprésents dans le récit.
D'ailleurs, c'est par un livre que le malheur arrive...
A DEGUSTER...