Georges Clemenceau : En Argentine

Présentation de l'éditeur
En 1909, le gouvernement du Président du conseil Georges Clemenceau est renversé. Le futur " Tigre " de la grande guerre est contraint au " repos ", ce dont il profite pour retrouver les joies de l'écriture journalistique - les premières amours du fondateur de L'Aurore -, et répondre à quelques sollicitations comme celles de venir donner des conférences lors d'une tournée en Amérique du Sud : Argentine, Uruguay et Brésil. Les notes de voyage prises en Argentine, écrites après-coup à la demande de L'Illustration, sont passionnantes et témoignent des qualités d'observation d'un naturaliste soucieux de ne pas endosser le rôle du donneur de leçon en visite dans un pays neuf. Il ne prend pas la peine de mentionner ses propres conférences sur la démocratie, préférant consacrer toute son énergie et son talent d'écrivain à la description d'un pays alors en plein essor et qui fête en 1910 le centenaire de son indépendance : " Notre infatuation n'admet pas volontiers que nous ayons quelque chose à apprendre de jeunes sociétés dont il nous arrive de parler avec trop de détachement. Nous ne saurions nier pourtant que leur tentative soit belle, et qu'elle s'achemine d'un pas résolu vers le succès ". Les gens et les lieux, les gouvernants et les Indiens, l'architecture et la pampa, l'économie et les espèces sauvages... tout concourt à satisfaire sa curiosité, et la nôtre après lui.

Aujourd'hui :
Selon Carlos Gabetta, Directeur de la Maison de l'Amérique Latine à Paris :
"Près d’un siècle plus tard, rien dans les institutions ni dans la politique et pratiquement rien dans la société argentine n’autorise un tel optimisme"
"Entre l’avenir radieux annoncé par Clémenceau et la réalité actuelle de petite république bananière, le poète Cesar Fernandez Moreno, mort à Paris il y a quelques années, a défini les décennies de coups d’état, les frustrations et la décadence nationale par un aphorisme cruel : “ être argentin c’est comme avoir une mère idiote ”.

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La télévision française offrait il y a quelques jours un voyage en Argentine. Pensant à notre amie Amadak, et parce que je suis curieuse, j'ai regardé l'émission. J’ai donc vu sur la 5 le documentaire du 26 février du « Monde en marche » sur ce pays présenté comme un modèle dont les Européens feraient bien de s’inspirer pour résoudre la crise actuelle.

Le reportage prend la forme d’une présentation idyllique d’un pays qui, plongé dans le marasme le plus total, aurait su, en 10 ans, développer une croissance fulgurante. On y voit le ministre de l’Economie du début des années 2000, R. Lavagna, expliquer qu’il a refusé le plan de rigueur du FMI et obligé les banques à reporter les échéances des crédits. On nous montre le « patriotisme économique » à l’œuvre, le miracle de l’économie du troc, la maîtrise de l’inflation par l’encadrement des prix. Pour le côté pittoresque on fait connaissance avec une « cartonera » qui a appris à recycler les emballages et touche un vrai salaire.
D’où vient que tout cela m’apparaît teinté d’un angélisme suspect ? La séquence sur la montagne de soja exportée dans le monde entier (mais on ne nous dit pas que c’est du soja OGM !) n’arrange rien car pourquoi ne nous parle-t-on pas de la déforestation massive, de la mainmise des multinationales sur tout un pays, de la répression très dure menée contre ceux qui ne veulent pas du développement minier, destructeur de leur environnement ?
Une autre séquence sur les riches à l’abri de l’insécurité dans leur ghetto doré et étalant sans vergogne leur fortune ne m’inspire aucune sympathie pas plus que le zapping télé censé montrer la joie de vivre débordante des Argentins. Enfin la séquence obligée sur le devoir de mémoire à l’égard des disparus sous la dictature me semble convenue, voire déplacée.
Au total, j’ai la nette sensation de n’avoir vu qu’une infime minorité des Argentins (riches ou pauvres) et surtout de n’avoir eu droit à aucune analyse sérieuse d’une situation économique qui appellerait pourtant bien des explications. Bref, je reste sur ma faim !
Quelqu'un d'autre a-t-il vu cette émission ? Je suis d'autant plus perplexe que d'après ce que j'ai lu ici ou là, la presse a plutôt loué ce documentaire.

J'ai trouvé l'émission sur la 5, mais pour l'instant elle est indisponible...

pour Nicyrle, Internet de retour""
Ce document a été payé par le gouvernement Argentin. Rien de ce qui est dit, n’est qu’un comble de flagrants mensonges. Dans les années 2000 et plus, en invoquant des raisons d’État,les banques nous ont volés toutes nos économies, un jour après avoir approuvé une loi disant que nos économies ne seront pas touchées. Après un nouvel coup d’état, un ex président nous répétait que celui qui avait déposé des dollars, recevrait des dollars, autre mensonge, des gens qui avaient besoin de l’argent pour une chirurgie sont morts et rien reçu. Celle qui répond à cet article a tout perdu et la santé aussi. L’inflation va de pire en pire, et le spectacles des « cartoneros » est une véritable honte pour la ville de Buenos Aires, frappant leur pauvres chevaux, éparpillant les ordures dans les rues, cherchant le moindre papier, carton à vendre pour des centimes, et la plupart dormant dans la rue. Je ne me souviens d’avoir jamais vu une telle misère.Tout ce que tu dis sur la déforestation, la répression brutale contre ceux qui veulent sauver leur environnement , est vrai. Mais ce n’est pas tout, il y en a pire : jusque là le soya nous a sauvé ; maintenant ça ne suffit plus. Pour la raison de réussir à etre élue chef d’Etat, notre présidente a´gaspillé toutes nos réserves de la banque Centrale, paquets de nourriture, plans de travailler , sans travail.
des fortunes pour le football, pain et cirque.
Salaires miséreux pour enseignants et médecins .Et le plus terrible c’est la haine et la vengeance contre la presse qui n’adhère pas à ses manipulations Les journalistes sont poursuivis et la liberté de presse s’affaiblit.
En même temps les hommes du pouvoir deviennent de jour en jour plus riches : Comment notre présidente à déclaré sans vergogne un patrimoine de 70000 millions dollars en 8 années !!
Si tu as besoin d’une femme pour t’aider au ménage, tu dois faire recours à une Péruvienne ou Bolivienne, les Argentines pauvres ne travaillent pas : elles et leurs enfants ont la table servie tous les jours, en plus, s’il y a un acte politique à la faveur du gouvernement, on emmènent les gens en bus, avec un sandwich et un carton de vin plus une bonne somme dans la poche, alors pourquoi travailler ?
Les Argentins ne sont pas gais, ils sont pessimistes, combien d’années auparavant, notre philosophe du Tango, Discépolo avait écrit que le monde serait toujours une ordure à ce moment et dans l’année 2000 aussi, il etait loin de cette date, mais il ne s’était pas trompé( faudrait chercher les paroles)
Mais je dois avouer que dans un sens ou dans l’autre, nous avons de choses positives aussi ; une vie culturelle magnifique, théâtres musique, des intellectuels remarquables, de grands écrivains, pas besoin de les nommer, vous les connaissez bien. Une fois par an il y la foire du livre, où des personnalités du monde entier se présentent et un million de gens se rendent sur place, ce qui me donne le plus grand bonheur, c’est de voir multitude de jeunes intéressés à la littérature et ça me dit que tout n’est pas perdu.

Merci Amadak pour cette réponse détaillée. Je m'explique mieux pourquoi j'ai trouvé que ce documentaire sonnait faux d'un bout à l'autre. En revanche, je suis stupéfaite qu'en France des articles aient pu couvrir d'éloges une telle mystification (même dans Le Monde !).
Tu finis sur une note positive qui me rassérène. S'il y a, en Argentine, beaucoup de gens passionnés de culture comme toi, ouverts à la littérature et aux idées, c'est vraiment réconfortant. Avec toute mon amitié, Amadak.

Ce qui me rassure c'est de voir une jeunesse qui s'achemine dans la bonne voie

autre chose, il y a toute une équipe consacrée à faire de la propagande dans les médias.

Amadak a écrit:

Ce qui me rassure c'est de voir une jeunesse qui s'achemine dans la bonne voie

autre chose, il y a toute une équipe consacrée à faire de la propagande dans les médias.

Très au point cette équipe ! Y compris à l'étranger !

Faisons confiance à cette jeunesse qui porte en elle l'espoir de ton peuple.