Les lectures qu'on s'interdit

M.854 a écrit :

Citation :

Personnellement je préfère Oblomov de Gontcharov

Je note !

cafeine a écrit:

M.854 a écrit :

Citation :

Personnellement je préfère Oblomov de Gontcharov

Je note !

Tu dois le lire dès demain : tu m'en diras des nouvelles !

Laisse moi le temps d'aller l'acheter ! Mais sûr j'y jette un coup d'œil et peut-être plus dès que j'entre dans une librairie.

Pas de problème !

Solweig a écrit:

Je ne suis pas d'accord pour imposer de telles lectures à des adolescents. Si c'est un homme figure en lecture imposée sur certaines listes du baccalauréat. Cela me dérange un peu. Je rechigne beaucoup à faire lire des textes comme Sobibor ou Le Ring de la mort à des collégiens. Personnellement, j'arrive à lire ces textes-là même s'ils n'ont pas l'envergure et la portée du texte de Primo Levi et finissent par verser dans un voyeurisme (ce qui n'est justement pas le cas de Si c'est un homme) mais je me dis que cela peut être assez mauvais signe qu'un adolescent lise aisément de tels textes. Et les imposer à d'autres ne ferait que les traumatiser sans les instruire.

Hmmm, j'entends toujours cette réflexion. Avant, cela pouvait se tenir. Cependant, aujourd'hui, je me demande si cela est toujours d'actualité. Les adolescents regardent des films d'épouvante et d'horreur. Les journaux et les informations n'arrêtent pas de filmer et de rapporter les horreurs du monde. On vit dans un monde où il n'y a que cela. A force de regarder cela, cela provoque une certaine "banalisation" de l'horreur. L'habitude va former une sorte d'"insensibilité" à la chose. Les adolescents ne sont pas aussi "sensible" qu'avant. Cela commence très tôt avec les dessins animés (dragon ball z), les films pour jeunes (bioman ou un truc du genre). Ensuite, vient des choses plus "durs". Au point que l'esprit va créer une sorte de "normalisation" de l'horreur. Alors je me demande Solweig, si tu peux réellement affirmer ce que tu as dit

Les adolescents, c'est comme les adultes il y en a de toutes les sortes. Plusieurs mondes se cotoient. Je connais beaucoup d'ados qui ne regardent pas de films d'horreur (ou qui ne regardent pas les informations).

Et les films d'horreur, ce n'est pas la même chose que ce qu'ils peuvent lire sur les camps de la mort en complément de leur cours d'histoire. Ils savent que ce qu'ils lisent a été vécu. S'ils ont la sensibilité émoussée, c'est gênant de leur faire lire ces textes, s'ils ne l'ont pas, c'est gênant aussi.

Les images de la télévision ne sont pas non plus les mots des livres dont je parle. Et ces images, ils peuvent les zapper. (Par ailleurs, on ne passe tous les jours "Nuit et brouillard" aux infos). Une lecture obligatoire, ils ne peuvent pas la zapper. D'ailleurs, il me semble avoir compris d'après ce fil que de jeunes adultes ont des difficultés à lire Si c'est un homme.

As-tu lu Le Ring de la mort au fait ? Quant aux effets appuyés, aux procédés bas de gamme et commerciaux, au suspense pour captiver le lecteur dans Sobibor, ça me débecte. Je n'ai pas envie de faire lire ça.

Nuit et brouillard....S'il y a bien UN documentaire/film qui m'a traumatisée, c'est celui-là. Je l'ai trouvé à la limite de l'insoutenable.

Ceci étant, je suis relativement d'accord avec toi. En fait, je considère, comme Stella, qu'il y a une insensibilité croissante des jeunes à l'égard du sang, de la mort, de la violence, mais qu'il y a là dedans un mélange d'apparence (montrer qu'on n'a pas peur, qu'on est "fort") et d'accoutumance. La plupart sont tout de même habitués à voir cela par les films ou autres, de près ou de loin.

Et encore... je me souviens d'un jour où, en allant en prépa, je suis tombée sur un cadavre en sortant du métro. Un homme, sous drap, qui venait d'être assassiné. A 7h, ça réveille... Ce qui m'a plus choquée encore que ça, ce sont les enfants du quartier qui accouraient, excités comme des puces, se bousculant, pour "voir". J'ai trouvé ça... au-delà des mots.

Néanmoins, je pense qu'ils sont globalement capables de faire la part des choses, de concevoir la différence entre fiction et réel et donc d'être autrement plus marqués par ce qui relève du "vrai". D'où le fait de tenter de ne pas les traumatiser avec un Si c'est un homme, mais de les sensibiliser à nouveau avec un Journal d'Anne Franck. Une forme de demi-mesure qui remet les pendules à l'heure sans être un séisme.

J'ai déjà entendu le nom de ce livre, sans jamais réellement avoir eu le temps pour l'acquérir. Cependant, je compte l'avoir en possession bientôt.

Je me rappelle d'un soir.

Ce soir-là, j'ai assisté à un récit auto-biographique assez bouleversant. On avait invité une femme qui avait vécu la déportation. Elle nous a fait un récit assez dur à soutenir. Ce récit était plus bouleversant que ce que peut dire un livre. Les mots écrits ont une puissance, mais ils n'auront jamais la même puissance que les mots dits avec émotion. Chaque mot qu'elle a prononcé, chaque larme versée étaient insoutenable.

J'ai été envahie par une brusque colère contre ce qui s'était passé, une envie de détruire ces monstres. Je n'avais que 15 ans. Je ne regrette pas d'avoir assisté à ce témoignage.

Il faut apprendre très jeune, pour que la mémoire ne s'efface pas. Après, il est trop tard.Trop tard, parce qu'il y a au monde des négationnistes qui transmettent cette croyance de non existence autour d'eux, mais aussi parce que c'est si dur, si inhumain que cela devient irréel et incroyable, insoutenable pour l'esprit humain.

Dans cette salle, il y avait des plus jeunes que moi (8-10 ans). La dame était contente de leur présence, de notre présence...Transmettre la mémoire n'a pas d'âge...

Plus tard, j'ai voulu savoir ce qui poussait un être humain à commettre l'irréparable. Aussi, je me suis intéressée. J'ai lu quelques livres sans jamais aborder pour le moment Primo Lévi. J'ai voulu aller par petites touches. J'ai vu des documentaires sur ce sujet : le camps d'Auschvwitz, l'histoire de la Gestapo, l'histoire secrète de la Waffen, Assassinez Hilter principalement.

J'ai vu "la vie est belle", "Black book", "Hitler"... Je n'ai pas encore vu Nuit et Brouillard, ni la liste de Schindler ni Broken Silence de Steven Spielberg (je n'ai pas encore eu le courage de les voir, bien que je les aie).

Tu as peut être raison pour les adolescents. Je suis peut-être pessimiste. Je vois tellement de négatifs que je n'arrive plus à croire ni à voir des gens capables de sensibilité. Je me demande comment peut-on être sensible dans un monde où les repères commencent à s'effacer ? Ou des gens refusent de voir ce qui se passe dans le monde ? Ou l'individualisme est devenu un principe de vie ?

Moi depuis Primo Levi à l'adolescence je lis tout ce que je trouve sur les génocides, surtout forcément le génocide juif. J'ai souvent eue envie de vomir mais s'il est un sujet sur lequel je ne m'interdis rien, c'est bien celui-là. Pour comprendre comment ces tortionnaires ou simples soldats ont été humains à ce point (je déteste le terme inhumanité pour ces crimes , ça les rend exceptionnels).
Je m'interdis Isabelle Alonso et les prochains livres de Houellebecq

Je pense ne rien m'interdire, et je m'impose la rêgle de lire tout ce qu'on me prête, avec certaines surprises ...
Par contre, j'interdis aux autres, et je planque certains bouquins quand certains ne vont pas bien... mais ça a parfois l'effet inverse....

J'évite, quand c'est possible, tout ce qui a attrait au voyeurisme, sous toutes ses formes.

Par contre, je pense que les bouquins un peu plus durs à lire sur le plan émotionnel doivent toujours être lu suite à une initiative personnelle.

Je ne fais pas avancer le débat ? Je sais...

Jude a écrit:

Moi depuis Primo Levi à l'adolescence je lis tout ce que je trouve sur les génocides, surtout forcément le génocide juif. J'ai souvent eue envie de vomir mais s'il est un sujet sur lequel je ne m'interdis rien, c'est bien celui-là. Pour comprendre comment ces tortionnaires ou simples soldats ont été humains à ce point (je déteste le terme inhumanité pour ces crimes , ça les rend exceptionnels).
Je m'interdis Isabelle Alonso et les prochains livres de Houellebecq

Que reproches-tu à Isabelle Alonzo?

Alonso fait passer les femmes pour des harpies... Elle est complètement déconnectée de la jeunesse féminine de ce pays, elle vit encore en 1970. Pour ce qui est de La Vague et les expériences à l'électricité, je suis bien d'accord, ça définit bien notre société actuelle. Je ne m'interdit aucun récit d'anticipation ou sur les horreurs passées pour avoir le petit frisson d'angoisse de me dire : "est-ce que mes voisins, mes collègues garderaient la tête froide dans un moment pareil ?"

Le pire est justement de savoir que non....
Et de te dire que peut être toi tu flancherais aussi;

Bien sûr on n'est sûr de rien... Mais je suis certaine que j'aurais flanchée après (moral) mais pas pendant ! Chez moi on est maquisard de père en fille...

j'ai sous le coude "harcèlements à l"école"

marie chevalier a écrit:

j'ai sous le coude "harcèlements à l"école"

Que veut dire ton smiley ?

tu le trouves difficile ?

A la fois, polar et document sur les formes de harcèlement:
L’exception de Christian Jungersen

Mais bon, sans doute vous connaissez déjà...

Non pas vraiment je l'ai parcouru mais bon ... ce genre de témoignage m'intéresse mais je n'arrive pas à entrer dedans ...

n'y voyez pas offense, mais j'ai jamais réussi à parcourir un livre. Je le lis ou pas, parfois je l'abandonne... Quand je parcours, c'est plutôt un article, une critique.

marie chevalier a écrit:

Non pas vraiment je l'ai parcouru mais bon ... ce genre de témoignage m'intéresse mais je n'arrive pas à entrer dedans ...

J'ai tenté d'en degager les principaux thèmes dans mon compte rendu. c'est vrai que pour chaque type d electure, il faut avoir l'habitude et/ou s'entraîner.

une parenthèse : tu disais lire rarement des romans étrangers, n'est-ce pas dommage de se cantonner à un type de récit archi connu, donc figé ? je pense que tu gagnerais à lire des textes/romans d'autres horizons, mais c'est toi qui vois

Bennett a écrit:

n'y voyez pas offense, mais j'ai jamais réussi à parcourir un livre. Je le lis ou pas, parfois je l'abandonne... Quand je parcours, c'est plutôt un article, une critique.

pourquoi serait on etonné ou offensé ? chacun fait ce qui lui plaît; dans un recueil de nouvelles, en général je joue au tiercé, je ne les prends pas dans l'ordre du livre.

Rotko tu me provoques là !! quand je lis je lis !! français, anglais, américain m'en fiche ! il me convient ou pas !
je suis en train de relire "325 000francs"
je te signale que je ne PEUX pas lire de romans dans une autre langue que la mienne !! c'est tout!! SK est français peut-ête? hein? et Agathie Christie etc !!!
ce que j'ai voulu dire et tu n'as rien compris est que je ne lis jamais et pour cause des livres dans une langue étrangère ! (faut vraiment tout expliquer)

j'ajoute qu'effectivement les romans que je lis la plupart du temps tu ne fais même pas un commentaire pffffffffff donc je conclus que tu lis tout en diagonale et que c'est pour cela que des nouvelles tu les tries. Moi la lecture est un moment sacré où je veux m'investir et non pas annoncer j'ai lu ça et puis ça et puis ça tu comprends?

ah bon, j'avais mal compris. J'etais donc étonné. Faut pas faire une poussée de fièvre pour autant

c'etait ici

Citation :

Moi je suis chauvine !!! j'ai du mal à lire tout ce qui sort alors j'ai plus de mal encore à me "taper" des auteurs étrangers. C'est bête je sais mais bon je ne peux pas être partout lol

bon je vais m'expliquer: dans les lectures communes reprends les une à une: combien d'auteurs français? hein? comparativement? c'est un peu pour cela que je voulais dire et si je n'ai pas été comprise par toi (ce ne serait pas la première fois ) que j'ai du mal à lire les auteurs français par manque de temps donc il m'en reste peu pour les autres. Cela dit si tu regardes: j'ai quand même lu avec vous des auteurs pas nés en Picardie hein? je ne suis pas si niaise que cela quand même pffff :

qu'est-ce que je gagnerais à lire des textes d'autres horizons? me prends-tu pour une franchouillarde baguette, béret et charentaises?
je sais par lecture de la presse et écoute de la radio, ce qui se passe dans le monde quand même !