Anton Tchekov [Russie]

Cet auteur est célébre pour ses nouvelles, dont la dame au petit chien, la cerisaie etc.

La cerisaie est une pièce de théâtre, mais tu fais bien d'ouvrir ce fil car on aura de quoi parler.

Parmi les nouvelles, la dame au petit chien adapté à l'écran par Iossif Kheifits, mais surtout les yeux noirs Les Yeux noirs (Oci ciornie) film italien de Nikita Mikhalkov avec Marcello Mastroianni.

Les éditions radouga de Moscou presentent en français deux tomes de Tchekov; dans le 2e tome, 23 nouvelles.

Tchekhov, Nouvelles, édition Classiques modernes, La Pochothèque, Préface Vladimir Volkoff

je viens de lire la cigale, une nouvelle; Pas très gaie car le mari est - trop, bon enfant, et sa cigale de femme en profite.

Etonnant comme Tchekov peut varier les tons; Ses petites pieces de theâtre comme la demande en mariage (l'arche) sont très amusantes. De petites farces.

Anton Tchekhov par Virgile Tanase, chez Gallimard

Virgil Tanase, écrivain roumain installé à Paris, n’a pas ouvert des archives ignorées pour son essai qui paraît dans la collection de poche "Folio / Biographies".



Ce n’en est pas moins un très beau livre, une synthèse de ce que l’on sait en Russie, en France et ailleurs, écrite dans un style très sensible et avec ce regard d’un auteur familier des pays de l’Est.

Citation :

Tanase a-t-il raison de dire que c’est "un théâtre qui ne veut rien dire" ? Il entend par là qu’il n’y a pas de message, que c’est un théâtre de pur théâtre. Mais, bien sûr, ces œuvres veulent dire quelque chose en refusant d’exprimer une thèse sociale ou une philosophie !

L’ouvrage procure l’impression d’une série de tableaux où toutes les touches et toutes les lumières seraient délicates et exactes. C’est un parcours dans l’Histoire opéré par quelqu’un qui rejoint son modèle grâce à une culture commune, ou tout au moins très proche

nonfiction.

Anton Tchekov a également écrit des pièces de théatre comme Oncle Vania qui raconte le séjour d'un professeur froid et vaniteux chez son beau frère, Vania.

Une autre pièce célèbre de l'auteur est La mouette, que j'ai lue il y a quelque temps déjà et dont je me permets de copier un résumé:

Citation :

La mouette est le symbole de l'histoire de Nina, aimée par Konstantin qui lui a écrit une pièce. Persuadée de sa vocation d'actrice, elle s'enfuit avec Trigorine, un écrivain reconnu, amant de la mère de Konstantin. [...] La pièce est aussi la double histoire de Konstantin, qui d'une part affronte sa mère en cherchant en vain à lui faire reconnaître sa valeur et d'autre part, depuis la trahison de Nina, se noie dans l'espoir de retrouver un jour sa bien-aimée

j'ai lu que la steppe de lui. un espèce de récit d'enfance qui raconte la traversée de ... la steppe en compagnie de paysans russes.
habituellement les descriptions de paysages me gonflent de façon astronomique. j'ai revu mon jugement grâce à ce type.

Anton Pavlovitch TCHEKHOV, né en 1860, décédé en 1904, suite d'hémoptysie.
L'une des caractéristiques de son théâtre est le thème de l'existence gâchée par faiblesse et peur de la vie. Il affirmait qu'il écrivait non pour faire pleurer les spectateurs mais pour leur expliquer combien leur vie était insipide et dénuée de sens. "Lorsque les gens auront compris cela, ils édifieront, c'est certain, une autre vie, une vie meilleure. Quant à moi, je ne le connaitrai pas." (Les trois soeurs, première représentation en 1901). Revient aussi le thème de la maison abandonnée, symbole de la disparition de l'ancienne classe possédante, de ses traditions. L'intelligentsia oisive et mal adaptée à la vie doit céder la place à une nouvelle classe. Dans ses dernières oeuvres , une note d'optimisme nouvelle: par la voix des jeunes l'auteur proclame sa foi en un avenir meilleur.
La Cerisaie sera sa dernière pièce (la première eut lieu en janvier 1904). La Mouette est celle qui contient le plus d'éléments autobiographiques, mais ce fut un échec (1896).
Ses nouvelles sont écrites dans un style bref et rapide, précis et sobre. Il présente une image des hommes et du monde qui nous semble familière. "Mon rôle est...de savoir distinguer les indices importants de ceux qui sont insignifiants, de savoir mettre en lumière des personnages, de parler leur langue." Un paysage peut être à l'origine d'une intuition, d'une prise de conscience. Les sentiments confus et contradictoires se succèdent avec une liberté et une aisance que Tchékhov appelait la grâce: "Lorsque pour un effet déterminé on met en jeu le minimum de gestes, cela s'appelle la grâce."

j'ai rajouté en tête du fil la couverture de la Steppe pour ceux qui, comme moi, n'en avaient jamais entendu parler.

Les petites nouvelles de Tchekhov témoignent d’un sens inné de la mise en scène dans des faits divers qu’il traite souvent avec humour :
C’est la comédie du balourd qui craint au théâtre d’avoir offensé un grand de ce monde par des postillons intempestifs (la mort d’un fonctionnaire), ou les scrupules d’un gendarme (le caméléon) croyant reconnaître dans un chien méchant l’animal favori d’un général.

Voici comment les Russes s’aplatissent devant les puissants du jour, raille l’auteur dans le Masque, mais il s’attendrit devant la pauvre femme qui a épousé un chasseur (le chasseur), un fanfaron qu’elle ne voit jamais au logis commun.

Ces nouvelles courtes font partie du recueil nouvelles et récits, traduit par Colette Stoianov aux éditions Radouga de Moscou.

On y trouve aussi la dame au petit chien.

Je viens de finir ma lecture de La steppe..
J'ai trouvé le premier chapitre grandiose dans sa manière de décrire la traversée de la steppe vu par un petit garçon. J'ai vraiment ressenti le mouvement du fiacre.
Ensuite, la suite de lecture est tout aussi agréable avec la description d'une nature vivante (surtout au moment l'orage).

Après cette bonne impression de Tchekvov, je lirai sans doute La Cerisaie mais ma liste de mes prochaines lectures est déjà bien longue.... J'en suis ravie

Darek a écrit:

Je n’avais lu de Tchekhov que son roman « La Steppe », un récit de voyage à travers la steppe russe, une plaine immense avec ses orages et ses nuits froides, les bergers semi-nomades et les cavaliers ; c’est l’histoire d’un enfant qui passe par le vaste monde pour découvrir une autre vie au terme d’un merveilleux voyage initiatique.

Ce roman dont Tchekhov disait qu’il était son chef d’œuvre, par l’ampleur du sujet et les vastes horizons qu’il décrit, est pourtant tout à fait dans le style des œuvres de l’auteur : « Il faut s’attacher à de petits détails et les grouper de telle façon qu’une fois le livre fermé, devant les yeux, se forme un tableau » (Tchekhov).

pour Tchekov, voir aussi le fil théâtre.

Une banale histoire : Fragments du journal d'un vieil homme


Un texte de 120 pages, empli de désespoir.
Le désespoir de la vieillesse.
Malgré une vie faite d’honneurs, d’érudition et de reconnaissance.

Un savant décline. Il sait la mort proche. Exprime ses sentiments sur la vanité de tout, sombre dans l’apathie de ceux qui sentent l’heure fatidique approcher et découvrent la vacuité de leur prétendu savoir.
Le moment où toutes les illusions tombent.

L’arrêt avant le grand saut, en quelque sorte.

Certains n’attendent pas la mort pour méditer et le font en pleine action, en pleine vivacité. On leur reproche alors leur pessimisme. D’autres, comme ce héros, se contentent de vivre et de croire en leurs idoles (ici, le savoir) et se heurtent d’un coup à la réalité finale.

Le désespoir étant un langage à part entière, le vieux professeur se sent proche de Katia, cette jeune orpheline qu’il a élevée. Elle traîne son existence un peu partout, voyage, paresse, se cherche, se perd et finalement végète dans un désarroi existentiel. Passionnée de théâtre, elle se lance à corps perdu dans sa passion, pour finir par en revenir, comme on revient de tout. Les acteurs sont décevants, superficiels, jaloux et vides comme des pantins (est-ce l'auteur qui parle ?).

Le ton de l’histoire n’est pas gai. Mais il y a une telle profondeur, une telle humanité qu’on se reconnaît…

C’est un bijou de justesse psychologique.

Notre condition.


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