L'humilité n'est-elle qu'inhibitions ?

Question posée indirectement par une réflexion de Houellebecq sur Lovecraft.
Il ne l'a pas formulée ainsi, mais je simplifie car le débat m'intéresse.

Selon, l'humilité peut-elle n'être qu'inhibitions ?

Lesquelles ? (timidité, phobies, etc...)


Ce qui reviendrait à dire que la vraie humilité n'existe pas, mais qu'elle masque des failles psychologiques.


Allez, hop, on est lundi, au boulot !


J'attends vos avis avec impatience.

difficile de distinguer humilité et modestie.

Dans l'humilité, selon l'etymologie, je verrais facilement un désir de se montrer plus bas que terre ou du moins à plat ventre. Ce serait, à mon sens, mais je peux me tromper, une vertu dite chrétienne, où la creature se prosterne devant son Créateur dont il reconnaît la toute puissance, le droit de lui enlever ce qu'elle a. La fugure de l'humilité serait Job sur son fumier.

Pour autant, est-ce qu'on rencontre l'humilité dans la pratique ? j'en doute. Elle est sujette de discours et de paroles, mais c'est tout, à mon avis.

La modestie existe par contre, mal reconnue, car vue comme un déficit d'image, faute capitale à notre époque.

Débat difficile…
C'est vrai Rotko que humilité et modestie (vraie ou fausse) sont souvent confondues.
L’humilité je pense pour ma part c’est un défaut d’orgueil ou d’arrogance. C’est peut-être aussi avoir du mal à se mettre à hauteur d’une dignité recherchée et accepter que l’aide des autres nous soit absolument indispensable, accepter que certaines « forces naturelles » ne puissent être contrôlées par la raison. Pas certains que les inhibitions conduisent fatalement à devenir humble.

ça dépend dans quel contexte on l'aborde.
si l'on prend conscience de son insignifiance par rapport à l'importance que l'on se donne, on peut être en phase réelle avec l'humilité. Encore faut-il commencer par le début ! se regarder vivre, parler, se sentir penser, se décrypter sans complaisance. Faire abstraction des failles psychologique, discuter avec un psy éventuellement (ils sont habiles à détecter la vraie et la fausse humilité, lorsque se sont des bons !
Lorsque l'on sort d'une psychothérapie, on a tendance à trop "s'éplucher" l'égo. Mais c'est peut être un mal nécessaire ?
Commencer par se dire "je ne suis rien !" n'est pas très bon. Plutôt chercher du côté de "l'idée que l'on a de soi". se poser le genre de question : "je sais que je suis une petite fourmi dans l'univers, quels sont mes défauts, mes qualités, pratiquer en silence l'auto-dérision : ça fait du bien parfois !

Tu as raison, Rotko, je confonds peut être humilité et modestie !
Dindon, ta question est très interessante

Je me demande si je ne confonds pas humilité et vanité.

Voilà : savoir que tout est vain, donc s'abstraire du monde.

Mais infailliblement, cela prend une connotation religieuse, au moins existentielle.



Ou alors, garder l'équation humble = simple (ne souhaitant pas s'imposer aux autres) ?

Si je ne souhaite pas m'imposer aux autres, est-ce par respect pour eux ? Pour moi ?

Au fait, vous sentez-vous "humble" ?

Non

Moi non plus, plutôt bien orgueilleuse !

M'en parle pas...

Humidité et imbibations ne sont que toujours que le fait de moisissures

pendantce a écrit:

Humidité et imbibations ne sont que toujours que le fait de moisissures

Pour ma part, je suis un mégalomane pratiquant facilement l'autodérision... C'est ma façon d'être humble.
Plus sérieusement, j'essaie de faire les choses sérieusement, sans pour autant me prendre au sérieux.

Un exemple : L'autre jour, un journaliste local m'a contacté pour que je lui parle de littérature. Nous avions rendez vous le lendemain, et pendant toute la nuit, j'ai réfléchis aux grandes choses que je pourrai lui raconter concernant l'art de l'écriture. Enfin je touchai au but... Je me voyais déjà devant un parterre d'inconnus avides de connaissances asséner quelques formules péremptoires... Je me suis endormi là-dessus, et j'ai fais de beaux rêves.

Puis, vint le moment tant attendu.

- Pourquoi écrivez vous ?

Et là, je me suis senti soudain totalement vide. Conscient que tout ce que j'avais entrepris de raconter n'étaient que postures, et impostures. Et j'ai répondu alors la pure et simple vérité :

- Pour séduire les femmes... Et puis aussi, parce que je ne sais rien faire d'autre.

Humilité ? Fausse humilité ? Puante prétention ?
Je n'en sais rien... Et je m'en fiche en plus...

Simon BRODSKY a écrit:

Conscient que tout ce que j'avais entrepris de raconter n'étaient que postures, et impostures.

J'aime cette formule.
Elle s'applique à tous, célèbres ou anonymes, avec ou sans talent.


Parfois, je lis un livre inoubliable. J'en oublie même ma propre existence. Puis quelque temps plus tard (semaines, mois, années), il n'en reste que poussière.

Disons de l'à-peu-près.

Je crois que décidément, il ne faut rien prendre au sérieux et cela pourrait être une définition de la prétendue humilité.

Au passage, admirez comme je retombe sur mes pattes !

Je pense que l'humilité c'est de prendre conscience que nous n'avons pas plus d'importance dans l'univers qu'un concombre de mer

On peut être humble, i.e. avoir conscience d'être à ras de terre et dans le même temps être fier d'avoir été capable de se dépasser pour mener à bien telle ou telle entreprise. En somme ce serait se montrer réaliste, lucide.

ou d'une petite fourmi, Pandora ! moi, je pense que je suis une petite fourmi. Je pense souvent que je ne suis que ça.
Simon et Dindon, j'aime bien votre façon de vous voir, il me semble ... que c'est pareil pour moi.
Peut être, avons nous besoin denous sentir exister, parfois
simplement parce que, au fond, nous savons que nous ne sommes rien ?

Ma Nic, je crois que c'est parce que toi tu écris, tu fais des choses... moi, je ne fais rien !

Ysandre nous faisons toujours quelque chose, même si nous n'en avons pas conscience, nous ne sommes rien, mais nous existons, nous sommes un maillon de la chaîne irremplaçable et unique

Si nous connaissons nos limites , nous faisons preuves d'humilité.Il faut avoir le courage de plonger en soi!De reconnaitre ses erreurs,
d'accepter le point de vue des autres ,dans ce sens d'etre modeste.
Voltaire disait "l'humilité et la modestie de l'ame".

Ysandre a écrit:

Ma Nic, je crois que c'est parce que toi tu écris, tu fais des choses... moi, je ne fais rien !

Comme le dit Pandora, on fait toujours quelque chose ! Toi comme nous tous ! N'as-tu jamais inventé un plat en cuisine ? J'ai lu quelque part que tu savais préparer le foie gras : c'est peut-être devenu banal aujourd'hui pour toi qui en as fait beaucoup mais rappelle-toi le jour où tu as réussi le premier. Je me souviens aussi avoir vu une video de toi en train de dire magnifiquement un poème... Voilà ce que je veux dire. On peut rester humble, se sentir "fourmi" et en même temps arriver à se dépasser et en être fièr(e).

Pandora, Laure, Nic

je ne vais pas bien. c'est tout. je n'arrive pas à résoudre le problème d'un être cher et je me sens ... inutile.

Ysandre a écrit:

je ne vais pas bien. c'est tout. je n'arrive pas à résoudre le problème d'un être cher et je me sens ... inutile.

Je suis sûre que tu n'es pas inutile : ton amour ou ta tendresse pour cet être cher est plus qu'utile, indispensable, ta seule présence à ses côtés (y compris à distance ) est la preuve que tu sers à quelque chose, sois-en persuadée.

Ysandre a écrit:

je ne vais pas bien. c'est tout. je n'arrive pas à résoudre le problème d'un être cher et je me sens ... inutile.

Ysandre,

L'une des raisons de ma dernière absence, ressemble terriblement à la tienne. Il s'agissait en outre de la femme que j'aimais... Alors je vais te dire comment cela s'est terminé :
Je suis descendu au fond du trou avec elle pour l'aider à remonter. Je lui ai fait la courte échelle, et elle est sortie du trou... En haut, il y avait un autre type qui attendait... Elle s'est tiré avec lui, et m'a laissé me débrouiller tout seul pour remonter, sans corde, sans échelle, en me lançant une bouteille d'alcool dans un éclat de rire démoniaque, et en criant : "tiens, pour oublier !!!"

Je t'ai raconté de façon "imagée", ce qui m'est arrivé il y a quelques mois.
Tout ça pour te dire qu'aider ses proches, c'est trés bien, c'est notre devoir d'être humain, et nous devons le faire...
Se détruire pour eux... NON !!! Tu ne sais jamais de quoi demain sera fait...

C'est à chacun d'entre nous de résoudre ses propres problèmes. Nous pouvons aider... Pas résoudre à leur place.