Andrei Guelassimov (Russie)

Fox Mulder est un personnage de l'univers d'X-Files. C'est un agent du FBI qui travaille sur les affaires non classées, des affaires particulièrement étranges et mystérieuses, potentiellement liées au surnaturel et au paranormal, et donc laissées sans suite ("non classés"). Il apparaît pour la première fois dans l'épisode pilote de la série.

autant savoir qui est ce Mulder, ce que j'ignorais et qui n'a d'ailleurs que peu d'importance dans l'histoire.

l'éditeur prévient :

On ne trouvera pas chez Andreï Guelassimov de ces grandes et généreuses phrases russes qui expliquent à l'envi ce que vous devez comprendre. Bien au contraire, il reste concis, allusif.

C'est vrai qu'il reste elliptique, pratique de petites digressions, et ne s'appesantit pas sur le sens.

Au lecteur de comprendre à demi-mots, il est censé être intelligent, alors qu'il sollicite ses meninges !

Cette précaution et exigence admise, j'ai bien aimé la nouvelle titre de ce recueil (5 nouvelles en tout).

Fox Mulder a une tête de cochon : Et autres nouvelles Actes Sud.

Le narrateur est un lycéen qui arrive en "petit nouveau" dans une classe de terminale ;

Citation :

Dur, décidément, d'être un adolescent au pays des Soviets.

dit-il p.30.

Le manque de liberté, les chantages divers oppriment les jeunes jusqu'à leur entrée dans un société rigide qui les transforme en personnages gelés : le harcèlement officiel des petits cadres, l'ascension à l'interieur de l'appareil d'Etat, la guerre de Tchétchenie, un opportunisme contraint caractérisent cette vie fossilisée.

Elle apparaît dans la dernière page, alors que toute la nouvelle demandait une aspiration à des rapports francs et libres.

Mais chacun se sent paralysé, y compris dans ses sentiments. Le récit le montre de manière vivante, non sans ressemblance avec ce qu'a pu écrire, sur un autre sol, Milan Kundera.

Pour moi, cette nouvelle est interessante,

les notes du traducteur expliquent des références livresques (Pouchkine fait partie du patrimoine de tout un chacun), et une fois qu'on a saisi le rôle des diminutifs dans les prénoms russes, aucun problème de lecture.

J'ai donc bien accorché et ne compte pas en rester là !!

1/3 SOIF

C’est dur de ranger toutes ces bouteilles de vodka !

dur aussi d’égrener ces souvenirs d’école : il fallait obéir comme on le ferait ensuite, soldat. Heureusement le coup de crayon du narrateur lui a appris à voir le monde et à exprimer ce qu’il ressent.

Tels sont les souvenirs qui viennent en avant-scène. Avec les interrogations :

Pourquoi ça se passe comme ça pour moi ? Pourquoi il y en a qui brûlent et d’autres qui sont sauvés ? Pourquoi le père que j’avais est-il devenu le père d’autres enfants ? Pourquoi l’homme que je voulais avoir pour père m’a-t-il abandonné pour partir quelque part sur la mer noire ? Pourquoi ce con qui aujourd’hui se dit mon père m’emmerde tellement que ça fait plus d’un an et demi que je n’ai pas la force d’aller voir ma mère ?

2/3 SOIF

En toile de fond d’autres souvenirs qui se superposent : l’appendicite du jeune narrateur, et la scène de guerre récurrente, celle qui l’a défiguré.

Je veux fermer les yeux, mais je n’ai plus de paupières. Elles ont brûlé.

On va te sortir delà tout de suite ! […] nom de Dieu ! Tu es complètement brûlé ! Je croyais que tu étais mort ! Kostia, pardonne-moi ! Kostia ! Je croyais que tu étais mort !

Car toute cette détresse vient de la guerre de Tchétchénie, présente dans les moindres souvenirs

On avait appris à faire le signe de croix. Au début, on n’y arrivait pas trop - la main était raide. Le front et le ventre ça allait encore [mais quand on arrivait aux épaules là on avait un problème [mais après c’est devenu bien plus facile, la main s’est habituée. C’est bien simple, elle glisse toute seule. Il suffit de changer son fusil mitrailleur d’épaule.

3/3 SOIF

J’aime bien cette façon de raconter qui met l’essentiel à l’arrière-plan. Cela traduit le silence des autorités russes, mais aussi des medias occidentaux, sur la guerre en Tchétchénie.

Comme le narrateur dessine ces scènes qui ont marqué à jamais sa vie, j’aurais bien aimé que le livre soit illustré,

« Il regarde le tank qui est tombé en embuscade dans une ruelle étroite, et qui sera pulvérisé une minute plus tard. Et comme on extirpe d’un blindé un soldat qui a la poitrine fracassée. Plus loin on recoud le ventre d’un autre soldat à même le sol. Il regarde le corps projeté en l’air dans l’explosion d’une mine. Et nos gars, courbés, qui courent vers un abri : l’un d’eux agite les bras et ploie , comme un oiseau, au moment où une balle l’atteint, mais il n’a pas encore compris ce qui lui arrive.
Guéna me regarde dessiner.. »


Ainsi a fait Maslov pour d’autres événements de la vie russe.

pour Rotko: tu te souviens peut-être quand je suis allée àu consulat Russe pour des référnces, dont j'avais besoin pour la lecture commune, L'un d'eux était cet auteur, puis Andrei makine, et autres; On m'avait très mal accueillie, me disant que ces auteurs n'existaient pas, que c'etait le moyen pour des Français de calomnier la Russie.
Je lui avais répondu : je vois ces auteurs sur mon ordinateur, et il répond: madame je suis penché sur mon ordinateur Russe et je vous assure que c'est un mensonge ; et moi qui m'attendais à une photocopie!!!

S'agit-il de cet organisme ?

Le Centre russe de la science et la culture
Représentant: Eduard A. Sokolov
Indicatif téléphonique: 8-10-54-11
Tél:. 49822442 Fax: 49815596
e-mail : argentina@rusintercenter.ru Web: http://www.casaderusia.org/
Adresse: 4266-68, Rivadavia, Buenos Aires, Argentine

sinon donne-moi une autre adresse; je me ferai un plaisir deleur envoyer un lien vers grain de sel. D'autant que je compte lire sous peu le kremlin en sucre de Vladimir Sorokine.

toutes les données je ne connais pas, mais c'etait sur l'avenue Rivadavia à l'adresse que tu indiques; Ça fait longtemps, peut-Etre que les fonctionnaires ont changé, laisse tomber, les vengeances de Poutine sont redoutables!!