Année 1986 (fiction)

Depuis le départ de L*, il fallait bien survivre ; la nécessité de recettes basiques s’imposait

Nouilles aux œufs :

faire cuire des nouilles dans de l’eau salée, vider l’eau une fois qu’elle sont cuites, les remettre dans la casserole avec de l’huile ou du beurre, casser un œuf sur le monceau de nouilles, mélanger vigoureusement.

Une autre solution est de faire à part un œuf sur le plat, de le servir sur l’assiette en disposant les nouilles autour, comme s’il était le soleil entouré du menu fretin ;

L’oeuf poché, mis dans l’eau bouillante avec un peu de vinaigre, peut aussi s’accompagner des nouilles.
les images pour l'oeuf poché.

En gros, Nouilles aux œufs, c’est le plat unique :

- midi, œufs aux nouilles,

- le soir, nouilles aux œufs.

Pour le dimanche, omelette avec des nouilles - ou avec des frites.

prochain épisode, une chanson.

Trop beau !

Rotko, t'as oublié le gruyère !

Moi y'en a pas piger...

C'est quoi, le jeu?

une fiction sur l'année 1986

Spoiler:

une idée du blog de Thalie

C’est ce baladeur qui avait été la cause de tout.

Je le lui avais offert le 15 février, avec la cassette de Mr Hyde.


Foutue chanson ! toujours dans ma tête.

4/8

Le mercredi 19 février, on me rendait le baladeur(1), avec quelques vêtements.


En courant de bon matin

L* avait rencontré le train.


(1) j'ai dû changer le casque , le baladeur n'avait pas souffert.

5/8

Juillet ;

Colette, la petite épicière serviable - j’apprendrais plus tard qu’elle était en fait une étudiante ultra possessive, m’apportait le soir des œufs, et quelques provisions.

Citation :

- « c’était sur ma route »

disait-elle.

Elle restait jusqu’au matin.

Citation :

- « c’est plus pratique comme ça ! »

décida-t-elle.

Elle s’installait ; j’avais droit régulièrement à Mylène Farmer :



Je laissais faire. Tout m’était indifférent.

Totalement passif, je devenais le jouet de Colette qui me houspillait.

N’avait-elle pas fait une scène quand j’avais refusé de voir la mouche, le film de Cronenberg ?



D’ailleurs je ne sortais plus.

Depuis le 19 février, j’écoutais en boucle Guillermo de la Roca,

Que triste es vivir

Je l’avais découvert dans un livre de René Belletto, l’enfer.

6/8

19 août

6 mois depuis…

Colette porte ostensiblement les vêtements de L*.

Elle veut me faire lire Les Courriers de la mort de Pierre Magnan, j’y vois comme une menace.

Toute la journée, elle a passé en boucle

,

puis Docteur Jekyll et monsieur Hyde.

Jalousie et désir de me faire souffrir...

7/8


22 août.

8/8

Je reçois deux courriers :

- Ma mère m’envoie un article sur la mort de Malik Oussekine :

Citation :

« Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, en plein conflit gouvernement-étudiants, pour la loi Devaquet, Malik Oussekine, 22 ans, a été matraqué à mort par deux "voltigeurs moto portés", dans le hall d'un immeuble parisien, 20, rue Monsieur-le-Prince, où il s'était réfugié,
Français d'origine algérienne, étudiant sans histoire à l'École supérieure des professions immobilières (ESPI), il était d'une santé fragile à cause de déficiences rénales, devant être dialysé trois fois par semaine.

Robert Pandraud, ministre délégué à la Sécurité : "Si j'avais un fils sous dialyse, je l'empêcherais d'aller faire le con la nuit". »

- Colette : elle vient d’être admise comme infirmière,

Citation :

« je te verrai tous les jours, à l’hôpital »

m’écrit-elle.

Je retourne son billet : une photo de L*, barrée d’un grand X rouge.

Hyde en toi, aïe pour moi !

Hyde en toi, aïe pour moi !