Philip K Dick

Qui sait, peut-être vivons-nous tous dans l'imagination d'un espèce de P.K. Dick ?

Quand vous passez à la caisse, utilisez Paycheck et autres récits chez folio SF n°164. Auteur pk Dick.

Vous connaissez ce recueil de nouvelles ?

Paycheck, j'ai seulement vu le film. J'ai trouvé l'histoire originale et intéressante malgré un aspect visuel assez déplaisant.

Sinon (oui c'est moi) j'ai lu le maître du haut chateau de P-K Dick et je n'ai rien compris à la fin. Sans doute s'agit-il d'un épilogue à la American Psycho où l'auteur laisse libre interprétation au lecteur.
De Dick, j'ai également lu quelques nouvelles (Minority Report entre autres) mais, dans le même genre de S-F, je trouve que Philip José Farmer lui est supérieur.

Paycheck figure sur le titre, mais je suppose que la nouvelle qui correspond est "la clause de salaire", qui fait 70 pages. Suivent 11 nouvelles : nanny, le monde de jon et d'autres...

Sinon

Citation :

Paycheck, j'ai seulement vu le film. J'ai trouvé l'histoire originale et intéressante

.

Paycheck, de PK Dick, folio SF N°164.

En français, c’est la clause de salaire. Jennings a travaillé deux ans comme ingénieur électronicien dans une usine, mais une amnésie provoquée le prive de tout souvenir. Au lieu du salaire escompté, il obtient :

Citation :

Une clé magnétique, un talon de ticket, un reçu pour un paquet. Un bout de fil très fin. Un demi-jeton de poker cassé au milieu. Une bande de tissu vert. Un jeton de bus

.

On lui démontre qu’il a lui-même fait ce choix ; Et il s’aperçoit vite que ces objets lui sont très utiles.

Aurait-il prévu tout ce qui lui arrive ?

Entre rêve éveillé et conte de fée qui devient roman d’aventures, cette nouvelle vous fait galoper à bride abattue…

Paycheck, de PK Dick, folio SF N°164.

Le thème du dédoublement est une fois de plus présent chez PK Dick.
Qu’a fait cet autre lui-même pendant les deux ans de son amnésie ? On s’inquiète, mais pour être bientôt rassuré : l’Autre semble avoir tout prévu avec ce legs bizarre en forme de salaire. Reconstituer sa démarche et pénétrer ses intentions rappelle notre attitude après un rêve, de même que dans les premières minutes du réveil on fait un rapide tour d’horizon de l’actualité de notre existence.

Jennings s’interroge sur son double :

Citation :

« J’étais loin de douter qu’il avait fait une chose pareille. Je l’ai sous-estimé. Il s’ est encor mieux protégé que...

- Mais de qui parlez-vous ?

- De moi. Le moi qui a vécu ces deux années. J’emploie la troisième personne parce que c’est plus simple. »

Je n'ai pas lu Paycheck, mais le ferai très bientôt. Très longtemps je ne supportais pas la SF. Dick, je ne l'ai véritablement découvert que grâce à (ou à cause de) Emmanuel Carrère. Ubik ne m'a pas déçu, je l'ai trouvé très drôle. La vérité avant-dernière par contre je l'avais trouvé faiblard.

Siva est également sur ma liste de lectures, mais si tu as d'autres suggestions ça m'intéresse.

Comme j'ai paycheck sous la main, et que ce sont des nouvelles, je reste avec ce titre. Mais si tu découvres un bon filon, j'irai voir.

Le Dieu venu du Centaure m'apparaît comme son meilleur roman, du point de vue de la cohérence des idées qui y sont soulevées.

Ce que j'aime particulièrement est le mélange entre les aperçus théologiques et métaphysiques (Dick était très versé dans ces matières) et la pop-culture (la publicité, l'omniprésence des échanges monnayés, les psychotropes), ce qui donne souvent des passages hilarants.

Dick me semble doté de beaucoup d'ironie, il sabote lui-même l'interprétation finale de ses récits, et je trouve ça très jouissif, à l'opposé des oeuvres de SF qui tentent de faire passer un message précis.

Next, le film de Lee Tamahori est adapté du roman L'homme doré chez j'ai lu.

Nicolas Cage y tient le rôle d'un magicien capable de prevoir dans lalimite de deux minutes, ce qui entraine un certain suspens.

Le FBI veut l'employer pour déjouer un attentat terroriste mais il est déjà retenu par sa copine

rotko a écrit:

Next, le film de Lee Tamahori est adapté du roman L'homme doré chez j'ai lu

N'est-ce pas ce cinéaste, néo-zélandais je crois, qui a tourné "L'âme des guerriers" ?Si c'est le cas, voilà un gage de qualité!

Oui, Lee Tamahori est bien, l'auteur de l'âme des guerriers, un film qui m' a été conseillé par une dame que je ne connaissais pas devant le rayon des DVD.(1)

Elle a bien fait de me donner son avis car je ne connaissais ni ce metteur en scène ni ce film.

Maintenant j'écoute volontiers les conseils des inconnues

(1) elle a dû se dire : "celui-là, il n'y connaît vraiment rien, faut le guider dans ses choix".

j'ai beaucoup lu et aimé P.K.Dick :
- Loterie solaire,
-Les pantins cosmiques,
-Les joueurs de titan,
-Le maître du haut ch^teau (beaucoup aimé),
- Docteur Bloodmoney (-'idem),
- Les clans de la lune Alphane,
-Dedalusman (l'homme dans le labyrinthe) adoré,
-En attendant l'année dernière(super)
-La brèche dans l'espace
-Les machines à illusions
-Au bout du labyrinthe
J'ai commencé à "décrocher" avec "Ubik" et encore plus avec "substance mort"
Pour moi , ce n'et plus de la Sf.

Question d'âge ? :cry:

un inédit de 1953 de pk Dick



Stuart Hadley est vendeur de télés, il a une femme amoureuse, il mène une petite vie tranquille.

Que demander de plus ?

il se tourne pourtant vers d'autres personnages :Théodore Beckheim, le leader charismatique de la "société des Gardiens de Jésus", et la mystérieuse Marsha Frazier, rédactrice en chef d'un journal cryptofasciste.

les voix de l'asphalte, de pK Dick au cherche-midi

Ce livre noir parle de l'intolerance religieuse et politique.

Je viens de lire Minority Report, une nouvelle de Dick. J'aimerais beaucoup revoir le film du coup. Je l'avais détesté (dans mon souvenir: paradoxes temporels baclés alors même qu'ils sont le ressort de l'histoire + taux d'improbabilité proche de 100). Or la nouvelle, toute mal torchée qu'elle soit (bon, je l'ai lue en français, mais une mauvaise traduction ne peut être tenue responsable de tout), la nouvelle donc développe des axes tout à fait différents, évite tout mélo, dresse des personnages ni attachants ni propres sur eux (on est loin de Tom Cruise), et surtout joue avec l'idée-même des paradoxes temporels.
Du coup, j'ai hâte de lire les autres nouvelles du recueil... dont le principal mérite est d'avoir été adaptées au cinéma: vous parlez d'une politique éditoriale!

Effectivement, le film est bien meilleur que la nouvelle (dans laquelle je n'avais pas vraiment reconnu P.K.Dick..

Et ceci MALGRE la présence de Tom Cruise

fontelle a écrit:

Effectivement, le film est bien meilleur que la nouvelle (dans laquelle je n'avais pas vraiment reconnu P.K.Dick..

Et ceci MALGRE la présence de Tom Cruise

J'ai eu le même rejet dans eyes wide shut. tom cruise n'est pas mon type

fontelle a écrit:

Effectivement, le film est bien meilleur que la nouvelle (dans laquelle je n'avais pas vraiment reconnu P.K.Dick..

Et ceci MALGRE la présence de Tom Cruise

Ah ben non, je dis tout l'inverse: j'ai largement préféré la nouvelle au film!

Je regrette de ne pas avoir le temps d'avancer plus vite ce recueil de Dick, tout à fait passionnant.

Après Minority Report donc, je viens de lire une nouvelle à chute de 1959, Un jeu guerrier: maligne, inquiétante, et si contraire aux valeurs américaines, quelques années seulement après la fin de la chasse aux sorcières maccarthiste, qu'elle a de quoi laisser perplexe.

Et en ce moment, je suis plongée dans Ce que disent les morts, une presque novella de 1964, écrite donc cinq ans avant Ubik, dont elle pose l'un des thèmes majeurs: la semi-vie.

Je continue seulette mon petit exposé sur ce très bon recueil de nouvelles. Ah! que j'aime partir avec un a priori négatif et être si agréablement surprise! En tous cas, c'est bien la première fois que des nouvelles de Dick m'emballent autant.

Je ne les détaillerai pas toutes. La question qui traverse le recueil* est "qui suis-je?", question à laquelle Dick donne des réponses de paranoïaque.
Qu'est-ce que la personnalité? qu'est-ce que la réalité? entre soi et les autres, n'y a-t'il vraiment aucune conciliation, aucun rapprochement possible? C'en est vertigineux.

Les thèmes ne sont pas forcément d'une extrême nouveauté: par exemple, j'existe parce que j'ai le sentiment d'exister. Si j'efface cette impression, ce rapport au réel, le réel disparaît. Mais si je disparais, le réel disparaît aussi. Mais dans les années 60, je pense que ces expérimentations littéraires, sous cette forme (et non comme essais philosophiques) avaient le mérite d'être novatrices. Enfin là, je m'avance peut-être, je ne suis pas spécialiste.

Pour Dick, l'homme (lui-même, puisqu'au fond, lui seul existe, et encore, même ça n'est pas certain), l'homme donc est un pantin manipulé, confronté à une imagination plus forte et plus vaste que lui: Dieu, de mystérieux commanditaires, peu importe.
Quant aux autres... Il n'y a jamais de relation de confiance, de solidarité, encore moins d'amour possible avec les autres. Existent-ils seulement? Et sont-ils ce qu'il paraissent être? Mais son héros, lui, n'est de toutes façons jamais ce qu'il paraît être: la nouvelle Souvenirs à vendre, dans laquelle Dick superpose des couches de réalité les unes aux autres, construisant la personnalité du héros comme une poupée russe qui en contient toujours une autre, est un résumé frappant de ses interrogations.
Nos moindres perceptions nous mentent - ou en tous cas, sont susceptibles de nous mentir. La paranoïa est là: pas dans le fait d'être quelque chose d'aussi improbable qu'un robot organique ayant l'apparence, les souvenirs, les sensations d'un être humain, persuadé d'être un humain. Non, la paranoïa se niche dans l'impossibilité de savoir si l'on est un robot organique ou un véritable être humain. Si l'on vit dans une réalité au premier degré ou dans un théâtre/laboratoire.

Bref, je recommande vivement ce recueil à ceux qui voudraient se plonger dans l'univers de Dick, qu'ils soient de grands admirateurs du Maître ou d'innocents profanes.


* Comme quoi j'avais tort de m'inquiéter - mais le recueil étant présenté comme une compilation de ses nouvelles adaptées au cinéma, plus quelques autres..., je ne m'attendais pas à tant de cohérence.

Je crois que chez K. Dick, l'idée prime sur le style - que je trouve souvent brouillon - et parfois la cohésion du texte.

Substance Mort n'est pas pour moi un roman de science-fiction. Il en utilise certains aspects comme le costume crypté - qui peut paraître de trop - , mais ils ne sont ici qu'au service d'une chronique, celle d'une bande de freaks et celle de la descente vers le vide de ceux qui voulaient aller plus vite.

rotko a écrit:

un inédit de 1953 de pk Dick

je l’ai lu et beaucoup apprécié, de même que tous les autres romans “non-SF” de Dick (“Pacific Park”, “La bulle cassée”, “Au pays de Milton Lumky”, “Mon royaume pour un mouchoir”, “Portrait de l’artiste en jeune fou”) qui sont à mon avis vraiment trop sous-estimés, d’ailleurs je les préfère même à ses oeuvres SF (que j’ai tout de même lues en intégralité, c’est-à-dire 47 bouquins). Sa manière de décrire l’Amérique des fifties et d’y faire évoluer des personnages minables et complexés qui s’engluent dans leurs petits problèmes quotidiens font de ces romans ce que j’appellerais le chaînon manquant entre John Steinbeck et Douglas Kennedy. Mais oui, par exemple ce qui m’impressionne vraiment c’est sa manière très efficace de faire tenir un personnage debout avec un minimum de description:

“Il portait un pantalon sport gris et une chemise jaune citron. Comme tous les vendeurs de voitures d’occasion de la côte ouest, il avait le teint brique et le nez qui pelait.”

D’après ce que j’ai cru comprendre, Dick avait pour ambition de faire carrière dans la “vraie” littérature et ce n’est que parce que les éditeurs ont refusé ses premiers manuscrits qu’il s’est replié vers la science-fiction, plus facilement publiable à cette époque-là.

Pourtant il aurait certainement mérité une reconnaissance en tant qu’auteur à part entière, le seul problème c’ést qu’il était en avance sur son temps. “Confessions of a crap artist”, écrit en 1955 a finalement été publié en 1972 et classé “littérature expérimentale” par la critique.

Traduit en français par “confessions d’un barjot” ou “Portrait de l’artiste en jeune fou” (en référence à Joyce ?), ce roman que je conseille a tout le monde raconte les états d’âme d’un personnage bien singulier dont la profession consiste à re-sculpter à la gouge le dessin de pneus usés pour pouvoir les revendre en faisant croire qu’ils sont neufs. Inculpé d’un vol de fourmis au chocolat dans une épicerie, il se réfugie chez sa soeur - une bourgeoise arriviste qui trompe son mari avec le premier venu - avant de rejoindre une espèce de secte Raëlienne qui prévoit la fin du monde pour le 24 avril à minuit, ce qui ne se produira évidemment pas mais laissera notre héros dans un état de desespoir total.

Ce qui est intéressant c’est la multiplicité des points de vue, du fait que Dick arrive à parler à la première personne du singulier aussi bien en se mettant à la place du personnage que de sa soeur ou du mari ou de l’amant de celle-ci. Methode novatrice qu’il utilise d’ailleurs également dans ses romans de science-fiction, notamment “glissements de temps sur Mars” pour peu que je m’en souvienne...

Je suis en train de lire Blade Runner (ou plus exactement Les androïdes etc)

Paradoxalement, j'ai d'abord lu la bio de Carrère (Je suis vivant, vous êtes tous morts), que j'ai trouvée très intéressante, bien que ne connaissant pas du tout cet auteur, autrement que de réputation. Blade Runner est mon premier opus de K. Dick. (je ne suis pas certaine, d'ailleurs ,qu'elle soit romancée )

Dans sa biographie, on apprend que K.Dick a dû subir tant de tests psy que pour finir, il savait très bien ce qu'il fallait répondre pour induire l'examinateur en erreur. Dans Blade Runner, une androïde fait précisément ça: elle simule les réponses que le flic veut obtenir.

C'est écrit dans un style assez étrange et il est assez difficile de comprendre l'intrigue au début. Evidemment, on est dans un monde qui n'a rien à voir avec le nôtre. Heureusement que j'ai vu le film (à sa sortie, il y a environ 120 ans ), ça m'aide à m'y retrouver un peu.

Soit dit en passant, un ami fan m'a appris que Horselover Fat est un pseudo-traduit de Philippe (phil-hippo, qui aime les chevaux = horse lover) Dick (gros, en allemand, fat en anglais)

Ça y est, j'ai terminé les Androïdes... alias Blade Runner (je lis très peu et très lentement ces temps-ci... )

Quel livre étrange! Il faudrait aussi que je revoie le film. J'en ai discuté avec un ami, qui m'a rappelé que le film donne un message totalement inverse: dans le livre, les androïdes sont quasi-humains, il ne leur manque que l'empathie; alors que dans le film, les androïdes ont surpassé les humains, ils ont plus de compassion et de sentiments qu'eux.

Ce qui est frappant aussi, c'est la fascination qu'exercent les animaux, qui ont quasiment tous disparu de la terre, à cause du nuage radioactif. Du coup, les gens ont des animaux de compagnie électriques, les vrais animaux vivants coûtent une fortune.

Le livre se termine sur une note terriblement triste et déprimante; le film, semble-t-il, s'achève sur un happy end et un couple heureux qui s'éloigne, main dans la main, vers le soleil couchant.

Bridget Jones a écrit:

Ça y est, j'ai terminé les Androïdes... alias Blade Runner (je lis très peu et très lentement ces temps-ci... )

Quel livre étrange! Il faudrait aussi que je revoie le film. J'en ai discuté avec un ami, qui m'a rappelé que le film donne un message totalement inverse: dans le livre, les androïdes sont quasi-humains, il ne leur manque que l'empathie; alors que dans le film, les androïdes ont surpassé les humains, ils ont plus de compassion et de sentiments qu'eux.

Ce qui est frappant aussi, c'est la fascination qu'exercent les animaux, qui ont quasiment tous disparu de la terre, à cause du nuage radioactif. Du coup, les gens ont des animaux de compagnie électriques, les vrais animaux vivants coûtent une fortune.

Le livre se termine sur une note terriblement triste et déprimante; le film, semble-t-il, s'achève sur un happy end et un couple heureux qui s'éloigne, main dans la main, vers le soleil couchant.

En fait, Ridley Scott aurait tourné 2 fins différentes et la production aurait choisi (comme toujours) la fin optimiste, réaction typiquement américaine.