Almudena Grandes, de l'espagnol au français
Les vents contraires
Almudena Grandes nous offre un livre où les histoires de deux familles différentes en tout genre dont le hasard fera naître un lien d’amitié. Sara Gomez , cinquante quatre ans et Juan Olmedo quarante quittent Madrid, la guerre civile espagnole dépassée , et s’installent à Cadiz dans le même voisinage. L’un et l’autre fuient leur passé qui avait été ingrat.
Leur vie est pleine de souvenirs pénibles, qui les ont marqués à feu.
Sara est issue d’une famille très pauvre, ses parents qui ne pouvaient pas la nourrir, l’ont envoyée chez une dame très riche, sa marraine, laquelle n’ayant pas d’enfants, lui donnait une vie de princesse. Le personnage du père m’a frappée : tous les dimanches, sous le soleil ardent, sous la pluie, dans le froid glacial, il ne manquait jamais de l’attendre dans un coin de rue, pour l’emmener passer la journée avec sa vraie et pauvre famille. Ce monde heureux elle le perdra quelques années plus tard et devra chercher un travail pour survivre.
Juan Olmedo est un médecin, qui a toujours été l’amant de la femme de son frère. Celle ci qui jouait avec les deux meurt dans un accident avec un tiers laissant une fillette que Juan emmène avec lui, à la suite de la mort tragique de son frère, quelques mois après la mort de sa femme, ce qui a fait de la petite une orpheline .
Sara et Olmedo se lient d’amitié et comme de bons voisins dans leurs promenades sur la plage, des bribes de leur passé sont racontés.
Comme dans les feuilletons un autre personnage fait
irruption, Maribel, la femme de ménage qui travaille pour les deux familles, jolie ,jeune avec un passé obscur aussi.
Tous les personnages sont des survivants qui font une tentative de reconstruire leur vie.
A Cadiz ils souhaitent y parvenir, leur vie, tout comme le climat de la ville,- où soufflent les vents contraires,( le levant, doux et modéré, le vent de l’ouest, impétueux, cinglant) – n’avait pas été facile . Ce climat avait laissé des traces sur leur caractère.
Il y a des aller-retour qui nous font connaître, comment Sara militait avec son amant pour le parti socialiste, et comment, (je résume,) ce militant de gauche, devenu député, se corrompt, retournant sa veste. Sara le quitte et après des années , elle le revoie pour faire des investissement financiers, volés, appropriés par ruse à sa marraine, ce qui fera d’elle une femme riche, le contraire de ses anciens idéaux
Au fur et à mesure que le roman avance de nouveaux événements comblent le récit qui devient un peu ennuyant, trop de personnages gravitent autour des protagonistes
L’inconsolable amoureux Olmedo, c’était évident oubliera ses chagrins dans les bras de Maribel, la femme de ménage, liaison puissante basée sur le rapport sexuel.
Dans tout le livre Almudena abuse du facteur sexe, qui pourrait être épargné, tant l’histoire est débordée de situations et moments dramatiques.
Les personnages sont bien caractérisés, l’écriture très nette, mais vers la fin( et en général) trop dense
C’est le premier roman que je lise, de Almudena, son style m’a plu. D’après l’opinion générale, je devrais lire « le cœur glacé » qui est son chef-d’œuvre.