Olivier Germain-Thomas

Le Bénarès-Kyôto

Olivier Germain-Thomas est né en 1943 en Corrèze. Il est docteur en philosophie. Il produit des émissions sur France-Culture. Il a beaucoup voyagé en Inde et au Japon et se définit comme « écrivain voyageur ». En 2006, l’Institut de France lui a décerné le prix Henri Gal pour l’ensemble de son œuvre.

L’ouvrage raconte son périple de l’Inde au Japon, en passant par la Thaïlande, le Laos, le Vietnam, la Chine. En train, en bateau, à vélo, à pied. Loin des sentiers touristiques, recherchant des lieux moins connus ou qui pourraient lui parler. Cherchant à nouer contact avec les populations. Toujours avec ouverture et prêt à toutes les aventures, toutes les découvertes.
Et Olivier Germain-Thomas nous informe qu’il a essayé de mettre ses pas dans la voie de propagation du bouddhisme.
L’auteur nous entraîne avec humour et érudition, et nous partageons sa curiosité et ses questionnements. Car autant qu’un récit de voyage, c’est aussi une approche philosophique et un regard sur les spiritualités. Nous visitons des sites, des villes et villages, des montagnes, des forêts, des jardins, des îles. Nous ferons des rencontres insolites. Nous partageons aussi quelques pages sur l’histoire et les civilisations, la littérature et la poésie, la musique et la peinture. Au Japon, nous suivrons les chemins du Shintô. Et entre christianisme et religions orientales, l’auteur s’interroge et nous interroge ; Montaigne à la main, des haïkus en filigranes.
Le livre m’a passionnée, je l’ai « dévoré » en deux soirées …

Au départ j'étais séduit par Olivier-Germain Thomas, et j'avais parcouru un de ses livres parlant de Venise, où il ne se montrait pas réticent sur des détails personnels : on préfère donner une image de soi irréprochable. Non qu'il ait révélé quoi que ce soit de honteux, dirais-je, mais inhabituel.

Bref, un voyageur intéressant que j'aimais retrouver à la radio le dimanche soir, s'entretenant avec d'autres voyageurs.

Toutefois le récit de voyage m'a paru céder le pas à la quête de spiritualités, et les questions sont devenues, à mes yeux, répétitives, voire lassantes. Il n'y avait plus de place que pour la transcendance, on quittait le sol pour des envolées mystiques et des expériences personnelles du divin.

Comme le repas approchait, je me suis senti peu à peu étranger aux discours de cette émission, et je l'ai remplacée par une émission de jazz, plus dans mes cordes, si j'ose dire.

Je ne sais pas. C’est le premier livre que je lis de cet auteur. Mais si je puis m’exprimer ainsi, le dosage est bien respecté entre le voyage, la culture, et les questions de spiritualité. Quelque propos personnels mais sans plus, juste en situation.
Tiens par exemple, un beau passage sur une joueuse chinoise de pipa qui m’a donné très envie de l’entendre (Et j’ai cherché et trouvé un site et d’autres morceaux sur Youtube ; mais je ne sais toujours pas faire le lien…). Elle s’appelle Liu Fang et c’est magnifique.

Il est vraisemblable que, dirigeant l'entretien, il gommait, à mes yeux, l'aspect interessant du voyage, pour privilégier les questions spirituelles, ce qui était moins de mon goût. D'où mes réticences.