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 Sylvie Germain

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MessageSujet: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 15 Jan 2006, 15:52

Magnus de Sylvie Germain, Albin Michel, 2005

Prix Goncourt des lycéens 2005

4eme de couverture : Franz-Georg, le héros de Magnus, est né avant la guerre en Allemagne. De son enfance, "il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu'au jour de sa naissance". Il lui faut tout réapprendre, où plutôt déapprendre ce passé qu'on lui a invinté et dont le seul témoin est un ours en peluche à l'oreille roussie : Magnus.

Décevant. Après une première partie haletante dans laquelle Sylvie Germain traque les reminiscences d'un passé formaté, le roman s'essoufle pour finir sur un dernier chapitre complétement délirant.
La première partie du roman relate l'apprentissage de la vie par Franz-Georg, sa qête d'identité qui l'emmène d'Allemagne en Angleterre, en passant par les Etats Unis et le Mexique. Roman d'une vie, Magnus va cependant un peu vite en besogne, l'auteure se permettant des raccourcis, censés accélérer le rythme, qui n'aident pas à la fluidite de la narration. L'enfance allemande de Franz-Georg est cependant superbe, avec des passages très poignants.
La seconde partie du livre, moins ambitieuse et plus loufoque reste plate. Crtes, Sylvie Germain semble s'en apercevoir en relançant l'intrigue par des coups de baguette magique, mais l'effet ne dure que l'espace d'un chapitre, voire de quelques paragraphes....
Je m'étais un peu emballé au début ... je suis assez déçu et ne comprends plus l'attribution du Goncourt des Lycéens qui est depuis quelques années toujours de meilleure qualité que le Goncourt des "grands"
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 15 Jan 2006, 17:15

Justement, il n'y a pas d'intrigue, rien à relancer. C'est peut-être cela ce livre en deux parties si différentes. La quête des origines n'a plus de sens, il faut faire sa vie sans. Je l'ai lu sans y porter énormément d'attention, je me souviens effectivement de quelques longueurs. Le rythme différents est sans doute voulu par l'auteur (auteure beurk) je refuse. Happy (le moine illuminé et ses abeilles... juste vivre).

Par contre j'avais ly il y a quelques années chanson des mal-aimants de Sylvie Germain aussi. Un récit aux atmosphères lourdes aussi et dont le personnage central regarde vivre les autres, ne suscitant pas de sentiments.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 15 Jan 2006, 18:09

Ah la la .. mais alors pourquoi construire ses chapitre en parant d'un point de tension si fort que le lecteur attend un peu d'intrigue... Je ne parle pas d'intrigue policière ou quelque chose comme ca.. je parle juste d'intrigue romanesque.. creuser un peu plus ce passé, ses tourments...

Je n'ai pas l'impression que la seconde partie soit un appel à la vie en faisant fi du passé puisque le protagoniste, même s'il essaye de vivre au jour le jour et entièrement déterminé par ce trou dans son enfance, le mensonge de sa jeunesse et la rancoeur qu'il en garde envers "ses" parents...

Quant à la fable du moine et des jolies abeilles.. certes, mais le mélange des styles romanesque n'est pas donné à tout le monde... Et qui s'y frotte s'y pique bie nsouvent... Sylvie Germain n'a pas l'étoffe pour introduire une fable à la fin du roman, qui tombe comme un cheveu sur la soupe... Pourquoi pas finir sur le mythe de la caverne pendant qu'on y est??!!!

non franchement pour moi, ce n'est pas du tout un bon livre.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 15 Jan 2006, 23:49

Pedro Paramo de Juan Rulfo (pas la nouvelle traduction, mais l'ancienne, rééditée dans l'Imaginaire) avait atterri dans ma pile à lire dans une position peu enviable. Ce dernier Germain aura au moins eu le mérite de le sortir de cette mauvaise passe.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 16 Jan 2006, 09:33

colbrune a écrit:
Pedro Paramo de Juan Rulfo (pas la nouvelle traduction, mais l'ancienne, rééditée dans l'Imaginaire) avait atterri dans ma pile à lire dans une position peu enviable. Ce dernier Germain aura au moins eu le mérite de le sortir de cette mauvaise passe.

Comment ca? tu as lu ou pas Germain? Nos opinions font en sorte de te conduire à ne pas lire le dernier Germain ??
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 16 Jan 2006, 10:16

Je l'ai lu.

Tu veux savoir ce que j'en pense : j'ai été déçue. Mais il est bien meilleur que le dernier Philippe Besson, ou le dernier Nothomb (celui-là, est tout simplement archi-mauvais), ou même le Goncourt tout court. Tu me diras ...

Mais j'ai apprécié la remarque de Moiselle-Jeanne, la quête des origines ... Tout comme lorsqu'il veut revenir sur ses actes manqués ... Faire sa vie sans.

Mais cela n'en fait pas un bon roman.

Ce que j'ai aimé, c'est le début et les exergues.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 16 Jan 2006, 13:30

colbrune a écrit:


Ce que j'ai aimé, c'est le début et les exergues.

Exactement comme moi : le début est vraiment très bien fait et je pensais plus que le "héro" allait se retourner vers ses origines, ce que tout homme normal chercherait à faire.. mais je dois être top terre à terre et pas assez romantique ou pas assez torturé...

Ce que je reproche c'est que Sylvie Germain ne se décide jamais à aller dans un sens ou dans l'autre avec son personnage : tournez vers le passé ou vers l'avenir? A chaque fois qu'il se tourne vers l'avenir, un evenement fait qu'il se retourne, mais trop peu de temps sur son passé. Du coup, le roman n'avance pas, ni dans un sens ni dans l'autre...

Quant à la quete des origines, là aussi le bat blesse : soit on considère qu'il faut faire sa vie sans, ce qui semble etre le cas dans le roman selon jeanne, donc avancer mais le héro est toujours ramené a son passé. Soit on cherche cette origine et alors là on peut avancer dans la vie.. la aussi il semble parfois que Sylvie Germain opte pour cette piste mais l'abandonnetres vite

PS : Jeanne, tu n'as pas repondu à mon mini message ....
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyMar 17 Jan 2006, 09:46

Je me reconnecte aujourd'hui seulement Alex.

Je ne pense pas justement que S. Germain veuille aller en ligne droite, dans une logique de temps, avenir ou passé.
Ce personnage n'est que revirements qui le ramènent puis l'éloignent de ce fameux passé, jusqu'au jour où il décide de vivre sans.

Pourquoi faut-il une logique aboutie ? Il n'en est pas dans les récits comme dans les formules mathématiques ou scientifiques. Le roman est invention de l'esprit, ll permet tout. Que le lecteur adhère ou pas, c'est question d'intellect personnel. Moi personnellement cela ne me gêne pas.

Que vive la diversité des auteurs et des lecteur ! Smile

Maintenant dire que ce roman restera dans mon esprit, non. Je lui reconnais le mérité de m'avoir fait passer un moment de lecture pas désagréable somme toute. Comme dit Colbrune, comparé aux autres (prix)... il n'est pas le pire.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyMer 25 Jan 2006, 21:21

Je vous trouve sévères avec ce roman...
Moi je l'ai lu presque d'une traite ces deux derniers jours et je n'avais jamais envie de le lâcher...
Je n'ai pas été gênée du tout par les allées et venues entre passé et présent...Magnus avance tout de même peu à peu dans sa quête d'identité qui ne peut pas aller très vite, et je l'ai suivi avec intérêt...Le passé se rappelle sans cesse au présent...Il en est toujours ainsi quand on veut avancer, travailler sur soi-même...
L'écriture de Sylvie Germain est délicieuse à lire et les textes qu'elle ajoute à son récit m'ont plu...
L'ermite aux abeilles met ,à mon avis, une fin poétique et heureuse à la douloureuse quête de Magnus. Elle me séduit ...et je pense qu'elle soulage le lecteur comme elle a pu soulager Magnus. Mais il est vrai que j'ai l'imagination très fertile! drunken et que je me laisse facilement "embarquer" par le merveilleux...

Du coup, comme je le fais souvent, j'enchaîne avec un autre livre de cet auteur, "La chanson des mal-aimants" évoqué plus haut. Je suis très vite entrée dedans...
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyJeu 26 Jan 2006, 00:50

Extraits d'une interview de Sylvie Germain à propos de Magnus:

Après plus de vingt ans de carrière, vous sortez aujourd'hui un nouveau roman 'Magnus'. A quand remonte la genèse de cette histoire ?

"Peut-être à deux ou trois ans, je ne me rends pas bien compte. Il y a une sorte d'image mentale qui me vient, qui se forme, et c’est le fait qu’elle perdure qui commence à m’intriguer. C’est souvent une vision fort banale. Celle-là, quand elle est venue, c’était un homme vu de dos au fond d’une sorte d’impasse, la nuit. Une fois que j’ai cette image et que je vais commencer à écrire, je n’ai quasiment pas l’idée d'où je vais, de ce qui va se passer. Mais comme je l’ai ressassé pendant plus de deux ans, pendant ce temps, il se passe plein de choses. Les lectures que vous faites, ce que vous entendez, ce que vous lisez dans les journaux, les choses anodines ou importantes, les choses de l’Histoire, ce qui vous arrive dans votre vie ou dans la vie des autres, les films, les émotions, les sentiments... Tout cela l’air de rien vient s’agglomérer, comme un phénomène de cristallisation autour de cette image mentale qui est là. C’est comme un état de rêve éveillé. Car comme disait Lacanthe : "L’inconscient est structuré comme un langage."

Pourquoi avoir choisi de bâtir une grande partie de votre histoire durant la période de l'Allemagne nazie ?

"Je me rends compte que de par leurs parents, de nombreuses personnes de ma génération sont directement héritières de cette Seconde Guerre mondiale. Cette période représente toute la jeunesse de mes parents. Par voie de conséquence, j'étais dans la foulée de cette histoire qui reste passionnelle et douloureuse. Tout cela fait réfléchir d’autant que l’on est aujourd'hui la première génération à ne pas avoir connu de guerre sur notre territoire."

Quel est pour vous le lecteur idéal ?

"Il n’y a pas de lecteur idéal. A quoi pourrait-il ressembler ? Je ne sais pas, ce serait peut-être quelqu’un qui comprendrait votre livre comme vous auriez voulu qu’il soit compris. Mais est-ce qu’on veut vraiment que le lecteur le comprenne alors que l’on est souvent soit même dépassé ou dérouté par ce qu’on écrit ? J’enlèverais le mot idéal. Ca serait un lecteur qui lirait avec un minimum de sympathie sans a priori. Le tout en étant capable d’une mise à distance, d’une argumentation pour expliquer le pourquoi en bien ou en mal de son appréciation ou de son non appréciation du livre. Que cela puisse donner lieu à un minimum de discussions, de dialogues. Car souvent les critiques que l'on fait sur un livre ne se contentent au final que d’un résumé, ou d’éloges excessives. Les critiques négatives et à la fois constructives ne sont que trop rares."
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyVen 27 Jan 2006, 23:26

« La Chanson des mal-aimants » :
« Le mot vient de la « Chanson du mal-aimé » d'Apollinaire.
Qui n'est pas mal-aimé ? Je me dis qu'il faut autant de mal-aimants »

En exergue de ce livre:
« C'était ma propre destinée
Après elle j'ai claudiqué à perdre haleine toute ma vie. »
Jaroslav Seifert

Sylvie Germain :
« Les contes sont une source de sagesse et de pensée extraordinaire. « Chanson des mal-aimants raconte le destin d'une jeune femme abandonnée dès sa naissance, trimballée de famille en famille pour finir chanteuse des rues. Mes premiers livres, imprégnés de fantastique et de merveilleux, étaient également proches du conte.
…L’art du roman est très particulier…Sa spécificité, ce plus, ce je ne sais quoi, comme on dit, c'est quelque chose qui est vraiment dans les profondeurs de l'humain, quelque chose de la folie humaine, de l'impensé de l'humain. Et un roman, qu'il soit bon ou pas au niveau de l'écriture, présente de l'intérêt, je crois, à partir du moment où il surprend le lecteur en tant qu'être humain, qui découvre, fût-ce par une petite porte, quelque chose d'insoupçonné de la folie humaine."

RÉSUMÉ :

"Ma solitude est un théâtre à ciel ouvert. La pièce a commencé voilà plus de soixante ans, en pleine nuit au coin d'une rue."
"Sitôt née, j'ai été confiée au hasard. Certes, ce n'est pas la plus fiable des nourrices, le hasard, mais ce n'est pas la pire. Père et mère, d'un commun désaccord en temps décalé, n'ont pas voulu de moi."


La narratrice, Laudes-Marie Neigedaoût , est abandonnée à sa naissance à la porte d'un couvent dans un cageot de framboises. Elle vagabonde au fil des ans, d'une place à l'autre, à travers la France. Albinos, « enfant diaphane », tout au long de son existence, elle accomplira sa résilience .

Son regard sur le monde qu'elle arpente, vivant chez les uns et chez les autres, essuyant mépris, suscitant l'indifférence, est un regard pourtant plein de compassion. La jeune orpheline, paria car sa couleur albinos la rend suspecte de diablerie, est par nature altruiste, compatissante et même douée particulièrement d’empathie à l’égard de ses semblables malgré les malheurs qui l’accablent.

Elle trouve le réconfort dans la montagne, la terre, les arbres (merisiers, ormes, frênes, mimosas) et surtout les livres qui, dit-elle, « prennent corps dans la chair des premiers et sont tout autant emplis de feuilles bruissantes, chuchotantes ».
Laudes, au gré de ses tribulations, va devenir Claude, Aude, Maude…Elle va comprendre que certains arbres sont fait pour la terre à peine esquissée, le déséquilibre, le vent permanent, les formes souffreteuses :
« Ceux qui poussent sur un mince socle de terre caillouteuse saillant au-dessus d’un ravin ; leurs racines pendent en partie dans le vide, les radicelles s’échevellent en liberté. Ca me convenait cet ancrage en souplesse, à la croisée de la terre, de la roche et de l’air…L’arbuste planté au bord d’une falaise ne jalouse pas le chêne enraciné dans un sol profond. »
Laudes est comme l'un de ces arbres.

Son existence s'offre comme un théâtre de la cruauté où l'ignoble côtoie le drolatique, l'insupportable, le loufoque parfois.
Ayant traversé les années, on la retrouve âgée, à faire le bilan de sa vie solitaire, qu'elle ne regrette pas.

Laudes, après le couvent, a été placée chez Léontine : là, au moins, il y a d'autres enfants. Ceux dont s'occupe la vieille dame. Séparés de leurs parents, à cause de la guerre.

"Bientôt, me répétais-je inlassablement, les miens viendront, éclatants de blancheur tels les anges veillant au bord du tombeau vide, leurs yeux auront la couleur des framboises et leurs baisers, un goût de fruit.", espère en vain Laudes-Marie.

Mais sa vie va se poursuivre comme une tragédie dans laquelle elle n'est qu’une spectatrice subissant la violence des êtres : "La capacité de folie et de nuisance, les substrats de cruauté tapis en chaque être humain me semblaient si énormes que je sourcillais à peine quand tel ou telle passait à l'acte".

« Bâtarde reniée, péquenaude des montagnes, puis soubrette dans de mornes hôtels de la vallée, employée dans un claque de luxe en bord de mer, (...) serveuse dans un buffet de gare paumé » ; à Paris, elle côtoie des gens insolites, parfois inquiétants, et finit chanteuse de rue avant de revenir dans les Pyrénées.

Sa traversée du monde s'opère à travers des figures humaines oscillant entre la grâce et la monstruosité.
Sylvie Germain parle des affres et des tourments de l’âme humaine, reprenant le vers du poète Johannes Scheffler qu'elle place dans la bouche d'un personnage : "J'aime fort la beauté, cependant je ne la reconnais belle que si je la contemple au milieu des épines". C'est le portrait d'une humanité écorchée vive qui est dessiné.

Murée dans son silence, considérée comme une étrangère pour sa blancheur outrée, Laudes observe, apprend et supporte la folie des autres, le cœur souvent lourd ou prêt à éclater de colère. Si certains se montrent avec elle compatissants, d’autres la font souffrir par leur dureté.
La façon dont Sylvie Germain donne la parole à cette paria laisse meurtri, mais ébloui aussi par la beauté des mots et des images.
Savoureux mélange de mystique et de picaresque, ce roman n’ennuie pas tant l'imagination de l'auteur est habile à nous faire croire aux extravagances .

A travers les mots de Sylvie Germain qui hésitent entre la réalité, la terre, le rêve, le ciel, entre l’humain et l’indicible, on perçoit l’univers qui est celui des laissés pour compte.
Un univers dans lequel évoluent des personnages moitié anges (ou moitié monstres), moitié humains. Sylvie Germain laisse au lecteur un peu d'espoir et d'humanité.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 06 Mar 2006, 17:15

Tobie des marais
(Grand Prix Jean Giono en 1998)

Sylvie Germain s'inspire du récit biblique, le Livre de Tobie, mais Tobie des marais est un roman humaniste où l'écrivain s'attache à l'être et à ses douleurs, à ses parts d'ombre.
Le roman relate un drame hors du commun.
« Comme si le soleil avait été précipité à terre par la violence de l’orage ", roule une boule d’or. Sous l'orage, c’est un petit garçon, Tobie, qui file sur son tricycle. Il "va au diable", chassé par son père fou de douleur.
« Le père, pendant ce temps courait à travers champs, arpentait les chemins et fouillait les fossés, les buissons. Il ne prenait garde ni aux ronces ni aux fils barbelés qui déchiraient sa veste et lui griffaient les mains. ». Théodore, cherche désespérément la tête de sa femme Anna. Elle l’a perdue (littéralement) lors d'un accident d'équitation.

Autour de Tobie gravitent malheurs et décès.
Mais pour veiller sur lui, il y aura Déborah son arrière-grand-mère : celle qui "avait toujours tenu lieu de mémoire auprès des siens, vivants et défunts.." dont le "séjour sur la terre semblait n'avoir ni commencement ni fin.".
Déborah, une femme qui, jeune fille, a fui la misère de Pologne, s’est installée dans les marais de Vendée après avoir été refusée, à Long Island, par la dure Amérique. Déborah, la Juive, un siècle entier de malheurs, de morts prématurées, de guerres et d'holocauste.

Pour veiller sur Tobie, il y a aussi Raphaël , énigmatique. Un ange qui guide Tobie vers la fin de la douleur et de la malédiction qui empoisonne sa famille. Il lui apprendra l’amitié et l’amènera à découvrir
l’amour auprès de Sarra, jeune fille belle en diable mais dont la beauté agit tel un sort mortel auprès de tout homme s’approchant d'elle.

« Tobie des Marais » est un mélange de concret et de sacré, une histoire qui se lit comme un conte. Violente, mais où la violence, si elle n’en est pas atténuée, est enrobée de douceur et de poésie. C’est un cauchemar fantastique.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 13 Nov 2006, 16:15

J'ai été surprise car il y a quelques temps j'ai rencontré un Anglais, chercheur, spécialisé en littérature contemporaine française. Or il est passionné par ce qu'a écrit Sylvie Germain . Par son écriture et ce qu'elle dit.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 13 Nov 2006, 16:21

Citation :
J'ai été surprise car il y a quelque temps j'ai rencontré un Anglais, chercheur, spécialisé en littérature contemporaine française. Or il est passionné par ce qu'a écrit Sylvie Germain . Par son écriture et ce qu'elle dit.

Normal ! il faut bien que les chercheurs se passionnent pour leur sujet ! Certains deviennent fétichistes de leur auteur. Dangereux transfert, parfois.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 13 Nov 2006, 16:49

rotko a écrit:
Citation :
J'ai été surprise car il y a quelque temps j'ai rencontré un Anglais, chercheur, spécialisé en littérature contemporaine française. Or il est passionné par ce qu'a écrit Sylvie Germain . Par son écriture et ce qu'elle dit.

Normal ! il faut bien que les chercheurs se passionnent pour leur sujet ! Certains deviennent fétichistes de leur auteur. Dangereux transfert, parfois.

Je ne comprends pas pourquoi tu dis ça...
Parce que tu n'aimes pas ce qu'écrit Sylvie Germain?
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 13 Nov 2006, 16:59

Mais si, j"avais bien apprecié son livre sur vermeer, même que je regrette de ne pas le retrouver dans mon bazar.

Je parlais d'une manière générale : certains consacrent leur vie - ou une partie de leur vie, à un auteur - souvent secondaire qu'ils connaissent par coeur.
Ils adoptent leur regard, leur sensibilité, à leur insu. "Leur" auteur devient La référence de leur vie, de leur carrière, et d'articles en articles, ils tournent autour de lui. De quoi attraper le vertige...
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyLun 13 Nov 2006, 17:25

rotko a écrit:
Mais si, j"avais bien apprecié son livre sur vermeer, même que je regrette de ne pas le retrouver dans mon bazar.

Tiens je l'ai retrouvé sous une pile !
En fait, c'est l'occasion de le mettre sur ma liste "à voir" Wink

Sylvie Germain Sanstitre1bi8

Citation :
"Leur" auteur devient La référence de leur vie, ...
Sur la discussion de fond, je suis assez d'accord, il me semble que c'est dans tous les domaines, on retrouve des gens très spécialisés (peinture, mais aussi bien économie, histoire, etc.) en même temps il est intéressant d'avoir des gens qui vont à fond... sur un sujet, auteur... mais il y a enfermement à mon sens.
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptySam 09 Déc 2006, 23:58

La pleurante des rues de Prague

Extrait:
" Nous sommes faits de la chair des autres. Il y a ces deux corps qui nous précédèrent comme de toute éternité, qui nous ont engendré, - ceux des parents. Il y a ceux qui grandirent à nos côtés, nés des mêmes parents, porteurs d'une même mémoire enfouie, obscure, dans la chair et le sang,
- ceux de la fratrie. Il y a ceux qui s'engendrent à leur tour de notre propre chair, ces corps enfants qu'il faut longtemps veiller, nourrir et protéger pour les laisser mûrir et croître jusqu'à ce qu'ils se détachent de nous et s'en aillent d'une démarche ferme au-delà des frontières que nous avions tracées. Tous nous demeurent consubstantiels.

Et il y a cet être qui surgit soudain, venu d'ailleurs, qui se détache un jour de la foule et vient à notre rencontre, s'approche tout près de nous. Qui s'approche si près que son souffle se mêle au nôtre, que son visage se glisse en nous. C'est l'amant, c'est l'amante, qui se fait notre corps compagnon. Notre corps second. Et qui, bien qu'étranger, parce qu'étranger, nous devient aussi consubstantiel, par les voies du désir qui coupent à l'oblique celles de la filiation.

Pour l'avoir contemplé, enlacé, caressé, pour avoir dormi tout contre lui, dans sa chaleur et son odeur, pour l'avoir désiré d'un désir encore accru au comble même de son assouvissement, on le connaît, cet autre, comme nul ne le connaît, - comme nul autre ne peut ni ne doit le connaître.

Il est sacré, le corps de l'amant, de l'amante, il est pur, jusque dans les fougues et les râles du désir s'accomplissant. Il est notre secret, notre orgueil et notre bonheur. Bonheur fertile qui féconde tous nos autres instants de bonheur, tous nos autres élans vers le monde, vers les choses et les êtres. Il est la stèle dressée tout le long du chemin, à chaque carrefour ; la stèle dont le texte se renouvelle sans cesse et dont on ne se lasse pas de recommencer la lecture, avec les doigts, avec les lèvres, autant qu'avec les yeux.

On le croyait nôtre, inséparable, d'une indéfectible complicité, ce corps second. On se leurrait. Le voilà qui s'en va, nous renie, nous oublie. Et la douleur pénètre dans chaque pore de la peau, elle s'insinue partout, et la raison, que l'on tâche pourtant d'endurcir, éclate, s'effrite. La raison ne veut plus rien entendre, c'est l'épouvante. On se heurte à l'absence de l'autre, on ne sait plus où aller, où se cacher, où fuir. On s'humilie, on se surprend à épier, éperdument, sa silhouette dans la rue, dans la foule, à sursauter au moindre bruit, comme s'il s'en revenait ; tous les pas sont ses pas. Mais lui, elle, marche ailleurs, si loin de nous, indifférent. On l'accuse, le maudit, l'injurie, mais le pardon déjà se trame au fond de nous. On voudrait mourir, mais on perdure, tendu dans le désir fou de le revoir. Encore une fois, juste une fois, rien qu'une fois. On le hait, mais on l'appelle avec l'immense patience, et douleur et amour des prophètes rappelant leur peuple frivole à la fidélité. On se moque, on médit de l'infidèle, - on blasphème, mais un mendiant recroquevillé au fond de nous lui tend la main, l'implore.

Et l'on s'envole, à cheval sur son nom ; on dérive vers les cimes glacées du silence où se gèlent nos larmes, nos appels. On tremble, on est si nu, on a si froid. On supplie l'autre de venir vêtir notre nudité de son corps. On est si nu, que l'on est écorché, à moitié dépeaussé. On est nu jusqu'au coeur. Et l'on se sent petit, infiniment, laid, tout ratatiné de chagrin et de froid, indésirable à soi-même, à tous, de n'être plus désiré par l'autre.

L'autre qui jamais ne reviendra. "
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 10 Déc 2006, 00:05

La pleurante des rues de Prague

Extrait:

"Elle trônait immobile, en humble majesté. Et soudain elle pencha légèrement son buste en avant, ouvrit les bras et les tendit vers la ville , comme si elle invitait la ville entière à venir se coucher sur ses genoux, à venir se reposer entre ses bras;

Et elle souleva la ville, tout doucement. Elle la souleva comme une mère son enfant, et la posa sur ses genoux pour la bercer; Et les voix mornes des hauts-parleurs de la gare...se mirent à chantonner une berceuse. Et pendant un instant, la rumeur de la ville se fit légère comme un souffle d'enfant assoupi, et le fleuve qui ruisselait entre les bras de la géante prit l'éclat d'une larme luisant au bord des cils d'un tout petit enfant qui vient de recevoir consolation et apaisement après un long chagrin. Les cygnes et les canards se regroupèrent le long des berges , glissèrent leurs têtes sous leurs ailes. Et le reflet des ponts sur l'eau s'éclaira jusqu'à prendre la couleur du lait tandis que les tintinnabulements des tramways s'égrenaient en grelots argentins qui semblaient provenir des premières étoiles"
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 10 Déc 2006, 00:07

La pleurante des rues de Prague

Extrait:

"Elle est née de la pierre et du bois, du métal et de l'eau, et du corps innombrable des habitants de la ville. Elle est née chaque jour à travers l'épaisseur des siècles et la chair de l'Histoire. ...Elle est la mémoire de la ville , la mémoire côté ombre, celle des pauvres et des petits, de ceux et celles dont l'Histoire ne retient pas les noms et oublie les souffrances. Elle est la mémoire dénuée de toute gloire, celle qu'on écrit pas, qu'on illustre ni ne chante ni ne dore à l'or des mythes et des légendes. Elle est la mémoire en guenilles, au ventre ceux, aux yeux cernés, mais au regard émerveillant de tendresse et d'humilité. Elle est la mémoire mendiante, la mémoire souffrante, mais qui jamais ne renonce , ne trahit son passé, n'abandonne son peuple. Elle est la mémoire qui marche, qui marche, glanant et ramassant tous les déchets jetés par la mémoire belle , sélective et hautaine. Elle recueille les vies infimes, les destins minuscules des gens de rien"
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyDim 10 Déc 2006, 00:09

La pleurante des rues de Prague

Extrait:

"Les textes sont aussi des lieux- ils le sont même par excellence. Ils sont des lieux où tout peut advenir . Les chemins de l'encre participent de tous. Ils sont des raccourcis en tortueux labyrinthes qui nous font déboucher, parfois, abruptement, sur la plus claire des clairières. Un instant, la vie est là, et nous sommes au monde. Nous nous tenons au vif, au mitan du monde, dont il nous semble frôler enfin le sens et la pleine beauté. Un instant, la vie est là, et le monde nous est offert. Cela ne dure pas, mais cela laisse des traces, ruines d'amour fou gravées au plus profond de la chair, de la mémoire, du désir et de la pensée. Ruines qui longtemps, longtemps, scandent leurs chants en sourdine dans notre sang"
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyMar 12 Déc 2006, 23:45

Voilà une autre auteure qu'on va aimer ou pas mais qu'on ne peut pas ignorer!
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MessageSujet: ;   Sylvie Germain EmptyMer 13 Déc 2006, 09:03

C'est vrai qu'elle ne laisse pas indifférent...

Elle possède déjà une très belle écriture ,on ne peut le nier . Elle nous entraîne dans son univers romanesque et on se laisse emporter ...

Mais je regrette cette distance dont elle ne se délivre pas .
Personnellement ,ses romans ne m'émeuvent pas vraiment ,même si je suis séduite par la beauté des sentiments décrits ,il manque quelque chose...
Dans "Magnus",certains l'ont noté ,elle ne se décide pas à aller dans un sens ou dans un autre ,elle ne s'engage pas vraiment .Le lecteur a le choix de l'interprétation ,mais peut aussi être déçu ,ou désorienté par ses chutes (Et pourtant ,celle de ce roman était magnifique) .

Ceci dit ,elle mérite d'être recitée ,merci Coline !
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyMer 13 Déc 2006, 09:42

Je viens de lire La pleurante des rues de Prague...Je ferai un commentaire bien sûr...
Ce que j'apprécie chez Sylvie Germain c'est l'étrangeté de son univers. Je prends de temps à autres un livre d'elle, je sais qu'elle va m'emmener, de sa belle écriture, dans un monde qui n'est pas le mien (il n'appartient vraiment qu'à elle!), comme très très loin.
Mais c'est l'élégance de ses mots et l'originalité de son monde entre passé et présent, entre réel et mysticisme qui me donnent un ailleurs, pour quelques heures, où je me sens bien...
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MessageSujet: Re: Sylvie Germain   Sylvie Germain EmptyJeu 14 Déc 2006, 12:07

La pleurante des rues de Prague

Mais qui est donc cette Pleurante mystérieuse apparue douze fois aux yeux de la narratrice dans les rues de Prague ?

Une géante, aux contours incertains, aux longs vêtements amples, presque des haillons, qui marche en boitant et en pleurant, en gémissant. Un "pleurement très bas, un sanglot retenu d'une infinie douceur. Il semblait que quelque chose pleurât en elle, et non pas qu'elle même versa des larmes."
Une géante qui pourrait terrifier mais qui est entourée d’un halo de douceur et de paix.

A chacune de ses apparitions, elle fait vivre ou revivre la mémoire d’une personne marquée par la souffrance. C’est le père de la narratrice qui est malade, la femme délaissée, l’écrivain fusillé, le déporté, le petit garçon de Terezin qui écrivit ce poème…

Le jardinet
Empli de roses, embaume,
Le sentier est étroit,
Un petit garçon s’y promène le long.

Le tout petit garçon, mignon
Comme un bouton en train d’éclore.
Quand le bouton sera éclos
Le garçonnet déjà ne sera plus.

Douze apparitions … Douze: un chiffre magique!…
Devenue invisible, on sait qu’elle vivra pour toujours dans les rues et les murs de Prague…Des rues chargées d’Histoire. Elle claudique car elle porte tout le poids de l'Histoire. Elle continuera à porter les tristesses, les pleurs, les douleurs des anonymes, morts ou vivants. Elle continuera à lutter contre l'oubli et l'abandon .

J’ai trouvé ce livre très émouvant et magnifique mais j’ai bien conscience qu’il peut déplaire ou déranger.
C’est Prague où elle a vécu un temps qui a inspiré ce livre à Sylvie Germain. C’est là qu’elle l’a écrit. C’est là qu’est né ce personnage fantomatique dans les rues grises et noyées dans la brume de cette ville magnifique.
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