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| | Poème du jour | |
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Auteur | Message |
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Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Poème du jour Ven 30 Oct 2009, 11:04 | |
| Un poème coup de coeur qui vous aurait touchés, qui n'entre pas dans le cadre des fils déjà ouverts, ou après exploration dans la fonction "Rechercher", et que vous souhaitez faire partager ? ... c'est ici ...
Il arrive parfois, seul, triste, un étranger. Il s'arrête et l'on écoute ses récits doux, Pleins d'herbes. Il demande: « Vous ai-je dérangés ? » Il voudrait repartir, mais il ne sait plus où.
Dans ses oreilles bruit la mer - des coquillages? Son front, ses yeux trop grands pour ce bas horizon, Une raison encore de partir. Ses voyages Sont là devant lui pleins d'océans, de monts.
On laisse ainsi tout doucement le soir descendre Qui mélange les figures, les mains, les voix, Devenues presque esprits... L'âme pourra comprendre Mieux- tel le toucher des aveugles - cette fois.
Ilarie Voronca
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| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 31 Oct 2009, 11:16 | |
| ah georges Limbour !
je le connais pour ses nouvelles, originales, et en particulier pour l'une d'elles où il est question des yeux des aveugles, devenus des billes de verre pour l'amusement.
Rien d'horrible ou d'inconvenant mais une fantaisie agréable de celui qui fit un bout de chemin avec les surréalistes. | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 31 Oct 2009, 11:34 | |
| Banni du "Second manifeste surréaliste", Georges Limbour n'avait pour chapelles que la peinture et la sculpture, c'est d'ailleurs ce découvreur qui fut l'un des premiers à attirer l'attention sur les charniers de plâtre de Giacometti ... son seul bonheur consistait à poser dans les ateliers des peintres. Totalement insoucieux du verdict de la postérité, il n'eut de cesse de détruire ses textes, car il pensait qu'un écrivain "doit se faire de temps à autre, à l'occasion, une petite toilette mortuaire", ainsi nombre de ses écrits nous sont encore inconnus mais, qui sait, peut-être certains d'entre-eux seront-ils découverts un jour de hasard ... | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Poème du jour Lun 02 Nov 2009, 05:45 | |
| Benjamin Fondane. Le monde se brise en morceaux, en une poussière d’êtres parmi la lumière ancienne, où es–tu donc qu’on te le montre sordide étudiant, herboriste, alchimiste, gros trafiquant de vide, pendant que les planètes cousent leurs toiles d'araignées aux commissures de ton œil ? Le monde se brise en morceaux comme une boule magique mais où sont-ils donc les poissons, les tessons les géographies sensibles, Les fleuves d’ un côté, les sciences bâtardes de l’ autre, nous avons emporté avec nous tous les échantillons, une mèche de chaque espèce, l’amertume émouvante des grands regards humains, un peu de poil de chaque chose, un peu d’écume de chaque être. - Spoiler:
La Terre déjà se retire avec ses métaux et ses feux.
Quelques têtes surnagent, mais c’est bientôt fini,
parmi la lumière ancienne-
Où sont à présent, Destruction, tes voluptés singulières,
les meurtres délicats de l’amour,
les cités bâties de viandes
la vie bâtie de loques,
les dieux dont on buvait le sang
et cette folie de gens qui cherchaient dans les chiffres,
comme penchés sur une eau sale,
une ligne à la main,
le poisson aux paupières ouvertes du néant ?
La mort chimique a tout balayé dans le vide
le monde se brise en morceaux sous le regard ancien,
holà les gars, faut vous grouiller,
faut enlever la passerelle,
que pleuve le Temps maintenant,
qu’elle rouille l’Eternité,
la vie est avec moi, une lampe de chaque vie,
j’ai une mèche de chaque vie,
née à la mort, enlevée à la mort,
promise à une seconde vie,
parmi la lumière ancienne.
Que périsse le monde !
J’ai d’autres chats à fouetter……
Encore une journée qui s’en va comme un sac de farine,
**
Moulin du temps vermoulu où s’entassent les sacs,
les sacs des jours où dont la farine est rance,
les roues n’ont guère fini de briser l’eau revêche,
la longue, l’obstinée résistance de l’eau
qui se jette sur le peigne des roues,
fouette le mouvement,
et surveille la longue et lente destruction
amorcée à l'aurore perfide du chaos.
Encore une journée qui s’en va, sous l’œil des araignées.
Je sens que je devrais m’opposer à sa fuite,
que je devrais entrer dans le conflit des forces,
empêcher cet horrible écoulement du temps,
sonner à toutes les portes,
appeler au secours les forces somnolentes,
faire gicler le sang qui dort sous l’habitude,
prendre une part vivante au drame qui se joue
et dont je suis l’enjeu –
être celui qui dit à l’eau qui coule : NON,
et point l’arbre passif qui pleure au bord des eaux
fuyantes, du sommeil.
Encore une journée qui s’en va, une journée carnivore
et l’ai-je retenue ?
J’ai dormi. Et pendant mon somme, j’ai vieilli.
Ma paresse, ce vieux serpent qui me conseille
m’a dit, comme toujours : « Attendons à demain.
Ces changements sont lents, si lents, on a le temps –
les forces sont inégales,
bouger, c’est dépenser cette énergie exacte
dont tu auras besoin, demain, pour te lever
et rayonnant, forcer les anges du néant.
Demain, il est encore temps, allons dormir :
cette journée qui s’en va fera place à une autre,
à une autre qui point, qui vient, qui sera là,
et qui, dans sa beauté explosive, sera
ta journée de réveil, terrible et décisive » . 1934-1935 | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| | | | Constance pilier
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| | | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Mer 04 Nov 2009, 09:37 | |
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Dans un pays d'enfance retrouvée en larmes, Dans une ville de battements de coeur morts, De battements d'essor tout un berceur vacarme, De battements d'ailes des oiseaux de la mort, De clapotis d'ailes noires sur l'eau de mort. Dans un passé hors du temps, malade de charme, Les chers yeux de deuil de l'amour brûlent encore D'un doux feu de minéral roux, d'un triste charme; Dans un pays d'enfance retrouvée en larmes.
Mais le jour pleut sur le vide de tout ...
Pourquoi m'as-tu souri dans la vieille lumière Et pourquoi, et comment m'avez-vous reconnu Étrange fille aux archangéliques paupières, Aux riantes, bleuies, soupirantes paupières, Lierre de nuit d'été sur la lune des pierres; Et pourquoi et comment, n'ayant jamais connu mon visage, ni mon deuil, ni la misère Des jours, m'as-tu si soudainement reconnu Tiède, musicale, brumeuse, pâle, chère, Pour qui mourir dans la nuit grande de tes paupières ?
Mais le jour pleut sur le vide de tout ...
Quels mots, quelles musiques terriblement vieilles Frissonnent en moi de ta présence irréelle, Sombre colombe des jours loin, tiède, belle, Quelles musiques en écho dans le sommeil? Sous quels feuillages de solitude très vieille, Dans quel silence, quelle mélodie ou quelle Voix d'enfant malade vous retrouver, ô belle, O chaste, ô musique entendue dans le sommeil ?
Mais le jour pleut sur le vide de tout ...
Oscar Vladislas de Lubicz Milosz.
(Toile "La pluie" de Vincent Van Gogh) | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| | | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Ven 06 Nov 2009, 10:28 | |
| Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ? C'est que quelqu'un désire qu'elles soient ? C'est que quelqu'un dit perles ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières, il fonce jusqu'à Dieu, craint d'arriver trop tard, pleure, baise sa main noueuse, implore il lui faut une étoile ! jure qu'il ne peut supporter son martyre sans étoiles.
Ensuite, il promène son angoisse, il fait semblant d'être calme. Il dit à quelqu'un : " Maintenant, tu vas mieux, n'est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? "
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles, c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ? c'est qu'il est indispensable, que tous les soirs au-dessus des toits se mette à luire seule au moins une étoile ?
Vladimir Maïakovski
(Extrait du recueil "Ecoutez si on allume les étoiles")
Toile "La nuit étoilée à Arles", de Vincent Van Gogh | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Poème du jour Ven 06 Nov 2009, 10:34 | |
| De qui est ce superbe tableau ? il est de la manière du premier kandinsky en russie, mais ce n'est pas de lui. il va bien avec ce beau poème de Maiakovski. Constance, tu nous es précieuse | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Ven 06 Nov 2009, 10:37 | |
| Cette toile a été peinte par Van Gogh (je l'ai mentionné à la fin du poème) ... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 07 Nov 2009, 07:13 | |
| Marie Noel À tous ceux qui très loin sont captifs Dans le silence ; aux âmes enchaînées Par la longueur des muettes années En nul ne sait quels abîmes plaintifs ; À ceux dont l’ombre a tant de murs sur elle Qu’ils n’ont jamais pu donner de nouvelle De leur nuit noire aux gens qui sont dehors ; Ceux pleins d’appels dont nulle voix ne sort, Dont le secret cherche un mot qui l’emporte ; Ceux dont le cœur bat sans trouver de porte, À tous ceux-là - je ne sais pas combien - Je viens. Je suis petit oiseau, je viens. Je viens, je suis moucheron, un rien frêle. Une aile. Et j’ouvre et je donne mon aile Pour alléger leur épaule et mon chant Pour délivrer mon âme à travers champs. Je viens. J’ai pris dans leurs fers, à leur place, Leur cœur en moi pour m’envoler avec. Je suis le pleur jailli de leurs yeux secs, Je souffre en eux, je lutte, je suis lasse, J’ai faim. Je tremble en des rêves tout bas, J’ai peur... Je suis ce que je ne suis pas, Ce que je suis peut-être - jeune fille Que le printemps entête et qui vacille Avec ce cœur lourd de divin ennui Qu’on ne peut pas porter seule - je suis Celle blessée entre toutes qui pleure. Et je serai les pauvres tout à l’heure. - Spoiler:
Quand je suis eux je ne dors pas la nuit - J’irai criant, pour qu’un cri nous soutienne, Mes maux - les leurs - nos tâches, nos soucis Avec leur bouche pauvre, pas la mienne. Je serai vieille, veuve... morte aussi Avec les morts. Je serai, quand la route Fuit sous ses pieds, pâle, celui qui doute, Tombe renversé dans le noir de Dieu Et ne peut plus remonter au milieu De ses dociles et douces prières. Je serai lui - peut-être moi derrière, Dans son abîme - Et peut-être, au bord bleu Du Paradis, je serai sainte un peu Pour ceux des saints emmêlés en ce monde Les plus petits - dont la chantante foi Veut s’envoler mais qui n’ont pas de voix. Je viens, je suis, folle ou triste à la ronde, Tous ceux qui sont...
Et quand je serai moi, Moi toute seule, aride, sans génie, Seule au lieu morne où la route est finie, Seule au moment où le ciel obscurci Ne s’ouvre plus ; quand, sans être entendue, J’aurai ma voix et mes ailes perdues, Déjà peut-être elles sont loin d’ici - Quelqu’un viendra. Je l’attendrai dans l’ombre, Un frère, un cœur entre les cœurs sans nombre, Quelqu’un à moi viendra pour la Merci Aider mon âme à se sauver aussi.
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| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 07 Nov 2009, 10:47 | |
| N'entre pas sans violence dans cette bonne nuit
N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit, Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ; Rager, s’enrager contre la mort de la lumière.
Bien que les hommes sages à leur fin sachent que l’obscur est mérité, Parce que leurs paroles n’ont fourché nul éclair ils N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes bons, passée la dernière vague, criant combien clairs Leurs actes frêles auraient pu danser en un verre baie Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Les hommes violents qui prient et chantèrent le soleil en plein vol, Et apprenant, trop tard, qu’ils l’ont affligé dans sa course, N’entrent pas sans violence dans cette bonne nuit.
Les hommes graves, près de mourir, qui voient de vue aveuglante Que leurs yeux aveugles pourraient briller comme météores et s’égayer, Ragent, s’enragent contre la mort de la lumière.
Et toi, mon père, ici sur la triste élévation Maudis, bénis-moi à présent avec tes larmes violentes, je t’en prie. N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit.
Dylan Thomas
(Vision et prières, et autres poèmes)
Toile "L'ascension de l'empyrée", de Jerome Bosch | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 08 Nov 2009, 09:35 | |
| C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides. Je suis déjà un peu parti, absent. Faites comme si je n’étais pas là. Ma voix ne porte plus très loin. Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie. Il faut se quitter déjà ? Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
Henri Calet
(Peau d'ours) Pour faire connaissance avec ce poète, qui écrivit en prose : http://pagesperso-orange.fr/calounet/presentation_auteurs/calet_presentation.htm | |
| | | Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 08 Nov 2009, 13:48 | |
| VII. Le Verdict
Et la parole de pierre tomba Sur mon sein encore vivant. Ce n'est rien. J'étais préparée. De toute façon, je m'y ferai.
Aujourd'hui, j'ai beaucoup à faire; Il faut que je tue ma mémoire jusqu'au bout, Il faut que l'âme devienne comme de la pierre. Revivre, il faut que je l'apprenne.
Sinon... Le chaud bruissement d'été Est comme une fête derrière ma fenêtre. Depuis longtemps je pressentais Ce jour si clair et la maison déserte.
Anna Akhmatova, Requiem (traduit par Paul Valet) | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 08 Nov 2009, 13:54 | |
| Magnifique poème, Genji ... que j'apprécie au point de l'avoir déjà placé ... mais, je suis heureuse de constater que nous nous rejoignons sur le choix de cette poètesse, hélas méconnue du grand public. De plus, mieux vaut deux fois qu'une, lorsqu'il s'agit de faire partager de beaux textes ... | |
| | | Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 08 Nov 2009, 13:58 | |
| Suffit de l'effacer.......Modo go! | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 08 Nov 2009, 14:00 | |
| - Genji a écrit:
- Suffit de l'effacer.......Modo go!
Non, non, Genji ... au cas où certains membres ne l'auraient pas déjà lu, mieux vaut le laisser ... | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Lun 09 Nov 2009, 10:02 | |
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Élégie du matin
Au début, j'avais promis de me taire Mais plus tard, au matin, Je vous ai vus sortir avec des sacs de cendre devant les portes Et la répandre comme on sème le blé ; N'y tenant plus, j'ai crié : Que faites-vous ? Que faites-vous ? C'est pour vous que j'ai neigé toute la nuit sur la ville, C'est pour vous que j'ai blanchi chaque chose toute la nuit - ô si Vous pouviez comprendre comme il est difficile de neiger ! Hier soir, à peine étiez-vous couchés, que j'ai bondi dans l'espace Il y faisait sombre et froid. Il me fallait Voler jusqu'au point unique où Le vide fait tournoyer les soleils et les éteint, Tandis que je devais palpiter encore un instant dans ce coin, Afin de revenir, neigeant parmi vous. Le moindre flocon, je l'ai surveillé, pesé, éprouvé, Pétri, fait briller du regard, Et maintenant, je tombe de sommeil et de fatigue et j'ai la fièvre. Je vous regarde répandre la poussière du feu mort Sur mon blanc travail et, souriant, je vous annonce : Des neiges bien plus grandes viendront après moi Et il neigera sur vous tout le blanc du monde. Essayez dès à présent de comprendre cette loi, Des neiges gigantesques viendront après nous, Et vous n'aurez pas assez de cendre. Et même les tout petits enfants apprendront à neiger. Et le blanc recouvrira vos piètres tentatives à le nier. Et la terre entrera dans le tourbillon des étoiles Comme un astre brûlant de neige.
Ana Blandiana | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| | | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Mer 11 Nov 2009, 10:16 | |
| Il fait beau aujourd'hui
Bien sûr que la vie est remplie de misères, Je n'ai jamais dit le contraire. Je sais que j'en ai eu ma part à éteindre Et que j'ai mille raisons de me plaindre. Contre moi vents et orages se sont unis; Et combien de fois le ciel a été gris ! Les épines et les ronces m'ont piqué, À gauche, à droite, et ailleurs aussi. Mais, pour dire toute la vérité, Fait-il assez beau aujourd'hui !
À quoi sert de toujours brailler Et de rabâcher les soucis d'hier ? À quoi sert de ressasser le passé Et, au printemps, de parler de l'hiver ? Un chacun doit avoir ses tribulations Et mettre de l'eau dans son vin. La vie n'est certes constante célébration. Des soucis ? Bien sûr, j'ai eu les miens. Mais il faut bien le voir aussi: Il fait diablement beau aujourd'hui !
C'est aujourd'hui que je vis, Et non pas il y a un mois. T'en as, t'en as pas, tu donnes et tu prends Selon qu'en décide le moment. Hier, un nuage de chagrin A bien assombri mon chemin. Demain, il pleuvra peut-être À casser les carreaux de fenêtres, Mais faut le dire, puisque c'est ainsi: Fait-il assez beau aujourd'hui !
Douglas Malloch | |
| | | Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Mer 11 Nov 2009, 14:10 | |
| NOS DEUX CORPS SONT EN TOI... Nos deux corps sont en toi, Je le sais plus que d'ombre. Nos amis sont à toi, Je ne sais que de nombre. Et puisque tu es tout Et que je ne suis rien, Je n'ai rien ne t'ayant Ou j'ai tout, au contraire, Avoir et tout et tien, Comment se peut-il faire?... C'est que j'ai tous les maux Et je n'ai point de biens. Je vis par et pour toi Ainsi que pour moi-même. Tu vis par et pour moi Ainsi que pour toi-même. Le soleil de mes yeux, Si je n'ai ta lumière, Une aveugle nuée Ennuie ma paupière. Comme une pluie de pleurs Découle de mes yeux, Les éclairs de l'amour, Les éclats de la foudre Entrefendent mes nuits Et m'écrasent en poudre. Quand j'entonne les cris, Lors, j'étonne les cieux. Je vis par et pour toi Ainsi que pour moi-même. Tu vsi par et pour moi Ainsi que pour toi-même. Nous n'aurons qu'une vie Et n'aurons qu'un trépas. Je ne veux pas ta mort, Je désire la mienne. Mais ma mort est ta mort Et ma vie est la tienne. Ainsi, je veux mourir Et je ne le veux pas. Marguerite de Valois | |
| | | Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Mer 11 Nov 2009, 22:14 | |
| Anne, où es-tu ? Réponds-moi, même si tu n'entends pas mon cri. Anne ! Je te parle d'un monde où l'aube n'a pas étendu son manteau de rosée. Je te parle d'un monde désolé, pris dans l'étau du silence. La nuit est tombée mais les rues sont encore claires J'aborde un estaminet pour consommer un verre Mais ma gorge se noue, j'ai de la peine à m'exprimer La serveuse me d'mande : ' Ca va ? , j' ai envie de l'étrangler Je bois ... Tous ces gens à côté me transpercent de leurs regards La sueur sur mon front, je me retrouve sur le trottoir L'cadastre de la ville, dans lequel je tourne en rond Il n'y a qu'un seul couloir et il se trouve une grille au fond Je sais ... Mes rêves ! Mes châteaux ! Mes pays magiques ! Mes animaux ! Je sais que s'y briseront mes os Perçant aux rayons x, je m'en peins d'ici le tableau Enfermé dans un aquarium sans le secret des larmes J'attaque le sens du monde et la paresse est mon arme Et je me gave Et je me gave de toutes les drogues de la solitude Je considère les actes humains comme un ensemble de turpitudes J'voudrais qu'il y ait un dieu pour lui cracher à la face La mémoire fait mal quand le délire s'efface
La mémoire fait peur quand elle me cloue sur mon lit Le délire s'éteint quand la mémoire vomit Seul, caché dans mon arbre, je considère leur danse J'me moque de leurs sourires, j'souris de leurs amours De leurs projets, de leur santé, de leurs spectacles, de leurs ' toujours' Et je m'envole ... vole petit oiseau Vole sur la terre et vole sur les flots Vole dessus les monts et vole dessus les êtres Vole dessus les actes, dessus les paraître
Ils m'ont repris ... et de nouveau je déambule Entre les blouses blanches et les seringues et les pilules Les interrogations, tous ces traitements sans trêve Ils contrôlent mon esprit et ils ont volé mes rêves
Francis Giauque
(Syllogisme Amen)
Toile "Opportunity", de Juan Sepulveda
Dernière édition par Constance le Jeu 12 Nov 2009, 13:00, édité 1 fois | |
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