Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Poème du jour | |
|
+19Souad Beni Akhy ode Sapho Arundathi cornichon Elsada Amadak vtarallo darabesque nicyrle soussou Merwyn bencherif olischnei Ysandre Izoux Genji rotko Constance 23 participants | |
Auteur | Message |
---|
Casus Belli habitué(e)
Nombre de messages : 28 Age : 40 Date d'inscription : 17/12/2013
| Sujet: Re: Poème du jour Ven 27 Déc 2013, 23:48 | |
| en discutant sur les fora, j'ai croisé une belle âme littéraire. voici un de ses poèmes :
Comme un fin faisceau tout rose d'espoir, Je frôle de ta peau l'enfant désir, Sous tes chandelles, je viens boire La Bohème de tes saints empires.
Une à une, mortes, nos lyres fondent, Infusant d'érotiques étoiles, Les ciseaux de ta chair, ce seul monde, Où des terres monte un lait astral!
Marée, ivre de l'écume bleue Des rives des lèvres à la dérive, J'aime, à la mémoire des beaux creux,
Le doux espace de tes estives... Quand, comme un vent liquide car coupable, Je t'élève vers les cieux vocables!
Dernière édition par Casus Belli le Dim 29 Déc 2013, 11:28, édité 1 fois | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 28 Déc 2013, 08:52 | |
| oui, une belle âme ! j'en ai croisé une aussi, jeune poète magnifique et désespéré, je ne sais ce qu'il est devenu ? je pense souvent à lui et relis ses écrits. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 29 Déc 2013, 05:58 | |
| L'amour caché. Sonnet.
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle " Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas.
Félix Arvers. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| | | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| | | | soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 29 Déc 2013, 11:59 | |
| Ce soir mon cœur fait chanter des anges qui se souviennent... Une voix, presque mienne, par trop de silence tentée,
monte et se décide à ne plus revenir ; tendre et intrépide, à quoi va-t-elle s'unir ?
Rainer Maria Rilke | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Dim 29 Déc 2013, 13:31 | |
|
C'est presque l'invisible qui luit
C'est presque l'invisible qui luit au-dessus de la pente ailée ; il reste un peu d'une claire nuit à ce jour en argent mêlée.
Vois, la lumière ne pèse point sur ces obéissants contours et, là-bas, ces hameaux, d'être loin, quelqu'un les console toujours.
Maria Rainer Rilke
| |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Lun 30 Déc 2013, 07:41 | |
| Desherence
par René Char
La nuit était ancienne Quand le feu l'entrouvrit. Ainsi de ma maison.
On ne tue point la rose Dans les guerres du ciel. On exile une lyre.
Mon chagrin persistant, D'un nuage de neige Obtient un lac de sang. Cruauté aime vivre.
O source qui mentis A nos destins jumeaux, J'élèverai du loup Ce seul portrait pensif. | |
| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Poème du jour Lun 30 Déc 2013, 18:31 | |
| La terre est bleueLa terre est bleue comme une orange Jamais une erreur les mots ne mentent pas Ils ne vous donnent plus à chanter Au tour des baisers de s’entendre Les fous et les amours Elle sa bouche d’alliance Tous les secrets tous les sourires Et quels vêtements d’indulgence À la croire toute nue. Les guêpes fleurissent vert L’aube se passe autour du cou Un collier de fenêtres Des ailes couvrent les feuilles Tu as toutes les joies solaires Tout le soleil sur la terre Sur les chemins de ta beauté. Paul Eluard, L’amour la poésie, 1929 | |
| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Poème du jour Mer 01 Jan 2014, 14:14 | |
| RUTEBEUF Il doit probablement son nom au surnom « Rudebœuf » (bœuf vigoureux), qu'il utilise lui-même dans son œuvre. On ne sait quasiment rien de sa vie sauf qu'il était probablement un jongleur avec une formation de clerc (il connaissait le latin). Il serait originaire de Champagne (il a décrit les conflits à Troyes en 1249), mais a vécu adulte à Paris. Son œuvre, très diversifiée, qui rompit avec la tradition de la poésie courtoise des trouvères, comprend des hagiographies (Vie de Sainte Helysabel), du théâtre (Miracle de Théophile), des poèmes polémiques et satiriques (Renart le Bestourné ou Dit de l'Herberie) envers les puissants de son temps. Rutebeuf est aussi un poète « personnel », l'un des premiers à nous parler de ses misères et des difficultés de la vie. Parmi ses vers les plus célèbres on trouve certainement ceux issus des Poèmes de l’infortune : « Que sont mes amis devenus, que j’avais de si près tenus, et tant aimés… » Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés L'amour est morte Ce sont amis que vent me porte Et il ventait devant ma porte Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille Quand il ne reste en branche feuille Qui n'aille à terre Avec pauvreté qui m'atterre Qui de partout me fait la guerre Au temps d'hiver Ne convient pas que vous raconte Comment je me suis mis à honte En quelle manière
Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte Le mal ne sait pas seul venir Tout ce qui m'était à venir M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire M'a Dieu donné, le roi de gloire Et pauvre rente Et droit au cul quand bise vente Le vent me vient, le vent m'évente L'amour est morte Ce sont amis que vent emporte Et il ventait devant ma porte Les emporta
Rutebeuf (1230-1285) Adaptation en Français moderne de la Griesche d'Hiver. | |
| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Poème du jour Jeu 09 Jan 2014, 18:19 | |
| Matin
FREDERICO GARCIA LORCA
J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche, sans manger je vais par les rues, et je me tais, sans le soutien du pain, et dès l'aube hors de moi je cherche dans le jour la bruit d'eau de tes pas.
Je suis affamé de ton rire de cascade, et de tes mains couleur de grenier furieux, oui, j'ai faim de la pâle pierre de tes ongles, je veux manger ta peau comme une amande intacte,
et le rayon détruit au feu de ta beauté, je veux manger le nez maître du fier visage, Je veux manger l'ombre fugace de tes cils,
J'ai faim, je vais, je viens, flairant le crépuscule et je te cherche, et je cherche ton coeur brûlant comme un puma dans le désert de Quitratùe.
| |
| | | galysse pilier
Nombre de messages : 41 Age : 52 Localisation : 04 Date d'inscription : 19/11/2013
| Sujet: Re: Poème du jour Sam 11 Jan 2014, 06:14 | |
| Sur chaque ardoise qui glissait du toit on avait écrit un poème La gouttière est bordée de diamants les oiseaux les boivent
| |
| | | galysse pilier
Nombre de messages : 41 Age : 52 Localisation : 04 Date d'inscription : 19/11/2013
| Sujet: Re: Poème du jour Mar 14 Jan 2014, 03:31 | |
| LA NUIT (Claude Roy)
Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit A pas de vent de loup de fougère et de menthe Voleuse de parfum impure fausse nuit Fille aux cheveux d'écume issus de l'eau dormante Après l'aube la nuit tisseuse de chansons S'endort d'un songe lourd d'astres et de méduses Et les jambes mêlées aux fuseaux des saisons Veille sur le repos des étoiles confuses Sa main laisse glisser les constellations Le sable fabuleux des mondes solitaires La poussière de Dieu et de sa création La semence de feu qui féconde les terres. Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit A pas de vent de mer de feu de loup de piège Bergère sans troupeaux glaneuse sans épis Aveugle aux lèvres d'or qui marche sur la neige.
il est 4h, faut aller bosser, mais dehors m'attend une amie, la nuit. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: Re: Poème du jour Mar 14 Jan 2014, 07:09 | |
| très beau poème, Galysse | |
| | | Astazie pilier
Nombre de messages : 711 Age : 69 Localisation : ouest Date d'inscription : 03/05/2011
| Sujet: Re: Poème du jour Mar 21 Jan 2014, 13:33 | |
| Marine : Paul Verlaine
L'Océan sonore Palpite sous l'oeil De la lune en deuil Et palpite encore,
Tandis qu'un éclair Brutal et sinistre Fend le ciel de bistre D'un long zigzag clair,
Et que chaque lame, En bonds convulsifs, Le long des récifs Va, vient, luit et clame,
Et qu'au firmament, Où l'ouragan erre, Rugit le tonnerre Formidablement. | |
| | | Sapho pilier
Nombre de messages : 3529 Age : 78 Localisation : Brabant Wallon Date d'inscription : 03/08/2012
| Sujet: Re: Poème du jour Ven 31 Jan 2014, 15:08 | |
| Au Nord Deux vieux marins des mers du Nord S’en revenaient, un soir d’automne, De la Sicile et de ses îles souveraines, Avec un peuple de Sirènes, A bord.
Joyeux d’orgueil, ils regagnaient leur fiord, Parmi les brumes mensongères, Joyeux d’orgueil, ils regagnaient le Nord Sous un vent morne et monotone, Un soir de tristesse et d’automne. De la rive, les gens du port Les regardaient, sans faire un signe : Aux cordages le long des mâts, Les Sirènes, couvertes d’or, Tordaient, comme des vignes, Les lignes Sinueuses de leurs corps. Et les gens se taisaient, ne sachant pas Ce qui venait de l’océan, là-bas, A travers brumes ; Le navire voguait comme un panier d’argent Rempli de chair, de fruits et d’or bougeant Qui s’avançait, porté sur des ailes d’écume.
Les Sirènes chantaient Dans les cordages du navire, Les bras tendus en lyres, Les seins levés comme des feux ; Les Sirènes chantaient Devant le soir houleux, Qui fauchait sur la mer les lumières diurnes ; Les Sirènes chantaient, Le corps serré autour des mâts, Mais les hommes du port, frustes et taciturnes, Ne les entendaient pas.
Ils ne reconnurent ni leurs amis - Les deux marins - ni le navire de leur pays, Ni les focs, ni les voiles Dont ils avaient cousu la toile ; Ils ne comprirent rien à ce grand songe Qui enchantait la mer de ses voyages, Puisqu’il n’était pas le même mensonge Qu’on enseignait dans leur village ; Et le navire auprès du bord Passa, les alléchant vers sa merveille, Sans que personne, entre les treilles, Ne recueillît les fruits de chair et l’or.
Emile Verhaeren | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Poème du jour | |
| |
| | | | Poème du jour | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|