quels sont vos siecles de prédilection?

Wivi, je suis bien d'accord avec toi : le moyen âge m'intéresse de plus en plus . J'ai acheté il y a déjà deux ans l'anthologie parue en collection Bouquins :"Voix de femmes au moyen âge", avec des textes de Hildegarde von Bingen, Christine de Pizan, etc, j'en ai lu quelques uns qui sont vraiment magnifiques...
Les écrits allégoriques me plaisent beaucoup, surtout ceux de C.de Pizan d'ailleurs; sinon, j'ai étudié le roman de la rose et c'est une richesse incroyable...Dommage que les clichés subsistent sur la littérature médiévale ("c'est une littérature facile, naïve", etc) ; la plupart des textes, si l'on s'y penche vraiment, sont très complexes !

Je suis d'accord avec toi Marie Kiss la joue. D'ailleurs beaucoup de textes écrits plus tard découlent du moyen age.

poeme a écrit:

Je suis d'accord avec toi Marie Kiss la joue. D'ailleurs beaucoup de textes écrits plus tard découlent du moyen age.

... ou sont nourris d'autres textes remontant plus loin encore. N'oublions pas que, jusqu'à un passé pas si lointain, la plupart de nos écrivains étaient nourris de culture antique. Me revient en mémoire une idée chère à J. de Romilly (que j'ai eu le privilège d'avoir pour professeur à La Sorbonne) :

Citation :

Il faut se retourner , voir d'où vient le chemin que l'on est en train de parcourir et où sont les repères, recourir à une carte, sur laquelle le paysage confus, masqué de buissons et d'arbres, d'ombres et de creux, se ramène à un tracé schématique, couvrant un horizon bien plus étendu et qui soudain rend compte du paysage. Il en va de même dans les choses de l'esprit .

Elle pensait à l'enseignement mais la réflexion est valable pour tout homme et au cours des siècles, nombre d'écrivains ont, si j'ose dire, mis en oeuvre ce principe pour bâtir du neuf.

Cette citation, quelle magnifique métaphore, Nicyrle !

Je suis d'accord avec vous. D'où l'aberration qui a cours actuellement et depuis plusieurs années dans les collèges et lycées où bcp de profs passent complètement sous silence la période du moyen âge, sans doute parce que c'est trop "dur" pour les cerveaux actuels... Maintenant au lycée, l'histoire littéraire commence au XVIè siècle, et encore.. si on a un bon prof !!!!

J'en parlais justement avec ma prof de français de 1ère, et elle me disait qu'on n'a pas le temps de tout faire au lycée. Malgré tout, elle nous avait fait étudier un texte de Villon et un de Charles d'Orléans.
Après, elle me disait aussi que peu de gens s'intéressent au Moyen-Age à part les étudiants de lettres et les chercheurs, donc les profs préfèrent opter pour une étude de la littérature à partir du XVIe.

Bulma a écrit:

Je suis d'accord avec vous. D'où l'aberration qui a cours actuellement et depuis plusieurs années dans les collèges et lycées où bcp de profs passent complètement sous silence la période du moyen âge, sans doute parce que c'est trop "dur" pour les cerveaux actuels... Maintenant au lycée, l'histoire littéraire commence au XVIè siècle, et encore.. si on a un bon prof !!!!

Navrant
Courage, les jeunes (profs) : vous avez du travail

Prince d'Aquitaine a écrit:

J'en parlais justement avec ma prof de français de 1ère, et elle me disait qu'on n'a pas le temps de tout faire au lycée. Malgré tout, elle nous avait fait étudier un texte de Villon et un de Charles d'Orléans.
Après, elle me disait aussi que peu de gens s'intéressent au Moyen-Age à part les étudiants de lettres et les chercheurs, donc les profs préfèrent opter pour une étude de la littérature à partir du XVIe.

Une prof m'avait dit la même chose. Moi tout ce que j'ai fait à l'école sur le moyen-âge c'est villon. Mais les profs sont très contrôlés , ils ne peuvent pas enseigner ce qu'il veulent non plus.
J'avais un ami qui avait un poste de prof suppléant. Il a manqué de se faire virer, car il a osé parler de Céline aux élèves

poeme a écrit:

J'avais un ami qui avait un poste de prof suppléant. Il a manqué de se faire virer, car il a osé parler de Céline aux élèves

Tout ce qui est chez Celine n'est pas recommandable non plus

poeme a écrit:

J'avais un ami qui avait un poste de prof suppléant. Il a manqué de se faire virer, car il a osé parler de Céline aux élèves

rotko a écrit:

Tout ce qui est chez Celine n'est pas recommandable non plus

Je suis tout à fait d'accord avec toi. Mais je pense personnellement qu'au lycée on empèche les élèves de réfléchir par eux mêmes. Car un être qui réfléchit, c'est dangereux Quand je suis allée à la fac c'est l'impression que j'ai eue. On n'avait pas les mêmes explications sur un livre qu'on avait étudié d'abord au lycée.

J'ai revu l'attribution des citations dans mon post et dans celui de poeme, car étaient attribués à certains des propos qu'ils n'avaient pas tenus.

Je ne crois pas qu'on empêche les élèves de réflechir au lycée, mais que beaucoup des sujets abordés intéressent plus les enseignants (et encore pas toujours ! ) que les adolescents.

un jeune prof me racontait la mise en garde de son inspectrice :"vous avez été un excellent éléve, vous vous interessez à la litterature, et vous vous trouverez devant des adolescents qui sont le contraire de ce que vous avez été..."

Dur avertissement, sans doute réaliste dans certains cas.

Quant à la différence de comprehension et d'interêt entre le lycée et la fac, intervient l'âge des étudiants, facteur capital.

Il suffit de voir la différence de mentalité entre les éléves de 19-20 ans et ceux de seconde.

On s'est eloigné un peu du sujet, revenons en à des cas précis si c'est possible

Je pense sincèrement que si on abordait tous les sujets au lycée et de manière approfondie, les élèves seraient plus intéressés. Et le décalage serait moins grand en arrivant à la fac, enfin c'est mon avis.
C'est vrai qu'on séloigne du sujet

Même si tous les siècles ont leur charme, leur originalité, on a chacun une période qui éveille plus notre intérêt.

poeme a écrit:

Je pense sincèrement que si on abordait tous les sujets au lycée et de mnière approfondie, les élèves seraient plus intéressés.

Oui mais ça, c'est impossible (ou alors très utopique )...la solution du "voir juste certains mouvements mais de façon approfondie" est assez intéressante car elle donne de vrais repères. Et puis comme le disait Rotko, tous les élèves ne sont pas passionnés par la littérature, donc là, au moins, il auront (forcément ? ) retenu certaines choses

Si le Moyen âge n'est pas étudié, c'est sûrement aussi à cause de la langue...travailler sur des textes traduits en français moderne n'est pas très intéressant, et l'étude de textes écrits en ancien français peut vite devenir difficile...

Oui, mais je trouve que même sans rentrer dans les détails des textes (puisque le temps manque), il faudrait quand même donner des repères chronologiques, historiques, esthétiques sur le moyen âge. Ne pas le passer quasiment complètement sous silence juste parce qu'on n'a pas le temps d'étudier les textes.

Bulma a écrit:

Oui, mais je trouve que même sans rentrer dans les détails des textes (puisque le temps manque), il faudrait quand même donner des repères chronologiques, historiques, esthétiques sur le moyen âge. Ne pas le passer quasiment complètement sous silence juste parce qu'on n'a pas le temps d'étudier les textes.

Je suis tout à fait d'accord. Les élèves n'ont pas de point de repères. Et ils ne sont pas assez intéressés pour faire leurs recherches eux-mêmes.
Même au niveau de la langue, il y aurait moins de fautes d'othographe, si on expliqait l'origine des mots qui est beaucoup plus intéressante que le par coeur.

Je ne sais pas si c'est beaucoup mieux de donner un simple catalogue de l'histoire littéraire. C'est bien aussi d'approfondir un auteur, d'apprendre à analyser un texte ou un tableau. Après au lycée, on a pas la même exigence envers un élève de filière scientifique ou de filière littéraire. Je souviens qu'en première le programme commençait plutôt au siècle des Lumières et j'étais en L!
Je me rappelle avoir étudier le moyen-âge en seconde mais j'étais bien la seule à suivre le cours.

Il faudrait peut être une certaine cohésion entre le prof d'histoire et le prof de lettre pour permettre aux élèves de bien comprendre les enjeux de chaque période. Je milite aussi pour une meilleure découverte de l'art plastique au lycée! mais là je m'éloigne du sujet.

poeme a écrit:

... je pense personnellement qu'au lycée on empèche les élèves de réfléchir par eux mêmes. Car un être qui réfléchit, c'est dangereux Quand je suis allée à la fac c'est l'impression que j'ai eue. On n'avait pas les mêmes explications sur un livre qu'on avait étudié d'abord au lycée.

C'est triste ce que tu dis là et je pense que ce n'est pas tout à fait vrai, heureusement. Les jeunes élèves ont beaucoup de mal à réfléchir par eux-mêmes et tout enseignant qui se respecte les incite à le faire de multiples façons.
Par ailleurs, il est normal qu'on n'enseigne pas de la même façon sur un même sujet, selon qu'on a en face de soi des jeunes de 15 à 18 ans ou des étudiants plus âgés, en lettres de surcroît On apprend une fable de La Fontaine en primaire, on l'étudie et on l'apprend au collège, voire au lycée puis à la fac ! Chaque fois elle est abordée différemment.

nicyrle a écrit:

poeme a écrit:

... je pense personnellement qu'au lycée on empèche les élèves de réfléchir par eux mêmes. Car un être qui réfléchit, c'est dangereux Quand je suis allée à la fac c'est l'impression que j'ai eue. On n'avait pas les mêmes explications sur un livre qu'on avait étudié d'abord au lycée.

C'est triste ce que tu dis là et je pense que ce n'est pas tout à fait vrai, heureusement. Les jeunes élèves ont beaucoup de mal à réfléchir par eux-mêmes et tout enseignant qui se respecte les incite à le faire de multiples façons.
Par ailleurs, il est normal qu'on n'enseigne pas de la même façon sur un même sujet, selon qu'on a en face de soi des jeunes de 15 à 18 ans ou des étudiants plus âgés, en lettres de surcroît On apprend une fable de La Fontaine en primaire, on l'étudie et on l'apprend au collège, voire au lycée puis à la fac ! Chaque fois elle est abordée différemment.

bonjour Nicyrle
Moi j'aurais préféré avoir une explication élaborée dès le lycée. Je ne sais pas maintenant comment ca se passe à la fac, mais il y a 10 ans, tous les élèves qui arrivaient en lettres étaient perdus. Et j'en connais beaucoup qui ont abandonné leurs études à cause de ça. Car je trouve personnellement qu'au lycée, on aborde le superficiel. Et celui ou celle qui ne lit pas de lui-même est vite dépassé, arrivé à la fac. Mais c'est peut- être changé maintenant.

"Rien ne vaut le travail personnel"

rotko a écrit:

"Rien ne vaut le travail personnel"

Je suis tout à fait d'accord. Mais encore faut-il avoir l'envie et la volonté

poeme a écrit:

[Moi j'aurais préféré avoir une explication élaborée dès le lycée.

Oui mais c'est parce que tu es passionnée par la littérature et il est difficile de faire une explication approfondie si personne n'écoute (du moins je présume ). C'est vrai qu'arrivés à la fac, beaucoup d'étudiants décrochent, mais je ne suis pas sûre que ce soit dû (en majorité) à de grandes difficultés; souvent, les raisons sont plutôt de l'ordre de la motivation^^. Concernant les cours, il y a des heures de méthodo qui permettent de combler les lacunes, donc de ce côté là il y a des efforts qui sont faits.

Je pense que si on rechigne à enseigner la littérature médiévale dans les écoles, c'est parce qu' on peut difficilement inscrire cette matière dans un programme scolaire. C'est une matière très complexe et je n'exagère pas. Tout va dans tous les sens et on ne peut décemment expliquer une oeuvre sans aborder les autres. Aucune oeuvre médiévale, à elle seule, n'est véritablement représentative de son temps. Toutes le sont. Et pour se faire une bonne idée de ce qui se passe au moyen-âge il faudrait les passer toutes en revues, ce qui est pratiquement impossible dans un contexte scolaire.

Siecle de predilection?

Bonne question - moi, c'est a la Belle epoque que j'aurais aime vivre et connaitre Alphonse Mucha.

Bien justement, je me suis posé la question récemment... je crois que je n'en ai pas. J'avoue quand même ma tendresse pour le XVIème et le XVIIème siècle. Que de merveilles ! (d'ailleurs, l'accent des nouveaux programmes de lycée me plaît beaucoup... le bonheur de retrouver un La Rochefoucauld ou un Bossuet au coin de la rue)...