quels sont vos siecles de prédilection?

oui c'est vrai on rate pleins de choses mais moi personnellement il y a des auterus avec lesquels j'ai du mal a accrocher comme par exemple du bellay j'ai du mal par contre quand un auteur me plait je n'arrive pas a m'en detacher il me faudrait un juste milieu mais il est sur que tous les siecles ont leur interet comme la en ce moment je lis un livre sur le moyen age meme si c'est pas forcement le siecle que j'apprecie le plus mais il est interessant

Bulma a écrit:

Quant à ce que dit Poeme, je ne suis pas trop d'accord : certaines pièces de Molière sont très baroques (Don Juan par exemple), et je ne vois pas en quoi suivre la règle des trois unités aboutit à une pensée insincère de l'écrivain : Molière, même dans des pièces classiques de forme, a eu de sérieux ennuis avec le pouvoir et les dévôts. Il a beaucoup risqué pour sa liberté de pensée et de ton.

je n'ai pas dit que moliere n'etait pas sincere il a decrit une societe monarchique mais en respectant des regles d'ecritures car les regles etaient d'actualite a cette epoque.
En fait c'est le siecle que je critique si moliere etait ne au 20 eme il aurait eu une plume beaucoup plus aceree car l'art s'est libéré. Et c'est vrai que don juan est une piece baroquemais tout en respectant les regles et je trouve que cette piece a ravive et a donne de l'originalité a l'oeuvre de moliere. Apres c'est clair que dire tout sans sous entendu ca n'a pas plus de valeur mais ce que je trouve dommage pour l'ecrivain a cette epoque c'est etre limite a des regles d'ecriture avec en plus la censure en retour

Mais je ne trouve pas que les règles entravent le message : Racine a écrit en suivant scrupuleusement la règle des 3 unités et pourtant ses pièces sont les plus puissantes et les plus belles que je connaisse. Cette règle ne conditionne que la forme, le fond, lui, n'en est pas moins profond et parfois même subversif.

je suis d'accord avec ca mais imagine la puissance du message d'auteurs comme racine et moliere tout en restant sbversif bien sur s'il n' y avait pas de regles d'ecritures surtout la bienséance? ca serait les meilleurs critiques que le monde aurait connu je trouve

De la contrainte naît la subtile inventivité ...

je vois que deux personnes ne sont pas d'accord avec moi mais c'est tant mieux ca ree un debat et je trouve ca génial
c'est sur que quand on doit obeir a des regles on essaie de les detourner de maniere plus subtile
mais la la contrainte n'est pas dans la parole, dans les ecrits d'ailleurs moliere a tres bien sur ecrire ce qu'il avait envie par ses mises en scenes. Les contraintes dont je parle sont pas dans le contenu mais dans la forme. Et d'une certaine facon le talent de l'auteur en ressort peut etre plus car il est obligee de d'adapter sa piece de theatre. Mais imposer que la scene se passe en un seul jour, un seul lieu etc cree une sorte d'endoctrinement litteraire. Moliere a respecte ces regles de l'écriture meme s'il a su par le biais de ses écrits faire une sorte de satire de la société

Voilà une question que je ne m'étais jamais posée ! A y bien réfléchir, je crois que la réponse est : tous et aucun ! J'aime trop vagabonder d'un siècle à un autre, d'une époque à une autre, d'un auteur, d'un genre à un autre. C'est sûrement lié à mon humeur du moment, à ma disposibilité d'esprit aussi. Je n'ai pas toujours été ainsi. Je me souviens qu'il fut un temps où j'aimais lire à la suite tout ce que je pouvais trouver d'un auteur : j'ai dévoré de cette façon Balzac, Zola, Romains mais aussi Prévert, Eluard, Sartre, Camus et bien d'autres qui ne me reviennent pas à l'esprit en ce moment.

bonsoir nicryle moi au debut je lisais de tout jusqu'a ce que j'ai decouvert aragon et depuis je suis attiree par le 20 emme siecle et c'est pour ca que c'est mon siecle de predilection

J'abonde dans le sens de Burma : Molière, "contraint forcé", a dû prendre beaucoup de précautions pour dénoncer notamment la cabale des dévots et leurs manoeuvres.

Derrière la médecine, une attaque du dogme que poursuivra Voltaire. Quant à la construction de ses pièces, elle réserve bien des surprises.

Mais franchement, et en sachant bien que la subversion ne fait pas la qualité d'une oeuvre, quelle satire trouve-t-on chez La Fontaine et la Bruyère ?

L'hypothèse de Taine sur la peinture de la cour avec l'entourage du lion n'est plus de mise.

Citation :

Mais franchement, et en sachant bien que la subversion ne fait pas la qualité d'une oeuvre, quelle satire trouve-t-on chez La Fontaine et la Bruyère ?

Il me semblait qu'il y avait tout un double langage chez La Fontaine?


Concernant le mini-débat sur le fait de choisir un siècle prélédiction: J'aime beaucoup le XIX mais je lis un peu de tout. Je marche par cycle. En ce moment, je finis un cycle sur la littérature russe. Ensuite, je songe me plonger dans le théâtre avec une pincée de poésie.
J'ai aussi le désir de lire un peu de littérature médiévale.
Le problème est que je manque de temps pour tout faire.

Citation :

Il me semblait qu'il y avait tout un double langage chez La Fontaine?

Oui, c'est la théorie de Taine, mais elle n'est plus admise. Depuis longtemps, à ce qu'on m'a dit

rotko a écrit:

J'abonde dans le sens de Burma : Molière, "contraint forcé", a dû prendre beaucoup de précautions pour dénoncer notamment la cabale des dévots et leurs manoeuvres.

Il a pris des precautions pour ne pas avoir des represailles mais moi je ne parle pas du fond mais de la forme de l'ecriture je prefere une ecriture plus libre dans la forme où l'auteur n'est pas oblige de suivre des regles dans l'ecriture. Mais malgré tout quand on a des contraintes, le message est souvent plus fort car il est caché

Quant à La Fontaine derriere ses fables se cachent une satire de la société et la, les fables paraissent enfantines entre guillemets mais elles sont loin d' y être ca me fait penser a la psychologie des contes de grimm ou les contes comme la belle au bois dormant ont un autre sens que celui des dessins animes c'est loin d'être des contes de fées

Peux-tu préciser ce qu'est exactement l'hypothèse de Taine ?
Mais... Les Fables et Les Caractères FONT la satire de la cour, du pouvoir, des modes !! Les Caractères sont une mine de moqueries drôlissimes sur un tas de sujets différents : le pouvoir, le maquillage des femmes, la mode, la propension à la flatterie... Tout y passe ! On voit également le génie de La Bruyère qui utilise dans De la cour, et bien avant Voltaire et son Ingénu ou Montesquieu et ses Lettres Persanes, la ruse du regard étranger pour critiquer sans représailles le système monarchique.

oui je sais mais mais moi par exemple quand j'ai appris la premiere fois une fable de la fonaine en tant que poésie a l'ecole ca devait etre en ce1 je pense on nous a présenté cela comme une histoire avec une morale à la fin mais comme tu le dis les fables de la fontaine sont loin de se limiter a ca derrière cette apparente simplicité entre guillemets se cache une satire de l'auteur bien dissimulee et c'est ce qui fait en partie l'art de la fontaine a mon sens

J'ai l'impression en vous lisant que les classiques ont échappé aux problèmes en maniant les règles. Mais NON!!! Il faut lire les libelles de Villars contre Bérénice, les attaques des jansénistes contre Racine, l'accueil de certaines pièces de Corneille (cf. la monumentale querelle du Cid)...

Il faut voir aussi les différentes lectures des unités aristotéliciennes par les classiques, et notamment la vraisemblance. Corneille et Molière la rejettent ; Corneille dont on se moquera lorsqu'il fera mourir Attila d'une hémorragie nasale dans Attila, car Corneille veut représenter le vrai, l'Histoire, mais la vraisemblance veut qu'un homme comme Attila ne puisse pas mourir d'une telle façon.

Lorsque les dames de la cour apprécient le langage précieux dans Andromaque, elles ne se rendent pas compte que Racine se moque d'elles et des clichés amoureux.

Racine déguise aussi tout l'aspect janséniste de ses tragédies, pour que celles-ci passent auprès de Louis XIV, qui a déclaré la guerre aux Solitaires.

Prince d'Aquitaine a écrit:

Racine déguise aussi tout l'aspect janséniste de ses tragédies, pour que celles-ci passent auprès de Louis XIV, qui a déclaré la guerre aux Solitaires.

voila c'est ce que je voulais dire la plupart des auteurs de ce siecle ont masque leur satire pour ne pas etre rejetes de la cour mais si le lecteur n'est pas dupe, il comprend et voit la satire et le fait qu'il detourne la vraisemblance montre bien que quelque part ils veulent s'opposer au pouvoir, montrer en quelque sorte qu'ils se sentent libres en detournant certaines règles, non?

je ne trouve pas de passages suffisamment précis sur internet.

Taine avait émis l'idée que le lion roi des animaux representait Louis XIV. Mais qui aurait osé ecrire un texte transparent avec le lion devenu vieux qui reçoit un coup de pied de l'âne ?

Citation :

Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans, et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets
Devenus forts par sa faiblesse.
Le Cheval s'approchant lui donne un coup de pied,
Le Loup, un coup de dent ; le Bœuf, un coup de corne.
Le malheureux Lion, languissant, triste, et morne,
Peut à peine rugir, par l'âge estropié .
Il attend son destin, sans faire aucunes plaintes,
Quand, voyant l'Âne même à son antre accourir :
Ah ! c'est trop, lui dit-il, je voulais bien mourir ;
Mais c'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes

Quant à La Bruyère, sauf à me tromper, il fait une satire des moeurs de son temps, mais ne met pas en cause le régime. C'est un moraliste, comme le dit justement cet article d'encyclopedie, nullement un révolutionnaire ou un pamphlétaire. Même ceux qui se reconnaissaient dans ses portraits s'amusaient de la caricature de leurs propres travers. C'est un personnage officiel, il ne risque pas l'exil ou la prison.

Citation :

La Bruyère, protégé de Bossuet et précepteur de la famille Condé, un siège à l'Académie. La Bruyère occupe une place importante dans la lignée des moralistes français, à la suite de Montaigne et de La Rochefoucauld. Grâce à un esprit droit et un jugement d'une entière indépendance, il a su dégager de ses observations sur la société, la cour et les grands de son époque, une part de ce qu'il y a d'invariant dans la nature humaine.

la bruyere je ne connais pas assez mais à cette epoque les auteurs comme Moliere etaient obliges de prendre des gants, d'ecrire de maniere detournee pour eviter les represailles du roi, mais a mon avis ils se sentaient limites dans leur ecriture et tentaient d'outrepasser la regle de la bienseance

Personnellement je trouve qu'à notre époque rien ne change, on a plus de liberte d'ecriture, enfin celui qui a la chance de lire de s'instruire, mais les choses ne bougent pas pour autant. La seule liberte nouvelle c'est qu'il y a plus ou quasiment plus de regles à respecter dans l'ecriture, mais là c'est mon avis personnel.

Bien sûr, La Bruyère reste un royaliste, mais il n'empêche qu'il a été un des premiers à critiquer le trop grand pouvoir des Grands et à mettre en avant les injustices sociales.
Quant à ce que dit Prince, je dis la même chose : évidemment que ces écrivains ont eu des problèmes, je l'ai dit pour Molière mais évidemment c'est vrai pour d'autres. Bien sûr que les classiques n'ont pas échappé aux problèmes, d'ailleurs, s'ils ne s'étaient comportés qu'en carpettes, on ne les aurait sans doute pas autant retenus aujourd'hui ; s'ils sont toujours d'actualité, c'est sûrement grâce à la subversion présente dans leurs oeuvres.

Prince a écrit:

lire les libelles de Villars contre Bérénice, les attaques des jansénistes contre Racine, l'accueil de certaines pièces de Corneille

oui, le Roi et les Grands conçus comme mécènes et protecteurs. Si je ne me trompe, pour être imprimé, il fallait obtenir un privilège royal, une autorisation, ou aller en Hollande et s'exposer ensuite à des tracasseries...

je suis d'accord avec toi bulma moliere a d'ailleurs su utiliser les armes litteraires entre guillemets pour passer ses messages

Alors mes siècles de prédilection ? Le moyen-âge, encore et toujours le moyen-âge
Pourquoi ? Je l'ignore encore. C'est un univers que je ne connais pas, que je découvre progressivement, jour après jour. Je le trouve d'une richesse infinie. Et plus j'en apprends, plus je me rends compte que nous devons beaucoup aux écrivains de l'époque médiévale : notre conception du désir, par exemple, descend en droite ligne des poètes et romanciers médiévaux. La plupart de nos figures littéraires ont été façonnées à cette époque. La fée (pour n'en citer qu'une) est une construction typiquement médiévale.
Enfin bref, à bien y réfléchir, la littérature médiévale me parle bien plus que la littérature contemporaine qui me laisse de marbre. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on raconte tout et n'importe quoi et qu'on ne construit plus rien de neuf. Dans la production actuelle, la plupart des livres que j'ai lus ne m'ont rien laissé d'assez consistant sur quoi réfléchir. J'ai lu et j'ai tout oublié.

Même si j'adore le xxème, le moyen age est un siècle qui m'attire beaucoup. J'ai d'ailleurs fini il n' y a pas longtemps, un livre sur l'Histoire du Moyen Age. J'ai adoré la chanson de Guillaume. C'est un des siècles le plus riche de la littérature française.

C'est là que tout a commencé ^^
La littérature française des XIIe et XIIIe siècles fut un véritable laboratoire où les écrivains s'essayèrent à différentes façons de traiter une matière mythique et folklorique commune. Mine de rien, la littérature médiévale est riches en formes et en thèmes. Les clercs n'ont pas fait que recopier des manuscrits, ils ont aussi créé quelque chose de neuf.

La littérature médiévale s'est vraiment développée lorsqu'il y a eu le passage du latin à la langue vulgaire.
Là, les nouvelles oeuvres ont foisonnées, comme les chansons des troubadours et des trouvères ainsi que la mise en roman.