GORE-Fleuve Noir

tout est dans le sujet!
quels sont vos titres préférés, pourquoi, comment, qui, quoi?

vous pouvez faire la critique de celui ou ceux que vous estimez exceptionnellement bons...ou incroyablement mauvais

les très bons, pour ma part (j'en ai une bonne quarantaine..loin du compte ) sont:
l'écho des suppliciés
la tronçonneuse de l'horreur
l'océan cannibale
les larvoïdes
grillades au feu de bois
...la liste est longue en fait, je suis assez bon public
mais si vous deviez n'en retenir qu'un, je pense que "l'écho des suppliciés" est vraiment bon!!!

certains titres ne manquent pas de piquant !

grillades au feu de bois chez fleuve noir Gore 14 de joel Houssin par exemple

plus douteux est le titre Mongol aux éditions Télémaque Paris 15 qui parle de la trisomie 21. Le titre s'il devait être maintenu serait mongolien, et là on peut redouter que le sujet dérape.

Joel Houssin est scénariste, mais je suppose que ce n'est pas dans les bluettes ?

GoreFest a écrit:

tout est dans le sujet!
quels sont vos titres préférés, pourquoi, comment, qui, quoi?

vous pouvez faire la critique de celui ou ceux que vous estimez exceptionnellement bons...ou incroyablement mauvais

les très bons, pour ma part (j'en ai une bonne quarantaine..loin du compte ) sont:
l'écho des suppliciés
la tronçonneuse de l'horreur
l'océan cannibale
les larvoïdes
grillades au feu de bois
...la liste est longue en fait, je suis assez bon public
mais si vous deviez n'en retenir qu'un, je pense que "l'écho des suppliciés" est vraiment bon!!!

Je suis amatrice de série Z, et nous avons parlé de tout ça dans un fil sur Graham Masterton.
De l'écho des supplicié et de Corsélien, notamment...
Va voir !
Et bienvenue, au fait

Personnellement, je ne suis pas du tout tentée par les oeuvres gores, et la collection Fleuve Noir est loin de m'attirer.

Ceci étant, peut-être pourrais-tu, Gorefest (à qui je souhaite la bienvenue au passage!) nous tenter davantage en nous en disant un peu plus sur ceux qui ont pu te plaire ? Qu'as-tu aimé dans ces livres?

Je me permets de répondre en premier...

Je crois que c'est l'excès assumé. Excès de sang, d'effets grand-guignolesques, de péripéties, de monstres invraisemblables...

J'étais petite et je découvrais, grâce à la libéralité de mes parents qui ne surveillaient pas mes lectures, que la chose écrite n'était pas forcément sacrée. Elle pouvait n'être pas littéraire. Le Gore foule aux pieds les convenances.

Cet espèce de grand n'importe quoi à la fois cruel et kitsch qui était l'univers idéal pour les années 80. Il a été dit que cette collection avait une signification sociologique, et j'ai la faiblesse de croire que c'est vrai.

C'était ce qu'on se préparait à affronter, tout simplement.

Je suis tout à fait d'accord pour le côté excessif et "grand n'importe quoi" assumé. Ce n'est pas que cela me fasse peur ou me choque, en fait, mais tout simplement que cela ne correspond pas à mes goûts. Au mieux, cela me dégoûte ou m'ennuie.

Néanmoins, cela m'intéresse d'en savoir plus et de réfléchir là-dessus.

Pourrais-tu développer, sur la portée sociologique de ces livres ?

je crois que Grillades au feu de bois est d'Eric Verteuil (de memoire, a verifier)

@Lila:ce que j'aime dans cette collection...mmm...la surenchère evidente de sang, boyaux, echardes osseuses, j'en passe et des meilleures
j'ai découvert cette série quand j'avais 13/14ans, période où j'étais également à fond dans les films d'horreur.
et puis il y a beaucoup d'humour parfois
exemple:
A la recherche des corps perdus - Eric Verteuil, 4eme de couverture
"Transformer une femme en voiture n'est pas aussi compliqué qu'il y paraît. Il suffit de lui remplacer les mains et les pieds par des roues, et de lui planter un volant dans le dos. Mais n'y a-t-il pas quelque raison profonde, derrière ce jeu anodin?"

je suis également TRES second degré, et je me regale de la qualité litteraire de certains livres!
exemple (4ème de couverture d'Extermination:)

"Dans l'Allemagne de 1988, il y a des promoteurs comme en France. Ils aiment aussi les lotissements. On bâtit des villas sur un terrain en apparence innocent, mais les clients sont-ils bien lotis si ce terrain fut autrefois imbibé de sang ?"

bref, une série qui me correspond totalement.

et puis, je le citais dans mon premier message, il faut ABSOLUMENT avoir lu "l'Echo des suppliciés" pour comprendre.

Citation :

je crois que Grillades au feu de bois est d'Eric Verteuil (de memoire, a verifier)

exact !

Citation :

une série qui me correspond totalement.

et puis, je le citais dans mon premier message, il faut ABSOLUMENT avoir lu "l'Echo des suppliciés" pour comprendre.

ta copine pousse des petits cris ?

rotko a écrit:

ta copine pousse des petits cris ?

haha

quels sont tes gores préférés rotko?

as tu lu l'océan Cannibale de Christian Vila?

je ne suis pas un connaisseur des livres gore, je m'amuse des titres à double entente, (quelquefois double détente ).

Hope a écrit:

Je suis amatrice de série Z, et nous avons parlé de tout ça dans un fil sur Graham Masterton.
De l'écho des supplicié et de Corsélien, notamment...
Va voir !
Et bienvenue, au fait

uhaaaaaaa l'écho des suppliciés!

la bataille entre les abeilles et les fourmis...le pal a bout arrondi...
je suis en train de lire "bruit crissant du rasoir sur les os"...j'ai du mal avec Corsélien, j'avais moyennement aimé "l'état des plaies". à part les noms de villages qui étaient sympa (la ginestouse, chaudes-aigues, nasbinals...je ne connaissais pas )

allez, la quatrieme de couverture de "l'écho des suppliciés" pour que vous vous fassiez une idée:


Les sphincters déchirés, Bruno poussa un hurlement atroce. Une pointe acérée aurait mis fin prématurément à son supplice mais le pal arrondi pénétrait au ralenti, écartelant les muscles, rompant la chair fragile des muqueuses, comprimant les zones nerveuses et refoulant sans les déchirer les organes vitaux vers l'épiderme où ils formaient des bosses immondes. La douleur devint atroce quand le pal commença à se frayer un passage dans son abdomen. Une femme s'approcha, lui glissa une barre de métal entre les mâchoires et lui brisa les dents une à une, à coup de piolet. Une autre femme venait de planter ses ongles répugnants de crasse dans ses testicules et commençaient à arracher lorsque les muscles abdominaux du skieur cédèrent brutalement. Ses pieds touchèrent le sol, le pieu lui traversa la poitrine et ressortit par la bouche, dégoulinant d'humeur pulmonaire et de viscères encore gonflés d'excréments.

Charmant

Dans certains monastères, pendant le repas, lecture est faite aux convives. avec la collection Gore, l'économe du monastère aurait un budget en équilibre et même des excédents

rotko a écrit:

Charmant

Dans certains monastères, pendant le repas, lecture est faite aux convives. avec la collection Gore, l'économe du monastère aurait un budget en équilibre et même des excédents

avoue quand même que c'est "joliement" ecrit! Et tout le livre est à l'avenant, il n'y a guère que les 10 premieres pages qui ne contiennent ni humeurs pulmonaires,ni globes occulaires crevés..
De mémoire (je ne suis pas chez moi )dans le "bel effet gore", "livre gore sur les livres gore", Joel Houssin explique qu'il a ecrit la majeure partie de ce livre à la plage

j'avais trouvé une scène assez semblable chez pierre Loti.

Bataille entre deux hommes - un legionnaire et un touareg je crois.

Ce dernier avait un sabre rouillé dont il appuyait la pointe sur le ventre de son adversaire tombé à terre.

Vu que c'était une pointe émoussée et rouillée, ce ne fut pas facile...

mais finalement ....

Je crois l'avoir déjà évoqué dans un autre sujet, mais pour les amateurs de cette collection, je connais un bouquiniste à Caen qui en possède une petit rayonnage, parmi d'autres oeuvres de S.-F., de polar, de fantastique.

Pour les amateurs, sa librairie se nomme Le Coin du Polar, et c'est 1 place Letellier (place des Quatrans), à Caen donc. Monsieur le libraire est bien sympathique et connait ce qu'il a en rayon (étant lui-même un grand amateur). Voilà pour la séquence copinage.

son site http://www.polar-sf.com/, qui en dit plus que je n'en ai fait.

je viens de lire Amok de Gilles Bergal, c'est chez Rivière Blanche, mais initialement le roman devait paraître chez Gore FN. C'est plutôt violent et hystérique, mais d'un gore mesuré. Pas comme dans l'extrait cité en première page du topic.

J'avais lu quelques livres de la collection à l'époque de leur sortie... J'étais très jeune et, comme pour les films d'horreur, les couvertures outrancières et bariolées me fascinaient. Le style relativement simple de l'écriture me plaisait aussi.
Et là, l'année dernière, peut-être poussé par une vague nostalgie mais aussi par une curiosité toute littéraire, j'ai décidé de me taper la collection entière. Et à ma grande surprise, j'y ai trouvé de véritables perles, de très grands bouquins...
La collection peut basiquement être scindée en 2 : les adaptations-traductions d'ouvrages américains et les livres originaux français. Sans doute à cause de coupes trop franches et de traductions pas vraiment sèrieuses, la quasi-totalité de la première catégorie est à jeter. Les histoires sont ineptes, le style est nul et à part quelques rares exceptions (Jack Ketchum et Richard Laymon), il vaut mieux s'en abstenir.
Par contre, chez les français, il y a vraiment des auteurs qui ont su utiliser la nouveauté et la liberté du genre pour créer des bouquins imparables, dans des registres très différents mais où suintent toujours une véritable inquiétude sur la nature humaine et l'état du monde.
Mon préféré est Corsélien (Pascal Marignac, ou Kââ), un auteur français trop injustement inconnu. Ses livres sont d'une froideur intellectuelle glaçante et esquissent une réalité du Mal presque palpable. L'homme était prof de philo et a produit ce qu'on pourrait qualifier de gore métaphysique. Son style, vanté par Manchette pour ses polars, est admirable.
A l'opposé se trouve Nécrorian. Lui, son truc, c'est l'abject. Comment filer la gerbe au lecteur, faire monter la nausée. Son style est ultra-direct, ses histoires très simples (souvent des canevas de série-B) mais concourent à une efficacité radicale. Très très puissant.
Ces deux auteurs sont les plus importants pour moi.
Ensuite vient Eric Verteuil (un duo, en fait) avec des romans toujours très drôles, écrits dans un français relativement raffiné. Il y a un côte suranné dans leurs intrigues et leurs personnages et ça confère un plaisir de lecture assez improbable pour de la littérature d'horreur. Comme si Agatha Christie avait tout à coup décidé de mettre un peu de viscères dans ses histoires.
Jean Viluber (Jean-Pierre Hubert + Christian Vila) ont écrit seulement deux romans ensemble mais ils restent très bons, avec une vraie attention portée aux personnages et des histoires solides, aux ambiances putréfiées.
Enfin, Pierre Pelot pour son second bouquin dans la collection, Aux chiens écrasés, s'est dirigé vers le drame social, proche du fait-divers et son livre reste traumatisant, comme un roman noir poussé dans ses retranchements. J'aime beaucoup. Et Joël Houssin, pour son écriture vive et un peu hallucinée.
Un des intérêts de la collection était aussi de travailler sur la description gore proprement dite, mais là il faudrait une véritable étude. Si le seul critère était celui de la sensation physique, alors Nécrorian serait sans doute le meilleur. Si ces descriptions ne servaient que de vecteur à une sensation plus trouble, à une vision perturbante de l'horreur, alors Corsélien gagnerait.

Mes préférés :

- Retour au bal, à Dalstein de Corsélien
- Impacts de Nécrorian
- Aux chiens écrasés de Pierre pelot

nikatsu a écrit:

Mon préféré est Corsélien (Pascal Marignac, ou Kââ), un auteur français trop injustement inconnu. Ses livres sont d'une froideur intellectuelle glaçante et esquissent une réalité du Mal presque palpable. L'homme était prof de philo et a produit ce qu'on pourrait qualifier de gore métaphysique. Son style, vanté par Manchette pour ses polars, est admirable.

ah ! un connaisseur, on a déjà fil sur kââ
tu peux continuer et on le deplacera en Sf ou ailleurs, comme tu veux