Juan Jose Saer - [Argentine]

Juan José Saer est né en 1937 en Argentine dans la province de Santa Fe. Il est mort à Paris en 2005, où il vivait depuis 1968.

Il a écrit des contes, des nouvelles des romans, de nombreux essais et également un livre de poèmes. Il a enseigné l'histoire et la critique du cinéma.

Seuil publie le premier roman de Saer : le tour complet paru en 1966 (La vuelta completa) et inédit en français jusqu'à ce jour.

Deux histoires qui s'emmêlent : Rey et Pancho vivent chacun une histoire amoureuse complexe, où leur amour se délite peu à peu alors que leurs amantes leur sont toujours très attachées.
On les suit dans une ville écrasée de soleil, de café en fêtes, de rencontres en discussions.

Chacun cherche désespérement un sens à sa vie, un peu cyniques, un peu perdus, ils subissent des relations tumultueuses, créant des conflits par lassitude.

En toile de fond : une ville, un fleuve, des personnages qui jalonneront toute l'oeuvre de Saer et surtout un livre sur l'écriture et les romanciers.

D'après mes renseignements, ce serait un livre de jeunesse.
J'aurai l'occasion de lire un essai de lui sur la litterature.
la litterature sans qualités

je remarque un titre

Cicatrices -- Juan José Saer ; trad. de l'espagnol (Argentine) par Philippe Bataillon

Résumé : Dans ce roman publié pour la première fois en 1969, Luis Fiore, un ouvrier métallurgiste, assassine sa femme un premier mai. Cet événement relie quatre histoires racontées par les quatre personnages de ce roman ...

on pourra en parler avec Amadak. Je crois que nous avons beaucoup à apprendre sur l'Amerique du sud, et par le truchement d'Amadak, ce sera plus facile

en ce moment je suis en train de lire de cet auteur: "le fleuve sans rives", histoire de la découverte du fleuve Río de la Plata-

Le Fleuve sans rives -- Juan José Saer ; trad. de l'espagnol (Argentine) par Louis Soler chez Julliard

Si tu le recommandes, je le lirai

"El Entenado". Prix du meilleur livre de littérature traduite en 1988

traduit en français sous le titre l'Ancêtre paru chez Flammarion


Sa " condition orpheline " pousse un adolescent vers les ports. Très vite, les conversations des vieux marins, l'amoncellement des marchandises, l'alcool et les prostituées ne lui suffisent plus : il lui vient une faim de mer... Il choisit un bateau et s'embarque comme mousse...

je trouve que le titre "l'ancêtre" ne va pas bien à l'histoire.
Après l'avoir lu ce récit de voyage comblé d'evenements d'horreur et d'exotisme, à mon humble avis le titre serait "le protégé"
Je me trompe peut-être. Je parlerai de ce livre prochainement, un livre fascinant où Saer décrit le réel et le fictionnel.

“el entenado” les raisons pour lesquelles je ne suis d’accord sur le titre « Ancêtre » On trouve dans la dictionnaire de RAL ES Real academia espagnole l’équivalent Ante-natus. Le né avant, ce qui a permis au traducteur français de le nommer l’Ancêtre.
Pour nous dans les provinces de l’intérieur du pays entenado est quelqu’un qui vit avec nous comme un fils, sans l’être, qu’on nourrit, maintient et protège, comme s’il l’était . Pour moi tel est le sens que Saer a donné au personnage, j’ajoute que c’est une expression vieillie et peu utilisée dans les grandes villes.
Pour la semaine prochaine, mon point de vue sur le livre.

D'après ce que j'ai compris, Le Fleuve sans rives de Juan José Saer présente une vue d'ensemble de l'Argentine, au niveau de sa découverte par les Européens, de ses particularités architecturales et climatiques.

Ce sera donc interessant d'en parler avec Amadak qui compte le lire bientôt.

S'il y a des volontaires pour cet échange... d'autant que les lectures commune et accompagnée de ce mois sont courtes, ce qui laisse des marges

rotko a écrit:

S'il y a des volontaires pour cet échange... d'autant que les lectures commune et accompagnée de ce mois sont courtes, ce qui laisse des marges

Moi, m'sieur !
Je vais à la médiathèque mardi prochain.
Je prendrai Monod et Saer... s'ils sont toujours dispo (ils le sont aujourd'hui d'après la base de données en ligne).
Je termine les Cerfs-volants de Kaboul et La lesture commune sur Dosto. Puis Monod et ensuite, je suis dispo (après le 15/02, je pense).
Si ça vous va...

Le Rio de la Plata est, je crois, le plus grand fleuve argentin, non ?
Magellan, au début du 16e (vers 1520) a séjourné à son embouchure, si large qu'il croyait avoir trouvé le passage vers l'Ouest qu'il cherchait et qu'il trouva, finalement, plus tard et beaucoup plus au Sud.

“El entenado” Récit historique de Saer.
Explication plus facile du titre
Une personne qui reste longtemps à vivre dans une maison, sans appartenir à la famille et à qui on donne un traitement familier.

L a première phrase du livre.
« de ces côtes vides il me reste surtout l’abondance de ciel . » Ainsi commence l’histoire de Fernando del Puerto, orphelin et pauvre qui en 1515, s’embarque comme petit mousse, dans l’expédition deJuan Diaz de Solis qui avec trois vaisseaux pendant trois mois faisaient la traversée du Rio de la Plata. Solis en goûtant ses eaux l’appelait la « mer Douce »

Cette aventure dans l’inconnu finirait désastreusement Solis et plusieurs de ses matelots furent dévorés par un groupe de cannibales, devant les yeux ahuris du moussaillon et de ceux qui étaient restés sur les bateaux.

Lui il ne savait pas pourquoi on lui avait épargné le même sort. Ces indigènes lui ont donné abri et nourriture pendant de longues années, années ou il s’est mis à découvrir leurs habitudes et langage incompréhensible. Il a vu aussi qu’une fois par an ils éprouvaient une envie ancestrale de manger de la chair humaine, après quoi ils se livraient à une orgie bestiale.

Apercevant qu’une nouvelle expédition arrivait ils l’ont mis sur un canot pour qu’il puisse atteindre le bateau et retourner en Espagne.
Dans ce monde civilisé où il rentrait, analphabète et abruti, comme il était, il se sentait étranger. Il lui avait fallu beaucoup d’efforts pour se cultiver, faire appel à sa mémoire, reconstruire les événements subis et devenir anthropologue et chroniqueur.

Soixante années après avoir vu ces côtes et ce ciel, il raconte ce passé qui n’est autre chose que le présent immatériel de nos souvenirs.

Le fleuve sans rives chez Julliard.

Pour moi, ce livre donne une bonne image de l'Argentine puisque Saer, revenant de France, montre les différences qui existent entre les paysages européens et son Argentine natale !

la configuration des villes, les conditions climatiques (sacrées températures au moment où nous autres avons froid !) etc. On voit aussi la stupefaction des explorateurs-conquérants devant ces paysages nouveaux.

Saer, homme de culture, élucide pour nous les notions de pampa, de gaucho, autant de termes dont la litterature s'est emparée jusqu'à modifier les originaux !

On s'interesse aussi aux Indiens et à leurs rites funèraires, et aux trois figures animales fondamentales : le cheval, la vache et le chien.

Une petite carte va nous aider dans ce "petit" voyage : je ne suis qu'à la première étape, et me rejoindront bientôt Amadak, et Harelde

Rotko, j'avais pensé que tu m'avais laissée seule au milieu du fleuve
sans voir l'autre rive et dans ses eaux boueuses je devrais retouner à la nage.
Ce qu'il dit sur le climat est la vérité . Quand le vent du Nord souffle les gens nous devenons presque fous, (c'est mon cas) il suffit de lire les journaux pour y voir les crimes les plus affreux Il semble que ce vent chaud altère le cerveau, et rien àvoir je me souviens que le protagoniste de "l'étranger" avait dit qu'il avait tué l'Arabe parce que il faisait chaud.
pour la semaine prochaine je parlerai du livre, attendant un souffle de fraîcheur de l'autre bout du monde, qu'il vienne vite!!!

Citation :

j'avais pensé que tu m'avais laissée seule au milieu du fleuve.

pas du tout ! je tiens mes promesses, j'attendais que tu abordes le livre.

je n'ai pas bien compris l'expression "discours criollista".

dis-moi à quelle page tu as trouvé cette expression, il faudraut voir le contexte
merci

Amadak a écrit:

dis-moi à quelle page...

page 109
A la fin de la partie consacrée à l'ETE, 2 pages avant l'Automne.

Tu as raison le contexte est important.

« Le gaucho, pour sa part, poursuivant son destin littéraire, persévère dans la rhétorique criollista, dont il n’y a pas si longtemps les meilleurs eux-mêmes n’étaient pas totalement à l’abri : rhétorique élaborée en pleine période d’immigration, afin de laisser entendre qu’à l’ère patriarcale on vivait mieux sans étrangers. »


criollista était en italiques, je devine à peu près le sens...

Amadak a écrit:

Pour la semaine prochaine je parlerai du livre, attendant un souffle de fraîcheur de l'autre bout du monde, qu'il vienne vite!!!

Envoie nous 15 ou 20°... On est preneur.
Ici, il fait un froid de canard...

J'espère commencer ma lecture demain ou mercredi.

je vois que tu as très bien compris ce que dit Saer, moi j'ajoute quelque mots
Il y avait une littérature “criollista »venue des gauchos Le « Martin Fierro » « Santos Vega « et d’autres que l’intellectualité, méprisait, car la forte immigration venue du monde entier s’imposait. Cette élite était contre le discours criollista parce qu’il pourrait réaffirmer le principe de sa propre intimité et se rebeller contre la présence inquiétante des étrangers. Pourtant le criollisme plus tard s’est imposé et a donné naissance à une Argentine moderne, traditionaliste et nationaliste.

ici on étouffe de la canicule ; comment vas-tu commencer le livre si tu es à la page 109 ? ton système jeter un coup d'oeil au hasard et lire après?

- Moi, rotko, j'ai lu jusqu'à lapage 109 et même au-delà, et je continue ma lecture.

- Harelde me suivra, et il dit commencer sa lecture demain.

Merci Amadak.

rotko a écrit:

- Moi, rotko, j'ai lu jusqu'à lapage 109 et même au-delà, et je continue ma lecture.

- Harelde me suivra, et il dit commencer sa lecture demain.

Ou en seconde partie de semaine.
Ca va dépendre de ma patience avec Monod...

je te laisse à toi de commencer ,je suivrai au fur et à mesure. Ce n'est pas un roman , c'est un essai sur l'Argentine depuis ses débuts jusqu'à nos jours.

J'ai donc commencé Le Fleuve sans Rive... en trainant les pieds, en freinant des quatre fers. Quand je suis allé le chercher à la médiathèque (hier), j'ai presque souhaité ne pas le trouver. Ce n'est pas un roman, nous dit Amadak, mais une étude sur l'Argentine. Je voyais le plan galère arriver à grands pas. Et vu que je me suis passablement ennuyé avec Monod juste avant, je n'étais pas très chaud pour reprendre un essai de ce genre.
Mais j'ai tenu bon. D'abord parce que je vous avais promis de vous accompagner et parce que je n'aime pas abandonner un livre. Je l'ai commencé. J'ai eu du mal à entrer dedans... mais maintenant, j'y suis à fond !
Une lecture réellement passionnante, une écriture aisée qui se lit très bien. Récit structuré et non découpé, haché comme celui de Monod.

J'apprécie
J'ai presque fini l'été.

Quelques questions :
- 1 : je n'ai pas bien saisi la relation entre l'apparition des Gauchos et Chateaubriand...
- 2 : comment prononcez-vous le patronyme de l'auteur ? Sar, Sahère, Sahé... (?)
- 3 : patronyme aux consonances germanique (je trouve) qui m'évoque la Flandre... Comme Argerich, la célèbre pianiste argentine. D'où viennent ces consonances ? Saer dit qu'une forte immigration a envahi le Rio de la Plata à partir des années 1870 si bien que dans les années 1930, 3 adultes sur 4 étaient nés à l'étranger. En provenance d'Allemagne principalement ?

Enfin (Harelde) quelqu'un de fiable

Chateaubriand aurait-il vehiculé l'image idyllique de la pampa dans le genie du Christianisme ? Amadak nous le dira peut-être, je n'ai pas lu cette oeuvre, et je n'aipas envie d'y mettre le nez.

En revanche Saer parle beaucoup de fenimore Cooper, et des aventures mythiques dans les grandes prairies. Pour Saer, la litterature a enjolivé le paysage et anobli les personnages : le vrai gaucho aurait été un truand occasionnel : l'occasion fait le larron,

Peut être qu'ecoutant les jésuites, encensés par François René de Chateaubriand, son âme rude s'est-elle eveillée à la noblesse d'attitude et aux valeurs chrétiennes

A midi, à la médiathèque, j'ai feuilleté le Lonely Planet sur l'Argentine. Beaucoup de belles photos. Ca me donne envie d'y aller. C'est l'un des pays que je trouve mythique (la Patagonie, la Terre de Feu, la Péninsule de Valdes, Iguaçu, les Andes...)

J'ai déjà fait le Mexique et la Tanzanie, il me reste l'Argentine, l'Inde, l'Australie, le Canada, le Botswana, le Népal, l'Egypte, la Jordanie, le Costa Rica, le Brésil, le Pérou, Madagascar...