L'orthographe (des plus jeunes)

J'ai deux nièces de 12 et 13 ans. Elles sont rentrées dans le secondaire ce jour... Mais...

Je suis effaré de constater que leur orthographe, à la sortie du primaire est à faire peur, quand je regarde leurs blogs, ou quand on échange un mot sur msn. Pourtant elles sont loin d'être attardées!

Est-ce une démission des instits? Ou bien un désintérêt de plus en plus manifeste des jeunes pour la lecture et/ou l'orthographe. Je les incite à lire, à leur Saint-Nicolas, je leur offre un livre adapté à leur âge. L'une d'entre elles adore lire... Mais rien n'y fait.

Quand je suis sorti du primaire, moi (à l'époque), je savais écrire sans fautes...

Drôle de génération, je me pose des questions.

As-tu vu l'autre soir, sur la 2, l'intervention de F. De Closets, chaudement parrainé par son pote, le très lisse Pujadas, à propos de son bouquin ?

Il veut "simplifier" l'orthographe et a passé 1/4 d'heure à s'insurger contre notre belle langue, notre patrimoine inaliénable.

Belle leçon de démago.

J'en ai eu la nausée.


Enfin, bref, vive l'illettrisme !

Démission des instit ?
Non, je ne crois pas. Mais régulièrement, le ministère pond des consignes un peu aberrantes. Il y a quelque temps (je ne sais pas si c'est encore d'actualité), il était demandé aux instit de ne pas faire de dictée. Les enfants, mauvais en orthographe, pouvaient être traumatisés et perdre confiance en eux.
Beaucoup d'instit, évidemment, passaient outre ! :cho:

Ensuite, les sms... Je pense qu'à force d'écrire en texto, plus personne ne connait la réelle orthographe des mots. L'orthographe, c'est comme tout, ça se travaille.

La dictée sanctionne ou évalue un savoir ou un manque de savoir.

Apprends-tu à conduire en passant ton permis ? c'est le travail en amont qui importe.

Il est bon, avant de passer le permis de savoir comment passer les vitesses, ie de le faire automatiquement sans consulter le livret du constructeur. On y verra une allusion aux conjugaisons ignorées, même par les plus grands...

je trouve fréquemment des erreurs-types :

il y a quelque temps avec un s (il n'en faut pas), quelquefois (à ecrire en un seul mot) resonance (n'a pas besoin de 2 n), la confusion entre quoi que je fasse, et quoique( je fasse l'imbécile), est constante, le futur est confondu avec le conditionnel..

où est-ce que je trouve ces erreurs ? mais dans les livres que je lis, et même dans mes messages sur le forum ! (je corrige souvent a posteriori ( et non à posteriori)...

Bref, je ne sais plus trop quoi en penser.

Rappelez-vous cette jeune fille qui arrivait sur grain de sel bien décidée à défendre la langue française : elle avait vu une scandaleuse erreur d'orthographe entre "perpétuer" et "perpétrer", alors qu'il s'agit de deux verbes différents.

Quand elle a compris son erreur, elle est partie, dommage...on peut tous se tromper

Crevette a écrit:

As-tu vu l'autre soir, sur la 2, l'intervention de F. De Closets, chaudement parrainé par son pote, le très lisse Pujadas, à propos de son bouquin ?

Il veut "simplifier" l'orthographe et a passé 1/4 d'heure à s'insurger contre notre belle langue, notre patrimoine inaliénable.

Belle leçon de démago.

J'en ai eu la nausée.


Enfin, bref, vive l'illettrisme !

Non, je n'ai pas vu cette émission, tout simplement parce que je suis rarement devant la télé... Mis à part France5, les débats, les reportages... Sinon là je potasse des poèmes de François Cheng. Mais ici en Belgique, il existe déjà une "autre orthographe" : un quotidien en ligne propose de lire chaque article dans "la nouvelle orthographe". Je n'ai jamais osé regarder !!! Mais où va t-on? On veut vraiment trucider notre belle langue française?????

Aux dernières nouvelles cependant, les programmes que l'on tente de mettre en place actuellement en primaire, collège et lycée, tendent à valoriser à nouveau la langue française. A tel point qu'il serait question qu'au lycée, notamment en seconde, la littérature devienne une option, pour que l'étude de la langue prenne la place des cours de français obligatoire.

Il est décidément dur de trouver un juste milieu entre culture et apprentissage des bases...

Lîlâ a écrit:

Aux dernières nouvelles cependant, les programmes que l'on tente de mettre en place actuellement en primaire, collège et lycée, tendent à valoriser à nouveau la langue française. A tel point qu'il serait question qu'au lycée, notamment en seconde, la littérature devienne une option, pour que l'étude de la langue prenne la place des cours de français obligatoire.

Il est décidément dur de trouver un juste milieu entre culture et apprentissage des bases...

C'est cyclique.
On oscille constamment d'un extrême à l'autre.

Bien sûr, au gré des gouvernements et des modes. Il est dommage qu'il semble à ce point impossible de trouver un équilibre entre les deux, ce qui serait l'idéal.

Citation :

il serait question qu'au lycée, notamment en seconde, la littérature devienne une option

On lirait par exemple des textes administratifs pour une "langue opérationnelle" ?? quel cauchemar !

En fait (mais ce n'est pas encore appliqué), il y aurait 4h de cours pour compléter la connaissance de la langue des élèves, qui trop souvent entrent en seconde avec des connaissances plus que vagues. Le problème, c'est que la littérature deviendrait une option parmi beaucoup d'autres, et je vois mal un adolescent choisir la littérature plutôt que le design ou autre matière originale (dans le sens où jamais encore cela n'aurait été enseigné en lycée général)...

J'avoue que cela me scandalise également, car cela signerait quelque chose de tragique pour notre patrimoine littéraire.

Néanmoins, il reste à voir les véritables dispositions qui seront prises. Si dès l'an prochain la seconde sera effectivement composée autrement, il est possible que le contenu des cours de français ne soit pas trop atteint...

J'ai lu une très jolie faute récemment:

"Le matin de bonheur" ...

Ce n'est pas vraiment une faute d'orthographe, c'est une faute... sémantique? Phonétique? Dadaïste?

Mais j'ai noté! Je vais la replacer

On peut toujours y voir un effet de style.

Bridget Jones a écrit:

J'ai lu une très jolie faute récemment:

"Le matin de bonheur" ...

oui, moi aussi j'aime beaucoup ces involontaires trouvailles.
les rêves-parti(e)s sont aussi du lot.

Odyssey a écrit:

J'ai deux nièces de 12 et 13 ans. Elles sont rentrées dans le secondaire ce jour... Mais...

Je suis effaré de constater que leur orthographe, à la sortie du primaire est à faire peur, quand je regarde leurs blogs, ou quand on échange un mot sur msn. Pourtant elles sont loin d'être attardées!

Je connais une jeune fille "attardée" comme tu dis, capable d'écrire sous la dictée sans faire une seule faute, possédant les accords les plus difficiles et sans comprendre le sens des phrases qui lui sont proposées.
Ce n'est pas une simple question de développement intellectuel.
C'est comprendre le fonctionnement d'une logique interne, parfois sacrément abstraite !

Odyssey a écrit:

Est-ce une démission des instits?

Et allez donc ...

Odyssey a écrit:

Ou bien un désintérêt de plus en plus manifeste des jeunes pour la lecture et/ou l'orthographe. Je les incite à lire, à leur Saint-Nicolas, je leur offre un livre adapté à leur âge. L'une d'entre elles adore lire... Mais rien n'y fait.

Lire et enregistrer l'orthographe de centaines de mots ce n'est pas le même mécanisme. Entre se laisser porter par une histoire et vouloir retenir un élément technique, il y a une marge.

Odyssey a écrit:

]Quand je suis sorti du primaire, moi (à l'époque), je savais écrire sans fautes...

Eh ben, pas moi. Jusqu'en 2e, je ne comprenais rien à ce qu'on me racontait en grammaire. Il y avait des choses intégrées par habitude mais je ne voyais pas où on voulait en venir.
Et puis la provoc, comme les enfants qui mettent les doigts dans la prise en vous regardant droit dans les yeux.
Et un jour j'ai compris que si je voulais qu'on me lise et qu'on prenne mes idées au sérieux, il fallait que je prenne le temps de réfléchir au(x) moyen(s) de les transmettre clairement.

Odyssey a écrit:

Drôle de génération

Pas plus qu'une autre. Elle fait avec les moyens qu'on lui donne.
Tes nièces devant leur blog en SMS sont très douées, elles maitrisent parfaitement les concepts de cette "langue". Dans leur univers, tu dois, comme beaucoup d'entre nous, être sacrément handicapé !

oui, la dictée, c'est comme la messe du dimanche, on s'y tient bien, quitte à des petits dérapages dans la semaine. Ainsi la dictée sera parfaite et le devoir d'histoire bourré de fautes en tout genre.(ou tous genres).

Jeanne favret-Saada note la faute commune un peu partout de frustRe, contamination de fruste et rustre, de sens voisins, mais avec une nuance péjorative accentuée.