Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 Parlons littérature comparée...

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Violaine
utopia17
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utopia17
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utopia17


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MessageSujet: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 08:01

Que tous les intéressés se fassent connaitre pour parler méthodes de travail et lectures indispensables...

scratch
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Violaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 09:20

Citation :
La littérature comparée est une approche multi-disciplinaire qui consiste en l'étude comparative des littératures de différentes aires linguistiques, mais aussi de différents médias et types d'arts. Le comparatiste peut s'intéresser aux littératures nationales, tout comme à la musique, à la peinture, au cinéma, etc. La pratique de cette discipline exige la maîtrise de plusieurs langues et des connaissances dans plus d'un domaine de recherche. Par sa nature pluraliste, la littérature comparée encourage les échanges entre les disciplines et les lieux de recherche.

C'est exactement ce dont nous avons eu droit en hypokhâgne, par petites touches. Et c'est ce qui va se passer plus ou moins à petites touches en Khâgne (pour les courageux) l'année prochaine, suite au changement de programmes de l'ENS.
Je trouve cela passionnant, car on ne peut pas faire plus "ouverture d'esprit et plongeon dans la culture" ! Mais cette matière implicite une énorme culture, des références réflexes et surtout une capacité de faire des liens, parfois bizarres, entre des oeuvres paradoxales !

J'ai malheureusement perdu mon disque dur externe (enfin, il est dans la maison, mais va savoir où), il doit y avoir mes anciens cours dessus, je les posterai ici dès que je mettrai la main dessus.
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Prince d'Aquitaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 09:27

En tout cas, ça doit dépendre des profs, parce qu'avec celle que j'ai eue pendant deux ans, je n'ai toujours pas compris la spécificité de la comparée scratch Il faut dire que j'ai eu des cours de littérature et arts (peinture et musique) qui ressemblaient plus à ce que tu décris, Violaine.
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rotko
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rotko


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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 11:44

litteratures juxtaposées ? Razz
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Violaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 12:17

Bon, j'ai retrouvé certains de mes cours d'hypokhâgne, je vous mets ici le corrigé d'une dissertation sur le rire, qui me paraît bien convenir comme exemple.
Je vous prie de m'excuser pour la présentation, ce corrigé est bien sûr des prises de notes et je n'ai plus les polycopiés mentionnés. J'ai néanmoins laissé les références pour illustrer la pluridisciplinarité dont parlait la définition de Wikipédia !!

Mais bon, cette dissertation s'insère surtout dans la matière "culture générale"... Je ne sais pas trop quoi ! Disons que nous n'appelons pas ça "littérature comparée" en prépa.


Corrigé de dissertation - "Faire rire, est-ce aussi faire penser ?"

DEFINIR LES TERMES DU SUJET : rire/faire rire, penser/faire penser.

Distinguer pensée et intelligence. Intelligence : occupation mécanique de la pensée. Penser suppose qu'on soit capable d'adapter son esprit à des situations toujours différentes. Consiste à comprendre, interpréter, donner du sens.

Comique : montre ce qu'il y a de contradictoire dans notre manière de vivre et de penser.

Pourquoi la vache qui rit rit ? parce qu'elle n'est pas une vache, les animaux ne riant pas. Parce qu'elle est vache et que le rire est méchant. La nature rit de l'homme à travers la vache. Dit ainsi le contraire de Hugo et de son Homme qui rit, où l'animal (Ursus) donne à penser.
Interroger le rapport entre deux groupes (sérieux et comique) pour dégager ce qui fait la spécificité du comique, si rire et penser sont tous les deux le propre de l'homme. La fonction du comique est-elle subordonnée à la pensée qui alors ferait toute la noblesse de l'humanité ou au contraire possède-t-elle son indépendance ? Quelle serait alors la fonction du rire ?


I. D'où vient le rire ?

Deux grandes théories du rire : Freud et Bergson. Cf. POLYCOPIE.
Freud, le Witz : le rire naît quand on doit faire face à une situation imprévue et menaçante, compensation d'une tension psychique qui se relâche soudain quand elle n'est plus nécessaire. Définition du rire nerveux. Le rire signale le retour à la maîtrise. Rire : triomphe du principe du plaisir sur le principe de la réalité.
Bergson, le Rire : il n'y a pas de comique en dehors de toute ce qui est humain. Le ressort du rire est "du mécanique plaqué sur du vivant", qui repose sur un contraste entre deux modalités de l'être humain : le vivant, authentique, toujours nouveau, qui requiert une attitude de souplesse, une capacité infinie d'adaptation ; et le mécanique, l'inertie, la raideur, qui enchaîne l'esprit et le réduit à l'état de machine. "Là où la matière réussit à épaissir extérieurement la vie de l'âme et à en figer le mouvement, à en contrarier enfin la grâce, elle obtient du corps un effet comique." Chaque personne vivante est un être unique, doué d'une dimension physique et d'une dimension spirituelle indissociables. Le comique est l'art qui utilise le rire comme instrument de dissociation de l'individu. Le rire déshumanise, il est l'humanité décapitée. D'où le rapport avec le phénomène d'humiliation.
Quand Bergson parle de mécanique, il renvoie à l'idée de la machine artificielle et de la machine naturelle (Descartes : théorie de l'animal-machine). Les procédés comiques mettent en relief tout ce qui rappelle l'animal. La personne humaine devient sous l'eil comique soit une bête soit une machine. Effacement de l'humain sur la scène.
Exemple de déterminismes sociaux : les petits marquis et les précieuses de Molière. Saisir tout ce qu'il y a de figé dans les comportements.
Boulgakov, Le maître et Marguerite : les travailleurs sortent toutes les heures pour chanter. La répétition fait apparaître la mécanique.
Pascal, les pensées : "Deux visages semblables dont aucun ne fait rire en particulier font rire ensemble."
Principe de l'imitation : il ne reste que les traits mécaniques de la personne réelle.
Fonctionnement de l'animal : Mikhaïl Bakhtine a travaillé sur la question du carnaval. Au fondement du comique repose le principe du matériel et du corporel. Présence permanente du corps dans notre vie d'être humain, apparaît dans le carnaval comme lieu du vivant. Ouvrir la dimension du corps à la surface des apparences culturelles et sociales.
Rabelais (Cf. POLYCOPIE ) : l'animal (représenté par Gargantua adolescent) est repoussé par l'éducation, mais à tout moment demande à resurgir.
Principe de la caricature : repose sur la ressemblance (Cf. autre POLYCOPIE)

Penser : les deux sens choisis ici sont celui de l'interprétation et du jugement. Recourir au comique dans une situation permet-il de faire penser ?


II. Faire rire donne à penser

Entre Ursus et son camarade il y a un lien de complexité et de complémentarité. Le comique peut entrer au service du sens.
On peut assigner une fonction morale, politique, ou sociale au comique depuis Aristophane. Le rire est l'instrument critique de la morale : il précède ou accompagne le jugement. Il sert à sanctionner tout débordement à l'égard des règles morales. Par exemple, Molière s'en prend essentiellement à la fureur de se distinguer et à l'imitation excessive des autres. Il fustige à la fois le mimétisme et le narcissisme, s'en prend à des personnages qui ont l'idée utopique de reconstruire le monde à leur idée sans tenir compte des réalités sociales. Les obsessions sont les ressors mécaniques qui traversent ces personnages de Molière. Certains personnages représentent la norme morale : les raisonneurs, à partir desquels on juge les autres personnages et on coupe tout ce qui dépasse, tout ce qui ne correspond pas au modèle de l'honnête homme est sanctionné par le rire. Rire fait office d'instrument de normalisation.
XVIIème siècle, La Bruyère : fait apparaître le comportement animal (cf. POLYCOPIE). Ignorance des codes et ignorance de sa propre ignorance portent à rire. Le sot est toujours déplacé, il est animal déguisé en homme.
Autre utilisation du rire : dans la philosophie. Déjà présent chez <b>Socrate</b> sous la forme de l'ironie. <b>Blaise Pascal</b> en use dans <i>Les Provinciales</i>, conduit les jésuites à sans arrêt se ridiculiser. Jankélévitch : "L'ironie charge l'absude d'administrer sa propre absurdité." On pose des questions bêtes, l'incohérence apparaît toute seule.
<b>Tertullier</b> : mieux vaut se moquer des choses qui ne sont pas sérieuses. "C'est proprement à la vérité qu'il appartient de rire." Le comique met en scène les apparences en tant qu'elles sont apparences et leurs prétentions vont s'autodétruire. Met en doute toutes les certitudes. Montesquieu, Voltaire, Kierkegaarde… le rire est du côté de ceux qui sont persuadés d'avoir raison.
Violence du rire, ne supporte pas le singulier. <b>Molière</b> en est conscient, le montre dans Le Misanthrope où le rire joue un rôle niveleur. C'est le drame d'un individu qui essaye d'exercer sa liberté dans un espace sociale bloqué. Lutte entre son amour pour la coquette et son amour pour la vérité. Rencontre le rire des autres. Sélimène rit d'Alceste, et les petits marquis rient de même, mais ils sont ridicules : le rire est moqué. Le rire donne à penser, et celui qui fait penser fait rire.


III. Le rire comme suspension et suppléant de la pensée.

Parfois le rire détruit l'illusion mais ne met rien à la place. Fonction purement euristique, fait découvrir plus que penser. A parfois quelque chose d'effrayant.
Il y a le rire joyeux, de la franche et saine gaieté : il sert à balayer les soucis, effacer la réalité du monde. Le monde est soudainement défait. Surgissement de la légereté et de l'inconsistance à l'intérieur du monde contre lequel on se heurte. Antonin Artaud : force de dissociation anarchique du rire. Victor Hugo : approcher le monstrueux par le biais du rire.
Candide, Voltaire : comique de l'absurde. Intervient quand la pensée n'est plus possible : Ionesco : Citation, cf. POLYCOPIE. La Cantatrice Chauve : les gens sont interchangeables.
Le comique indique ce lieu où dans l'expérience humaine l'esprit s'effondre. Donne à voir la réalité du monde dans une lumière absolument crue, sans filtre de la culture ou des valeurs, ne dépendant plus de la ??présence??. Apparaît un monde illisible, une vie sans ordre, hiérarchie ni signification, un monde proprement inhumain. Se manifeste par l'ambiguité des scènes comique. Le rire équivaut souvent au cri. Rira bien qui rira le dernier : peut-être qu'il n'y a pas de dernier, seulement un rire qui résonne.
Humour : l'attitude de l'esprit qui associe la pensée, recherche inquiète d'un sens, et le rire, qui dénonce ou révèle tout ce qu'il y a d'incertain ou d'absurde dans le monde. L'humour part d'un constat comique absurde, mais n'y consent pas, revalorise l'illusion. Il suppose un rapport d'identification ou de compassion entre le personnage et le spectateur. Il est un équilibre où l'esprit et la réalité sont à égalité.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 15:12

UN GRAND MERCI A TOI Violaine!! je vais rechercher mes cours quand je serai chez moi a nouveau et je donnerai aussi qq exemples! lire
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptySam 08 Aoû 2009, 20:57

J'adore la littérature comparée, je trouve ça tellement riche...! Les études sont infinies puisqu'elles permettent de confronter des oeuvres parfois très différentes, mais que l'on peut tout de même relier les unes aux autres...Les approches sont différentes, c'est un peu un travail de construction, on essaie de voir de quelle façon les livres s'emboîtent et parfois se répondent...
Cet échange et cet enrichissement, dont parlait Violaine, me plaisent beaucoup.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyDim 09 Aoû 2009, 08:24

Dans la veine de Violaine, je vais donner mes deux sujets de L2 de comparée, pour montrer un peu ce que c'est à la fac.

Sujet S3 :

"Dans un ouvrage intitulé L'Equivoque épistolaire, Vincent Kaufmann écrit : "Au cœur de l'épistolaire, il y a un geste de destruction relationnelle, une activité mentale consistant à produire de la disparition, à faire surgir à la place d'un correspondant son ombre, ou à l'enfouir sous l'image qu'on s'en fait".
Quel éclairage cette réflexion apporte-t-elle sur les textes du programme : Lettres portugaises et Lettres d'une Péruvienne?"

Sujet S4 :

"Dans un ouvrage intitulé Proust et ses lettres, Alain Buisine écrit : "Correspondre, c'est faire exister la distance et la séparation, c'est faire le mort et donner la mort; c'est déjà transformer la communication des vivants en un dialogue des morts."
Quel éclairage cette réflexion apporte-t-elle sur les romans du programme : Lettres portugaises, Lettres d'une Péruvienne, Lettre d'une inconnue, Les Jeunes Filles et Le Fusil de chasse?"
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Violaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyDim 09 Aoû 2009, 14:57

Oui je vois tout à fait !
En fait, la littérature comparée, c'est un simple exercice de dissertation poussée à bout.

Nous avions eu un sujet de la sorte, en étudiant la Chartreuse de Parme :
"Illusions Perdues, tel est le titre que Balzac choisit de donner au vaste roman dont il publie les trois épisodes successifs en 1836, 1839 et 1843.
Dans quelle mesure ce titre pourrait-il remplacer celui que Stendhal a choisi pour son roman La Chartreuse de Parme ?"
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyDim 09 Aoû 2009, 16:39

Oui, globalement ça ne diffère pas tant que ça des disserts faites en littérature française, par exemple. L'une des différences concerne les oeuvres étudiées, qui la plupart du temps sont littéraires, mais peuvent aussi être picturales, musicales, etc etc. Et puis forcément, avec les oeuvre écrites, il faut veiller à mentionner toutes les oeuvres de manière équilibrée Razz .
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Violaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyDim 09 Aoû 2009, 16:45

Dis moi Marie kiss la joue, tu n'aurais pas par hasard tes tout premiers cours de littérature comparée ? Ou bien un exemple avec des oeuvres autres que littéraires (justement musicales, picturales...) ? ^^
S'il te plaaaaaaaait ? Embarassed Embarassed Embarassed I love you
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyDim 09 Aoû 2009, 16:51

Je les ai gardés mais il faudrait que je tente de les retrouver^^. Mais je pourrai te les envoyer par mail si tu veux, il n'y a pas de souci;).
En L2, au premier semestre, on avait étudié plusieurs adaptations cinématographiques de Madame Bovary, par exemple.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 08:19

Allez un petit exemple vécu:

"il n'y a de terrible en nous et sur la terre et dans le ciel peut être que ce qui n'a pas été dit. on ne sera tranquille que losque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes, alors enfin on fera silence et on aura plus peur de se taire. ça y sera. Dans quelle mesure ces propos de Bardamu éclairent ils votre lecture des oeuvres au programme?"

corpus:
Voyage au bout de la Nuit Céline
Homme invisible, pour qui chantes tu? Ellison
Le tambour Gunter Grass

Corpus fascinant par ailleurs lire!
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:08

Marie kiss la joue a écrit:
En L2, au premier semestre, on avait étudié plusieurs adaptations cinématographiques de Madame Bovary, par exemple.

C'est bizarre, parce que ce programme est celui de "littérature et cinéma" à Rouen. En fait, ce que tu dis sur les échanges entre les arts correspond à mes cours de littérature et arts, non de littérature comparée scratch scratch

Si ça correspond bien à cela, voici un cours sur les écrivains critiques musicaux à l'époque romantique :

Les écrivains-critiques musicaux


Comment un écrivain peut-il parler de musique quand il n’a aucune compétence musicale? Qu’en dit-il? Comment l’art de la musique met-il en éveil son imaginaire? En quoi le regard d’un artiste sur un art qui n’est pas le sien crée-t-il du sens?

I Musset et la voix

Cf. Mozart, aria « Vorei spiegarvi, oh Dio! »

Le Théâtre-Italien est l’ancêtre de l’Opéra. A l’époque romantique, la critique musicale n’appartient pas au monde musical. A partir de 1825 se développe énormément la presse généraliste (1829 : la Revue des deux mondes), les directeurs font appel à des plumes pour faire des comptes-rendus de concerts (Stendhal, Balzac, Gautier, Musset, Nerval, Baudelaire…). Phénomène lié au développement incroyable des spectacles : opéras, opéras-bouffes, récitals, récitals à bénéfice, récitals de solistes. C’est en 1829 que vient Paganini, plus tard Liszt, La Malibran et Pauline Garcia. Les écrivains vont s’intéresser de plus près à la critique musicale, même s’il existe de grands critiques (Berlioz, Fertis et D’Ortigues). En 1830-1831, Musset va vers la critique musicale; il va très tôt affirmer ses préférences musicales - deux types d’opéra sont à la mode : l’opéra italien avec Rossini, Donizetti, Bellini, et le Grand-Opéra avec Meyerbeer, Auber et Halevy ® opéra spectaculaire avec beaucoup d’effets, de cuivres (cf. La Juive d’Halevy sur un livret de Scribe, fév.1835; Les Huguenots de Meyerbeer, 1836). Musset va prendre le parti de l’opéra italien, surtout Rossini.

1. Musset et ses goûts musicaux

Au départ, Musset voulait être peintre, mais il a toujours été mélomane. Musset a produit un vrai discours critique sur la musique. Musset débute sa carrière dans Le Temps avec une critique de Gustave III ou un bal masqué d’Auber/Scribe en 1833. Posture critique désinvolte, jeu fantaisiste : « Quand à moi, je ne suis point musicien, je puis le dire comme Mr de Maistre, j’en atteste le Ciel et ceux qui m’ont entendu jouer du piano! » L’exercice du compte-rendu est simple : présentation subjective, résumé, commentaire de l’action (mise en relief des passages les plus caractéristiques, moments de bravoure - qui exaspèrent Musset, ce pourquoi il aime La Malibran -; pour Musset, la meilleure partie de Gustave III est un galop, danse introduite en France en 1827 ® le Grand-Opéra est un genre mixte). Musset est fasciné par les chanteuses (il fut amoureux de La Malibran) car la voix est éphémère ® importance de la restitution de la voix par les mots. Musset veut rendre par les mots la beauté de la voix. Fascination pour Pauline Garcia (mezzo-soprano), rencontrée en 1839, qui se marie en 1840 avec Viardot.
Musset a une double approche de la musique : approche subjective et liée à l’interprète.

Voix : - soprano coloratur
- soprano lyrique
- mezzo-soprano
- mezzo
- alto

2. Musset et la critique d’opéra

Cf. Hervé Lacombe, Les Voies de l’opéra français au XIXe s., Fayard

« Nous voilà dans une tombe dans l’enfer, que sais-je? Voilà des bourreaux, des chevaux, des armures, des orgies, des coups de pistolet, des cloches; pas une phrase musicale; un bruit à se sauver ou à devenir fou; et nous trouvons encore cela charmant, juste au temps que vedrai carino, pauvre petit air que Mozart semble avoir écrit pour une fauvette amoureuse, que deviendrait-il, grand Dieu! Si on le mettait dans un opéra à cloches ou à trompettes? » Musset compare un air italien au Grand-Opéra romantique, il comprend que dans le Grand-Opéra, la musique est absorbée par le spectacle, la musique disparaît (cf. Stendhal). « C’est un terme moyen entre la musique et pas de musique, ce sont des airs qui ne sont ni des airs ni des récitatifs, des phrases qui ont une velléités d’être des phrases, mais qui au fond n’en sont pas. Quant à des chants, à de la mélodie, ce n’est de ça dont il s’agit, on ne chante plus, on parle ou on crie; c’est peut-être une sorte de déclamation notée, un compromis entre le mélodrame, la tragédie, l’opéra, le ballet, le diorama (ndp : système qui sert à projeter des images sur un gran demi-cercle pour faire voyager les gens). » Pour Musset, l’opéra de son temps est un amalgame car l’aspect lyrique est négligé. Une solution : c’est grâce à la vedette que l’opéra peut retrouver sa grandeur.

3. L’interprétation lyrique selon Musset

Musset va définir l’interprète idéal dans deux articles consacrés à Pauline Garcia, les 1er janvier et 1er novembre 1839.
L’adéquation entre la technique vocale et la technique de jeu : une bonne interprète doit maîtriser sa voix et bien jouer. Les interprètes doivent trouver l’expressivité du chant, l’intériorité du rôle et la justesse de la pantomime. Ces éléments cachent l’interdiction du plagiat et de l’affectation du naturel : « La Malibran s’abandonnait à tous les mouvements, à tous les gestes, à tous les moyens possibles de rendre sa pensée; elle marchait, brusquement elle courait, elle riait, elle pleurait, se frappait le front et se décoiffait, tout cela sans songer au parterre. » Musset fait l’éloge du naturel, là où les chanteurs de son époque cherchaient à faire des effets.

Cf. « Concert de Mademoiselle Garcia », Musset, 1er janvier 1839

Pauline Garcia a le courage de chanter pour ses débuts le personnage de Desdemona dans l’Otello de Rossini (1821), déjà magnifié par sa sœur. Pauline Garcia n’interprète par le rôle de la même manière que sa sœur, tragique et véhémente; P.Garcia joue Desdemona comme une Iphigénie. Le génie de l’artiste permet de faire renaître un rôle. Au moment de la Romance du Saule, Desdemona/Garcia se déshabille, et Musset ne peut pas décrire ce passage, la fin de son compte-rendu se transforme en poème. Seul un artiste peut parler d’un autre artiste, seule la poésie permet d’exprimer l’admiration; car au fond, pour Musset, la critique est un exercice d’admiration.

II Gautier et la critique musicale

Mérimée a longtemps fait courir le bruit que Gautier détestait la musique, que ses articles étaient des pensum. Or, à partir de 1836, Gautier devient le rédacteur du feuilleton dramatique pour La Presse, fondé par Emile Girardin. Gautier va aussi faire des comptes-rendus d’opéra; Gautier aimait la musique, il va consacrer des pages spéciales à des compositeurs. Lors de ses voyages, il confiait cette tâche à Nerval. Gautier a tout vu de 1830 à 1876, de la naissance du Grand-Opéra (La Muette de Portici, 1828) à l’opéra wagnérien (1870-1876). Gautier est la mémoire du spectacle vivant du XIXe s.

1. Gautier novateur

Il stigmatise l’opéra traditionnel et impose à la presse de rendre compte d’opéras modernes : Nabucco, Verdi, 1845; Rienzi et Tannhaüser de Wagner - Judith, sa fille, va devenir une des muses de Wagner. Il va défendre Weber (Invitation à la valse) et surtout Berlioz, dont il admire la musique. Gautier a l’intuition de ceux qui vont devenir des génies. Il va rendre compte des opéras de Bellini, Donizetti, Meyerbeer… Il adore lui aussi Pauline Viardot.

Cf. Berlioz, Symphonie fantastique, 1830

Pour Gautier, Berlioz est le romantique par excellence. Gautier part de l’exemple de Berlioz pour faire une synthèse du public de son temps. Il analogue Hernani et Roméo et Juliette, symphonie dramatique. Les artistes ne doivent pas avoir peur d’être des novateurs. Neuf ans après la bataille d’Hernani, le combat continu. Pour Gautier, Berlioz et Hugo, même combat. Ils transforment en profondeur la notion de rythme et sont des combattants.

2. La Symphonie fantastique, le combat romantique

C’est un événement majeur du XIXe s. En 1827, à 24 ans, Berlioz assiste à la représentation d’Hamlet par les Anglais, parmi lesquels Harriet Smithson, dont il tombe amoureux; mais elle ne veut pas de lui. En proie à la frustration, il compose la Symphonie fantastique. Elle ne cédera qu’en 1834. C’est une sorte de confession musicale. Il se venge et se fiance avec Camille Moke. Il se marie avec Harriet en 1834, mais elle meurt quelques temps après. Ils sont obligés de l’exhumer pour une histoire d’héritage.
En 1830, Gautier crie au génie. Œuvre novatrice car source littéraire, elle est composée en cinq temps : « Rêveries - passions » - « Un Bal » - « Scène aux champs » - « Marche au supplice » - « Songe d’une nuit de Sabbat ». Titres d’inspiration littéraire, œuvre qui englobe toutes les sources du romantisme. Esthétique hugolienne où se mêle sublime et grotesque. Berlioz révolutionne l’orchestration et l’inspiration poétique; source principale : Faust.

Cf. Berlioz, Mémoires

Berlioz revient sur son œuvre, la commente en musicien, en artiste. Il y a chez Hugo comme chez Berlioz une volonté d’expliciter, d’éclairer, de donner du sens à une œuvre compliquée. Quand Gautier compare Hugo à Berlioz, c’est aussi sur l’aspect théorique. C’est ce que fait Berlioz quand il explique le programme de son œuvre en 1832 (sur le « vague des passions », cf. Chateaubriand, René, 1802). Le biographique est relié par le littéraire pour arriver au musical. La musique de Berlioz est inscrite dans une trame romanesque, on a des tableaux. Thématisation musicale de topiques littéraires. La fin de la Symphonie fantastique utilise les mêmes ficelles que l’acte V de Lucrèce Borgia. C’est une œuvre emblématique du romantisme, des rapports entre littérature et musique à l’époque romantique.

Cf. Liszt, Symphonie fantastique, « Marche au supplice »

Gautier aime en Berlioz cette capacité à assumer le combat romantique, à renouveler la phrase musicale et surtout à briser la symétrie classique. On est dans l’esthétique de la surprise.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:36

la littérature comparée peut se présenter sous plusieurs intitulés quoi qu'on en dise! étant donné sa diversité et ses objectifs.
donc ça ne m'étonne pas que tu aies des cours de ce type dans un autre corpus ou module ou unité.
en tout cas, j'en ai apprécié la lecture! Merci à toi. study
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Marie kiss la joue
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:38

Prince d'Aquitaine a écrit:

C'est bizarre, parce que ce programme est celui de "littérature et cinéma" à Rouen. En fait, ce que tu dis sur les échanges entre les arts correspond à mes cours de littérature et arts, non de littérature comparée scratch scratch
Ah si, c'était un cours de litté comparée Wink , mais c'est vrai qu'on a davantage étudié les films que le livre en lui-même...C'était la seule année d'ailleurs, la plupart du temps on travaille surtout sur des livres, ou alors sur d'autres supports mais de manière ponctuelle. En fait, litté et arts se mêlent à litté comparée, chez nous, je pense...
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Prince d'Aquitaine
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:40

Oui, ça doit être ça Wink Parce qu'à Rouen, en comparée, on n'étudie que des livres.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:52

Baudelaire ne figure pas dans le panel ? pourtant ses critiques de tannhauser de Wagner, bien que postérieures, meritent d'être examinées.

je ne connais rien de la litterature comparée si ce n'est qu' Etiemble, le père fondateur était revenu de ses illusions initiales, disant que beaucoup faisaient un cours sur un auteur (français par exemple) puis un cours sur un auteur (allemand) sans tisser beaucoup de liens ou de passerelles. Il déplorait des essais de "littératures juxtaposées".

On voit aussi des auteurs rassemblés autour d'un thème pour les besoins de la cause : Ainsi sous le thème "Eloge de l'univers" le second faust de Goethe, la nature de Lucrèce, et les vrilles de la vigne de Colette.

Je ne sais pas de quel genre ou de quelle discipline relèvent ces rapprochements, mais on penserait parfois au mariage de la carpe et du lapin.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 09:58

Oui, Baudelaire était trop postérieur pour que l'on étudie sa critique. Le thème du cours était la musique romantique - ce que n'est pas Wagner, qui tient du post-romantisme.

Et tu as parfaitement raison quand tu parles de littérature juxtaposée, car mes cours tenaient bien de cela Rolling Eyes

Par contre, ma prof a toujours fait en sorte de choisir des textes en relation à un sujet précis. Cette année, c'était le roman d'amour par lettres, et l'année dernière, la nouvelle fantastique au XIXe siècle.

Le cours que j'ai donné était un cours de "littérature et musique", non de littérature comparée...
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 10:10

Prince d'Aquitaine a écrit:

Par contre, ma prof a toujours fait en sorte de choisir des textes en relation à un sujet précis. Cette année, c'était le roman d'amour par lettres, et l'année dernière, la nouvelle fantastique au XIXe siècle.

A priori l'étude d'un genre précis dans un créneau temporel donné évite les grands écarts dont je donnais des exemples dans le billet au-dessus.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 10:49

Merci beaucoup Prince d'Aquitaine, j'ai adoré cette lecture ! study lire!

Je vais essayé de retrouver le prospectus de stage de pré-rentrée organisé par Paris X-Nanterre pour les élèves sortant de prépa, je crois bien qu'il y avait une petite présentation de leur littérature comparée. Et puis quand je ferai le stage milieu septembre, je vous dirai ce qu'il en est ! lol!

Citation :
Je les ai gardés mais il faudrait que je tente de les retrouver^^. Mais je pourrai te les envoyer par mail si tu veux, il n'y a pas de souci;).
En L2, au premier semestre, on avait étudié plusieurs adaptations cinématographiques de Madame Bovary, par exemple
cheese cheese cheese cheese Je veux bien, merci beaucoup !!
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 10:51

Oui, c'est sûr qu'il y a le risque de faire de la littérature juxtaposée, mais généralement, il y avait vraiment des passerelles entre les différents livres, ce qui était particulièrement intéressant et m'a donné envie de poursuivre Smile .
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 11:11

Marie kiss la joue a écrit:
il y avait vraiment des passerelles entre les différents livres, ce qui était particulièrement intéressant et m'a donné envie de poursuivre Smile .

bien sûr ! et la nouvelle fantastique au XIXe, entre la France et l'Allemagne ou d'autres pays, c'est un menu alléchant.

Quant à Nerval, en raison de sa connaissance approfondie de la langue allemande, il ne peut que bénéficier de l'étude de litteratures voisines. idem pour Balzac.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 13:29

Héhé, comme promis, l'introduction à la littérature comparée de Paris X-Nanterre dont je vous ai parlé dans mon post précédent.

La littérature comparée repose sur une conviction simple : la nécessité d'une approche générale, universelle, du fait littéraire, par-delà les délimitations de langue et de siècle. Elle est, en ce sens, pour l'étudiant de lettres, un moyen unique d'accès aux grandes oeuvres étrangères. Comment comprendre Hugo sans Shakespeare, Diderot sans Sterne, Maupassant sans Hoffmann, Camus sans Kafka ?
La littérature comparée est aussi une méthode qui se donne pour objectif d'étudier comment les oeuvres, les littératures et les arts (musique, peinture, cinéma) se comprennent et s'éclairent mutuellement : étude de filiation et de réception, étude des mythes et des thèmes littéraires, poétique comparée, problèmes spécifiques de la traduction... Le dialogue avec d'autres champs de questionnement, tels l'éthique ou la pensée politique, est aussi au centre de la pratique comparatiste actuelle.
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MessageSujet: Re: Parlons littérature comparée...   Parlons littérature comparée... EmptyLun 10 Aoû 2009, 16:16

J'ai trouvé le prospectus de Rouen, et on y voit bien l'aspect purement littéraire de la comparée :

Les enseignements de Littérature comparée sont destinés à élargir l’horizon des études de Lettres modernes aux littératures étrangères, en amenant les étudiants à considérer les textes littéraires sous l’angle de la circulation dans l’espace et dans le temps, de l’échange et de la réception. Tout programme de cours comportant des œuvres françaises et des oeuvres étrangères étudiées en traduction, l’objectif est de confronter celles-ci, afin de faire apparaître des parentés génériques ou thématiques, mais aussi des différences culturelles, des spécificités liées aux mentalités nationales, aux particularités linguistiques, à l’histoire d’un pays donné, aux tendances esthétiques d’une époque, etc.
En L1, le cours d’Initiation à la Littérature comparée permet aux étudiants de se familiariser avec quelques grandes œuvres de la littérature européenne, de situer celles-ci dans l’histoire littéraire et
d’acquérir les bases méthodologiques de l’analyse comparatiste. Ils peuvent, par ailleurs, compléter et renforcer cet apprentissage en s’inscrivant dans un cours de Littérature comparée offert en option en deuxième année.
En L2 et en L3, les programmes proposés illustrent, successivement, deux aspects fondamentaux de la discipline : l’étude des thèmes et des mythes littéraires et celle des formes et des genres. Dans les deux cas, la comparaison de récits et de pièces de théâtre allant de l’Antiquité à nos jours induit une réflexion généraliste sur les enjeux de la création littéraire : réécriture, transferts et poétique des textes.
Au cours de ces trois années, les étudiants sont invités à diversifier leurs choix, afin d’approfondir leur culture littéraire, d’étendre leurs connaissances dans l’approche théorique et critique de la littérature et d’acquérir progressivement une maîtrise dans l’étude des relations interculturelles.

rotko a écrit:
et la nouvelle fantastique au XIXe, entre la France et l'Allemagne ou d'autres pays, c'est un menu alléchant.
Il y avait au menu Hoffmann, Gautier, Poe, Stevenson, Maupassant... De quoi faire!!

rotko a écrit:
Quant à Nerval, en raison de sa connaissance approfondie de la langue allemande, il ne peut que bénéficier de l'étude de litteratures voisines.
Nerval est quelqu'un de très intéressant à étudier, notamment, en dehors de ses œuvres, pour ses influences. Tout d'abord les Anciens (Virgile, Homère...), les Renaissants (Ronsard, Dante...), les Classiques (tous les Illuminés des XVIIe ("C'est sous Louis treize...") et XVIIIe, Scarron...) et les contemporains (Byron, Hugo...). Mais comme tu le dis, rotko, l'Allemagne est son terrain de jeu favori, avec Heine, Bürger, Hölderlin, Goethe, Chamisso... D'ailleurs, Nerval se plaisait à dire qu'en France il apparaissait fou, alors qu'on le considérait comme normal en Allemagne. L'Allemagne est pour lui une terre de légendes, celle de la Lorelei notamment. A noter aussi que Nerval ne connaissait que l'allemand littéraire, multipliant les lettres à son père mentionnant un besoin de reprendre des cours d'allemand de langue courante.

D'ailleurs, je conseille vraiment la biographie signée C.Bayle, Gérard de Nerval. L'Inconsolé.
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