Boris Akounine [Russie]

Boris Akounine, Le gambit turc, Presses de la Cité.

Du côté de chez Strogoff.

La jeune Varvara Souvarova décide de rejoindre son amoureux dans une armée russe en plein conflit avec les Turcs. Déguisée en homme, elle doit échapper aux terribles Bachi-Bouzouks...

"Ce n'est pas un roman de Mayne Reid, lui dit p 21 un de ses sauveteurs, et les choses auraient pu finir bien mal".

Je m'attendais à un roman contemporain de Poutine, et je me retrouve avec Jules Verne !

AA ce que je comprends, B. Akounine se specialise dans le roman d'aventures à caractère historique. Ainsi dans Pélagie et le moine noir (presses de la cité), une nonne qui n'a pas froid aux yeux, Pelagie, enquête sur des morts mysterieuses et successives dans un ermitage russe.

C'est l'époque des Romanov, des superstitions en conflit avec une nouvelle exigence de rationalité.

Voici un lecteur abonné aux aventures d'Eraste Fandorine et qui ne boude pas son plaisir devant le polar historique

http://yodup.club.fr/critiques_bouquins/historique/erastefandorine.htm

Il y a maintenant une nouvelle série policière d'Akounine qui se situe de nos jours, son nouveau héros étant le petit-fils d'Eraste Fandorine.
Pour l'instant, seul le premier tome de cette nouvelle série a paru : Altyn Tolobas. C'est une sorte de chasse au trésor dans la Russie contemporaine avec un nouveau héros bien sympathique. Mais comme Akounine est incorrigible, il a fait de son jeune héros un historien, de sorte que la moitié de son roman (un chapitre sur deux) est un roman historique.
Comme toujours c'est brillant et plein d'humour. Epatant !

Boris Akounine

Quelques indices sur cet auteur dont les russes sont fans.
Son vrai nom : Grigori Chalvovitch Tchkhartichvili. Né en 1956 en Géorgie.
De 1993 à 2000, rédacteur en chef adjoint de la revue Inostrannaïa Literatoura.
Traducteur d’auteurs anglais et japonais. Supervise la publication d’une anthologie en vingt volumes consacrée à la littérature japonaise.
En 1996 publie un essai « L’Ecrivain et le suicide »
Ce serait à la demande de son épouse, et parce que le genre est rare en Russie, qu’il décide de se lancer dans l’écriture de romans policiers à teneur historique. Il prend un pseudonyme et publie "Azazel"; le succès est total.
Cette première série, qui relate les aventures d’Erasme Petrovitch Fandorine et son parcours au sein de la police secrète du tsar entre 1876 et la révolution, compte douze volumes.
Les aventures de la nonne Pélagie en comptent trois, dont le dernier est paru récemment en poche (collection 10/18).
Et une nouvelle série a vu le jour avec le personnage de Nicolas Fandorine, petit fils d’Erasme, élevé en Angleterre, et qui « affronte » le post communisme. Le titre du premier tome : " Altyn Tolobas".

Pélagie et le bouledogue blanc.

Un cadeau qui m’a été fait et qui s’est révélé une lecture plaisante.
Premier volume des aventures de la nonne Pélagie. Fin du XIXème siècle, dans la province de Zavoljsk, Russie de vastes terres à blé et de forêts de bouleaux en bordure de la Volga. Notre sœur mène l’enquête à ses risques et périls. Un personnage à double face, pétulante ou pieusement effacée. Une enquête menée tambour battant. Akounine fait preuve de beaucoup d’humour et son roman a le souffle des grands récits épiques russes.
Mais derrière cette intrigue, une analyse historique et sociale pertinente de cette Russie sur le déclin. Des digressions religieuses, philosophiques, économiques…Une perspective acérée sur les divers milieux sociaux. Et aussi quelques commentaires littéraires.
Un moment de détente agrémentée d’érudition.

Azazel

Quatrième de couverture a écrit:

"Voici les aventures d'Eraste Fandorine, nouveau venu sur la scène du roman policier, même si ses aventures se déroulent au XIXe siècle en Russie. Fandorine est un jeune policier extrêmement intelligent qui, de Moscou à Londres, résout des énigmes subtiles. Il faut s'accrocher car, dans ces deux premières enquêtes, il y a à la fois de l'humour, une culture fabuleuse, un art du feuilleton à la Eugène Sue et une dévotion pour la littérature russe du siècle dernier.
L'auteur nous offre du Gogol ou du Tolstoï à la sauce polar et réussit formidablement ses constructions à tiroirs. On sent de la jubilation derrière tout cela et le lecteur ne peut bouder son plaisir tant les parodies sont excellentes, les histoires épatantes, l'écriture remarquable."

Bien tout est dit, pour ce qui est la rolls du "polar historique":
écriture brillante même si le style pastiche/hommage des feuilletonistes de la seconde moitié du 19e s, surprend au 1er abord (on est plus proche de Conan Doyle que de Tolstoï), bourré d'humour, avec un héros à la fois naïf et intelligent, timide et courageux, influençable et déterminé.
On passera sur l'intrigue prétexte dont tous le monde se moque à commencer par l'auteur et la fin en pirouette "jamesbondienne".

Un exemple de l'humour dans "Azazel", ce monologue de Zourov qui est une parodie de la tirade du "God damn" dans le figaro de Beaumarchais:
"Ma connaissance de la langue anglaise se limite à "botle ouiski" et "move your ass" expressions que j'ai apprise d'un enseigne de vaisseaux et qui signifient "une bouteille de gnôle" et "plus vite que ça"... J'interroge cet avorton de portier anglais: "Fandorine" je lui dit, "Fandorine move your ass" et là les yeux lui sortent de la tête, visiblement en anglais ton nom sonne comme quelque chose de pas très convenable"... [au bout d'une semaine] j'ai appris de nouveaux mot, "Gin", c'est un alcool de genièvre et "brandi", c'est un cognac dégueulasse..."

J'adore cet écrivain que j'ai découvert il y a quelques années.

Il me manque un volume des aventures d'Eraste "l'amant de la mort".
J'ai également aimé ces 2 autres séries, mais je n'ai lu que le 1er volume qui a pour personnage Nicholas Fandorine.

A conseiller!!!!