Pierre Michon

Coline

Citation :

je recommande ce livre: "Pierre Michon, l'écriture absolue". C'est le rapport d'un colloque ayant eu lieu à Saint-Etienne

tu nous sers là un argument d'autorité ! Combien d'ecrivains à l'academie francaise ? quelques uns certes, mais Lustiger et Giscard, par exemple, qu'en fait-on ?

Coline

Citation :

Pierre Michon aura eu la modestie et le perfectionnisme nécessaire avant que soient publiées ses "Vies minuscules"...Des années, torturé par son écriture. Des doutes comme seuls en ont les grands artistes, que ce soit de la littérature ou d'autre chose...

L'argument : il s'est donné beaucoup de mal ! l'effort seul n'est pas le signe de la réussite ! Bethoven aurait été un grand musicien même s'il n'avait pas été sourd...

Reste que, effectivement, juger sur le seul père Foucault est insuffisant ! OUI, OUI, j'en conviens.

Le Clezio écrit très simplement, et cette apparente simplicité est une conquête. Inutile, à mes yeux, de brandir son savoir pour exalter la grandeur du terroir.

Mais j'aime bien ce que vous dîtes

rotko a écrit:

Le Clezio écrit très simplement, et cette apparente simplicité est une conquête. Inutile, à mes yeux, de brandir son savoir pour exalter la grandeur du terroir.

Mais j'aime bien ce que vous dîtes

C'est peut-être parce que j'ai découvert "l'homme Pierre MIchon" avant l'écrivain que ses textes me bouleversent. Sa modestie et ses doutes, son caractère torturé qui le portait (le porte?) à oublier ses tourments dans l'alccol et la drogue, son parcours difficile et douloureux depuis une enfance en milieu populaire dont le père fut absent, cette aspiration vitale à écrire sans jamais se sentir à la hauteur pour cela ...que je ne le vois pas comme un écrivain désireux de "brandir son savoir"...
Ca ne lui ressemble en rien.

Coline

Citation :

"je ne le vois pas comme un écrivain désireux de "brandir son savoir"...

Dans le café, Le narrateur (je) prend à partie un client :

Citation :

pas une de ses fautes de langue en effet qu'exclamativement je ne corrigeasse avec des rengorgements de pion ; pas une de ses phrases inachevées qui ne fût par moi bouclée dans un sens lourdement cynique ; pas un de ses sous-entendus dont je ne fisse entendre les tenants [...] et les aboutissants [...] je frappais juste...

Vies minuscules (vie du père Foucault) p 115-116

Citation :

pas une de ses fautes de langue en effet qu'exclamativement je ne corrigeasse avec des rengorgements de pion

A mes yeux myopes mais corrigés de lunettes, je décèle dans "avec des rengorgements de pion" une auto-dérision.

troglo

Citation :

avec des rengorgements de pion": une auto-dérision.

Certes, pour le ton ! mais la phrase est nette ! que penses-tu du subjonctif ? je ne corrigeasse ? un effet comique ? et la volonté de corriger les fautes d'autrui ? un péché avoué ?
et l'anaphore : pas un, pas un ? un jeu de rôle ? moi, je veux bien

rotko a écrit:

Coline

Citation :

je recommande ce livre: "Pierre Michon, l'écriture absolue". C'est le rapport d'un colloque ayant eu lieu à Saint-Etienne

tu nous sers là un argument d'autorité ! Combien d'ecrivains à l'academie francaise ? quelques uns certes, mais Lustiger et Giscard, par exemple, qu'en fait-on ?

Excuse-moi Rotko, mais je ne vois ni Giscard ni Lustiger dans la liste des auteurs de ce livre!

Je ne veux pas raconter ma vie et expliquer comment j'ai eu connaissance de l'existence de ce bouquin, comment il m'est arrivé entre les mains mais ce que je sais c'est que ses auteurs, s'ils ne sont pas connus, ont des avis qui font autorité dans le monde de l'écriture. Et je ne parle pas, je le précise encore une fois, du monde de l'édition. Ces gens-là sont des chercheurs.
Je trouve cet ouvrage très dense passionnant et très éclairant sur l'oeuvre de Pierre Michon .

rotko a écrit:

Faire parler les "gens modestes" dans leur verité, n'est pas "abaisser la langue au risque de tomber dans le grotesque

Excuse-moi Rotko, mais disant cela, ton problème est de t'aventurer à parler d'un livre que tu n'as pas lu. Et d'en parler comme si tu le connaissais...
Pierre Michon ne fait à aucun moment parler ces gens tout simples dont il évoque la vie. Il n'y a pas un seul dialogue dans ces textes. Parlant d'eux, il parle de lui et de l'univers dans lequel il a vécu.
Sa langue n'est pas celle qu'il voudrait faire parler à ses personnages, c'est sa langue à lui, Pierre Michon!

Encore une fois, je ne cherche pas à convaincre absolument...Je ne "roule" pas pour Pierre Michon...Le seul intérêt que j'ai à poster à son propos est d'inciter éventuellement à découvrir ou re-découvrir un auteur que j'estime être parmi les rares "grands" de notre époque, grand et méconnu...

Mais bon...Vous n'êtes pas obligés d'aimer...

rotko a écrit:

En revanche "valoriser" artificiellement l'ordinaire en accumulant les références picturales, en usant d' archaïsmes et les mots tombés en désuetude est un clin d'oeil aux "savants" à qui on montre ses connaissances.

Méconnaissance totale du personnage Michon...Je crois que si tu veux parler de lui, il faut d'abord que tu te plonges dans quelques ouvrages qui lui ont été consacrés...

Chacun d'entre nous a sa langue...Tu as ton langage, j'ai le mien
( parait-il désuet, lui aussi, m'a-t-on dit mais je ne peux rien y changer ),Troglo, Dona, Nam, Yugcib, (je ne peux pas citer tout le monde) ont le leur très particulier...Tous ici nous avons notre "style"...Et sur la durée nous ne pourrions pas tricher avec ça...
La langue de Michon n'est pas un artifice , c'est SA langue, elle lui est particulière...Point. respect.
On aime, on n'aime pas...Mais c'est un mauvais procès que de le suspecter de vouloir faire érudit seulement pour plaire aux "savants"...Pfff...

rotko a écrit:

Citation :

pas une de ses fautes de langue en effet qu'exclamativement je ne corrigeasse avec des rengorgements de pion ; pas une de ses phrases inachevées qui ne fût par moi bouclée dans un sens lourdement cynique ; pas un de ses sous-entendus dont je ne fisse entendre les tenants [...] et les aboutissants [...] je frappais juste...

Vies minuscules (vie du père Foucault) p 115-116

Ben tu vois, Rotko, je suis heureuse qu'il y en ait encore aujourd'hui pour mener ce combat-là, celui de la langue...
Je suis désolée mais ça me parle plus que le langage SMS...ou celui des Zyvas (tiens, je ne sais même pas l'écrire! )

Je vais taquiner un peu Colbrune ...Quignard (je fais référence aux "Ombres errantes" par exemple), est-ce qu'il est plus accessible que Michon? Est-ce qu'il ne fait pas étalage de son érudition pour des lecteurs "'savants"?

rotko a écrit:

Je ne connais pas du tout l'homme, encore que quelques bruits me soient parvenus aux oreilles.

Et ces bruits t'ont rapporté que c'était un pédant?...

Rotko, tu m'épuises!...J'ai rien dans le ventre depuis ce matin... J'arrive chez moi...de matière ridiculement automatique je me connecte à GDS...et qu'est-ce que je vois?...Tes inepties à propos de Michon que tu n'as même pas lu!...
J'AI FAIM!...

(Ouais...et puis Michon, il n'a qu'à se défendre tout seul d'abord...Il fait ch...d'écrire comme ça...Et qu'est-ce que j'y peux s'il me plait de le lire! )

En tout cas, ce vif débat entre Coline et Rotko est intéressant, et me fait penser que la vérité au sujet de l'oeuvre de M. Michon doit se trouver enfouie quelque part, probablement inaccessible aux mortels, entre les avis de ces deux posteurs.

troglodyte a écrit:

En tout cas, ce vif débat me fait penser que la vérité au sujet de l'oeuvre de M. Michon doit se trouver enfouie quelque part, probablement inaccessible aux mortels, entre les avis de ces deux posteurs.

Mais bien sûr... ...bien au chaud, bien horsde portée...au même endroit exactement que toutes les vérités...

Je n'ai pas lu Les vies minuscules, donc je ne suis pas intervenue dans votre débat. De Michon, j'ai lu Rimbaud le fils, et j'ai bien aimé. Je veux juste dire que j'apprécie les auteurs contemporains qui ont encore le courage, contre toutes les modes, contre cette tendance qui consiste à écrire au plus près du parler, le courage donc disais-je ( ) d'employer l'imparfait du subjonctif, un mode et un temps qui existent dasn toutes les grammaires dignes de ce nom, qui sont en voie de disparition et que, tels des animaux dans le même cas, il faut sauvegarder pour que ne meure pas un français classique, littéraire, qui fut la langue des plus grands !
Il fallait que j'osasse le dire et que j'eusse le courage de mes opinions

Ah!...Quelqu'un qui mecomprend...

En lisant Michon, j'ai eu une révélation, j'ai enfin trouvé la réponse à une question qui me taraudait depuis très longtemps: pourquoi, lorsque j'étais enfant, Mademoiselle Blanc m'a-t-elle contrainte à étudier par coeur ces conjugaisons-là qui ne m'ont pas servi à grand'chose?...Je me souviens encore de ce rude apprentissage comme si c'était hier...Et quand nous ne savions pas, ou que nous faisions des fautes, les hurlements stridents et les punitions interminables de cette terrrrrible institutrice que nous appelions (dans son dos et à voix très très basse seulement!) "la Blanquette"...
Une année entière d'insomnies au cours desquelles je réveillais mes parents pour leur réciter encore et encore mes conjugaisons de peur de ne pas les savoir le lendemain.!..
Une année entière de maux de ventre épouvantables avant d'aller à l'école...

Aujourd'hui je sais!...La Blanquette me préparait à lire et à apprécier Michon!... ...

coline a écrit:

Rotko, tu m'épuisesTes inepties à propos de Michon que tu n'as même pas lu!... Il fait ch...d'écrire comme ça...Et qu'est-ce que j'y peux s'il me plait de le lire! )

- Aucun probleme, Céline, tu peux lire tout ce que tu veux et y trouver du plaisir, je serai content pour toi
-

Citation :

Mes inepties sur Michon

j'ai toujours dit qu'il s'agissait de lecture partielle. Je donne les références précises, et chacun verra non des jugements personnels abrupts, mais de pièces versées à un dossier.
- Je ne fais allusion à aucun bruit. Les ragots, même sur Michon, c'est pas ici ! S'il m'arrive de rapporter des ragots littéraires, ils sont présentés comme tels.

coline a écrit:

rotko a écrit:

Citation :

pas une de ses fautes de langue en effet qu'exclamativement je ne corrigeasse avec des rengorgements de pion ; pas une de ses phrases inachevées qui ne fût par moi bouclée dans un sens lourdement cynique ; pas un de ses sous-entendus dont je ne fisse entendre les tenants [...] et les aboutissants [...] je frappais juste...

Vies minuscules (vie du père Foucault) p 115-116

Ben tu vois, Rotko, je suis heureuse qu'il y en ait encore aujourd'hui pour mener ce combat-là, celui de la langue...

je corrigeasse, j'osasse au niveau euphonique, c'est pas terrible
Troglo parlait justement d'autodérision pour Michon : si le péché de "pédant" ou de "pion" (terme de Michon) est avoué, il sera à moitié pardonné, mais on ne s'accuse que ce dont on est coupable !

Lutter pour la qualité de la langue est meritoire, mais s'en prévaloir pour enfoncer les autres, est une mauvaise action. Quand la concordance des temps autorise et même conseille un subjonctif présent, pourquoi aller déterrer un subjonctif imparfait ou plus-que-parfait malsonnant, surtout lorsqu'on veut décrire un monde simple et authentique, celui des "vies minuscules".

Le contexte joue un rôle, le mode d'approche aussi, et ces subjonctifs que je critique ici sont tout à fait à leur place chez Saint-Simon dont Maia vantait les Mémoires.

Il en va de la langue comme du costume : L'ouvrier est moins élégant dans son costume du dimanche que dans sa tenue habituelle : Reggiani en tenue de menuisier dans Casque d'or a "de la classe".

rotko a écrit:

Ben tu vois, Rotko, je suis heureuse qu'il y en ait encore aujourd'hui pour mener ce combat-là, celui de la langue...

Lutter pour la qualité de la langue est meritoire, mais s'en prévaloir pour enfoncer les autres, est une mauvaise action.

[/quote]

C'est un procès d'intention que tu lui fais là...
Bref..."Rimbaud le fils" m'attend...

coline a écrit:

C'est un procès d'intention que tu lui fais là...
Bref..."Rimbaud le fils" m'attend...

pas du tout, chère Coline ! dans le "père Foucault"

Citation :

je savais d'autant mieux meurtrir le parleur et son désir que ses sommaires désirs étaient miens aussi

p 116

Finalement je vous raconte toute l'histoire, "harcelé" par Coline ! il s'agit pour le narrateur d'enfoncer un rival...

bon, j'ai entendu dire du bien de Rimbaud le fils et tu nous en diras tout le bien que tu en penses sans que j'intervienne !
"suis gentil, dans le fond" mais faut creuser un peu sans doute

En attendant, voilà, Rotko…Moi aussi je vais y aller de mes extraits choisis…

Vie d’Antoine Peluchet


« A Mourioux dans mes premiers âges, il arrivait lorsque j’étais malade ou seulement inquiet, que ma grand’mère pour me divertir allât chercher les Trésors. J’appelais ainsi deux boîtes de fer-blanc naïvement peintes et cabossées qui avaient jadis contenu des biscuits, mais qui recelaient alors de toutes autres nourritures : ce qu’en tirait ma grand’mère, c’étaient des objets dits précieux et leur histoire, de ces bijoux transmis qui sont mémoires aux petites gens. Des généalogies compliquées pendaient avec des breloques aux chaînettes de cuivre ; des montres étaient arrêtées sur l’heure d’un ancêtre ; parmi des anecdotes courant sur les grains d’un chapelet, des pièces portaient, avec le profil d’un roi, le récit d’un don et le nom manant du donateur. »

(Plus loin) :
« Puis il y eut cette nuit terrible, et je ne doute pas que ce fût au printemps, en l’absence de lune, sous le charme pesant des foins et d’un ciel de rossignols. Les hommes (le père et le fils) sont rentrés tard, les aisselles enfiévrées par le manche des faux, un soleil géant poussant leurs ombres longues qui s’entre-heurtent sur les cailloux mauvais du chemin …
…La porte se referme, la nuit patiente vient. La chandelle s’allume, on les voit tous les trois par la fenêtre, penchés sur la soupe : la louche dans la main de Juliette va et vient, un grand papillon effaré cogne aux vitres ; du vin coule, beaucoup de vin, dans le seul verre du père. Soudain il regarde Antoine, visage d’encre dans la pénombre ; un peu de vent agite les ombelles peureuses du sureau, elles se penchent, effleurent la vitre, de la chandelle une flamme plus claire jaillit…
…Le père est debout, brandit quelque chose qu’il maudit et jette à terre, un verre plein, un livre peut-être, et les gros poings assènent à la volée sur la table des vérités qu’on n’entend pas, les vérités niaises, terrifiées et hagardes qui parlent d’aïeux, de morts vaines et de permanence du malheur. Et dans ce coin là-bas, corps pauvre tassé dans l’encoignure du buffet pauvre, ombre aspirant à plus d’ombre, que fait la mère ? … Elle sanglote peut-être ou se tait ou prie, elle sait quelque chose, elle est coupable…
…Le fils est debout ; la porte s’ouvre comme une dalle tombe, la lumière frappe le sureau qui tremble doucement, interminablement. Antoine un instant s’encadre sur le seuil, sombre dans le contre-jour, et nul ne sait, sureau ni père ni mère, quels sont alors ses traits ; des rossignols là-haut élargissent la nuit, ébauchent les routes du monde : que ces chemins moussus sous ses pieds soient d’airain, de fer sur sa tête ces cieux chantants. Il part, il n’est plus d’ici. »

fausse manoeuvre sans doute, je re-depose le texte de Jacques Reda

[...] je dois d’avoir été l’un des premiers lecteurs du premier livre (les vies minuscules) encore en manuscrit de Pierre Michon. L’impression que j’en ai ressentie est restée vive, mais - dans le détail - qu’ai-je bien pu écrire alors sur ces Vies minuscules ? J’ai oublié. Mes remarques - élogieuses, on s’en doute - ont disparu dans la mémoire d’archives sans fond. [...]
Car rien ne peut faire qu’on ne relise désormais Vies minuscules à travers et comme à la suite des ouvrages qui l’ont suivi. J’ajouterai cependant que cette perspective ne trouble rien. C’est une transparence où l’on voit s’entretisser les fils d’une oeuvre, déjà.

http://membres.multimania.fr/jfduclos/index-reda.htm

Cet hommage à Pierre Michon, de quelqu'un que tu apprécies, me touche profondément...Je te remercie, Rotko, de l'avoir posté...POUR Pierre Michon, sur CE forum...

Et de mon côté je découvre peu à peu Jacques Réda...J'aime beaucoup...

Pierre Michon
Ecrire avant l'autodafé
Propos recueillis par Pierre-Marc de Biasi

Aussi grand écrivain qu'auteur paradoxal, Pierre Michon est une exception dans notre littérature. Il écrit peu, parfaitement, et ne fait que cela. Ses textes sont des blocs de prose impeccable, son écriture est rare et sans compromis, ses récits, anachroniques et mallarméens, ont la brièveté du haïku. Au total, ses œuvres complètes n'occupent pas plus de 20 centimètres dans nos bibliothèques, les connaisseurs en parlent à mi-voix de peur que son succès ne s'ébruite, mais cet auteur pour happy few est en fait connu dans le monde entier comme l'un des symboles de ce qui se fait de mieux en littérature française aujourd'hui et si vous cherchez son nom sur le Web, attendez-vous à crouler sous une avalanche de plus de 10 000 sites, pages et dépêches. Ses textes laconiques ont déjà suscité des milliers de commentaires et lui ont valu le prix Décembre. Les chercheurs s'intéressent à ses manuscrits et on a vu paraître les actes d'un colloque international entièrement consacré à son œuvre (Pierre Michon, l'écriture absolue, textes réunis par Agnès Castiglione, publication de l'Université de Saint-Étienne, 2002). Trois ouvrages de Pierre Michon en librairie : un beau livre chez Marval (Bovary, photographies de Magdi Senadji) et, chez Verdier, deux nouveaux textes, Corps du Roi et Abbés. Pierre Michon évoque ici ces œuvres, et plus généralement son métier d'écrivain.

(L'Intégrale de l'entretien avec Pierre Michon dans le Magazine littéraire n° 415 - Décembre 2002)

Je lis aujourd'hui dans la Magazine Littéraire... ...

Vies minuscules fut le livre qui intronisa d'emblée Pierre Michon (né en 1945) au rang des maîtres françaisde la prose. Malgré son titre modeste, ce livre n'a pas grand'chose à voir avec un quelconque mouvement des "moins que rien", comme se définissent eux-mêmes les regrettables représentants du minimalisme à la française: en huit chapîtres, qui sont autant d'écrins somptueux, Michon évoque les figures d'êtres qu'il a connus.[...]Ses personnages, puisés dans son enfance, danssa famille, dansson voisinage, surgis du passé ou de ses rencontres, sont des êtres ordinaires et magiques, sanctifiés par la splendeur des tombeaux de mots que leur offre l'auteur, qui se met lui-même en scène dans l'un des plus beaux textes jamais consacrés à l'art d'écrire, à la fonction quasi sacrificielle de l'écrivain."

Hum hum...Rotko?

Mais oui !
les superlatifs relatifs et absolus, les dithyrambes et les arguments d'autorité, les balancements d'encensoirs,
j'ai vu je prépare ma conversion comme compère Renart qui est décidement mon maître à penser en ce moment