Henry Bauchau

Les livres de Bauchau peuvent aussi être lumineux. Son Antigone, par exemple.

Bonsoir Luca,

Chouette! Merci de cette intervention. J'ai vérifié, les titres que vous avez cités sont dans les rayonnages de ma médiathèque! Encore un auteur à découvrir.

A propos de l’écriture d’Henry Bauchau dans L’Enfant rieur : j’ai trouvé qu’elle était parfois très belle et, à d’autres moments, presque négligée, comme si l’auteur ne s’était pas relu. Bien sûr, j’ai pensé à son grand âge mais, finalement, je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’un aspect jugé secondaire par l’auteur lui-même. Je m’explique : il aurait pu revenir sur son texte et le corriger, par exemple pour supprimer les répétitions ou les lourdeurs. J’ai noté au passage l’emploi à quatre reprises du mot « aventure » + « aventureux » en neuf lignes, p.302, la maladresse de : « Elle va aller prendre le prochain train ». J’ai aussi relevé cette phrase surprenante :

Citation :

J’ai encore entendu Jacques Copeau dans Othello, où il nous a fait ressentir à quel point l’esprit et les valeurs du Maure étaient différents de ceux de celui qui a suscité sa jalousie et de la femme qu’il adorait, Desdémone, sur le nom de laquelle un charme est jeté, pour le meilleur et pour le pire.

Mais, à 98 ans, quand on a encore beaucoup à dire et à écrire, n’y-a-t-il pas urgence à le faire, sans tenir compte de faiblesses ou négligences finalement peu importantes ? Je pense que tout le monde va attendre une suite à cet Enfant rieur puisque le récit s’arrête en 1940 et qu’il a vécu bien d’autres événements passionnants.

D’une façon générale, Bauchau s’exprime en phrases brèves, souvent juxtaposées, avec une économie remarquable des mots de liaison. Cela donne un style simple et lapidaire comme s’il fallait aller à l’essentiel. Parfois, on reconnaît au passage le poète doublé de l’essayiste :

Citation :

[…] je regarde un grand arbre doré qui étincelle au soleil. Il me semble que cet arbre rit. Il rit avec ses merveilleuses feuilles qui vont bientôt tomber. Il ne s’esclaffe pas, il rit comme le Dieu seul peut rire. A l’époque de Hitler, je partage consciemment la conviction répandue en France, en Belgique et dans les pays anglo-saxons que l’armée française est la première du monde. Au fond de moi-même pourtant, quelque chose me dit, et le dit peut-être à beaucoup d’autres, que ce n’est pas vrai, que nous irons à la défaite. Personne n’imagine ce qui est en train de naître dans les profondeurs de l’histoire. Nous vivons notre minuscule conscient en ignorant les énormes forces que recèle ce redoutable inconnu, ce monstre de beauté et d’horreur qu’est l’inconscient. p. 261

Oui effectivment, je tombe des nues! Je croyais naïvement que les livres étaient relus par d'autres personnes que l'auteur avant l'impression. Il n'est pas toujours facile de corriger son propre texte.
Son style est semble-t-il alerte, et, comme tu le soulignes, poétique. Je vais donc, après Mishima, me lancer dans la lecture de cet ouvrage. Merci pour ce billet toujours aussi clair et efficace!

La relecture avant impression ? C'était systématique il n'y a pas si longtemps. Maintenant même les plus grandes maisons d'édidtion font des économies sur ce plan-là. J'ai d'ailleurs remarqué pas mal de coquilles (dont je ne parle pas dans mon post précédent) dans l'édition du livre d'H. Bauchau et c'est pourtant Actes Sud

pour Nicyrle:
ton commentaire si éloquent, sur le livre "l'enfant rieur" de Bachau a déclenché une envie irrésistible de le lire, très bien expliqué, venant de toi ce n'est pas étonnant. je vais voir si je peux le trouver en Français
merci

nicyrle a écrit:

La relecture avant impression ? C'était systématique il n'y a pas si longtemps. Maintenant même les plus grandes maisons d'édidtion font des économies sur ce plan-là. J'ai d'ailleurs remarqué pas mal de coquilles (dont je ne parle pas dans mon post précédent) dans l'édition du livre d'H. Bauchau et c'est pourtant Actes Sud

Hélas! Je suis catastrophée par ce constat. Où allons-nous ainsi? Est-il possible d'écrire à une maison d'édition pour signaler son mécontentement de lecteurs indignés? Que faire?

Esperluette a écrit:

nicyrle a écrit:

La relecture avant impression ? C'était systématique il n'y a pas si longtemps. Maintenant même les plus grandes maisons d'édidtion font des économies sur ce plan-là. J'ai d'ailleurs remarqué pas mal de coquilles (dont je ne parle pas dans mon post précédent) dans l'édition du livre d'H. Bauchau et c'est pourtant Actes Sud

Hélas! Je suis catastrophée par ce constat. Où allons-nous ainsi? Est-il possible d'écrire à une maison d'édition pour signaler son mécontentement de lecteurs indignés? Que faire?

Tu peux toujours te plaindre, c'est certain, je crois que cela ne changera pas grand-chose ; je comprends que de petites maisons d'édition reculent devant les frais à engager ; pour les plus importantes, cela laisse rêveur, d'autant qu'est mise au chômage toute une catégorie de professionnels. Néanmoins, il faut savoir que les coûts de publication ont grimpé, en particulier à cause du prix du papier qui a flambé, sans compter l'augmentation récente de la TVA sur le livre. Or le livre a déjà du mal à se vendre et il est difficile d'augmenter son prix de vente.

Je sais bien que le lecteur lambda, hélas, n'y peut rien! Mais si les coquilles (fautes de frappe, répétitions, incorrections...) continuent de s'accumuler dans les textes, la qualité du livre lu risque de perdre son authenticité et son identité culturelle. Le lecteur ne peut pas lutter contre la flambée des prix alors quelle solution lui reste-t-il ?

comme d'habitude j'ai passé l'après-midi a chercher un livre, Celui dont j'en avais envie, d'après l'Excellent commentaire de Nicyrle, etait l'enfant rieur" pas trouvé. Je peux me procurer "l'enfant Bleu" "la déchirure" "le boulevard périphérique" "le régiment noir" Pas mal de livres, lequel me conseillez-vous? tous en français,
merci d'avance.

Le boulevard périphérique a eu un certain retentissement et il a obtenu le prix du Livre Inter ; je ne l'ai pas encore lu. Plus haut sur le fil, Amadak, tu trouveras des commentaires de Grains sur les livres que tu cites.

Esperluette a écrit:

Je sais bien que le lecteur lambda, hélas, n'y peut rien! Mais si les coquilles (fautes de frappe, répétitions, incorrections...) continuent de s'accumuler dans les textes, la qualité du livre lu risque de perdre son authenticité et son identité culturelle. Le lecteur ne peut pas lutter contre la flambée des prix alors quelle solution lui reste-t-il ?

A mon avis, il faut distinguer les coquilles ou fautes de frappe des faiblesses de rédaction qui ne sont pas du même ordre. Les premières, à condition de ne pas être trop nombreuses, sont désagréables au lecteur, sans plus. Pour les secondes, je pense que c'est d'abord à l'auteur de veiller à ce qu'elles disparaissent. Si un correcteur est nécessaire, j'estime qu'il y a une forme de tricherie, de tromperie à l'égard du lecteur.

Coucou Amadak : je reviens de la bibliothèque et j'ai emprunté, entre autres, Le boulevard périphérique. Si tu décides aussi de le lire nous pourrons donc échanger nos impressions à son sujet, qu'en dis-tu ?

Bonsoir Nicyrle,

Oui, je suis d'accord avec toi. Ce qui me faisait réagir surtout est le fait de savoir qu'un manuscrit peut ne pas être relu par quelqu'un d'autre. Un auteur n'a de cesse de relire son travail, et, parfois, hélas, des coquilles peuvent lui échapper.
Je suis en fait gênée (pour rester raisonnable) par l'idée de savoir que certains éditeurs ne prennent plus la peine de considérer le livre (et son auteur) comme une oeuvre qui mérite davantage de respect et d'attention.

Je n'ai pas L'enfant rieur mais j'ai Le boulevard Périphérique, de Bachau (pour recoller au sujet).

Esperluette, si tu lis, toi aussi Le boulevard périphérique, ce sera particulièrement agréable d'échanger à ce sujet avec toi, et Amadak si elle le lit, d'autres éventuellement, je crois que Rotko finira peut-être par se joindre à nous malgré quelques réticences liées au sujet, je crois.

oui, je suivrai.

rotko a écrit:

oui, je suivrai.

Excellente nouvelle

pour Nicyrle: Je peux l'obtenir, mais la semaine prochaine, c'est fermé pour vacances et l'ami Rotko toujours prêt a donner un coup de main.
vous voyez bien que mon ordinateur ne marche pas, j-attends demain le technicien
je ne peux pas Ëcrire et sur le E d`'écrire regardez ce qui se passe!!
catastrophe

dites moi s'il vous plaît s¡il y a quelque chose de changé dans "répondre"
je l'ai écrit de nouveau
merci

Chere Nicyrle, j'ai parle de mon faible pour Bauchau et je te remercie de tout mon coeur pour ce commentaire si lumineux, si intelligent!
Je vais me mettre a ce livre bientot, il attend dans la PAL car j'ai recu une dizaine de livres en cadeaux pour Noel et je m'y mets avec tendresse et attention.
On partagera des impressions, cela viendra, chere amie!

Amadak, le problème a l'air d'être résolu!
Je vous rejoins pour parler de Boulevard périphérique quand tout le monde l'aura lu. Je vais avoir des vacances bien remplies!

je vais essayer de suivre sur Le boulevard périphérique sans garantie

pour Esperluette; oui, chère amie, le problème est arrangé; L'expert a travaillé jusque
jusqu,à maintenant et je crains fort que ce ne soit pas, tout résolu.
je lirai avec vous " le boulevard périphérique". C'est le premier que je lirai de cet auteur

nb Pourquoi le cadran avec les Smileys se déplace vers la gauche et je ne vois que la moitié?
le technicien dit que c'est un problème du forum.

i doit y avoir une barre en bas, fais la glisser latéralement (de droite à gauche ou de gauche à droite) pour voir toute la page du forum.

merci Rotko.

J'ai lu et beaucoup aime "Le boulevard..." ainsi que "L'enfant bleu", mais j'ai "L'enfant rieur" que je vais attaquer le plus tot possible, mais dans les discussions, je serai des votres.
Nicyrle, tes commentaires sont tellement vrais, justes, on ne peut dire mieux, j'adore te lire. Sans blague, ce ne sont pas des compliments, tu te connais en critique litteraire.