Livres de Noël, beaux livres.

Et en dernière minute...ou en cadeau de fin d'année...un beau livre ?

Je viens de recevoir d'une amie qui connait bien mon goût pour les livres ce charmant bouquin à l'illustration riche et drôle.




Une très bonne idée de cadeau : aux éditions Chêne (29,9€).

Je ne sais pas si je ferais une seule recette mais c'est délicieux...à lire.

Il a déjà quatre ans mais il est superbe : Panorama de la fantasy et du merveilleux d'André-François Ruaud ed, les moutons électriques...une encyclopédie merveilleuse

Ils existent, ces beaux livres, toujours plus gros, toujours plus beaux et un peu plus chers :

Le Corbusier. Le Grand, aux éditions Phaïdon. Avec ses 9, 2 kg, ses 768 pages


les éditions Taschen lancent une collection baptisée Sumo avec un premier titre phénoménal: Helmut Newton au format de 70x50 cm, 32 kg, livré avec un lutrin en métal poli signé Philippe Starck. Prix 1500 dollars environ.

On se rappelle aussi Le Dit du Genji, roman majeur japonais du XIe siècle présenté avec 500 miniatures rares. Sept ans de travail entre Paris et le Japon. Prix de vente 850 francs suisses. Les 300 exemplaires ont été vendus en 3 mois.

La grande Encyclopédie des lutins (Hoëbeke Editeur) est un très beau livre qui plaît autant aux enfants qu'aux adultes qui ont su garder leur âme d'enfant. Cette encyclopédie nous apprend tout sur les lutins, ceux de la terre et des cavernes, ceux des bois et des forêts, ceux de la lande et des collines, ceux de la montagne, ceux des prés, des champs et des jardins, ceux de la maison, ceux des étangs et des rivières, ceux de la mer et des rivages. Leur histoire, leur aspect, leur habitat, leur nourriture, leur moeurs, leurs activités : tout est dit de manière précise et concise et les illustrations sont très belles.

On apprend ainsi que les Korrigans sont des lutins de la lande et des collines. "De nombreux dolmens marquent l'emplacement de leur gîte. Des Korandous habitent les falaises de Bilfort à Paimpol. La lande de Plandren est entièrement creuse et abrite une métropole de Courils..."

"Lorsque, au crépuscule, le Bugul noz, le berger de la nuit, menait paître son troupeau d'ombres, il était temps pour le paysan breton de rentrer et fermer sa porte. Le Bugul noz n'était pas malveillant ; tel un veilleur de nuit qui fait son tour de garde, boucle les portes et invite les bonnes gens à dormir, il patrouillait dans la lande, annonçant à l'attardé l'heure de rendre les ténèbres aux Esprits : "Va, le jour est à toi, la nuit est à nous." Et l'autre se pressait car derrière le Pâtre nocturne s'avançaient les familiers de l'Ankou : les Treo Fall et les bandes korriganes...
Une fois, un jeune Morbihanais qui avait oublié le temps auprès de sa bien-aimée coupa en se hâtant par une allée de pierres levées et tomba dans une ronde de Korrigans. Bien qu'ils fussent des milliers à se presser autour de lui - tout noir avec leurs griffes de chat -, il n'eut pas trop peur car il tenait en main son carsprenn (petite fourche de bois dont on se sert pour nettoyer le soc de la charrue et qui détient l'avantage de préserver des malices des Korrils).
Les "petits cornus" menaient grand tapage, transpiraient sang et eau tout en beuglant inlassablement le même lancinant refrain :
Lundi, mardi, mercredi
Jeudi, vendredi, samedi...
Chaleureusement invité à se joindre à la danse, le nouveau venu amusé, ajouta de sa plus belle voix :
Avec le dimanche aussi
Et voilà la semaine est finie !
Judicieuse chute qui souleva l'enthousiasme général. La foule des Korrigans grossit encore ; on le remercia, on le congratula, on lui offrit pour le récompenser un sac de feuilles sèches qui se révélèrent être, au matin, autant de pièces d'or."


En ce qui concerne L'Hutzêran, nous apprenons que "son nom patois vient de Hutsi, hucher, "appeler à grands cris". Tout habillé de vert, il se cache dans les forêts des Alpes vaudoises. D'une voix tantôt sonore, tantôt voilée, il ébranle les échos, il éveille les fées endormies sous le couvert. Il couche sur la mousse ou vit perché sur les plus hauts sapins. Lorsqu'une branche sèche tombe, c'est lui qui l'a touchée ; lorsque les feuilles brunes tourbillonnent en rondes fantastiques, c'est lui. Lorsque la neige s'écroule de branche en branche et tombe en farine, c'est encore lui. Si vous passez dans les bois silencieux, soyez prudents ; chantez, sifflez, huchez, mais ne le faites pas plus de deux fois, sinon, à votre troisième cri d'appel, il accourrait sur vous et vous ferait un mauvais parti."

Voilà, avec cette encyclopédie, vous apprendrez également plein de choses sur les Fanfrelons, le Lépréchaun, Le Monaciello, la Tourmentine, le Processionnaire, les Farfadets, le Bonhomme aux Sonnettes etc... Il y a même un chat-lutin, le Matagot. Il n'a vraiment pas l'air commode. Non, il n'est vraiment pas sympa : "La grande race des chats-Matagots régna longtemps sur toutes les chaînes montagneuses ceinturant la vallée de Béal-Trouble en Féerie (de nos jours les Hautes-Alpes). Ces lutins-fauves excessivement féroces, du haut de leur forteresse, asservissaient les petits peuples paisibles...".

Il existe aussi une Grande Encyclopédie des Fées.

Un superbe ouvrage, où la majorité des textes sont illustrés par une peinture ou gravure symboliste voire décadente. Ce qui donne, par exemple:

Merci pour les illustrations. J'ai vu en parcourant l'autre jour le fil sur Baudelaire que rotko l'avait mentionné.
J'ai eu l'occasion de l'offrir à un ami. Magnifique livre !

En fait, j'ai entamé une collection d'éditions des Fleurs du Mal...Je ne m'en lasse pas, étant une amoureuse inconditionnelle de Baudelaire (il faudra d'ailleurs que je participe au fil sur lui !). Et celui là, paru pour les 150 ans de la parution de cette oeuvre, m'a fait craquer. Il me le fallait.

Il fait beaucoup de jaloux. Autant que mon édition en Pléiade.

Oui. D'ailleurs je me demande si je ne vais pas me le faire offrir, un jour...

Lequel ?

Pour celui avec les peintures, je t'y engage, parce que les peintures sont vraiment magnifiques, et il n'y a pas que des oeuvres archi-connues. On trouve beaucoup de Kubin, notamment, et d'autres peintres relativement peu célèbres. Donc ça permet la découverte.

Et puis, l'air de rien, les caractères sont assez gros, et il est très agréable de lire de la poésie autrement que sur des pages fines avec des caractères minuscules. ça facilite l'appréhension des textes.

Oui, oui je pensais à celui avec les peintures.