Le sang et l'histoire

L'homme est mouvement, mais le sang de cet homme, le sang qui coule dans ses artères et dans ses veines, ce sang reste immobile. L'homme qui parcourt continents et océans, grossit, maigrit, pâlit, brunit. Son sang reste le même.

C'est sur ce constat que repose l'essai de Jean Bernard : Le Sang et l'histoire. Puisque dans le sang d'un homme (ou d'une femme) se retrouvent les caractéristiques du sang de l'ancêtre qui a migré mille ans ou dix mille ans auparavant, l'hématologie doit permettre d'éclairer l'histoire.


La connaissance du langage a précédé la connaissance du sang. De loin. Depuis deux siècles, les philosophes, les grammairiens ont entrepris l'étude comparée des langues indo-européennes.
[...]
L'étude des langages a ouvert la voie. D'autres disciplines ont suivi, histoire des religions, des mythologies, anthropologie, ethnologie, sociologie.

Il n'y a donc pas de révélations fracassantes dans cet essai qui vient au contraire confimer les constatations, les intuitions des philologues, des historiens des civilisations en montrant la permanence des caractères sanguins au long des migrations. On est alors encore plus admiratif à l'égard de ces spécialistes des sciences humaines dont la justesse des méthodes et des analyses est mise en évidence dans cet essai et l'on perçoit à quel point le terme de "sciences" pour ces disciplines n'est pas usurpé.
Comme les révélations sur les migrations sont rares, on est parfois un peu déçu mais certains passages sont particulièrement intéressants comme celui qui dresse un parallèle entre le sang des populations d'Extrême-Occident et une certaine forme de littérature apparue simultanément dans différents endroits d'Europe de l'Ouest.

Cet essai nous montre également que, bien que les données du sang se transmettent de génération en génération, le milieu altère la qualité du sang et que trois modes de vie différents ont mené à travers les siècles à trois types d'altération différents.

Jean Bernard aborde également le problème des maladies sanguines dans les familles régnantes et les conséquences probables de ces terribles maladies sur le cours de l'histoire.

Solweig a écrit:

certains passages sont particulièrement intéressants comme celui qui dresse un parallèle entre le sang des populations d'Extrême-Occident et une certaine forme de littérature apparue simultanément dans différents endroits d'Europe de l'Ouest..

peux-tu nous indiquer de quelle forme de littérature il s'agit avec quelques titres ? le sang indiquerait-il dans ce cas présent des populations specifiques ?

je m'apercois qu'outre ce livre paru chez Buchet Chastel, J Bernard a écrit deux autres titres :

- Le Sang des hommes -chez Buchet Chastel

- la légende du sang chez Flammarion

J'étais volontairement évasive. Si je dis tout, ça ne donnera plus envie de le lire...

ok, je regarderai le livre, je peux me le procurer,

c'est bien indiqué dans la table des matières ?

Oui : chapitre VI : "Le sang et la culture", Le sang de l'Extrême-Occident etc, p. 117 à 121.

ok je verrai ça de près. Si ton but est d'exciter la curiosité, je suis ta cible idéale

Je vais lever un coin du voile

L'arrivée des Celtes et des Romains a certes établi une dominance masculine, mais les anciennes sociétés matriarcales reviennent sur le devant de la scène avec des mouvements littéraires exaltant l'amour courtois, l'amour poétique : les chevaliers de la table ronde, Tristan et Yseut etc.

je n'avais point vu d'importance au groupe sanguin dans la littérature de Chrétien de troyes

J'ai une page à lire pour comprendre l'origine des populations d'Extrême-Occident. J'appartiens par mon groupe sanguin aux sociétés matriarcales. Ca m'explique bien des choses....

Oh ben non, c'est pas du jeu...

Je ne me suis même pas demandé, en lisant le livre, ce que pouvaient me dire mes caractéristiques sanguines sur mes origines.

Pourtant, le mystère de l'origine des Yenischs serait peut-être enfin résolu !

Je me demande d'ailleurs, avec les progrès de l'hématologie, comment on peut dire encore aujourd'hui qu'on ne sait pas d'où viennent les Yénischs, les Basques ou les Albanais.