Paulo Coelho - [Brésil]

Juillet 1998. Une date marquante. La France est championne du Monde, et moi je découvre par hasard un petit bouquin sur l'étagère d'une piaule de Tokyo. « L’alchimiste », un roman de Paulo Coelho. Au pied du Mont Fuji, je décide donc de découvrir et d’ouvrir une nouvelle voie.

Une quête initiatique d’un jeune berger à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Il croisera le chemin de l’alchimiste qui apprendra à connaître son cœur, à s’ouvrir aux autres et à interférer dans son destin.

Première expérience Coelho qui m’a permis de passer un agréable moment, mais qui n’a malgré tout pas réussi à construire ma propre légende personnelle. Je restai donc sur ma faim, malgré tout le bien que l’on pouvait dire de ce conte et de cet auteur.

Bien des années après, je décide d’ouvrir un nouveau roman de Paulo Coelho au titre exceptionnellement long : « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré ». Et là, ce fût la révélation. Celle d’un grand auteur à mes yeux, celle d’un immense roman, le genre de livre qui vous marque à tout jamais, qui vous construit un destin, une légende personnelle.

J’y découvre l’Amour avec un grand A. L’amour envers un être, l’amour envers un Dieu. Quelque soit l’être aimé, qu’il soit proche ou inaccessible, qu’il soit Homme ou Dieu, l’Amour est un don que l’on donne à autrui sans rien attendre en retour. Le vrai sens de l’abandon de soi, du sacrifice pour l’être chéri, l’âtre aimé. Seul un tel amour peut permettre de soulever des montagnes…

« Ces lectures qui entraînent vers des chemins encore inexplorés, au bout desquels tout a changé : le point de vue, les paysages alentours et vous ! »

C’est le sentiment que j’ai eu en découvrant « La cinquième montagne ».

Ce roman parle Amour, Haine, Guerre et Paix. Il montre la voie de l’Homme (à travers la vie d’un prophète), parcoure son histoire au milieu de tous ces petits évènements qui, bout à bout, créent une destinée. Faire un choix dans sa vie en prenant acte de son passé, consiste à construire son propre chemin, à se projeter dans le présent et l’avenir. Il suffit simplement d’avoir la foi, de croire en soi, de croire aux autre et ainsi pouvoir évoluer dans le bonheur et l’amour même si certains jours se composent de tristesse, de pleurs et de drames.

Un livre qui vous élève fondamentalement.

C’est ainsi que ce mois-ci, j’entre à nouveau dans le monde de Paulo Coelho avec Veronika et continue d'explorer sa philosophie.

Veronika décide de mourir, mais elle se retrouve dans un hôpital psychiatrique de Ljubljana. Qu’a-t-elle fait durant sa vie pour en arriver à un tel point de désespoir. Là-bas, à naviguer parmi les fous, commencera son nouveau chemin initiatique. Les fous ne sont pas forcément ceux que l’on croie. Là-bas, elle apprendra à vivre, à se trouver une nouvelle voie, à se construire son petit bonheur. Comment ? Simplement en intégrant dans son quotidien une petite touche de folie et un soupçon de rêves et d’espérance. La vie est aussi simple que cela. Se prendre en charge, évoluer au milieu de ses rêves, se fabriquer sa propre destinée…Le bonheur n’est fait que de petits détails.

Certes, ce roman est encore plus moralisateur que mes précédentes lectures, mais après tout, lire du Paulo Coelho ne peut me nuire. Après coup, tout ce qu’il dit, semble une évidence, d’une simplicité plus que surprenante, mais ce que j’apprécie le plus dans ces lectures, c’est qu’elles me font réfléchir sur moi-même, sur mon existence, sur mon chemin parcouru et la voie que je tente de me dresser…

Ah "L'Alchimiste" voilà un livre qui m'a fait beaucoup réfléchir et plus particulièrement ce passage:

-Que dois-je faire maintenant ? demanda le jeune homme.
- Continue de marcher...Et reste attentif aux signes. Ton cœur est maintenant capable de te montrer le trésor.
-C'était donc cela, que je ne savais pas encore ?
- Non. Ce qui manque encore à ton savoir, dit l'Alchimiste, c'est ceci:

Avant de réaliser un rêve, l'Ame du Monde veut toujours évaluer tout ce qui a été appris durant le parcours. Si elle agit ainsi, ce n'est pas par méchanceté à notre égard, c'est pour que nous puissions, en même temps que notre rêve, conquérir également les leçons que nous apprenons en allant vers lui. Et c'est le moment où la plupart des gens renoncent. C'est ce que nous appelons, dans le langage du désert : mourir de soif quand les palmiers de l'oasis sont déjà en vue à l'horizon.

Harmoniser l'homme avec l'univers et les éléments, écouter son coeur et ne pas lâcher ses rêves, cette quête sous forme d'un petit conte peut sembler anodine sous la plume de Coelho parce qu'il immerge son héros dans une histoire qui semble toute simple, mais que de symbolique tout au long de ce livre. J'ai adoré parce que j'y ai retrouvé du shinto la dedans mais en plus des valeurs qu'on a tendance a oublier et qui pourtant sont essentielles.

Un petit livre que j'ai adoré de Coelho c'est " Le Manuel du Guerrier de la Lumière."
En fait c'est un ensemble de pensées philosophiques, une sorte de guide de sagesse qu'on pourrait croire écrit par un Samouraï ou un grand sage . Le début est un peu long puis on a tout le "manuel" et toutes ces pensées m'ont comme l'alchimiste, apporté beaucoup de choses et de réflexions mais surtout une autre pensée.

Le guerrier de la lumière se comporte parfois comme l'eau, et il se glisse entre les nombreux obstacles qui parsèment sa route.
A certains moments, résister signifie être détruit. Alors, il s'adapte aux circonstances. Il accepte, sans se plaindre, que les pierres du chemin tracent sa voie à travers les montagnes.
En cela réside la force de l'eau : jamais un marteau ne peut la briser, ni un couteau la blesser. L'épée la plus puissante du monde est incapable de laisser une entaille à sa surface.
L'eau d'une rivière s'adapte au terrain, sans jamais oublier son objectif : la mer.
Tenue à sa source, elle acquiert peu à peu la force des fleuves qu'elle rencontre.
Et, au bout d'un moment, son pouvoir est total

Ma préférée:

"Parfois le guerrier de la lumière a l'impression de vivre deux vies en parallèle. Dans l'une, il est obligé de faire tout ce qu'il ne veut pas, de lutter pour des idées auxquelles il ne croit pas. Mais il existe une autre vie, et il la découvre dans ses rêves, ses lectures, ses rencontres avec des êtres qui pensent comme lui. Le guerrier permet à ses deux vies de se rapprocher. Il y a un pont qui relie ce que je fais et ce que j'aimerais faire, pense-t-il. Peu à peu, ses rêves envahissent sa routine, jusqu'au moment où il se sent prêt pour ce qu'il a toujours désiré. Alors il suffit d'un peu d'audace, et les deux vies ne font plus qu'une."

Dans chaque citation j'ai trouvé une résonance, peut être que je suis une guerrière de la lumière lol.
On peut le lire au format PDF
ICI

J'ai eu beaucoup de mal à accrocher à Coelho. Bon en fait pour être honnête j'ai détestée! et pourtant j'ai fait de nombreuses tentatives mais à chaque fois j'ai ressenti ce désagréable mélange d'irritation et d'ennui profond... J'ai l'impression que ses livres forment une espèce de vague soupe pseudo-philosophique, qui brasse beaucoup d'air et de concepts bateaux (si c'est pour m'entendre dire que l'amour c'est bien et la violence pas bien je peux aussi bien le faire toute seule)
Beaucoup de bruit pour pas grand chose...

Ca m'a fait bizarre qu'on le classe en philosophie aussi mais c'est une introspection, une écoute de soi qu'il faut harmoniser avec l'exterieur. Quand il parle d'être attentif aux signes exterieurs peut être qu'il faut comprendre l'univers qui nous entoure qui influe sur nous et ne pas se limiter a vivre en nous regardant le nombril ce qui est le plus souvent le cas, aller jusqu'au bout de nos rêves et que le bonheur est souvent plus proche qu'on ne le croit. On passe a coté de plein de choses parce qu'on ne voit pas l'essentiel.
Bon je fais un peu simpliste comme résumé mais il nous donne des petits mots pour que l'homme se realise, realise ses reves ou du moins s'y accroche, enfin dans le guerrier de la lumière c'est trés bien expliqué mais bon je n'ai lu que ces deux là donc ça fait un peu juste pour porter un jugement.
Ca me touche peut être aussi parce que je retrouve des principes de "sagesse des anciens".

C'est très commercial ce qu'écrit Coelho, de la philosophie de base pour des ados à la recherche de leur identité et prêts à suivre n'importe quel "courant littéraire et/ou philosophique" aussi nuls soient-ils. Et c'est ce qui marche, avec plus de 75 millions de livres vendus, Coelho n'hésite pas à nous pondre un roman par an en moyenne.

J'ai jamais accroché, pourtant Dieu sait que j'ai essayé. Ca doit être fascinant à lire quand on a 10 ou 11 ans...

pas guère envie d'essayer, vu les échos que j'en ai eu. Aussi je m'étonne de tes efforts, Rafikuss

Citation :

J'ai jamais accroché, pourtant Dieu sait que j'ai essayé

.

Ceci dit, je connais des lecteurs - qui ont plus de 11 ans, bacheliers et même au-delà qui ont apprécié cette lecture : les voies du réconfort, comme celles de la grâce, sont impénétrables, et j'avais pensé sur le coup que le lecteur, en lisant ce livre, apportait avec lui ses provisions.

rotko a écrit:

les voies du réconfort, comme celles de la grâce, sont impénétrables

Bien dit. On dit aussi que les goûts (tout comme les couleurs) ne se discutent pas...

rotko a écrit:

Aussi je m'étonne de tes efforts, Rafikuss

Lol, je ne sais pas comment le prendre



En tt cas, je souhaite une bonne lecture aux amateurs de Coelho.

prends bien cette remarque :
pourquoi faire des efforts quand vraiment on'accroche pas, c'est le sens de ma phrase.

Quand on entend dire constamment que tel ou tel livre de Coelho est pas mal, on se remet en question et on essaye encore.

J'ai lu l'alchimiste et c'est vrai, même si l'histoire est joliment écrit, j'ai juste du mal à croire un type qui, rien qu'avec sa foi et sa volonté, reussit à déclencher une tornade lorsque qu'il est attaqué,

je trouve qu'il est plus interessant de lire (dans le meme genre (roman initiatique) Siddharthad'hermann Hesse, la vie du bouddha ; c'est beaucoup plus réaliste et crédible, du coup je suis plus touchée.

J'ai pris l'alchimiste comme un joli conte.
Et depuis quand les contes se doivent d'être réalistes ?

C'est une histoire magique.

En outre, je crois que l'apparente simplicité de ce récit est un vrai tour de force.
Essayez donc !
J'ai aimé L'alchimiste.

Mais soyons clairs : Hesse, c'est un autre carat, surtout Siddharta (mon dieu, la dernière page... )

Arc, on ne serait mieux dire.

J'ai (malheureusement?) lu L'Alchimiste après avoir lu Siddharta. Et j'ai eu le sentiment de lire deux histoires très similaires, avec un message sensiblement identique. Sauf que Coelho n'est pas Hesse et que la comparaison le dessert fortement.

Au final, j'ai trouvé que la philosophie de ce conte était plus simpliste, plus manichéenne, et n'avait pas la force, la portée magique de l'oeuvre de Hesse. Une jolie histoire, oui. Un joli message. Mais entre les deux, il n'y a pas photo...

Jamais lu Hesse...


Si je comprends bien, vous me le recommandez ?

oh que oui Harelde!!!Hesse a écrit des chefs d'oeuvres Demian,le loup des steppes...
C'est vrai l'alchimiste est un joli conte, mais son message principale qui est en gros "quand on veut on peut" ne colle pas avec les exemples qu'il y associe.

Harelde, tu abuses!

Nous sommes plusieurs ici à le vénérer et à dire sur tous les toits de le lire... tout particulièrement Siddhartha. Une révélation, un chef d'oeuvre, un petit bijou de sagesse, de poésie et de lumière.

Tu as dix secondes pour t'en procurer un et le lire.

Cours, vole, bouscule tout le monde, mais va chercher n'importe quel livre du grand maître !

Et si tu n'as pas de liquide sur toi, dérobe le !

Et si tu te perds,jette un caillou il t'indiquera le bon chemin

Arc a écrit:

Cours, vole, bouscule tout le monde, mais va chercher n'importe quel livre du grand maître !

Et si tu n'as pas de liquide sur toi, dérobe le !

Incitation à la débauche
Vais signaler cet abus caractérisé à Nestor...

Nestoooooorrrrr !!!!!!!!!

C'est parti...
Ajout de Hesse à ma liste...
Prévu aux environs de 2012, donc !

Que nenni !!!!

Tu as ordre de le mettre en tête de liste. Exceptionnellement et généreusement, tu peux finir avant ton livre en cours, mais après, c'est Hesse !

Si.