Emmanuel Guibert

troisième tome de La guerre d'Alan chez L'Association.

Ces trois tomes sont nés d'une rencontre entre l'auteur, Emmanuel Guibert, et Alan Cope, un être sensible bien éloigné des duretés de la guerre.

Citation :

Débarqué en Normandie le 19 février 1945, le jour de son vingtième anniversaire, Alan n'a participé directement à aucun combat. le jeune homme suit les chars du général Patton et arrive à Prague, La guerre d'Alan est donc avant tout la biographie extraordinaire d'un homme ordinaire.

Emmanuel Guibert est un auteur classique, Les olives noires avec Sfar, Dupuis, et avant-gardiste - Le photographe avec Lefebvre et Lemercier, Dupuis Aire Libre.

Emmanuel Guibert signe avec La guerre d'Alan son grand oeuvre.

Ben si La guerre d'Alan est son grand oeuvre, je me sens plus qu'intéressée, parce que Le photographe est déjà magnifique.

je crois que j'ai craqué pour le tome 1...

Tome 1 évidemment suivi de près par les tomes 2 et 3.

Très belle BD, avec un traitement de l'image particulier, photos et dessins, photos retouchées, dessins photographiques...bref un superbe travail.

Et l'histoire, celle du jeune Alan Cope qui part en guerre en février 1945, et qui raconte très exactement sa guerre, avec ses absurdités (une fois arrivé en France, son régiment n'a pas de moyens de locomotion), ses rapports avec les populations, avec les autres militaires, les missions spéciales, et les moments de détente.

Il faut dire que c'est un petit bout de guerre, la fin, la poursuite éperdue des derniers régiments américains afin de contrecarrer le plus possible l'avancée des russes...

Alan Cope, n'est pas un héros, loin de là, mais il est exceptionnellement lucide, et son courage est de raconter toutes les facettes de son bout de guerre.

Un grain, sans barguigner.

Je n'ai pas lu le tome 3.. mais les 2 premiers tomes m'avaient vraiment déçue... et pourtant, j'avais bien aimé le photographe.
Comment dire...
Ce n'est pas de la BD, mais de l'illustration de texte,
je ne vois pas ce qu'apporte le dessin de Guibert,
surtout quand on a des cases telles que :
"il monta dans une jeep"
avec dessous un dessin de Jeep.

Je pense qu'un carnet avec moins de dessins
serait mieux passé pour moi. C'est trop redondant,
si bien que je me suis ennuyée sec... alors que
le sujet est interessant...

Qui a dit que je n'ai qu'à relire Titeuf ???

j'ai lu le premier tome qui commence par une page manuscrite, elle précise les rapports du conteur et de l'illustrateur :
Alan Cope :

Citation :

tu aimes ce que je te dis parce que je choisis des moments tous absolument vrais et qui sont des moments racontés sans interpretation, avec juste ce qu'ils ont eu de vérité.

Et j'ajoute que c'est c'est ce que tu fais toi-même quand tu fais tes croquis

.

Nulle recherche du spectaculaire, encore moins de l'héroïque, mais les rencontres d'Alan Cope qui voue sans ostentation un vrai culte à l'amitié. Jamais Il n'abandonne un copain en difficulté et il le mentionne naturellement.

Les illustrations sont plus variées qu'il n'y paraît au premier abord, par le format, la mise en page et le fond clair ou sombre.

Guibert se met au service de son conteur, respectant son rythme de narration, ses oublis, ses rappels, ses digressions.

je lirai le second tome évidemment, et le photographe !

Monique Rannou a écrit:

je ne vois pas ce qu'apporte le dessin de Guibert,
surtout quand on a des cases telles que :
"il monta dans une jeep"
avec dessous un dessin de Jeep.

Oui, c'est vrai, le dessinateur s'est mis au service du conteur. On voit d'ailleurs beaucoup de transports : les trains, les jeeps, les bateaux, les tanks; comme si Alan était un baluchon qu'on transportait de ci de là, sans trop savoir qu'en faire, ce qui était le cas de ses camarades aussi.

Les tanks sont presqu'un symbole : le conducteur a l'illusion de conduire, mais il ne voit pas où il va, il suit les instructions de celui qui l'accompagne et le guide.

Symbole ou pas ... il n'y a pas de paysages comme dans le photographe, de profondeur... J'avais l'impression de lire un abécédaire.

Je suis un peu bornée !

le photographe

un original mélange de photos en noir et blanc et de vignettes de couleurs. Je le commence.

Après l' arrivée du photographe au pakistan, on se prépare pour aller clandestinement en Afghanistan : des détails donnent de précieux effets de réel si bien qu'on embarque aussitôt dans l'histoire.

Les détails concrets abondent, sur l'habillement, les mentalités, les usages. Un style simple avec parfois des remarques ingénues traduit l'étonnement du candide voyageur :

Citation :

Les femmes travaillent aux champs, elles portent des hottes qui pèsent un poids enorme. Les mecs foutent rien, ils les regardent passer, assis au bord des routes.

.

Sur la route, c'est la rencontre avec des "réfugiés" afghans qui se rendent au Pakistan. Les chevaux dans la caravane du photographe, outrageusement chargés, crèvent au bord des routes.

Dans ce climat de guerre, il faut se plaquer au sol pour ne pas être repéré par les hélicoptères, serrer les poings pour éviter l'eclat des ongles, facilement repérable etc...

fin du tome 1, j'attends de lire le tome 2

J'ai son troisième tome de la Guerre d'Alan chez moi, mais je ne l'ai toujours pas lu parce que j'aimerai d'abord relire les deux premiers tomes, seulement, il faudrait que je les emprunte à la médiathèque… J'ai eu le même problème pour le troisième tome du Photographe, que je n'ai toujours pas lu ! (honte sur moi…)
À propos de la Guerre d'Alan, Monique Rannou dit :

Citation :

Symbole ou pas ... il n'y a pas de paysages comme dans le photographe, de profondeur... J'avais l'impression de lire un abécédaire.

Or, pour ce qui est de l'absence des paysages et de la profondeur, c'est justement le parti pris et l'intérêt de l'"illustration" de Guibert : Il dessine les choses hors de leur contexte, tout comme le fait la mémoire… Ces illustrations entourées de blanc, c'est l'imprécision des souvenirs ! Je trouve ça très malin de la part de Guibert…
Sinon, Rotko, tu as oublié dans le premier message de ce sujet de citer "La Fille du Professeur", autre de ses chefs-d'oeuvres, scénarisé par Joann Sfar… Le dessin, les couleurs, les techniques utilisées, me paraissent vraiment merveilleuses (et puis l'histoire de Sfar est vraiment géniale !)
Par contre, tu as eu bien raison de citer Les olives noires, c'est une histoire vraiment géniale que je recommande à tout le monde, bien que la série se soit apparemment arrêtée au tome trois il y a quelques années… Si seulement elle pouvait repartir !
Guibert a aussi fait un album avec David. B, je ne me rappelle pas du titre, et qui est un hommage à un écrivain peu connu (dont j'ai déjà oublié le nom), il plaira aux amateurs de David. B, Guibert ou de l'écrivain en question. Oh, soyons professionnels : je vais chercher sur internet le titre de la bédé… Ça y est : c'est Le Capitaine Écarlate, et cela met en scène l'écrivain Marcel Schwob dans ses propres aventures… (à peu près).

Cordialement

salut ! une planche de (rire)

boiseime a écrit:

Or, pour ce qui est de l'absence des paysages et de la profondeur, c'est justement le parti pris et l'intérêt de l'"illustration" de Guibert : Il dessine les choses hors de leur contexte, tout comme le fait la mémoire… Ces illustrations entourées de blanc, c'est l'imprécision des souvenirs ! Je trouve ça très malin de la part de Guibert…

Rhôôô, il en faudra plus pour me convaincre !
Je ne suis pas d'accord pour la mémoire... quand il s'agit de celle des autres, sans doute,
mais sinon, la mémoire, c'est aussi des ambiances, des paysages, des odeurs, un tout en somme.

De toute façon, je suis tétue.

le second tome des la guerre d’Alan le montre voyageant avec son char jusqu’en Tchécoslovaquie, pour prendre de vitesse les Russes et leur avancée.

Mais en naïf, il opère ces voyages sans en connaître les intentions, s’attardant à des incidents mineurs, comme des accidents de la circulation, ou des rencontres inattendues, telle cette ex-pianiste qui a survécu en lavant le linge.

Il y a beaucoup de fraîcheur et de gentillesse chez Alan, dans son regard sur les autres et sur le monde.

La petite écriture soignée qui accompagne ces dessins sages correspond bien au narrateur.

On est loin de l’atmosphère violente de Maslov qui vit dans un monde de brutes qui broie les êtres fragiles et brise tout espoir.

La trilogie du Photographe, d’Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre et Frédéric Lemerier, parue en France chez Dupuis et aux Etats-Unis chez First Second, a reçu le prix de la meilleure édition américaine d’une œuvre internationale.

La Bande dessinée, dont l’intégrale est reparue en France en septembre 2008, et qui est épuisée, raconte l’histoire du photographe Didier Lefèvre lors de ses missions avec "Médecins sans frontières" en Afghanistan.

livres hebdo donne les résultats du Comic-Con de San Diego.

«L'Enfance d’Alan» vient de remporter le Grand Prix de la Critique 2013 de l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, qui compte 78 bédéphiles dans ses rangs.

c'est un bon choix !, à mon avis