Ma lettre d'amour

"Ici on écrit l'amour"vache", ou fleur bleue, les letttres "à risques", on
pratique l'amour désinteressé ou cynique"

Bien sûr , toutes ressemblances avec des personnes ou des évènements réels seraient pûrement fortuites

Bien que ce ne soit plus de mon âge, je me risque à poster une lettre "désabusée":

Il n'est pas rare que, dans les réunions de Clubs du "Troisième âge", entre la poire et le fromage, une convive, d'une voix attendrie, déclame le poème de Rosemonde Gérard " Le dernier rendez-vous...":
« Lorsque tu seras vieux et que je serais vieille...... »
En oubliant souvent de rappeler le nom de l'auteur.
Un jour, ce fut un petit vieux, d'habitude discret et effacé, qui décida de lire "sa" version des vers inoubliables:

Maintenant que je suis vieux et que tu es vieille
Que mes rares cheveux sont des cheveux blancs,
Au mois d'avril, avec un coeur sans soleil,
Nous fêterons le souvenir de nos noces, semblant
Comme toujours, d'être heureux pour cette fête !
Nous le savons pourtant, nous ne sommes plus amoureux!
Nous nous retrouverons le lendemain en tête à tête,
Et nous ferons à nouveau, un couple exécrable de vieux.
Nous nous défierons encore pendant les veillées
Avec des yeux courroucés et larmoyants....
Maintenant que je suis vieux et que tu es vieille
Que nos rares cheveux sont des cheveux blancs.
C'est vrai nous sommes vieux, faiblis par l'âge
Mais j'espère toujours, peut-être pas en vain
Qu'à me montrer ton courroux, tu t'engages,
Aujourd'hui moins que hier, et bien moins que demain!

Il se tut dans un silence pesant. Puis ce furent les chuchotements,indignés!... Tout doucement il quitta la salle dans l'indifférence générale.
Laissant son texte, (qui n’était qu’une lettre, jamais envoyée sans doute), sur la table. Lettre que j’ai subtilisée, pensant qu'elle méritait que quelqu'un la préserve de l'oubli.
« L’âge d’or » est souvent pesant comme du plomb. .

Mon bel oiseau,

Je sors du commissariat, et ma première pensée est pour toi. Crois bien que je regrette ce qui s’est passé ensuite dans la voiture. A mon avis nous avons été suivis par Robert, ce « salaud » qui m’en veut. Je sais que tu le défends, mais il faut t’ouvrir les yeux : c’est une crapule. Ce que je dis de lui n’est pas dicté par les baffes qu’il m’a foutues au commissariat, et que je lui rendrai dès que je pourrai.

Si tu savais ce qu’il a dit sur toi ! Qu’il te voyait régulièrement le mardi et le vendredi à l’endroit où il nous a surpris avec la voiture de patrouille. C’est pas vrai, hein ma poupoule ? Moi je suis sûr qu’il est venu en me suivant, car il est jaloux de moi, parce que j’ai réussi mon BTS et que tu me préfères à lui. Moi je sais te parler, et te caresser comme tu aimes, alors que lui n’a pas de conversation. J’ai bien vu au commissariat, il répétait toujours les mêmes questions, ce qui montre bien qu’il n’écoute pas ce qu’on lui dit ou qu’il ne comprend pas.

Et ses mains ? Elles sont dures, ah ! le salaud ! Et ses lèvres gercées, pleines de bobos à l’herpèsse, que c’est contagieux comme tout ces choses-là ! tu penses bien que je n’ai pas cru qu’il te roulait des patins encore avant-hier soir près de l’étang ? C’est pas vrai, hein, mon canard ?

Je vais me coucher, je suis crevé, et il faut que j’aille voir un avocat pour cette histoire de plainte d’attentat à la pudeur. Je leur ai dit que tu étais consentante, et même que c’est toi qui avais fixé le rendez-vous et commencé… mais ils disent que dans ta déclaration, tu dis le contraire. Ils mentent, hein ma petite mouette ?

Dis, ce soir je suis libre et Jacquot doit me prêter sa voiture. On pourrait aller au lac, juste faire un tour, je téléphonerai vers 21h 30, et si c’est ta mère qui décroche, je dirai que c’est Robert, comme d’habitude. Je t’embrasse très amoureusement avec une grande impatience,

ton petit Guillaume,

Rotko, je n'arrive pas à savoir si la crapule est Robert ou Guillaume, ou bien les deux lol.

Allez ! tu n'oses pas dire : "la crapule, c'est toi, rotko "

Astucieux ton jeu de mots sur la simple "lettre". De plus beaucoup de personnes veulent "être aimées" sans "aimer".

Citation :

Tu m'as trahi ! Inutile de chercher à me joindre ! Terminé pour toi !

J'ai l'impression, chère Ines, que les lettres d'amour n'inspirent pas beaucoup les couples de maintenant. Dommage car l'idée de cette rubrique paraîssait excellente.
De mon temps !.........
Voici par exemple, ce qu'un mari, heureux écrivit à sa Manon pour fêter leurs Noces d'Or:

Ce fut l'époque des amours,
Et du célibat l'abandon.
On pense s'attacher pour toujours,
Et d'en finir avec le rigodon.
Entreprenant et fanfaron,
Malgré tes airs de sainte-nitouche
Je te préviens chère Manon,
Qu'à la fin de la noce, on couche !...

Ce fut l'époque des naissances,
Des couches et du boeuf miroton
Des changements et des errances,
Des baptêmes et des communions.
Des examens, des pleurs, et des chansons.
La maison bruissait comme une ruche.
Je t'aimais toujours autant Manon
La nuit venue sur notre couche.

Puis les enfants s'en sont allés
Vers d'autres amours et horizons.
Notre foyer ainsi déserté
Vers nos amis nous revenons.
Voici le retraite, ding, ding, dong.
Qu'à notre amour elle ne touche,
Car tu es toujours, chère Manon
Mon seul bonheur sur notre couche!
ENVOI
Ma mie, je te demande pardon
Si maintenant les plaisirs de la bouche
Semblent me faire oublier ma Manon !…
Promis, dès ce soir, on recouche!...

Voilà grâce à Marie, Berne, Fontelle ... enfin j'ouvre un fil pour faire un jeu d'écriture autour des lettres d'amour...

Ecrivez des lettres d'amour ... à votre idée, selon vos humeurs, votre imagination...

Cela peut-être aussi en réponse à un livre, un film voire du vécu... imaginez ce qu'un personnage aurait répondu etc.



On part du principe qu'elles sont imaginaires donc pas de dédicaces et puis cela évite la jalousie

J'ai fusionné les deux fils, je n'avais pas vu celui d'Inès !

Je dépose délicatement la première de Fontelle ...

Fontelle tendrement a écrit:

Mon cher chéri,

Ce petit mot d'écrit pour te dire que tu me dégoûtes depuis longtemps, mais je n'avais pas d'autre occasion...

Je pars avec le fils de la voisine qui est bien plus jeune, bien plus beau et bien plus intelligent que toi.

Je garde les clés: si tu fais changer les serrures, je t'attaque en justice, après tout, je suis ta femme...

Je me réserve le droit de revenir habiter chez toi si l'autre se révèle aussi blaireau que toi.

Je t'embrasse quand même.

Ton épouse affectionnée.

Seughu

Citation :

la bibliothèque communale (où je ne vais plus parce que je leur dois 20 €, j'ai trop honte).

Bruxelles biblio, le 25 janvier 2008

Monsieur Seughu,

Nous avons le regret de vous rappeler que vous nous devez la somme de 19 € 55 pour racheter « l’amour pendant l’été et autres saisons chaudes », de Carola Brunie que vous avez, dîtes-vous, égaré en août 2007.

Nous en sommes au deuxième rappel, et si nous n’avons pas de vos nouvelles à la fin de ce mois, vous recevrez la visite d’un huissier de justice.

Recevez, monsieur Seughu, l’expression de nos meilleurs sentiments,

La directrice .

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