Quels romans aimez-vous ?

Je lance donc ce fil après la réflexion de Roudita qui disait ne pas trop aimer les romans "ancrés dans la réalité sociale".
Moi oui, même si ça n'exclut pas d'autres catégories. J'adore qu'un romancier veuille se faire le chantre, le peintre de son époque, j'adore les grandes fresques dans lesquelles les personnages évoluent dans un contexte politique et social que le romancier s'attache à recréer, à disséquer. J'adore aussi qu'il prenne parti, qu'il nous laisse entendre pourquoi telle société est corrompue, pourquoi tel système engendre misère ou révolte... A condition, bien sûr, que les personnages ne soient pas des pantins, des archétypes artificiels, mais des gens qui semblent vrais et auxquels on s'intéresse.
J'adore donc Balzac, Maupassant, Zola ou Tolstoï, les premiers Irving, Roth (les deux, Joseph et Philipp!) .. et Dickens et Coe ! Et je n'aime pas du tout les romans nombrilistes que sortent beaucoup de français, concentrés sur leurs amours, leurs amants et leurs psys...
Et vous ?

« Ne pas être ancrés dans la réalité sociale » est un reproche que je fais aux romans de Fred Vargas. Pour moi, on reste dans le conventionnel , et la crédibilité des histoires s’en ressent. Dans la vie courante, je repère assez vite les critères sociaux des gens que je côtoie. Parmi les auteurs de romans , ceux que cite Maia me conviennent tout à fait, à part Coe que je ne connais pas,.

Mais cet ancrage social n’est pas à mes yeux exclusif. D’autant que la plupart du temps, on trouve dans les romans des données géographiques, des repères historiques, des indications sur les mœurs. Dans la « maîtresse des épices »de Divarakuni, ce sont des sensations, des données culturelles, une « ambiance » (même si ce terme est vague) qui sont spécifiques.

Je crois qu’on peut faire un bon roman sans s’appesantir sur la vie professionnelle d’un personnage : pour beaucoup le travail est une parenthèse, un simple gagne-pain, et « leur vraie vie est ailleurs », dans une passion, une rêverie, voire un « vice » (collection, fréquentation d’un café ou d’un Casino ou d’un gymnase). En fait je manque d’exemples pour des livres prétendument détachés du contexte social ou sociétal.

Moi ce que j'aime c'est la littérature américaine contemporaine qui en s'ancrant dans la réalité quotidienne nous montre le visage d'Etats-Unis au bord du goufre.

Pourquoi cette fascination presque exclusive pour les Etats-Unis et la littérature américaine ? Penses-tu que les gouffres de la vieille Europe et des autres continents ne méritent pas qu'on se penche sur leurs bords glissants ? Les autres littératures te semblent-elles décadentes, obsolètes, moribondes ? Ceci est évidemment un vrai questionnement, pas du tout une agression
Je prends avec toi des précautions oratoires, cher Alexnihat

alexnihat a écrit:

Moi ce que j'aime c'est la littérature américaine contemporaine qui en s'ancrant dans la réalité quotidienne nous montre le visage d'Etats-Unis au bord du goufre.

donne des titres en passant et réponds à la dame

Mais j'adore aussi la poésie de la littérature asiatqiue plus particulièrement coréenne et japonaise....

DEs titres de romans américains ? mais il y en a des tonnes :
Tout Philip Roth est une critique acerbe de la société américaine... mais les plus durs envers les etats-uniens sont La Tache, American Pastoral, I married a Communist bref les plus grand Roth meme si Portnoy est également un personnage interessant...

A part ca, Richard Ford est également un auteur très intéressant notamment avec Indépendance Day, un Week end dans le Michigan...

Pete Dexter, Raymond Carver, Stewart O'Nan, Jay McInerney... y'en a des dzaines et je suis sur que j'en oublie

maïa a écrit:

Pourquoi cette fascination presque exclusive pour les Etats-Unis et la littérature américaine ? Penses-tu que les gouffres de la vieille Europe et des autres continents ne méritent pas qu'on se penche sur leurs bords glissants ? Les autres littératures te semblent-elles décadentes, obsolètes, moribondes ?

non je ne sais pas, c'est juste que l'écriture des auteurs états-uniens me touchent plus particulèrement et je ne dois pas non plus me voiler la face : les Etats-Unis me fascinent... c'est une fascination à deux têtes : d'un coté je suis attiré par ce continent mais je rejette en bloc l'american way of life, et c'est justement ce que je trouve dans ces romans.... la white trash, le racisme latent, le poids de la religion, la volonté de liberté... bref je ne peux pas expliquer plus ....

Je rejoins tout à fait Alexnihat dans ses goûts pour la littérature américaine... moi aussi c'est ce que je préfère. Je lis aussi d'autres choses, j'ai trouvé beaucoup d'intérêt et de plaisir dans d'autres forme de littérature, d'autres époques, d'autres pays. Mais j'en reviens toujours là, et pire parfois lorsqu'un auteur français ou étranger me plaît vraiment.... je m'aperçois après qu'en fait il est très américain.

maïa a écrit:

Les autres littératures te semblent-elles décadentes, obsolètes, moribondes

Pour mon cas il ne s'agit pas du tout de cela. Je ne préfère pas la littérature américaine par rejet des autres. J'aime d'ailleurs beaucoup la littérature anglaise, j'ai lu beaucoup de littérature européenne.
C'est une question d'attirance spontanée, de préférence. Pour le style, les sujets traités.

Pour répondre à cette question, je dirais qu'en ce qui me concerne, il en va un peu des romans comme des musiques...J'aime changer d'univers en fonction de mes intérêts du moment...

Dans le cadre de mes études et de ma première profession, j'ai "baigné" dans les romans d'auteurs français classiques...Je leur fais maintenant de graves infidélités mais j'y reviendrai sans doute.

Par amour pour la langue espagnole, je me tourne chaque fois que je le peux vers des romans d'auteurs sud-américains (les espagnols contemporains m'ont souvent déçue)...surtout si je les trouve en V.O!

Pour le reste, j'ai l'impression de suivre un chemin...Un livre m'amène toujours à un autre...un autre que je n'aurais pas prémédité de choisir...Alors je me laisse emmener... La route sera longue!

Pour Alex et Provence : connaissez -vous Cormac McCarthy ?
Et pour Coline, à propos des Espagnols : je pense contrairement à toi qu'il y a de très grands contemporains. J'ai envie de citer tout de suite évidemment Enrique Vila-Matas, mais aussi Munoz Molina.

maïa a écrit:

Pour Alex et Provence : connaissez -vous Cormac McCarthy ?

Bien sûr, je connais et j'ai lu (De si Jolis Chevaux et Le Passage)

Ce que j'en pense ? Du bien Mais ce n'est pas mon écrivain américain préféré !

Merci Provence
J'ai posé la question parce que j'ai at home un fan absolu de cet auteur qui me pousse depuis des années à le lire. J'ai essayé plusieurs fois et je n'y arrive pas Je ne sais pas pourquoi, ni cette écriture ni ces personnages ne me parlent. Je bloque au bout de 20 pages et je ne comprends pas pourquoi !
C'est grave, docteur ?

maïa a écrit:

Et pour Coline, à propos des Espagnols : je pense contrairement à toi qu'il y a de très grands contemporains. J'ai envie de citer tout de suite évidemment Enrique Vila-Matas, mais aussi Munoz Molina.

Pourrais-tu, Maïa, me dire quels sont selon toi leurs meilleurs titres?...
J'ai pris par le passé, à la bibliothèque, un seul livre de chacun de ces deux auteurs...je les ai rendus sans être allée très loin...Je ne me souviens même plus de leur titre...
Question de moment peut-être, il faudrait que j'y revienne...en choisissant d'après les conseils d'une amatrice!

maïa a écrit:

Je bloque au bout de 20 pages et je ne comprends pas pourquoi !

Cet effet se produit en moi concernant Agatha Christie.

maïa a écrit:

Pour Alex et Provence : connaissez -vous Cormac McCarthy ?

JHe connais mais les quatrièmes de couverture ne m'ont jamais attiré... du coup non je ne l'ai pas lu... un peu comme Jim Harrison dont j'ai quelques livres à la maison mais je ne sais pas pourquoi... je n'ai pas envie de les lire...

En ce qui concerne les auteurs américains, je vois qu'Alexnihat aime à peu près les mêmes que moi. Surtout Roth et Carver. Sauf que j'ai depuis longtemps abandonné Kerouac - l'âge, sans doute Comme j'ai été déçue en revoyant récemment Easy Riders...
J'ajouterais bien Irving (les premiers) Salinger, Richard Russo.
Pour Coline : Vila-Matas écrit uniquement sur la littérature. C'est un obsédé de génie ! Commence peut-être pas Le Mal de Montano, qui a une construction diabolique...
De Molina, le premier que j'ai lu, c'est Beatus Ille. Mais j'ai du mal à faire un choix. Ses romans sont tous différents, mais je les ai tous aimés.

J'ai oublié (honte à moi !) le plus grand après Kérouac (en tout cas dnas mon coeur) le fantastique, le fabuleux, le démoniaque Hubert Selby Jr....

maïa a écrit:

à condition que les personnages ne soient pas des pantins, des archétypes artificiels, mais des gens qui semblent vrais et auxquels on s'intéresse.

Voir la danseuse en rouge d'Anne Bragance, dont le début m'avait bien plu puis qui me laisse sur ma faim pour des raisons précises évoquées dans cette discussion.

je rebondis en retard sur le premier message de Maia (j'avais pas vu le fil ).

Maia dit que j'ai dit que je n'aimais pas les romans trop ancrés dans la réalité sociale. Et je l'ai dit voui... pourtant j'aime bien Zola et autres alors... Peut-être que je n'étais pas très attirée par Coe et la période anglaise traitée dans son livre, je ne sais pas.. ou pas ouverte à ce moment là à un livre comme ça..

Pour le moment, je lis le Ventre de Paris de Zola (idem celui la, je ne l'avais encore jamais lu) et je me régale ! (c'est le cas de le dire )

donc quels romans j'aime.. ben je serais bien en peine de les classer... parce qu'a priori j'aime tous les genres : les tristes, les happy end, les classiques, les fous, les lourds et les légers... A chaque circonstance son plaisir de lecture !

j´aime les romans sur de personnages qui ont existé ( Lady D).
J´ai une autre heroïne : Marilyn.
On m´a passé ce livre, encore un nouveau sur elle car je dévore tout ce qui la concerne (photos, bios.) Il s´agit de "Marilyn dernières séances "de Michel Schneider.



Je ne savais rien de cet homme qui formait couple avec Marilyn. ( pas celui qui a écrit le livre, je parle du psy qui la suivait.
«Elle attirait le thérapeute toujours plus vers le sombre, le bas, le vide»
Extrait du livre "Marilyn dernières séances


RÉSUMÉ DU LIVRE
Trente mois durant, de janvier 1960 au 4 août 1962, ils formèrent le couple le plus improbable : la déesse du sexe d'Hollywood, Marilyn Monroe, et le psychanalyste freudien strict, Ralph Greenson. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à jouer au cinéma, de l'aider à se lever, de l'aider à ne pas mourir. Il s'était donné comme mission de l'entourer d'amour, de famille, de sens, comme un enfant en détresse. Il voulut être sa peau, mais pour avoir été la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte, on l'accusa d'avoir eu sa peau.

Sans verser dans le culte, un livre : Blonde, de Joyce carol Oates t'occuperait les longues soirées d'hiver...

je suis assez boulimique et je n'ai pas d'a priori...je suis surtout sensible au ton et à l'atmosphère du roman, à son rythme et à sa capacité de m'enrichir tout en me distrayant du quotidien...j'aime rire, sourire, brûler d'impatience et pleurer...j'évite l'angoisse et la peur. Le cynisme, l'humour et l'ironie ne me déplaisent pas, c'est selon le contexte.... un peu d'extravagance à la Fred Vargas, j'adore

par contre rien de pire que l'ennui ou les "donneurs de leçons" , j'abandonne aussi sec...

s'évader du quotidien suppose que les faits rééls évoqués dans un roman (je trouve qu'il y en a de plus en plus) ne m'y ramènent pas brutalement....donc tout est dans la manière d'écrire ....