L'amour, la poésie

super, le site ! je ne connaissais pas.
mais il me semble qu'il ne parle pas seulement des flamands belges mais aussi des flamands français ...

Là où
Paroles: Kernoa. Musique: Maxime Le Forestier   1973

La où la peau est plus tendre,
Juste à côté
De ces grains d'or et d'ambre,
Là où mes doigts
Glissent sur la soie
Vers cet émoi
Que je pressens
Dans un tremblement.

La où la mer se déchaîne,
Juste à côté
Des étoiles lointaines
Qui sont en toi,
Flammes dans le froid,
Près de l'effroi,
Près de la peur,
Comme quand tu meurs.

La où les vagues s'écrasent,
Juste à côté,
Juste au bord de l'extase,
Là où ton corps
Se calme et s'endort
Et cette mort,
Cette brûlure
Cette déchirure.

Là où la mer se repose,
Juste à côté
De ces grains d'ambre rose,
Là où ma main
Caresse ta main
Et puis s'éteint
Comme moi-même
Sans même un " je t'aime ".


pour moi, une très belle chanson d'amour ..

Oui très joli, mais je préférais celui d'Achille Chavée (que je ne connaissais pas, inculte que je suis).

Seuguh a écrit:

Oui très joli, mais je préférais celui d'Achille Chavée (que je ne connaissais pas, inculte que je suis).

A voir tout ce qu'il nous reste à découvrir, on se sent tous un peu comme ça, incultes...
Mais c'est bon aussi de savoir que notre curiosité ne sera jamais satisfaite en matière de littérature...Je n'ose pas imaginer le jour où je serais là à me dire: "Ben voilà, ça y est, j'ai tout lu...Qu'est-ce que je vais faire maintenant?" ...

Citation :

Aimez bien vos amours ; aimez l'amour qui rêve
Une rose à la lèvre et des fleurs dans les yeux ;
C'est lui que vous cherchez quand votre avril se lève,
Lui dont reste un parfum quand vos ans se font vieux.

Aimez l'amour qui joue au soleil des peintures,
Sous l'azur de la Grèce, autour de ses autels,
Et qui déroule au ciel la tresse et les ceintures,
Ou qui vide un carquois sur des cœurs immortels.

extrait pris sur http://www.poetes.com/nouveau/amour.htm.

très belle page, avec une peinture.

Seughu nous parlera bientôt de Germain Nouveau...

seuguh a écrit :

Citation :

Oui très joli, mais je préférais celui d'Achille Chavée (que je ne connaissais pas, inculte que je suis).

Achille Chavée (1906-1969) a fait partie des Surréalistes du Hainaut.
Il est surtout connu pour ses aphorismes ...

Citation :

je suis un vieux peau-rouge qui refusera toujours de marcher dans une file indienne

.
Si tu bouquines en librairie ou en bibliothèque, cherche les éditions Labor ou les éditions du Daily Bul.


Ne ferme pas
la porte de cristal
laisse entrer les voyelles de neige
puisque tout est propre à l'horizon
de tes yeux de source pure
de tes yeux de double vue
qui sont un tendre couple de castors.

Achille Chavée - à cor et à cri -

Merci beaucoup, je viens d'en acheter un

Mémoire aux ailes de mouette
sur la houle de mes désirs
vorace comme un oiseau des mers
à la pêche des souvenirs

élève-toi dans le haut ciel
pacifié de la douleur
que m'éclairent les traits de celle
qui fut la reine de mon coeur

ECORCES DU TEMPS

Seuguh a écrit

Citation :

Merci beaucoup, je viens d'en acheter un

j'espère que cela te plaira ...

Citation :

J'avais le sentiment de l'avoir rencontrée déjà dans un autre monde mais le charme fut rompu quand elle m'appela Jules au lieu de m'appeler Firmin.

Achille Chavée - Décoctions

Citation :

elle m'appela Jules au lieu de m'appeler Firmin

Certes ! les erreurs de prenom sont des occasions de divorce

[...]

Mon amour, on mourira
Chacun son tour et y'a qu'ça
Qui me pose vraiment problème
Je t'aime

Qui de l'autre fermera
Les yeux quand tout finira
Comme deux p'tits feux qui s'éteignent
Je t'aime

Et qui de nous choisira
Paumé à Interflora
La couleur du chrysanthème
Je t'aime

Je m'fous pas mal des oracles
Les abrutis du Zodiaque
Disent que t'es pas dans mon thème
Je t'aime

Tu vois on peut rien prévoir
Et puis je m'fous de savoir
Tout c'que j'sais devine toi-même
Je t'aime

Michele bernard

En fait je cherchais les paroles d'une chanson "les enfants les vieux", et je ne l'ai pas trouvée, la chanson...

Parmi les textes d’amour, j’ai trouvé ceci, d'Amri Saurel, et je lui ai demandé les paroles de sa chanson Aime-moi

Problème ! il lui faut l'accord de son éditeur pour publier les
paroles de ses textes. Son album sort en octobre 2006.

Voici quelques extraits

Citation :

Je tourne en rond
Et dans mes murs
Toutes mes pensées s’emprisonnent
J’entends ta voix
Et ce qui est sûr
En moi je sais déjà

Ton corps manque à mon corps
Et je te voudrais là
Surtout quand je m’endors
Tes yeux posés sur moi

Aime-moi (x 3)

J’ai donc "piqué" les paroles sur l’extrait sonore que vous trouverez ici

http://www.amri-saurel.fr//extraits

Aime-moi est le premier extrait en haut sur son site officiel.

Je lui envoie un mot de remerciement par courrier car le lien vers son forum ne marche pas.

Faites-en autant, si ça vous chante - c'est le cas de le dire !

rotko a écrit:

[...]

Mon amour, on mourira

C'est un futur frequemment employé dans les chansons, pour des raisons musicales.
J'ai entendu michèle Bernard à la radio, je crois que c'est une interprete du folklore et des vieilles chansons populaires.

et Boris Vian ? on l'a oublié ?


Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Aujourd'hui, c'est plus pareil
Ça change, ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille
(Ah? Gudule!)

{Refrain 1:}
Viens m'embrasser
Et je te donnerai
Un frigidaire
Un joli scooter
Un atomixer
Et du Dunlopillo
Une cuisinière
Avec un four en verre
Des tas de couverts
Et des pell' à gâteaux

Une tourniquette
Pour fair' la vinaigrette
Un bel aérateur
Pour bouffer les odeurs

Des draps qui chauffent
Un pistolet à gaufres
Un avion pour deux
Et nous serons heureux

Autrefois s'il arrivait
Que l'on se querelle
L'air lugubre on s'en allait
En laissant la vaisselle
Aujourd'hui, que voulez-vous
La vie est si chère
On dit: rentre chez ta mère
Et l'on se garde tout
(Ah! Gudule)

{Refrain 2:}
Excuse-toi
Ou je reprends tout ça.
Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon évier en fer
Et mon poêl' à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse-filous

La tourniquette
A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture

Et si la belle
Se montre encore rebelles
On la fiche dehors
Pour confier son sort

{Coda:}
Au frigidaire
À l'efface-poussière
À la cuisinière
Au lit qu'est toujours fait
Au chauffe-savates
Au canon à patates
À l'éventre-tomates
À l'écorche-poulet

Mais très très vite
On reçoit la visite
D'une tendre petite
Qui vous offre son coeur

Alors on cède
Car il faut qu'on s'entraide
Et l'on vit comme ça
Jusqu'à la prochaine fois

coline a écrit:

rotko a écrit:

[...]

Mon amour, on mourira

futur musical, disais-je la preuve : boris vian - qui était musicien, a ecrit un poeme intitulé

Citation :

Je mourrirai d'un cancer de la colonne vertébrale

Ce en quoi il s'est trompé, il est mort d'autre chose.

S. Gainsbourg l'utilise aussi, mais de manière ironique dans la chanson En relisant ta lettre, où il recense les fautes d'orthographes d'une lettre écrite par une amoureuse éconduite :

Citation :

J'en mourirai
N'est pas français

Seuguh a écrit:

S. Gainsbourg l'utilise aussi, mais de manière ironique dans la chanson En relisant ta lettre, où il recense les fautes d'orthographes d'une lettre écrite par une amoureuse éconduite :

Citation :

J'en mourirai
N'est pas français

merci seuguh, je ne connaissais pas cette reference, et j'apprécie beaucoup le texte !

Citation :

En relisant ta lettre je m'aperçois que l'orthographe et toi, ça fait deux

C'est toi que j'aime
Ne prend qu'un M
Par-dessus tout
Ne me dis point
Il en manque un
Que tu t'en fous
Je t'en supplie
Point sur le i
Fais-moi confiance
Je suis l'esclave
Sans accent grave
Des apparences
C'est ridicule
C majuscule
C'était si bien
Tout ça m'affecte
Ça c'est correct
Au plus haut point
Si tu renonces
Comme ça s'prononce
À m'écouter
Avec la vie
Comme ça s'écrit
J'en finirai
Pour me garder
Ne prends qu'un D
Tant de rancune
T'as pas de cœur
Y a pas d'erreur
Là y'en a une
J'en nourrirai (1)
N'est pas français
N'comprends-tu pas ?
Ça s'ra ta faute
Ça s'ra ta faute
Là y'en a pas
Moi j'te signale
Que gardénal
Ne prend pas d'E
Mais n'en prend qu'un
Cachet au moins
N'en prend pas deux
Ça t'calmera
Et tu verras
Tout r'tombe à l'eau
L'cafard, les pleurs
les peines de cœur
O E dans l'O

(1) le piquant de la chose est que sur paroles.net, le texte n'est pas correct

un extrait sonore ICI

On ne sait même plus ce qu'on a déjà posté...Tant pis...Pas le temps de vérifier...

Quand au temple nous serons

Quand au temple nous serons
Agenouillés, nous ferons
Les dévots selon la guise
De ceux qui pour louer Dieu
Humbles se courbent au lieu
Le plus secret de l'église.

Mais quand au lit nous serons
Entrelacés, nous ferons
Les lascifs selon les guises
Des amants qui librement
Pratiquent folâtrement
Dans les draps cent mignardises.

Pourquoi donque, quand je veux
Ou mordre tes beaux cheveux,
Ou baiser ta bouche aimée,
Ou toucher à ton beau sein,
Contrefais-tu la nonnain
Dedans un cloître enfermée ?

Pour qui gardes-tu tes yeux
Et ton sein délicieux,
Ta joue et ta bouche belle ?
En veux-tu baiser Pluton
Là-bas, après que Charon
T'aura mise en sa nacelle ?

Après ton dernier trépas,
Grêle, tu n'auras là-bas
Qu'une bouchette blêmie ;
Et quand mort, je te verrais
Aux Ombres je n'avouerais
Que jadis tu fus m'amie.

Ton teint n'aura plus de peau,
Ni ton visage si beau
N'aura veines ni artères :
Tu n'auras plus que les dents
Telles qu'on les voit dedans
Les têtes des cimeteres.

Donque, tandis que tu vis,
Change, maîtresse, d'avis,
Et ne m'épargne ta bouche :
Incontinent tu mourras,
Lors tu te repentiras
De m'avoir été farouche.

Ah, je meurs ! Ah, baise-moi !
Ah, maîtresse, approche-toi !
Tu fuis comme faon qui tremble.
Au moins souffre que ma main
S'ébatte un peu dans ton sein,
Ou plus bas, si bon te semble.

Ronsard

Suffit-il de bien savoir conjuguer pour faire sa declaration ? sera-t-on pris au sérieux ?
Complainte amoureuse

Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le dise
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez ?

Alphonse Allais

Puis-je me permettre d'insérer quelques vers personnels dans cette belle anthologie (C'est bien sûr audacieux mais j'envisage de me défendre face aux éventuelles critiques...)?


Une lueur qui ne s'éteint jamais

Emmène-moi dehors ce soir, vers la musique
Et vers les jeunes gens. Dans ta caisse roulons,
Je ne veux jamais plus rentrer à reculons
Car je n’ai de chez moi qu’une angoisse panique.

Ce n’est pas mon foyer, c’est leur trou pathétique.
Et j’ai pensé : « Mon Dieu, ma chance arrive, allons,
Nous pourrons décider de ce que nous voulons,
Conduis-moi n’importe où, ce sera magnifique ! »

Et quand bien même un bus vient s’écraser sur nous
Ou un gros camion nous brise les genoux,
Mourir à tes côtés serait un privilège…

Oh, l’avantage et le plaisir sont tout à moi
Car certaines lueurs ne meurent pas en toi
Même en ton cœur perdu, tes yeux remplis de neige.


Emmanuel RASTOUIL (mars 2006).

Bonjour et bienvenu sur GDS, Théogène.
C´est le petit texte composé par Coline, qui a declenché tout un fil sur le "Trou" qui t´a décidé a choisir ce poème pour nous quand tu dis:"Ce n’est pas mon foyer, c’est leur trou pathétique"?
Personnellement, je suis comme Rotko, j´ai un faible pour ton autre poème " Les mots".
Reussis-tu à avoir des commentaires sur ton Blog? C´est délicat de dire quelque chose, juste après la lecture d´un poesíe. On reste comme çà, un peu perplexe, assez coi, souvent emu, impressionné quelquefois.C´est difficile d´ajouter un commentaire, en prose. Arrives-tu quand même à rompre la glace avec des vers, à trouver un interlocuteur prêt à entamer le dialogue?

Merci pour ton message de bienvenue, Swallow.
Le commentaire en poésie est difficile de toute façon...
Pour peu qu'on manque de critère technique ou de références. Mais le plus difficile il me semble c'est de devoir se confronter à l'égo du poète, d'avoir peur de le blesser d'une façon ou d'une autre, de ne pas le cerner, le comprendre et en définitif, faire plus de mal que de bien.
Pourtant, le poète qui exhibe ses vers doit être prêt à en assumer les critiques éventuelles...
C'est pourquoi, sachant cela, la plupart des critiques à l'égard de la poésie se résume à :"j'aime ton texte" ou "j'aime pas ton texte!", "c'est génial", "c'est nul"...
C'est ce que tu retrouves à 95% sur le forum "Toute La Poésie", qui doit être le plus gros forum de poésie que je connaisse.
En exhibant mes poèmes, je vise les 5% qui restent...
Ainsi, je conseille quand même au lecteur d'essayer de comprendre le texte, de le laisser exercer quelque émotion sur lui, car il y a la lecture première et il y a d'autres choses à découvrir qui ne s'imposent pas forcément en première lecture.
Le poète mérite, non pas un jugement hatif, mais réfléchi, aussi, il faut laisser mûrir son jugement avant de le donner...
Sinon, je n'ai pas encore été présenté à Coline...

Mais il y a tant de choses à dire sur la poésie!
Moi, tu vois, j'en suis passionné.
Sinon, une fois la glace rompue, j'ai d'excellents contacts avec d'autres poètes, des lecteurs sur mon blog, hors du blog.
Ils laissent des petits messages parfois et il faut retourner les voir ailleurs, c'est très humain et toujours enrichissant.
A côté, nombre de poètes sont extrêmement jaloux des autres et tentent de vous descendre sans raison, il faut aussi être fort.
Concernant le poème "Les mots", il fut écrit pour Matthias Vincenot qui trouve ma poésie trés "fermée", elle l'est assurément, elle me ressemble et même si la tendance est tout autre, me convient aujourd'hui.
Non, je suis loin d'être un poète reclu et frustré, mon réseau de connaissances ne cesse de s'agrandir et l'horizon est clair...

Après, je n'attends pas plus de commentaires que cela sur mon blog.
Je pense que l'utilité du blog poétique est de représenter une vitrine pour faire connaître sa poésie. S'il devait y avoir beaucoup de commentaires, il faudrait sans doute envisager de créer un site avec un forum adapté. Mais on n'en est pas là. Aujourd'hui, un poète actif mais peu connu a besoin d'une vitrine (le blog) et de réaliser un recueil représentatif de chaque phase de création pour pouvoir toucher les professionnels et les amateurs. Après, le bouche à oreille fait le reste...

La chanson qui est dans Savannah bay de marguerite Duras


C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer, des fois,
Des fois, j' voudrais crier
Car j' n'ai jamais aimé,
Jamais aimé comme ça.
Ça, je peux te l'jurer.
Si jamais tu partais,
Partais et me quittais,
Me quittais pour toujours,
C'est sûr que j'en mourrais,
Que j'en mourrais d'amour,
Mon amour, mon amour...

C'est fou c' qu'il me disait
Comme jolis mots d'amour
Et comme il les disait
Mais il ne s'est pas tué
Car, malgré mon amour,
C'est lui qui m'a quittée
Sans dire un mot.
Pourtant des mots,
'y en avait tant,
'y en avait trop...

C'est fou c' que j' peux t'aimer,
C' que j' peux t'aimer, des fois,
Des fois, je voudrais crier
Car j' n'ai jamais aimé,
Jamais aimé comme ça.
Ça, je peux te l'jurer.
Si jamais tu partais,
Partais et me quittais,
Me quittais pour toujours,
C'est sûr que j'en mourrais,
Que j'en mourrais d'amour,
Mon amour, mon amour...

Et voilà qu'aujourd'hui,
Ces mêmes mots d'amour,
C'est moi qui les redis,
C'est moi qui les redis
Avec autant d'amour
A un autre que lui.
Je dis des mots