Murakami Ryu - [Japon]

Murakami Ryu, Ecstasy, Philippe Picquier.

Vous demanderez madame Domina !

A New-York un réalisateur de vidéo clips rencontre un SDF inhabituel qui lui donne un numéro de téléphone au Japon. Dès son retour au pays, il prend contact et entre ainsi dans une sorte de cérémonial : Cela débute par une prise de drogue dont il expérimente les effets avec une ancienne maîtresse.

Ce préambule effectué, il reprend contact avec la correspondante du téléphone qui s’avère être une meneuse de jeux sado maso. Il tombe sous la coupe de cette étrange personne qui lui raconte des histoires vécues avec SDF(1)

Citation :

« En l’écoutant, je sentis que prenait forme en moi tout ce qui avait été entouré jusqu’à présent d’un halo d’ambiguïté. J’y voyais soudain plus clair, comme si je n’avais fait que contempler un tableau sans en distinguer réellement les motifs.

Cette sensation avait commencé à New York lorsque « le singe » m’avait fait prendre de la coke. L’image de Keiko Kataoka contrainte par un homme de prendre des poses humiliantes se changeait en illusion de n’avoir connu jusqu’à présent qu’une existence ignorant la réalité de l’excitation et du plaisir. »

(1) Dommage que le narrateur persiste à appeler "SDF" l’homme qui, avant de connaître la déchéance à New York, était au Japon un personnage influent.

Citation :

« Vous avez bien écouté ? Un véritable chien de Pavlov. C’était un dressage, un exercice comme si cette voix était en train d' initier un jeune puceau. La voix de Keiko Kataoka recélait une force extraordinaire, elle possédait une tous les ingrédients nécessaires pour obtenir la soumission de l’interlocuteur »

. J’aurais aimé moi aussi être subjugué par la voix du narrateur et du romancier, mais le monologue de Keiko n’éveille pas l’émotion attendue. On attend trop longtemps, à mon goût, la dépendance du narrateur à cette moderne Domina.

Ecstasy est le premier volet d’une trilogie (Melancholia et Thanatos) :  des monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort..

rotko a écrit:

Ecstasy est le premier volet d’une trilogie (Melancholia et Thanatos) : des monologues sur le plaisir, la lassitude et la mort..

J'attends avec impatience la sortie en poche de la suite, ils mettent le temps chez Picquier...

rotko a écrit:

(1) Dommage que le narrateur persiste à appeler "SDF" l’homme qui, avant de connaître la déchéance à New York, était au Japon un personnage influent.

Ca ne change pas, vers la fin ?

Tu me pousses dans mes retranchements, mais c'est justice
je disais donc

Citation :

On attend trop longtemps, à mon goût,

et, impatient, j'ai quitté la partouze partie à la page 167.

je crois que c'est le volume (sic) de ryu murakami qui m'a le moins interessé. Peut-être suis-je en cause. Serpents et piercings à l'intrigue plus reserrée, - et qui n'est pas de Ryu Murakami, m'avait davantage interessé. Je l'avais lu pratiquement d'une traite. Impossible d'en faire autant avec Ecstasy. Bleu presque transparent était à mon avis bien meilleur.

Je n'étais pas parvenu à terminer "Bleu presque transparent". L'analyse des ressorts d'une relation sadomachiste dans "Ecstasy" m'a par contre séduit et même laissé une impression durable. Il explore là un territoire plutôt vierge de la littérature, sans vouloir se montrer trash à tout prix. Bien sûr le langage employé est l'argot de la jeunesse (si on peut se fier à la traduction) mais je trouve ça cohérent puisque le narrateur est un jeune homme travaillant dans la production de clips video. Un autre aspect pouvant paraître déplaisant est le côté répétitif des scènes de domination. Cela ne m'a pas gêné et je pense que c'est intentionnel. L'auteur met ainsi en évidence une certaine uniformité du désir (qu'on retrouve aussi chez Bret Ellis, en particulier dans Glamorama)
qui rend compte du désespoir qu'éprouvent les personnages lorsqu'ils sont allés au bout de la logique de leur quête sexuelle (le titre du deuxième volet est Melancholia).

Moi aussi j'ai mis du temps à ressentir la force de la voix de Keiko, mais j'ai fini par y croire et même, disons-le, à beaucoup fantasmer ce personnage.

Bref, j'attends avec impatience la suite de cette trilogie.

Bravo et merci, schlass, ça faisait déjà un petit temps que je voulais écrire un commentaire sur ce roman pour expliquer comment j’en avais ressenti la lecture. J’avais du mal à le faire, par peur de ne pouvoir décrire avec précision mes sentiments. Je rejoins parfaitement l'ensemble de tes impressions, si ce n’est ceci :

schlass a écrit:

le langage employé est l'argot de la jeunesse

Mais peut-être as-tu raison, j'ai lu le livre il y a quelques mois déjà...

schlass a écrit:

Bref, j'attends avec impatience la suite de cette trilogie.

Le poche Melancholia vient de sortir, et j'ai pas pu résister à la tentation de l'acheter !

Melancholia, Picquier Poche n°286

Yazaki, le SDF de Ecstasy est revenu à la vie "normale". Il se fait interviewer par une journaliste japonaise travaillant pour une boîte New-Yorkaise. Il explique son expérience de sans-abri à New York, les raisons qui l'y ont mené. On s'attend à ce que cette journaliste tombe sous le charme de cet homme assez amoral, qui ne vit que pour son propre plaisir.

Citation :

Mélancolique...

Je me répétai plusieurs fois ce mot. Mélancolique. Que pouvait signifier ce mot dans sa bouche ? Je ne le lui demandai pas. C'était le terme qui m'intriguait le plus mais je ne voulais pas l'entendre m'en parler, j'avais seulement envie de répéter ce mot.
- Hum, je crois me souvenir d'avoir parlé longuement à ce sujet pendant l'interview. Je me souviens très bien, même maitenant, de la sensation qui envahissait mon corps quand je me laissais aller à la mélancolie à cause de cette histoire avec Reiko.

Sexe, luxe, drogues : on retrouve les mêmes ingrédients que dans la première partie. J'en sors donc avec un sentiment différent de la lecture d'Ecstasy, où je retrouvais une sorte d'impression de surprise et de fascination à chaque page.

J'ai lu il y a quelques temps de cela déjà
Les bébés de la consigne automatique

Un livre bouleversant, 2 jeunes adolescent
sombrant petit à petit dans la noirceur de
Tokyo : délinquance, prostitution. Haine,
folie sont également au rendez-vous dans
ce livre qui bouleverse, et dont on ressort
différent, saisi entre deux sentiments, celui
de le relire pour réapprécier la noirceur des
émotions que le talent de l'auteur parvient
à nous faire intérioriser ; et celui de le fermer
à jamais, et d'en garder le souvenir comme
d'une perle, d'un doucereux poison qui, si
réexaminé, perdrait de sa saveur.

J'ai choisi les souvenirs à la relecture.


Un des plus "beaux" livres qu'il m'a été
donner de lire. Puisse t-il arriver au pied
du lit et au creux des mains de toute
personne ayant lu ce court article.

Je l'espère, cet auteur méritant son
succès et plus encore.

Oui, c'est un de mes auteurs favoris.

Citation :

- Mais tu attends quoi ? Tu auras beau attendre, rien ne viendra jamais, ton attente n’est qu’un prétexte à ne rien faire, une illusion. Perdue dans un désert aride, tu avales du sable en croyant boire de l’eau.

Une illusion et alors ? Je vois des mirages, je sais, et alors ? J’en ai marre de l’eau, moi, j’en suis écœurée à mourir, plutôt qu’une vieille eau croupie je préfère mille fois des grains de sable qui grincent entre les dents et déchirent la gorge jusqu’au sang, je suis malade à vomir de respirer ce vieil air stagnant, mon ennui finira par recouvrir la terre et j’allumerai un feu avec , tandis que toi, pour retenir ton envie de vomir, tu écoutes toujours les mêmes vieilles chansons sans te rendre compte à quel point elle t’ennuient, comme un vieux qui va à la pèche pour passer le temps, mais moi mon ennui j’irai le brûler au soleil, il deviendra un énorme ballon d’air chaud qui se transforme en énorme nuage et quand ce nuage crèvera une pluie se mettra à tomber sans s’arrêter jusqu’à ce que tes poumons en pourrissent d’humidité, les trottoirs mouillés finiront par se fendre, les flaques s’élargiront en petites rivières coulant entre les buildings, le niveau de l’eau montera tous les jours jusqu’à ce que l’humidité empêche tout le monde de respirer et que les palétuviers poussent entre les fentes du béton, la villes les arbres s’écrouleront, pourriront dans l’eau et deviendront des nids d’insectes venimeux comme tu n’en as jamais vu, les insectes pondront des œufs d’où des larves sortiront en rampant et c’est alors que tes cauchemars d’alcoolique et d’overdose de sperme commenceront à se réaliser, les insectes viendront se nourrir de tes chairs pourries, ta chambre de malade deviendra un repaire de vers et d’araignées mais ce que j’attends le plus viendra seulement après tout ça, quand la pluie sera calmée : un soleil dix fois plus gros qu’avant se lève, et moi je vis avec Gulliver en haut d’une de ces tours restées debout et je regarde en bas et je vois des forêts tropicales et des fleurs de jungle et des gens brûlées par les fièvres, voila ce que j’attends, voila ce que je désire.

- Tu as changé, Anémone, dit Sachiko en mâchant le marron glacé qui lui gonflait la bouche. Des miettes tombaient sur sa poitrine.
- Ah, tu crois ? Je ne me rends pas compte.

j'aurais aimé saisir un plus bel extrait, mais c'est le seul
que je me suis donné la peine de réécrire à l'époque
bien qu'il me paraisse fade et sans saveurs ni
émotions comparables au livre. Je m'emporterais presque.

Ce n'est ni fade ni sans saveurs pour moi qui n'ai pas lu ce livre, mais je le ferai certainement. Merci yowake.

Miso soup de Ryû Murakami



Kenji, un jeune Japonais de vingt ans, gagne sa vie en guidant des touristes dans le célèbre quartier louche de Kabukichô, à Tôkyô. C'est en compagnie de Frank, un client américain, qu'il parcourt durant trois nuits les lieux de plaisir de Shinjuku : trois nuits de terreur auprès d'un meurtrier inquiétant avec qui il joue au chat et à la souris.


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Ce livre ne se lit pas, il se vit... enfin presque, quelle secousse !
Une lecture qui va me marquer, non pas pour les meurtres et le sang, même si son goût reste après la lecture, mais j'imagine qu'il partira plus vite que l'idée et les impressions sur le fond de l'histoire. Je ne suis pas une habituée et je ne recherche pas les histoires sanglantes que je n'aime pas particulièrement mais j'ai trouvé ce livre profond et bien écrit.

L'auteur nous amène à la réflexion par un chemin détourné, par un regard inhabituel, cela éveille aussi plein d'émotions pour le lecteur pas forcément habitué à voir le monde sous cet angle. Les sentiments que l'on peut ressentir m'ont bouleversée par moment car contradictoires et dérangeants.

Tout à fait, d’acc… Ce livre se vit entièrement. L’esprit s’immisce dans les quartiers chauds de Tokyo, les bars à hôtesses, clubs sado maso et autres lieux de débauche lubrique et pervers. Une fois prêt à assouvir ses moindres fantasmes, il découvre un autre monde plus dérangeant, celui d’une jeunesse nippone plus vraiment humaine qui se fond dans la violence urbaine et la prostitution sans pouvoir se révolter...

Citation :

Le sang coulant de la gorge de la fille numéro cinq ne m’avait évoqué que de la sauce soja, comme si elle n’était pas vraiment humaine.

Miso-soup : un terrible constat de ce que peut paraître l’avenir de la nouvelle génération japonaise…

Bien content de voir que vous appréciez Ryu Murakami, trop souvent l'objet de jugements moraux frileux.

Je crois bien que ma prochaine tentation sera :

Certains l'ont-ils lu ?

1969 de Ryû Murakami, (Traduction : Jean-Christian Bouvier )



" 1969. Annulation des examens d'entrée à l'université de Tokyo. Les Beatles sortent Yellow Submarine et Abbey Road. Du côté des Rolling Stones, c'est l'année de Honkev Tonk Woinen, leur meilleur quarante-cinq tours...

1969 est aussi l'année où je passe en terminale dans mon lycée de province d'une petite ville de l'ouest de Kyûshû connue pour sa base militaire américaine. " Rompant avec ses sombres tonalités habituelles, Murakami raconte ses souvenirs de lycéen en cette belle année 1969, quand la jeunesse lisait Rimbaud en écoutant Iron Butterfly, en rêvant de révolution et de filles.

Sous la forme d'un bréviaire ironique de la culture pop des années soixante, il décrit les péripéties d'une adolescence mouvementée allant toujours à l'essentiel : le désir, la révolte, l'amour. " Je n'ai pas renoncé au rêve d'une fête gui n'aurait pas de fin. "

Ca me fait penser, j'ai essayé de lire Kyoko et je n'ai pas pu le finir. Je me suis tellement ennuyée ! L'écriture, l'histoire rien ne m'a plu. Je crois que je suis vaccinée pour un bon bout de temps...



J'ai ressenti une profonde déception après ma rencontre avec cet auteur.

Utopie a écrit:

Je crois bien que ma prochaine tentation sera :

Certains l'ont-ils lu ?

Il est dans ma liste, et sera aussi une de mes tentations... Années 70, Rock'n'roll et littérature... Iron Butterfly... Peace & Love... Le paradis hippie...

Utopie a écrit:

Sous la forme d'un bréviaire ironique de la culture pop des années soixante, il décrit les péripéties d'une adolescence mouvementée allant toujours à l'essentiel : le désir, la révolte, l'amour. " Je n'ai pas renoncé au rêve d'une fête gui n'aurait pas de fin. "

je l'ai lu, ce 1969 de Ryu Murakami, et je crains d'en avoir minimisé la portée, car le livre n'est pas très radical. En revanche, par différents canaux, j'ai appris que la contestation étudiante ces années là etait forte et ne devait pratiquement rien ou presque au mai 68 français.

Citation :

JAPON

j'avais surtout entendu parler de l'année 1967.

De violentes manifestations contre les Etats-Unis et la guerre du Vietnam, menées principalement par la Zengakuren (Union nationale des comités autonomes des étudiants japonais), ont lieu dès 1963 et tout au long des années 60.

A la fin du printemps 1968, la contestation estudiantine investit massivement les écoles et les universités. En octobre, le mouvement, renforcé par les ouvriers, atteint son apogée. Le 9 octobre, à Tokyo, Osaka et Kyoto, des heurts violents entre policiers et étudiants se soldent par 80 blessés et 188 arrestations.

La loi anti-émeute est remise en vigueur et 800 000 mille personnes descendent dans la rue pour protester contre cette décision. En réaction à l'intervention de la police dans l'université de Tokyo pour mettre fin à son occupation, 6000 étudiants se mettent en grève le 25 octobre. L'université de Tokyo, le dernier bastion encore entre les mains du mouvement, tombe à la mi-janvier 1969.

ma source pour ce texte

Un nouveau titre de Murakami Ryu : Love & pop

Citation :

Love & Pop traite d’une forme de prostitution propre au Japon : par l’intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s’acheter des produits de marque.

Le roman raconte la journée d’une jeune fille qui, désirant absolument s’offrir la topaze aperçue dans la vitrine d’un bijoutier, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu…

On peut lire un extrait sur le site de l'éditeur Picquier

Piquée de curiosité, j'ai lu il y a quelques jours de cela "Thanatos
".
Il est vrai que Murakami Ryû est un écrivain fort décrié.

Globalement, je n'ai pas aimé. Même si le style emprunté nous laisse facilement plongé dans l'histoire (mots crus, répétitions d'une même phrase pour perpétuer l'angoisse), je me suis sentie assez mal en lisant ce roman.

Cela dit, si je peux me permettre de faire une remarque positive, j'ai apprécié la complexité psychologique des personnages et l'analyse de leurs fêlures.

Désolée d'avoir joué la "rabat-joie".

Bonsoir ,
J'y arrive enfin!Je t'envie de découvrir Haruki Murakami,c'est un VRAI
bonheur.C'est avec délectation que j'ai lu "Kafka sur le rivage","Chronique de l'oiseau à ressort","Les amants du spounik","la ballade de l'impossible","L'éléphant s'évapore",je ne vais pas tous les citer ,mais comme à chaque fois lorsque un auteur m'a plu,j'ai éprouvé ce petit pincement au coeur,qui signifie:c'est un bonheur passé et j'envie les lecteurs à qui ce bonheur est encore à venir.

Ryù Murakami!Tout à fait différent,rien à voir!J'ai cependant lu"Kyoko",sans a priori,ce livre m'a plu...

Mais je lis actuellement "Parasites",d'un tout autre genre,ce n'est pas un livre qui m'accapare...Je n'entre pas dedans,ce livre comporte 356 pages,j'en suis à la page 200.Je n'ai pas pour habitude de laisser un ouvrage en cours de lecture,je vais "l'achever"!!!Quel est ton avis ?L'as tu lu? alouette

Content de voir que tu sais maintenant poster sur le forum.

je n'ai pas lu parasites de Ryu Murakami, mais c'est vrai que son auteur peut parfois déplaire. Toutefois j'envisage, quand je serai plus libre de lire miso soup et quelques autres titres.

oui, Kyoko est à mes yeux un livre sensible et émouvant.

J'ai lu "Kyoto"de Ryù Murakami et Parasites.Mon avis est que si j'avais eu à lire d'une manière anonyme "Kyoto" et ensuite "Parasites",je n'aurais pas deviné qu'il s'agissait du même auteur.Autant le premier tient le lecteur par le texte,autant le second est froid,et aussi invraisemblable.J'ai tenu bon jusqu'à 8Op. de la fin.Indigestion.J'étais incapable d'en poursuivre la lecture.Pour le moment je lis "Le livre de Dina" en 3 tomes 1°"Les limons vides"
2°"Les vivants aussi"
3°"Mon bien-aimé est à moi"
Je suis arrivée au deuxième tome,mais je réserve encore mon avis.Bonne soirée.

Certains en page précédente ont déjà parlé de ce roman très fort qui relate la vie de deux garçons abandonnés bébés dans un casier de consigne automatique. Tous deux, Hashi et Kiku vont suivre une thérapie sans le savoir et être ensuite adoptés et aller vivre sur une île. Hashi grandit en s'inventant un petit monde tandis que Kiku ne pense qu'à prendre des engins pour aller toujours plus loin, toujours plus vite. Kiku devient un sauteur à la perche. En vieillissant chacun va partir de son côté et c'est ainsi que Murakami Ryu nous transporte dans un Japon des bas-fonds : désespoir, prostitution, drogue, déchéance humaine tout se télescope et l'auteur nous prend aux tripes par son écriture qui en devient oppressante mais non dénuée d'une certaine poésie malgré la laideur. Hashi deviendra chanteur après avoir été prostitué. IL recherche toujours le son celui qu'il entendait durant sa thérapie et pour y parvenir il n'hésitera pas à se mutiler
C'est un roman à ne surtout pas lire si vous craignez de broyer du noir pourtant il est envoûtant. C'est noir, comme l'histoire de ces deux jeunes hommes qui mettront longtemps avant de comprendre qu'ils sont encore dans la consigne et qu'ils ont passé leur temps à essayer d'en échapper. La solitude suinte dans ces lignes et l'immense désespérance, nulle illusion, nul répit, tout est dans le drame et le dégoût mais servi par une plume magistrale.

Je vous le conseille vivement , une vraie claque.

A ce point là ?
Mince, ça m'embête, j'en ai déjà des montagnes qui attendent + ceux de la médiathèque.



En même temps, je l'avais acheté comme ça, sur le titre étrange et la couverture. Je ne suis pas peu fière de mon intuition.