Agnès Giard, Erotisme japonais.

Il semblerait que le Shibari soit spécifique et repose sur une tradition précise : le Shibari ou Kinbaku, pratique artistique ancienne.

C'est un art de la corde et des noeuds qui consiste à entourer de liens un homme ou une femme, pour faire des figures répertoriées, - mais qui laissent aussi au maître du Shibari une capacité d'improvisation et de création.

Les cordes peuvent être de différentes couleurs, ca qui accentue l'intérêt du spectacle.

Cen'est pas un divertissement d'amateur qui blesserait ou ferait souffrir la personne liée. En ce cas on risquerait d'arrêter la circulation du sang ce qui pourrait entraîner jusqu'à des amputations nécessaires !

Xavier Brillat avec Haruki Yukimura & Nana Chan a filmé l'art du Shibari, ses figures au sol et aériennes, dans leur accomplissement.

On voit alors qu'il s'agit d'une pratique très savante où rien n'est laissé au hasard.

Entrouvrons la porte sur quelques estampes japonaises avant d'en parler.

La culture japonaise ne repose pas comme la nôtre sur la notion de péché, et les mythes parlent d'unee création dumonde dans un gigantesque orgasme

Citation :

"De l'œuf premier naît le ciel et la terre et d'autres divinités. Le premier couple divin, Izanami et Izanagi (frère et sœur), lance un éclair à partir de l'arc-en-ciel qui crée une île. Sur cette île, le couple divin incestueux dresse un pilier phallique qui permet la réunion du ciel et de la terre."

Ausi ne faut-il pas s'étonner de trouver des estampes (osées à nos yeux) dans des temples shinto : elles sont aussi à but éducatif.

Deux livres traitent du sujet, non de façon vulgaire ou pornographique, mais comme objet d'étude.

je ne connais pas celui-ci : PINK BOX de Joan Sinclair, chez La Martinière



le rose étant au japon la couleur de la jeunesse, et du sexe.

". Hautes en couleurs, drôles et fascinantes, les photographies de Joan Sinclair rendent compte d'un univers interdit aux occidentaux, et caractéristique de la culture japonaise contemporaine."
dit amazon.

Mais celui-là L'IMAGINAIRE EROTIQUE AU JAPON d'Agnès Giard, chez Albin Michel, fait le tour de la question, avec des références littéraires et cinématographiques précises - que je préciserai, ainsi qu'avec des considérations historiques qui expliquent les moeurs actuelles.

les lycéennes japonaises avec des chaussettes en tire-bouchons, fixées avec de la colle sur les mollets, alimentent les fantasmes ;



à mettre en rapport avec serpents et piercings

Cette attirance pour les lycéennes serait un trait caractéristique du Japon où le goût de l’éphémère, de la métamorphose et de l’être en devenir, l’emporterait sur la beauté de l’être achevé.

Est-ce une manifestation de la crainte du grand cataclysme annoncé périodiquement par les fréquents tremblements de terre ? Même le film « Nuages flottants » s’achevait sur un moderne carpe diem.

Après tout, Ronsard aimait les très jeunes filles, ce qui était courant à l'époque.

Anne Giard note dans son livre sur l’érotisme une esthétique puérile qu’on retrouve dans les mangas. Le chapitre initial s’intitule « la culture de la culotte » : il existe au Japon depuis septembre 1993 des distributeurs automatiques de culottes usagées.

Maria Sharapova, une joueuse de tennis, était devenue une idole sexy, et les acclamations du public saluaient moins ses bons coups de raquette que les envolées de sa jupette.

Comme vous n'osez pas intervenir sur ce site sulfureux, j'ai mis en "mauvais genres" les références de Yapou, bétail humain.

Pour rester dans le domaine animal, je vous propose les "femmes- chiennes" oeuvre d'Asaji Muroi visible ici

Citation :

Asaji Muroi – chercheur spécialisé dans la lutte contre le cancer - dessine en cachette des images de femmes à quatre pattes, qui gardent l’entrée des maisons, apportent le courrier et quémandent en vain des caresses… Elles sont nues, ou vêtues d’un pagne, et se font humilier par des Maîtres qui tirent sans ménagement sur leur laisse ou les mettent au piquet devant le facteur et les voisins souriants.

dixit Agnès Giard.

L'artiste expose dans la plus célèbre galerie d'art érotique de Tokyo : la Vanilla Gallery.

Cela participe de la "culture de la honte et de l'humiliation" qui serait une specificité nippone.

Avec Hokusai, le rêve de la femme du pêcheur, s'incarnent les « étreintes de l’horreur » où des monstres à tentacules possèdent charnellement leur victime féminine.



Métaphore obligatoire due au souci de respectabilité que le Japon impose face à l’occident ?

Le cinéma en fait usage, âmes et yeux sensibles s'abstenir, car octopus : la video est éprouvante !!

Il est assez étonnant de voir les autorité japonaises s'enquérir auprès des voyageurs s'ils ont des revues dites pornographiques, quand on sait que les estampes japonaises ne sont pas entièrement innocentes.
on en voit ici de traditionnelles signées des plus grands noms Utamaro, Hiroshige etc.

Après le succès de L'imaginaire érotique au Japon

Agnes Giard publie le "Dictionnaire de l'amour et du plaisir au Japon" chez Glénat, collection drugstore.

GLENAT (18 novembre 2009), Collection : DRUGSTORE

Les objets du désir au Japon, est un livre évoquant 108 objets de plaisir japonais des plus high-tech aux plus traditionnels en n'oubliant pas ceux qui pourront paraître incongrus ou bizarres.

Le lecteur découvrira ainsi des biscuits en forme de tentacules phalliques, un lubrifiant parfumé aux aisselles d'employée de bureau, une crème de beauté composée de fiente de rossignol (oiseau symbole de l amour au Japon), une marmite anti-adultère et même un godemiché en forme de main moulé sur celle du célèbre acteur Taka Kato ...

Agnès Giard est journaliste à Libération. Elle est spécialisée dans le sexe bizarre et la culture japonaise. Elle a déjà signé deux ouvrages intitulés L'imaginaire érotique au Japon et Dictionnaire de l'amour et du plaisir au Japon.

Fabuleux les bouquins d'Agnès Giard avec des illustrations à couper le souffle.
De beaux livres avec une analyse qui va bien au-delà des habituels clichés.

Agnès Giard tiens un blog sur Libération.
Je lui trouve une grande érudition sur le sujet de la sexualité sous toutes ses facettes (même si elle est plus spécialiste du japon), peut-être que je ne devrais pas me limiter à son blog et aller lire les bouquins que vous présentez là. Ca donne envie en tout cas.

FeralBuddleia a écrit:

Ca donne envie en tout cas.

ça allume le désir (qui n'est jamais éteint )

Cornichon a écrit:

veux tu te tenir devant ces dames^^

mais je ne pense qu'à elles !

La littérature teintée d'érotisme a sa place dans ma bibliothèque dont je ne peux qu'encourager cette flamme à ne pas s'éteindre pour faire d'autres découvertes

FeralBuddleia a écrit:

La littérature teintée d'érotisme a sa place dans ma bibliothèque

et aussi sa place sur GDS*

le blog d'Agnès Giard entre dans des considérations très techniques où la volupté repose sur une parfaite maîtrise de soi, sous peine de punition par le/la partenaire.

«Dans les films de sun-dome, les femmes empêchent les hommes de se satisfaire éternellement», dit-il… et sa voix glisse sur le mot «éternel» avec une sorte de douceur extasiée. Evidemment, on pense à Abe Sada, qui -pour éterniser l’ardeur de son amant- l’étrangla pendant l’amour et lui coupa le sexe.

Pour Takeo Funabiki, anthropologue de l’Université de Tôkyô, Abe Sada est une héroïne digne d’admiration.

après Le sexe bizarre : Pratiques érotiques d'aujourd'hui 190 p chez Tabou,

Dictionnaire de l'amour et du plaisir au Japon 353 p chez Drugstore,

Agnes Giard va publier à la mi-novembre

Les Histoires d’amour au Japon. Des mythes fondateurs aux fables contemporaines, aux éditions Glénat-Drugstore.

Ni anthologie, ni livre d’art – bien qu’illustré par 20 artistes contemporains japonais, l’ouvrage défend là encore une approche anthropologique.

Citation :

«l’amour, au Japon, est une histoire de superpositions, comme un paravent qui cache pour mieux révéler. Il est très présent mais on n’en parle pas.» «Là-bas, on ne dit pas je t’aime parce que l’on sait que c’est un mensonge. La seule chose qui ne ment pas, c’est l’érection. Le romantisme nippon consiste à bander, mouiller et à pleurer.»

« Les Histoires d’amour au Japon » (Agnès Viard/Glénat)

Riche en belles illustrations, ce livre revient sur le concept d’amour au Japon. Très vite, au début du livre, un anthropologue japonais explique à l’auteure :

« L’amour au sens occidental voire chrétien du terme n’existe pas dans notre pays » et : « Chez vous, il y a l’amour, chez nous, il y a le koi. Et s’il fallait définir le koi, je dirais qu’il s’agit d’un “ moment d’intimité instantané ” […] Le koi peut durer une heure. »

Les Histoires d’amour au Japon, Par Agnès Giard, Ed. Glénat – coll. Beaux livres


Le tabou, ce n’est pas le sexe, plutôt les sentiments. A tel point que le porno japonais montre beaucoup des personnages contraints de trahir leurs sentiments.

Citation :

« Nos parents nous apprennent à cacher nos sentiments nos émotions, en nous disant que c’est ça, la beauté. Quand nous sommes tristes, en colère, déprimés, nous devons le cacher. »

présentation détaillée

Dans son livre, Agnès Giard parle des histoires d’amour japonaises qui finissent très souvent mal, avec des morts sanglantes, des suicides.

Vive la France ?