Mikio Naruse,Nuages Flottants

J’ai vu avec un grand plaisir un film de 2 heures : nuages flottants de Mikio Naruse, avec Hideko Takamine et Masayuki Mori, adaptation à l’écran d’un roman de Fumiko Hayashi.



Hiver 1946, , la jeune Yukiko est rapatriée de l'Indochine française. A Tokyo, elle retrouve Tomioka avec qui elle a eu une liaison torride pendant la guerre. Son amant ne tient pas la promesse qu’il lui avait faite de divorcer : il dit ne plus pouvoir quitter sa femme.

Yukiko survit courageusement au chaos de l'après-guerre, cherchant en vain du travail, vivotant dans un taudis tout en ‘réconfortant’ quelques G.I. encore sur place.




Sa vie ne sera plus faite que d’attentes et de rencontres passagères avec son amant …

Les personnages vivent dans des lieux qui reflètent leurs vies, parfois splendides, d’autres fois ternes et miséreux, ils suivent les aléas de leurs existences, les pics et les plongées de leurs passions.




Les visages à la fois expressifs et très sobres des acteurs principaux sont bouleversants. Celui de Masayuki Mori sait offrir une grande opacité aux regards quémandeurs de Hideko Takamine.

je cite philippe Serve

Citation :

Nuages Flottants est une oeuvre sublime.

Rarement un cinéaste aura aussi bien peint à l’écran le poids d’un bonheur passé qui, le temps défilant, s’apparente de plus en plus à un rêve lumineux devenu cancer de l’âme dans un présent de grisaille et de désillusions. Et Naruse put s’appuyer sur un duo d’interprètes exceptionnels : Masayuki Mori, inoubliable acteur chez Mizoguchi (Les Contes de la lune vague après la pluie, L’Impératrice Yang Kwei-fei) ou Kurozawa (Rashomon, L’Idiot) et, surtout, l’immense Hideko Takamine, actrice fétiche de Naruse sous la direction duquel elle tourna 17 fois.