A propos de la littérature francaise ou européenne

J'aurais peut-être pu ajouter francophone ?

rotko a écrit:

est-ce que vous penseriez à un ton français avec des auteurs qui ont ecrit à la même époque ?

peut-on mettre dans le même panier Celine et Proust, rousseau et voltaire, levi et quignard ? Camus et Vian (sans parler de jean sol Partre !) ?

et je cite la deuxième partie du message de Rotko concernant la littérature asiatique, pour en garder l'idée ...

Citation :

Et si les auteurs, dits japonais, passaient maintenant plus de temps hors du japon que chez eux, s'interessaient plus à l'occident qu'au Japon ?

... et si les français ou européens passaient plus de temps hors de leurs contrées ?

Des questions déjà pour ce débat

rotko a écrit:

En France, je crois qu'on étudie la litterature française, au sens national et peut-être non hexagonal du terme : on inclut des proches, quelques Belges dont Simenon et Verhaeren, Michaud parfois, et quelques Suisses dont Rousseau, sans trop vanter d'ailleurs son appartenance à la république de Genève.

Pour les autres, plus ils sont loin, plus ils sont lointains : on entrevoit Cesaire, mais les maghrebins ou autres n'ont pas vraiment conquis leur appartenance.

Je parle de l'école. On me contredira si je me trompe.

Pour des étudiants américains, ce cloisonnement, disons en gros "national", est moindre apparemment, puisqu'ils étudient la littérature européenne, catégorie assurément plus vaste et sans doute plus satisfaisante, pour des auteurs comme Nerval ou Baudelaire.

Citation :

Et si les auteurs, dits japonais, passaient maintenant plus de temps hors du japon que chez eux, s'interessaient plus à l'occident qu'au Japon ?

A vrai dire, pour les Japonais, je m'avance un peu en parlant d'expatriation (mea culpa), ce n'est sans doute pas général, alors que chez les sud-americains le phenomène est largement répandu (voir l'autre fil). On ne saurait pas dire que Le Clezio est hexagonal.

j'ai bien aimé cet article de Vassilis Alexakis dans lemonde où il parle de l'identité française , tant au niveau culturel, politique que linguistique.

D'origine grecque, il n'a pas demandé sa naturalisation, par fidélité à ses origines, tout en écrivant en Français, et obtenant le prix de l'académie française, institution favorable à la tradition, s'il en fut.

Ses lectures ?

Citation :

L'attachement que j'ai pu avoir pour [La France] quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco.

Je n'ignorais pas que la comtesse de Ségur était née Rostopchine. Mon auteur favori restait cependant Alexandre Dumas.[...] Je n'ai su que beaucoup plus tard que la grand-mère paternelle de Dumas était une ancienne esclave de Saint-Domingue

Son avis est intéressant parce qu'il dénonce l'étroitesse d'esprit qui tendrait à gagner la France aujourd'hui avec un ministère de l'immigration et de l'identité nationale.

C'est un aspect qui méritait, je crois d'être souligné.

Citation :

L'attachement que j'ai pu avoir pour [La France] quand j'étais adolescent était dû en partie à des étrangers, ou tout au moins à des Français d'origine étrangère, à Van Gogh et à Salvador Dali, à Kopa et à Piantoni, à Beckett et à Ionesco.

Dali, Van gogh ? ... français c'est du n'importe quoi là ... où sont-il considérés artistes français.
Beckett aussi mais je l'ai déjà dit, mais le sujet ne me plaît pas car si je parle d'origine culturelle, je ne parle pas d'identité nationale, cela n'a rien à voir et l'identité est une plaie.

J'ai parfois l'impression que la France se choisit des artistes ou sportifs, comme des artistes se choisissent des cultures plus ou moins avantageuses selon le profit que peut en tirer chacun.

Ce qui est tellement loin de ce que j'aime que cela n'a pas d'intérêt pour moi, mais bon Dali, Van Gogh, Beckett, français... je trouve que ce n'est même pas respectueux pour eux, pour une personne qui ne prend pas la nationalité française par mémoire et respect de ses origines. Y'a un problème...

On est pas prêt d'être des humains avec simplement des cultures différentes et riches de ces différences sans s'opposer.

Utopie a écrit:

des artistes se choisissent des cultures plus ou moins avantageuses selon le profit que peut en tirer chacun.

Là tu fais un procès d'intention non étayé à Vassilis Alexakis. Il ne s'agit pas d'un chanteur choisissant une nationalité belge par exemple pour payer moins d'impôts.

Utopie a écrit:

ce n'est même pas respectueux pour eux, pour une personne qui ne prend pas la nationalité française par mémoire et respect de ses origines.

Dans cet article, Alexakis ne prend pas l'identité française pour les raisons qu'il indique - et les griefs qu'il dénonce sur son actuelle évolution, et qu'on doit respecter, mais il choisit l'expression française, comme l'a fait Beckett. On ne peut pas décider à leur place

Quant à décider pour un peintre s'il peint français ou espagnol !!!, on ne va pas soulever le problème Picasso C'est pourquoi j'aime bien pour Beckett un auteur d'expression irlandaise et française.

Interressant tout ça. Je suis certaine que ça va m'aider dans mes études surtout côté dissertation. Les profs font comme si nous avions la science infuse et que nous avions déjà tout lu.

Moi j'ai passé un BAC économique et social....

Le point de vue de Mabanckou me paraît le plus clair dans ce domaine.

Oui, après lecture de son avis, je suis d'accord.
D'ailleurs nous avons abordé ce thème cette année en cours de Lettres Modernes, en étudiant Kateb Yacine, un auteur francophone. Il explique qu'il écrivait en français pour retourner la langue imposée dans les colonies contre les colonisateurs. La langue devient une arme braquée contre sa propre source. Et pourtant, Kateb Yacine est un auteur francophone reconnu dans les classes de littératures françaises...
Joli paradoxe.

ah, Kateb Yacine, nous l'avons lu et apprécié. Si la langue ne sert qu'à vehiculer des idées reçues, des images rebattues, on reste dans l'anodin.

joumana Haddad dit qu'elle a besoin pour s'exprimer d'avoir une langue à violenter. Femme, elle écrit des poèmes érotiques au Liban, on comprend sa situation.