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| | JMG Le Clézio | |
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Auteur | Message |
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sarabennada pilier
Nombre de messages : 431 Date d'inscription : 02/09/2010
| Sujet: JMG Le Clezio Ven 03 Déc 2010, 13:02 | |
| J’ai déjà terminé la partie « mondo » (pas tout le livre) Je trouve l’histoire très touchante. Un enfant qui vient de nulle part pour égayer un monde de routine et d’indifférence. Un garçon qui vite occupe une place chez toi (le lecteur) au point où tu suis tous ses mouvements et ses agissements, un petit avec qui tu retourne a l’enfance naïve et pleine de charme. Un inconnu complètement détaché de ses pairs, de la société, errant tout seul mais respecté par les gens avec qui il entretient des relations quoique passagères. - Citation :
- « …Mondo avait trouvé beaucoup d'amis, rien qu'en marchant dans les rues. Mais il ne parlait pas à tout le monde. Ce n'étaient pas des amis pour parler, ou pour jouer. C'étaient des amis pour saluer au passage, très vite, avec un clin d'oeil, ou pour faire un signe de la main, au loin, de l'autre côté de la rue… »
p15 Son désir de découvrir d’autre lieux ne lui tenait pas vraiment a cœur. Il a pris la nature pour famille, il a lié amitié avec la mer, le soleil, le ciel, les mouettes…Il leur parle avec plaisir, - Citation :
- «…Le brise-lames ne disait rien, ne bougeait pas, mais il
aimait bien les histoires que lui racontait Mondo. C'était sûrement pour ça qu'il était si doux. Mondo restait longtemps assis sur son brise-lames à regarder les étincelles sur la mer et à écouter le bruit des vagues…). p18 . Mondo, discret, gentil, et debordant de vitalité enfantine, arrive incognito mais disparaît soudain en te laissant perplexe, tu l’as déjà apprivoisé… Une histoire, une chute ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Sam 11 Déc 2010, 06:33 | |
| Hazaran
c'est une courte histoire à l'usage des adolescents, puisque Alia, peu au fait des choses des adultes, comprend mal ce que veulent des "hommes en noir" avec des attachés-case : des promoteurs et leurs agents - ou stagiaires, qui s'emparent du territoire des démunis.
Alia, par contre, est parfaitement à l'aise dans le monde des enfants, et des énigmes poétiques à résoudre : on reconnaît chez Le Clezio le goût et l'amour des sirindanes, les devinettes de l'île Maurice.
Martin, l'homme déraciné, rappelle l'Adam Pollo du Procès-verbal, comme voué à l'errance. Les coeurs purs sont expulsés du monde du profit. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Dim 12 Déc 2010, 14:05 | |
| Je trouve chez Le Clézio un continuel désir d'évasion et de liberté, très sensible dans celui qui n'avait jamais vu la mer (in Mondo). Car le monde extérieur est violent, dans ses institutions. C'est noté discrètement dans Hazaran, mais on sait bien que les "hommes en noir" ont pour intention d'expulser les habitants des cabanes. Dans celui qui n'avait jamais vu la mer, c'est le lycée que fuit Daniel, les interrogations à brûle pourpoint, etc. Il suffit d'une phrase pour montrer la présence d’un monde autoritaire : - Citation :
- « ...il guettait tout le temps à travers la porte du wagon. Il savait qu'il ne devait pas rencontrer de policiers. Alors il s'est bien caché au fond de la cabane de planches, il a grignoté un peu de pain et il s'est endormi. »
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Lun 13 Déc 2010, 19:02 | |
| Je retrouve chez Le Clézio un sens du merveilleux qui le fait se tourner vers l’évocation de sociétés primitives mythiques, et ce n’est pas par hasard, je crois, qu’il situe Mondo sous le Signe de Sindbad, à la fois par l’exergue : - Citation :
- « hé quoi ! Vous demeurez à Bagdad, et vous ignorez que c’est ici la demeure du Seigneur Sindbad le Marin, de ce fameux voyageur qui a parcouru toutes les mers que le soleil éclaire ? ».
Et dans une autre histoire. Dans « Celui qui n’avait jamais vu la mer », « Daniel aurait aimé s’appeler Sindbad, parce qu’il avait lu ses aventures dans un gros livre relié en rouge qu’il portait toujours avec lui en classe et dans le dortoir. » Je n’insiste pas sur le lyrisme de l’évocation marine pour souligner la fraternité primitive entre les êtres : - Citation :
- «[...] devant la faille où habitait le poulpe, il attendit, sans bouger. Au bout d’un moment, il sentit les tentacules qui touchaient légèrement sa peau, qui s’enroulaient autour de ses chevilles. Le poulpe le caressait avec précaution, quelquefois entre les orteils et sous la plante de pieds et Daniel se mettait à rire.
« Bonjour Wiatt » dit Daniel. Le poulpe s’appelait Wiatt, mais il ne savait pas son nom, bien sûr .» | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Ven 28 Oct 2011, 05:30 | |
| - Citation :
- Chacune de ces dix nouvelles comporte un mécanisme parfait où le lecteur va se retrouver désorienté, obligé de reprendre le sentier jusqu’à ce moment précis où le récit bascule. Et souvent les masques tombent non pas pour laisser place aux visages, mais à d’autres masques «de cartons bouillis ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard».
l'article du magazine littéraire «L.E.L., derniers jours»A Cape Coast, au Ghana, la poétesse Letitia Elizabeth Landon (1801-1837) étouffe dans le fort du gouverneur, son mari. C’est pour elle une prison [...] elle s’échappe la nuit pour entendre le vent et les vagues.l'article de Libération. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 03 Nov 2011, 07:14 | |
| Pendant que tout lemonde dit du bien de son histoire du pied, Le Clezio investit le Louvre. Expos, lectures, conférence et choix de films sont au programme.
ce week-end, il présentera quatre films : Dersou Ouzala, d’Akira Kurosawa et le Salon de musique de Satyajit Ray, samedi, à 14 h 30 et 18 heures.
Le lendemain, à 15 heures, la projection de Yeelen ( «la Lumière»), de Souleymane Cissé, sera suivie d’un débat entre le cinéaste malien et Le Clézio. puis Cœur de feu, de Luigi Falorni sur les enfants soldats.
voyez le programme.
bonus !
un extrait du pied dans l'Express | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Jeu 28 Mar 2013, 07:57 | |
| 346 p. chez Gallimard ou LE CLUB / LE GRAND LIVRE DU MOIS. parution en 2011. Voici quelques portraits de femmes qui ont refusé le cynisme et la brutalité du monde. Telle Ujine, cette étudiante en première année de droit, qui choisit de garder l'enfant qu'elle porte contre l'avis de son amant Samuel, lâche et si peu responsable. Ou encore Fatou, dont le courage et la détermination lui permettront de sauver son amoureux Watson, et de le ramener sain et sauf à Gorée après sa tentative échouée d'émigrer en Espagne. Ou telle Yama, cette grand-mère à l'amour débordant qui sauve sa petite-fille, j'ai lu deux nouvelles, Personne, et Yo. La première m'a laissé indécis dans l'ensemble, même si certains passages m'ont paru marqués par une empathie que j'aime bien chez le Clézio. Dans Yo, c'est le George de des souris et des hommes qui parle, ou du moins un personnage dans son genre : naïf, demeuré, moqué par autrui. Il a le coeur pur, il reste spontané et ingénu dans un milieu difficile. Pourtant il semble mieux comprendre l'univers que bien des adultes, et en particulier il perçoit à l'avance des ombres menaçantes. Ce qu'on aime, c'est le son pur de sa voix, plus agréable que la grossièreté de ceux qui l'entourent. La nouvelle est courte (299-308), et très agréable à lire. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: le clezio Jeu 28 Mar 2013, 08:38 | |
| ça me plait bien tout ça ! l'Excellence, convaincant ! | |
| | | soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: JMG Le Clézio Mer 09 Oct 2013, 09:48 | |
| EXTRAIT DE GENS DES NUAGESC’ÉTAIENT ELLES QUI ÉTAIENT AU CENTRE DES LÉGENDES L’âme du désert, ce n'est pas le guerrier armé de sa carabine et montant le chameau (ou maniant la Kalachnikov à bord d'un tout-terrain). C’est cette femme qui garde les lieux, entretient le feu, écarte la terre de ses doigts pour ouvrir le secret de l'eau. La courbe de son corps aux longs voiles qui ondoient épouse le paysage le plus ancien du monde. La lumière du désert brille dans le blanc de ses yeux, l’éclat de ses bijoux, l’ivoire de ses dents. Sa voix et son rire sont la musique de ce pays de silence. La lueur bleue des haïks se mêle au cuivre de sa peau à la manière d’un bronze ancien. Les femmes du Sahara donnent tout. Elles transmettent aux enfants la leçon du désert, qui n’admet pas l’irrespect ni l’anarchie ; mais la fidélité au lieu, la magie, les prières, les soins, l’endurance, l’échange. Lorsque la civilisation du désert existait encore dans toute sa force (il n’y a pas longtemps, au début de ce siècle), les grandes oasis brillaient du même feu, de la même foi : Tombouctou, Oualata, Atar, Chinguetti. Alors se réunissaient les caravaniers avec leurs chargements de sel, de vivres, d'armes, et leur escorte d’esclaves. Au centre des camps montait la musique, vibraient les paroles épiques, les contes, les chants amoureux. Mais c’étaient elles qui animaient les guerriers. C’étaient elles qui étaient au centre des légendes. Leurs voix, le tintement de leurs bracelets rythmaient les chants. Leurs parfums enivraient les voyageurs. Dans les flammes, c’étaient les femmes qu’ils voyaient, leurs robes chatoyantes, les gestes de leurs mains, l’ondulation de leurs hanches. Les hommes étaient semblables aux pierres : coupants, usés, brûlés, le regard mince comme le fil de leurs poignards. Mais les femmes du Sahara avaient la douceur des dunes, la couleur des grès érodés par le vent, vagues de la mer, mouvantes collines, et le don de l’eau qu'elles savaient par cœur et gardaient pour leurs enfants. Devant la maison, nous avons vu la plus jeune fille de Bouha et nous avons pensé à la femme que Sidi Ahmed el Aroussi avait rencontrée, pleurant à côté de sa cruche cassée. La légende ne dit pas son nom ni son âge, mais c’est bien ainsi que nous l’imaginons, treize ans environ, maigre et sombre, l’air sauvage des Berbères, le front têtu. Vêtue d’une robe poussiéreuse, une gardienne de chèvres sans doute. Et lui, le saint que tout le monde vénérait, s’était arrêté, et pour elle il avait fait ce prodige : une eau qui restait prisonnière d’une cruche brisée, comme un arc-en-ciel suspendu au-dessus de sa tête. C'est ici que cela s’est passé, sur cette terre caillouteuse, non loin du ravin, il y a cinq cents ans, et tout à coup il nous a semblé que cela pouvait encore arriver. Car tout était resté identique grâce à la force de ces femmes, à leurs gestes éternels, longs, doux et coupants comme les gestes d’un rituel. JMG a écouté Jemia et Amy parler et rire avec les femmes. Elles échangeaient des regards, des idées. Elles essayaient les bijoux, les voiles. Dans la chaleur de l’après-midi, le thé amer emplissait les verres. C'est sa musique qui fait rêver, qui abolit le mur du temps, les différences. Non loin, il y a le tombeau de Sidi Ahmed el Aroussi. Le bruit du thé, les mots et les rires des femmes, l’éclat de leur gaieté doivent résonner jusque-là, adoucir le silence. L’odeur de la nourriture emplit l’aire du village. Quand tout est prêt, les hommes partagent cette nourriture. Chacun trempe ses lèvres dans le grand plat de « beurre » — cette crème douce et fine, faite de la graisse fondue de la chèvre, qui inspira un grand dégoût au pauvre Vieuchange. Et c’est comme si l’on faisait revivre un autre temps, à la fois lointain et si semblable au nôtre. Ce qui est extraordinaire, c'est la ressemblance. Nous avons rencontré Oum Bouiba, une femme d’une quarantaine d'années. Et quand nous la regardons, il nous semble voir la mère de Jemia, ou plutôt une tante qui aurait vécu autrement. C’est le même visage aux pommettes larges, avec quelque chose de tartare, ou de mongol, le front haut, l’arc parfait des sourcils, le même sourire, l'aigu du regard noir. Les mains aussi, larges, fortes, endurcies, hâlées par le soleil. La voix, la façon de parler. Cette franchise directe, et en même temps la réserve. La mère de Jemia avait cette sorte d'élégance naturelle, partout où elle se trouvait, et, en voyant Oum Bouiba, nous comprenons que c’était sa part de femme du désert. Oum Bouiba tient Jemia enlacée comme si elle retrouvait quelqu’un qu’elle avait connu autrefois et qui serait revenu, naturellement, parce que c’était écrit. C’est cela, le vrai retour : quelqu’un qui vous ressemble comme un oncle ou une tante, qu’on ne connaît pas mais qui vous attend dans une vallée au bout du monde. Jemia et J.M.G. Le Clézio, Gens des nuages, Éditions Stock, 1997, pp. 80-81-82-83. Photographies de Bruno Barbey. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: jmg le clézio-page 8 Mer 09 Oct 2013, 21:16 | |
| J'ai lu Le Clézio il y a lontemps et j'en garde un bon souvenir. Mondo et autres histoires, La ronde et faits divers; L'étoile Errante et Diego et Frida. Je pourrais me procurer "la ritournelle de la faim" | |
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