Expressions casse-pieds

Les expressions exaspérantes, génantes, mal venues, casse-pieds en somme.

Une qu'on nous sert à toutes les sauces :

Ménagère de moins de cinquante ans

Ainsi après être passée du stade d'enfant, ado, jeune femme, on se retrouve, un beau jour, ménagère de moins de cinquante ans !
On ne peut trouver plus laid pour définir une génération qui a vu naître le magnétoscope, la pillule, la libération de la femme ...
se retrouver dans une case, devenir une cible marketing , qu'en pensez vous ?
Et vous quelle expression vous hérisse les poils des bras ?

Il y en a tellement !
Il y a tout d'abord les fautes de langage, les tournures impropres :
La première qui me vient à l'esprit c'est : Au jour d'aujourd'hui
Je crois que cela se passe de commentaires....
Et aussi : Vous n'êtes pas sans savoir . Ne peut -on pas rester simple : vous savez, c'est tout. Et de plus, le nombre de personnes qui disent : Vous n'êtes pas sans ignorer...... consternant.


Tout à fait d'accord pour la ménagère, Ines !
Dans le même ordre d'idée, pour être extrémiste , je ne supporte pas que l'on dise : les jeunes, un jeune.
Jeune était un adjectif. Jeunes gens, jeune homme, jeune fille, jeune garçon, etc.
Qu'il devienne un nom, et voilà encore une classification. Comment, ce ne sont plus des garçons, des filles, des futurs adultes ? Ce sont des jeunes, avec tout ce que cela peut sous-entendre.

Bon j'en laisse un peu pour les autres.... ah si ! un dernier : insécurité. Réservé auparavant à l'extrême droite désireuse d'inquiéter les populations, voilà que c'est devenu un mot tout à fait banal, qui sous entend que nous devons avoir peur toujours et partout.

Tous ces fichus clichés : la cerise sur le gâteau, ça m'interpelle (au niveau du vécu, évidemment )

Et cette nouvelle manie de dire décédé(er) par peur de prononcer mort ou mourir.
Et le politiquement correct qui crée des euphémismes stupides, style mal-entendant, non-voyant...
Et quand les femmes de ménage deviennent des techniciennes de surface et les instituteurs (c'était pourtant un beau nom) des professeurs des écoles... Il me semble que ces transformations sont plus méprisantes que gratifiantes pour un métier, quel qu'il soit, non ?

Oui Maïa, je trouve que ces expressions sous-entendent : "jusqu'à présent vous étiez désignés par des appellations dégradantes, mais à partir de maintenant vous serez désignés par des appellations valorisantes ; ceci étant, votre valeur, à nos yeux, n'a pas changé puisque dans le fond nous ne vous aidons pas plus qu'avant, et nous vous prenons pour des idiots puisque nous pensons que vous nommer par une appellation gratifiante suffira à vous faire croire que nous cherchons à améliorer votre qualité de vie."
Et j'entends souvent "la montagne a fait 3 victimes" ou "la route tue, chaque année, plus de x personnes".

Dans le même genre, vous avez avec certains medicaments, des "effets indesirables" ce qui dit ainsi paraît benin alors que vous sentez votre coeur défaillir, e t le medecin déclarer : je crois qu'il va passer, non l'effet indésirable, mais le patient que vous êtes....

troglodyte a écrit:

Oui Maïa, je trouve que ces expressions sous-entendent : "jusqu'à présent vous étiez désignés par des appellations dégradantes, mais à partir de maintenant vous serez désignés par des appellations valorisantes ; ceci étant, votre valeur, à nos yeux, n'a pas changé puisque dans le fond nous ne vous aidons pas plus qu'avant, et nous vous prenons pour des idiots puisque nous pensons que vous nommer par une appellation gratifiante suffira à vous faire croire que nous cherchons à améliorer votre qualité de vie."
Et j'entends souvent "la montagne a fait 3 victimes" ou "la route tue, chaque année, plus de x personnes".

Cela s'appelle de la discrimination positive

Moi ce qui me fout en rogne c'est l'expression : une espèce de..., du genre une espèce d'histoire...

[/i]

ah oui j'avais oublié une que je ne peux plus supporter c'est
il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain... elle m'orripile celle-là

et alors ce que je ne peut supporter par dessus tout c'est les gens, notamment les anglo-saxons, qui lorsqu'ils disent une expression pas trop convenue font le signe des guillements avec leurs doigts de part et d'autre de leur tête... ah !!!!!!! je leur claquerais la tête si je pouvais !!!!

alexnihat a écrit:

Moi ce qui me fout en rogne c'est l'expression : une espèce de..., du genre une espèce d'histoire...

Moi aussi ! Mais encore plus ceux qui disent un espèce de.... quand le mot suivant est masculin.

Et les guillemets avec les doigts..... insupportables !!!! Heureusement, on ne voit pas trop çà en France pour le moment... ou alors peut-être dans certains milieux, que je ne fréquente pas ?

Lorsqu'ils guillemettent avec les doigts, ils ressemblent à Chantal Goya qui mime les petits lapins.

Exact !

"tout à fait" pour répondre oui

"-Vous intervenez sur Grain-de-Sel depuis plusieurs semaines?
-Tout à fait."

Complètement pour tout simplement dire.... oui

A propos de "complètement", il me vient à l'esprit l'expression "complètement imbuvable", dont le caractère cocasse apparaît lorsqu'on essaye d'imaginer ce que "moyennement imbuvable" ou "passablement imbuvable" voudrait dire.

Encore plus drôle : peut-on imaginer, même chez une couturière alcoolique, de "boire" un fil ?

On est tous sur la même longueur d'onde à ce que je vois

Et gérer du personnel ou gérer ses émotions

M'enfin : gérer = administrer :!:

Une info que certains auraient du mal à digérer

Maïa a écrit:

Encore plus drôle : peut-on imaginer, même chez une couturière alcoolique, de "boire" un fil ?

Tiens je ne la connais pas cette expression , peux-tu éclairer ma lanterne Maïa :idea:

"Gérer du personnel" me fait penser aux "ressources humaines", qui seraient pour une entreprise ce que les ressources pétrolières, ou agro-alimentaires, sont pour un pays : une provision de choses consommables.

Oui , mais celui là , encore heureux , on peut le transformer en RH , bien fait pour le DRH , et toc ! Et puis aussi pour le RRH , et retoc !

Que dire de "que du bonheur".
On enlève ses chaussures qui compriment les pieds, "que du bonheur". On a arraché des doigts de l'autre cliente le short en solde à 50%, "que du bonheur".
Qu'est-ce que ça sera quand on rencontrera enfin l'être parfait qui nous correspond (pour peu qu'il existe ...), quand on aura réalisé son rêve le plus fou ?


Dans la série, je ne supporte plus non plus les "vigilant", "jubilatoire", "ludique", "convivial", "pédagogique".

Ce qui me fait bondir et hurler, c'est quand les politiques parlent d' effets collatéraux quand une bombe par exemple, est tombée par pure mégarde sur les civils!
Et je grince des dents quand j'entends des expressions telles que "il a un coach", "nous sommes en phase "
Et apparemment le truc des guillemets fait l'unanimité de la haine chez GDS

je ne crois pas qu'il y ait de la haine chez les GDS*, mais l'emploi non repris en compte de certains mots courants.

Les guillemets jouent alors leur rôle habituel de citation.

C'est vrai que les euphémismes pour parler de morts humaines sont à dénoncer.
Quant au snobisme des mots anglais

Il a été blessé mortellement.

Expression qui m'est proprement insupportable.

Comment peut-on accoler ces 2 mots si différents ? Un blessé est VIVANT, un mort est ?.

Mort.

je trouve chez kenziburo Oë une reflexion sur la "bombe nucléaire propre".

on trouve de tout !

j'ai déja vu un éloge de la bombe à neutrons qui a le mérite de détruire les humains sans mettre en péril les bâtiments.

Ce qui, noterait Marie, ôterait le pain de la bouche des maçons

- s'il en restait !

sybilline a écrit:

Et apparemment le truc des guillemets fait l'unanimité de la haine chez GDS

De la haine, non. Marque de l'agacement.

Et en parlant de guillemets, quelle mode agaçante de mettre des guillemets partout, en les confondant souvent d'ailleurs avec les parenthèse.
On pourrait dire entre parenthèses qu'il est blessé mortellement.

Entendu il y a peu au dans un compte rendu de match de foot à la radio : Sanchez* qui avait mis ou arrêté plusieurs buts était " l'homme entre guillemets du match."

Perplexité.

Qu'est-ce qu'un homme entre guillemets ? c'est un nouvel équipement homologué par la fédération de foot ? une sorte de béquilles ? un semblant d'homme ? une femme ? un canard ?

En dehors des citations, les guillemets servent aussi à montrer qu'on refuse de prendre à son compte les mots, qu'on les met en doute.
Le journaliste contestait donc la reconnaissance acquise par ce joueur ?


(* nom du joueur non garanti)

je crois que "l'homme du match" était le titre que préparait oralement le journaliste pour son compte-rendu écrit dans l'équipe.

A l'oral toujours, mettre les deux mains à hauteur des yeux et ouvrir les guillemets rapidement avec le pouce et l'index : 2 reprises !

si on met un "homme" entre guillemets, on laisse entendre un certain doute

les guillemets sont typographiquement ce que sont les pincettes pour saisir un insecte répugnant

voici un titre dans le journal le Monde

Le pape justifie "l'action silencieuse" de pie XII en faveur des juifs.

tout y est, et les guillemets et l'oxymore.

- Que fîtes-vous contre le génocide ?

- de l'action silencieuse !

- ah ! bravo !