Réunion de potes - Récit évolutif

Inès était parée, n’avait rien laissé au hasard, du moins le pensait-elle. Chaque fois c’était pareil, elle oubliait toujours un truc.
Le sommeil avait eu du mal à venir hier soir, elle retournait toutes les situations dans sa tête, pourvu que tout se passe bien … Elle réussit finalement à s’endormir et les rêves qu’elle fît cette nuit là la laissèrent pensives. Elle préparait des gâteaux, des tartes, des muffins au chocolat, puis elle se rendait à un pique nique où tous se retrouvaient au bord d’un lac à l’eau très claire, l’herbe était verte et tendre, le soleil illuminait le petit coin de paradis. Ces doux présages auguraient une journée à la hauteur de ses espérances.
« Ils seront tous là, c’est certain », songeait-elle dans le train, laissant son esprit vagabonder sur son livre ouvert, incapable de se concentrer, elle regardait le paysage défiler sans le voir. Les pièces de clavecin de Rameau la transportaient vers le forum, elle les avait choisis pour le voyage, les deux étaient indéniablement liés. Oui ils seraient tous là, il ne pouvait en être autrement, elle avait tellement hâte de les voir, impatiente et curieuse. Elle se sentait parfois un peu confuse devant leur érudition, ne sachant que répondre devant tant de savoir, mais ils ne l’excluaient pas pour autant, au contraire , une même passion les unissaient , les livres. Une expérience douloureuse sur un ancien forum les avait rapprochés, il s’en était fallu de peu qu’ils ne puissent plus discuter, mais Rotko n’avait pas baissé les bras, il avait surmonté la tempête, et les avaient réunis dans un petit salon douillet et chaleureux.
« Ce voyage ne va donc jamais finir ? » soupirait-elle.

Je me rapprochai du lieu de rencontre fixé dans un hotel, à pied et seul avec ma besace. J'arrivai par une rue perpendiculaire à l'entrée et passai devant une espèce de garage à vélos. Il y avait une bicyclette de rangée et je devinai tout de suite à qui elle appartenait. Dans un geste de colère, je sortis mon couteau pour en crever le pneu arrière. Je regrettai presque aussitôt mon geste impulsif. Et si je m'étais trompé sur le compte du propriétaire ?
Chassant tant bien que mal mes regrets, je me presentai ensuite au type qui gardait l'entrée de l'hotel. C'était un géant avec une petite tête et des mains comme des battoirs.
- Et là, p'tit ! Ou vas-tu ? me dit-il méchamment.
Petit, petit... 1m82 au garot quand même !
- J'ai rendez-vous avec des amis, répondis-je aimablement.
- Y'a du monde à l'intérieur, grogna-t-il. J'te préviens, c'est un vrai merdier cet hotel. A quoi y ressemblent tes potes ?
- Ben... Je ne sais pas, je ne les jamais vus...
- Ha, ha ! Voyez-vous ça. Y les a jamais vus, répéta-t-il, tordu de rire. T'es un marrant, toi. Allez, rentre. Et bonne chance pour les retrouver.
Je montai les quelques marches sans demandait mon reste et ouvrai la grande porte de l'hotel.
- Et attend ! fit le géant derrière moi. J't'ai vu arriver par la p'tite rue dans le coin. Tu peux me dire si mon vélo y'se trouve toujours là-bas ?
- Le vé... le vélo ? dis-je d'une petite voix fébrile. Quel vélo ?
Je n'attendis pas la réponse. Ni une, ni deux, je m'éclipsais à l'intérieur. Visiblement, je m'étais trompé de propriétaire.

Je ressortai deux heures plus tard un peu dépité. Un petit soulagement me mit de la baume au coeur lorsque je constatai que l'autre, le cerbère, Brutus, ne montait plus la garde. Sans m'attarder davantage, je m'apprétai à traverser la route pour emprunter la petite rue par laquelle j'étais venu quand j'entendis quelqu'un s'écrier :
- Bordel de merde !!! Si j'attrape celui qui a fait ça !
C'était Brutus. Il était accroupi à côté de son vélo, le visage contrarié. Je fis mine de rien mais il s'aperçut de ma présence. Je n'avais plus le choix ; prendre la fuite serait revenu à un lâche aveu.
- Que se passe-t-il, demandai-je en m'avançant vers lui et en feignant l'air étonné.
- Qu'est-ce q'y s'passe ? Y s'passe qu'un empaffé à crevé mon pneu !
- Ah ! Je suis sûr que c'est un parigo qui a fait le coup.
Il se releva, m'examina de ses petits yeux cruels et dit d'un air menaçant :
- Ah ouais ? Tu es bien renseigné, dis-moi.
Il était tellement proche de moi que je pouvais sentir son haleine fétide. Aussi est-il amusant de constater que malgré un bon mètre 82 et des muscles à peu près partout sur le corps on arrive encore à se sentir tout petit !
- Non. Enfin... Je... je suppose que c'est un Parigo. Un bobo ou quelque chose comme ça. Tu sais, ces gens là sont tellement bizarres. Tiens, je connais quelqu'un qui collectionne les vases gre...
- Qu'est-ce tu m'chantes ? J'te parle de mon vélo, là !
- D'accord, d'accord, mais le coupable doit être loin à l'heure qu'il est.
Il se rapprocha encore plus de moi, toujours aussi suspicieux.
- Très loin, même, ajoutai-je.
A ce moment précis, je décidai d'ouvrir ma besace pour tenter de distraire son attention. Heureusement, j'avais plus d'un muffins dans mon sac.
- Hey là ! Qu'est-ce que c'est, demanda-t-il en découvrant le contenu.
Dès lors, il ne parla plus de son vélo.
- Des muffins au chocolat noir et au chocolat blanc. Je les avais préparé pour mes amis. Tu veux goûter ?
- Je veux ! fit-en en se jetant sur mon sac comme un affamé. Alors... voyons c'que nous avons là... ajouta-t-il en fourrageant dedans.
- Tu peux prendre le tout, dis-je.
Il en avait déja englouti 3, mais le temps que le goût ne monte au cerveau il me dit entre quelques mâchonnements :
- Miamm.... Y s'ont pas l'air fameux, miammm... miammm... si tes potes n'y ont pas touché... miamm.
- Oh, je ne sais pas. Après tout, c'est peut-être les potes qui ne sont pas bons, répondis-je en haussant les épaules. Bon, je file. Ravi d'avoir fait ta connaissance. A plus !
Il fit un signe de tête sans me regarder, plus occupé qu'il était à dévorer mes gateaux. Mais lorsque je fus arrivé sur le trottoir d'en face, il m'interpela.
- Hé, p'tit !
Agacé par ce sobriquet aussi ridicule qu'inadapté, je détournai la tête.
- Oui, mon grand ?
- Tes muffins, miammm... un vrai régal !
- Merci.
- Mais... miamm... miammm
- Mais quoi ?
- T'aurais pas du ajouter de sel.



ps : bonne continuation à vous tou(te)s...

Pour information, je n'ai pas de vélo mais tes allusions m'ont bien fait sourire...

Et brise moi une bonne fois pour toute ce vase grec !!!!!

rotko t'apprecie, Coline mais il a du mal à lire les ecritures roses et pâles

ok...pour toi...je change...Tu parles de toi à la troisième personne maintenant?

je folleye en ne quittant pas les petites icones de fonctionnement d'internet, excuses
j'ai seulement repris ta formule au pied de la lettre ! tu disais "rotko va me trouver naîve", je rebondis en commencant par "rotko", c'est tout

"folleyer"....je cours jusqu'à mon dictionnaire...

Sur Grain-de-Sel
Chaque jour j'apprends une expression nouvelle!

Le départ de Vieux_Renard fut tumultueux. Apres une prise de bec avec AlexNihat sur un post qui ne lui avait pas plu, Vieux_Renard décida de quitter (définitivement ?) ses camarades, pour rejoindre illico-presto la Capitale.
Quelque minutes après son départ, un grand cri d'effroi retenti dans tout l'hotel. Après des échanges de regards interloqués, les amis se précipitent sur le parvi et assistent impuissant à l'agonie du gardien. Celui-ci étalé de tout son long sur le bitume, se tient la gorge à deux mains et l'on peut voir sa langue, gonflée et bleue pendre de sa bouche...

Courageusement, Rotko, Maitre de Cérémonie se précipite sur le malheureux, bientot suivi par alexNihat. Apres un massage cardiaque inutile et un bouche à bouche salé, le pauvre malheureux, gît, inerte sur le sol.
quelque chose attire l'oeil d'alexNihat... Un muffin a moitié mangé repose sur le trottoir, près du corp de l'homme...
Un muffin sur le sol, près d'un homme mort....
AlexNihat commence à se décomposer : et si le muffin en question était à l'origine pour lui? Luui qui en a mangé tant aurait pu tomber sur celui-ci...

Apres sa vive altercation avec Vieux_Renard, cela aurait pu etre très probable...
Que faire? Crier à l'assassin ? Avertir le reste du groupe? cacher le muffin en question avant l'arrivée de la police ?

La confusion reigna dans la tête de notre camarade. Il eu juste le temps de prendre le muffin, de le fourrer dans la poche de son manteau, avant de tomber, évanoui, comme une masse sur le sol... près de ce corp inerte qui aurait du etre le sien ...

Coline arrivait le cœur battant à la porte de l’Hôtel qui avait été choisi comme lieu du rendez-vous. Elle s’arrêta devant la façade et leva le nez en souriant: « Pas mal, se dit-elle, ils ont pas mal choisi ! ». Comme elle devait, en plus du buffet commun, prendre aussi une chambre pour la nuit, elle avait craint un instant de tomber dans un lieu sordide. C’est donc en partie rassurée qu’elle poussa la porte d’entrée.
Quelle ne fut pas sa surprise en pénétrant dans l’hôtel de constater l’agitation qui y régnait…Tandis que le gérant tempêtait silencieusement mais en agitant les bras en tous sens et en faisant claquer les clés et les tiroirs, des policiers interrogeaient les clients qu’on avait rassemblés et qui avaient envahi l’accueil…
Coline, saisie par la surprise, restait arrêtée devant la porte d’entrée qui s’était refermée derrière elle. Elle avait envie de fuir mais se sentait incapable du moindre mouvement. Sur le sol, deux corps d’hommes gisaient…
Désemparée, soudainement tremblante, son regard seul pouvait se mouvoir. Il fixait cependant le sol, en direction des deux corps allongés.A un moment donné, elle leva les yeux...Ils se posèrent sur un visage qui la regardait et qui ne lui était pas totalement inconnu..."Troglodyte!" murmura-t-elle lentement...

"Vite, vite, ouvre ton sac, toi !" lui chuchota-t-il de manière convaincante, tandis que ses yeux roulaient comme des billes dans toutes les directions, et que quelques gouttes de sueur froide perlaient sur son front semi-dégarni. Coline, interloquée, s'exécuta, et Troglodyte fourra rapidement une espèce de savonette brune dans son sac à main Lou Vatton. Il avait vite noté la présence des queufes, et se disait que son cannabis serait bien plus à l'abri dans le sac de cette discrète femme de bonne famille que dans la poche de son propre manteau, lequel, bien que sobre en lui-même, se terminait par une tête psychédélique que les forces de l'ordre auraient tôt fait d'interroger.
Ce souci écarté, il put s'approcher des corps gisants, suffisamment pour voir nettement, tandis que les flashes policéens crépitaient, un étrange petit tatouage que Rotko lui montra sur le cou violacé du mort, une espèce de figure lunettique, que celui-ci lui apprit se nommer la "Marque de Denise".
Quant à Vieux_Renard, les panneaux indicateurs de la gare de Lyon affichant un retard de 8 heures concernant son train salvateur, il allait bien devoir passer la nuit sur place.

"Calamitas"!, la fichue marque infâmante que les débauchés recoivent sur leurs cadavres quand l'ange exterminateur passe à l'action.!
Qu'importe ! se dit rotko, je peux compter sur troglo pour me fourguer de la bonne came. "Les cadavres, c'est pas mon rayon", se dit le beau cycliste semblable aux dieux ! Ca le rendait de bonne humeur, et il prit le"velo aux pneus increvables" que lui avait confectionné Héphaistos avec les restes du bouclier d'Achille. Il riait encore de la deconvenue du Vieux-Renard qui, se pointant à la gare avec son vase maltais, se ferait aussitôt alpaguer par la douane. Pfuit ! adieu l beau vase Cossoncouvé ! ce n'est pas pour rien qu'il avait prevenu la douane dite "volante", dont la main droite ignorait ce que fauchait sa main gauche. Il eut une pensée pour la petite Nam qui l'attendait dans sa chambrette, Il s'essuya l'oeil gauche, se frotta la narine droite, et decida finalement d'aller chez Coline fumer son joint.

J'adore "Adieu beau vase cossoncouvé"
La Fontaine omniprésent dans notre rencontre, c'est assez inattendu, non ?
Et si on disait que tous ces meurtres horribles n'ont été que le rêve d'Alexnihat endormi dans le train ? Si l'on retrouvait Provence sur sa moto ?
Le train arrive en gare. Qui reconnaît qui sur le quai ? Personne forcément ! On aurait dû faire comme les Bidochon et apporter un jambon... Cette femme avec ses lunettes et sa queue de cheval, ne serait-ce pas mademoiselle jeanne ? Non, un homme l'attendait et l'emmène... Ce ne doit pas être elle...
Mais, sortant de la gare, je vois s'avancer un bus conduit par un homme masqué... Il est immatriculé dans le Bas-Rhin...

maïa a écrit:

J'adore "Adieu beau vase cossoncouvé"
La Fontaine omniprésent dans notre rencontre, c'est assez inattendu, non ?
Et si on disait que tous ces meurtres horribles n'ont été que le rêve d'Alexnihat endormi dans le train ? Si l'on retrouvait Provence sur sa moto ?
Le train arrive en gare. Qui reconnaît qui sur le quai ? Personne forcément ! On aurait dû faire comme les Bidochon et apporter un jambon... Cette femme avec ses lunettes et sa queue de cheval, ne serait-ce pas mademoiselle jeanne ? Non, un homme l'attendait et l'emmène... Ce ne doit pas être elle...
Mais, sortant de la gare, je vois s'avancer un bus conduit par un homme masqué... Il est immatriculé dans le Bas-Rhin...

bon comme tu veux... :cry: :cry:

Alexnihat :
bon comme tu veux




Je ne veux rien ! Tu fais comme tu veux toi
C'était juste pour faire avancer le schmilbl schmilib schhmilbick

non pas comme je veux... c'est juste que le récit doit évoluer dans un sens particulier et ne pas partir dans n'importe quel sens... mais bon si l'intrigue policiere en'interesse personne orientons nous vers autre chose c'est tout

Eh bien , voilà ce que je propose , notre récit reste sur l'enquête policière, puis au dénouement de l'intrigue ( qui pourrait finir sur une pirouette , a nous de voir ) puis prendre un autre tour , je veux dire un autre style littéraire , qu'en pensez vous ?

Nam a écrit:

(je veux bien vous rejoindre, mais je suis dans quelle chambrette, rotko ? :/ je ne voudrai pas passer pour je ne sais quoi !)

T'inquiète pas Nam, pas moyen de passer pour "je ne sais quoi".

Inès_Tenso a écrit:

notre récit reste sur l'enquête policière ... qu'en pensez-vous ?

Le tour policier que prenait le récit me plaisait beaucoup !

Puisque j'ai toujours accès à mon compte je veux bien continuer sur l'enquête policière...


- Mais puisque je vous dis que je n'y suis pour rien !
Je me trouvais devant une table au poste de police après m'être fait coffrer à la gare.
- Ces gateaux aux chocolat...
Hésitant, le lieutenant de la PJ s'interrompit pour jeter un oeil à l'apprenti gardien de la paix qui se tenait en retrait derrière lui.
- Arf... Comment on appelle c'te merde déjà ?
- Des muffins, lieutenant, répondit le jeune homme en uniforme avec un mauvais accent anglais.
- Ouais, des meuffains ! C'est ça. Donc, ces meuffains étaient bien dans votre sac à côté du gros lard retrouvé mort, non ?
- Oui, lieutenant.
- A qui étaient-ils destinés ?
- A mes amis, lieutenant. Et à moi, éventuellement.
- Eventuellement, répéta-t-il comme s'il ne croyait pas un mot de ce que je disais. Il est justement là l'problème. Comment expliquez-vous que vous n'y avait pas touché ?
- Je suis au régime, mais je suppose que vous n'allez pas vous contenter de cette réponse ?
- On n'peut rien vous cacher à vous ! Mais revenons à vos amis... Eux non plus n'y ont pas touché ? C'est surtout ca qui m'intéresse. Expliquez moi un peu ca ?
Comme je n'avais rien à répondre à cela le lieutenant se mit à faire les cents pas dans la pièce. Puis il s'interrompit et tapa violemment du poing sur la table, faisant valser son gobelet à café par la même occasion.
- Bon sang ! Arrêtez de vous foutre de ma gueule ! Et vos amis... Ils étaient tous au régime aussi p't'être ?
- Non, bien sûr que non. Simplement, je ne leur ai pas proposé. Voilà tout.
- Et on peut savoir pourquoi ?
- Attendez, lieutenant, dit le jeune flicaillon. Ces gâteaux, c'est peut-être de la merde ? Ma belle doche cuisine comme un pied, je sais ce que c'est, croyez-m...
- Ta gueule, toi ! Laisse-le causer.
- Et là, doucement ! dis-je un tantinet vexé. C'est de l'artisanal, mes muffins ! Beurre salé breton, farine de 1ère qualité, chocolat Mercier. J'ai même ajouté du sel tamisé à la main par les voisins de mes parents, à Saint-Nazaire. C'est un cadeau de leur fils Rotko. J'ai voulu tester une nouvelle recette en l'ajoutant à ma préparation. Alors ne dite pas que c'est de la merde, s'il vous plait monsieur l'agent.
Un second flic en civil fit soudain irruption dans la pièce, un dossier à la main. Il avait l'air à la fois réjoui et pressé.
- François ! dit-il au lieutenant. J'ai des nouvelles, une bonne et une mauvaise. Je commence par laquelle ?
- Vas-y pour la bonne.
- On vient d'arrêter 2 types suspects et une femme qui cachait du cannabis dans son sac. D'après des témoins qui se trouvaient près de l'hotel, ils sont mélés à l'affaire de près. De très près même. On progresse, Francois ! On progresse !
- Super ! Encore de la paperasse inutile. Et la bonne nouvelle, c'est quoi ?
- Heu... J'ai les résultats d'analyse sur les échantillons de moffen... muffez.. Muf...
- M-E-U-F-F-A-I-N ! le coupa séchement le lieutenant. C'est quand même pas compliqué !
- Ouais, des gâteaux quoi. L'équipe scientifique a trouvé un poison à l'intérieur.
- Un poison ? Quel genre de poison ?
- Un poison rare, apparement. Ils disent que cela provient du sel.
- Du sel, répéta le lieutenant, incrédule. Le genre de sel que l'on met sur ses frites ?
- Du sel de guérande. Ils sont formels là-dessus.
Le lumière jaillit aussitôt dans l'esprit du lieutenant. Il ferma les yeux et soupira en s'affalant sur sa chaise. Puis, les sourcils froncés et les machoires crispées, il dit au jeune commis :
- Lache-le. On s'est trompé de suspect. C'est pas lui qui a dessoudé le gros lard. Il y est pour rien.

Je n'imaginais pas, au départ, une orientation policière au récit de la rencontre.Mais je pense qu'ilfaut jouer le jeu et tenir compte absolument des propositions qui sont faites pourcontinuer à construire un récit cohérent, les accepter, c'est la règle ...Cet épisode policier n'est sans doute qu'une péripétie. On ne perd pas de vue la "rencontre de potes" pour cela...

Troglodyte avait des comptes à régler avec une des personnes devant se rendre à Lyon. Elle avait dit "Qui peut être certain que notre charmant troglodyte est bien l'homme de la photo et est vraiment conducteur de bus à Strasbourg ?", ce qui, nonobstant le qualificatif "charmant", avait profondément blessé son amour-propre puisqu'indiquait clairement qu'elle envisageât qu'il puisse être un menteur. Et elle avait également dit "Mais, sortant de la gare, je vois s'avancer un bus conduit par un homme masqué... Il est immatriculé dans le Bas-Rhin...", ce qui prouvait qu'elle n'avait pas bien lu le post dans lequel il spécifiait qu'il était venu en train, donc qu'elle le prenait à la légère. Cela méritait une punition sévère, dans laquelle il allait joindre la belle Nam qui avait snobé son message privé...
Voilà ce qui arrive lorsque de tels psychopathes, en congé donc libérés des chaînes du travail qui normalement les contraignent à garder un comportement inoffensif, vont librement dans la nature !
Avisant une femme qui, rôdant près du buffet de l'hostel en cuisinant un groom pour savoir si des tickets repas avaient été établis en son nom, il s'approcha d'elle avec son sourire le plus mielleux et, la prenant délicatement par la main, ce fourbe lui murmura langoureusement à l'oreille, qu'elle avait délicatement ornée d'une boucle dans le style de Klimt, qu'il lui fallait le suivre si elle voulait être présentée à Rotko, dont elle était secrètement éprise. Alors qu'ils entraient dans l'ascenceur, Troglodyte savourait par anticipation sa vengeance proche, d'autant plus que la naïve déclarait être enchantée d'être guidée par un si charmant cicéron dans cet hostel d'une autre époque. Elle sentait bon, parfumée qu'elle était, et un instant l'abominable homme de la caverne eût voulu profiter de la promiscuité pour lui conter fleurette, mais il lui fallait maintenant, pour mener son plan à bien, se concentrer sur un autre parfum, celui du chanvre indien, qui, par l'amour immodéré que lui portait Rotko, devrait certainement s'échapper d'une des portes du 3ème étage, où étaient situées toutes les chambres des invités. Ses effluves, effectivement, émanaient de la porte du bout du couloir, devant laquelle Troglodyte demanda à sa victime de l'attendre un instant, et qu'il franchit pour obtenir le numéro de la chambrette de Nam auprès de Rotko, qui, un joint à la bouche, assis sur le bord du lit à côté de Coline, enseignait à cette novice l'art de réaliser un "trois feuilles", laquelle, inquiète mais curieuse, brûlait d'envie de découvrir les effets produits par cette substance sur son esprit inventif.
"Viens, c'est ici qu'il se trouve" lui mentit-il délibérément en l'amenant devant la porte numéro 32. Et, vif comme un kangourou boxeur, il la poussa à l'intérieur de la chambrette, ce qui fit à Nam ouvrir grand ses un peu tristes yeux couleur d'huître, se saisit de la clef que la belle étudiante avait négligemment laissée dans la serrure, et, dans un geste jubilatoire, les y enferma toutes les deux, tel un Barbe Bleue des temps nouveaux. Il dissimula la clef dans sa chaussure et partit fumer en compagnie de Rotko et Coline, dont l'air un peu vague indiquait qu'elle était passée à l'acte.
Ces trois acolytes, rendus insouciants par l'euphorie provoquée, ne notèrent pas les tambourinades et les lamentations éplorées des captives, ni les pas lourds des policiers qui vinrent les cueillir pour les amener au commissariat.

Heureusement, se dit Maïa, il n'a pas pensé à me piquer mon téléphone portable. Elle et Nam entamèrent une danse jubilatoire quand les flics, qu'elles avaient pu prévenir de leur séquestration en composant le 17, les libérèrent après avoir embarqué Troglodyte, rotko et Coline au poste, manu militari ! Ils auraient sûrement à rendre des comptes : non seulement ils étaient imbibés de substances illicites, mais de plus ( était-ce vraiment aussi grave ?) il y avait eu un gros cadavre empoisonné par des muffains au sel de Guérande, ce qui accréditait la thèse de la secte satanique
Quelle histoire ! Drôle de réunion de potes, quand même ! Elle s'en voulait d'avoir supputé à tort : le conducteur masqué du bus immatriculé 68 avait embarqué une cargaison de petits vieux et avait démarré... Ce n'était pas Troglodyte ! Mais bien sûr (Maïa se tapa sur la tête, se fit une bosse et perdit la boucle d'oreille Klimt qui coûtait pourtant si cher !) il avait dit qu'il venait en train... Pour une fois, l'animal n'avait pas menti. Finalement, s'il avait un quelconque rapport avec les troglodytes de Montesquieu, il devait cultiver la Vertu. Alors, pourquoi l'avoir agressée aussi sauvagement ? Etait-ce parce qu'il l'avait vue cuisiner le groom ? Etait-il opposé au cannibalisme ? Avec les petits oignons et les herbes de Provence, ce groom était mangeable... Provence ! Oui, elle était arrivée et avait fourni les herbes. De bonnes herbes, cette fois. Enfin une alliée dans la place. Avec Nam, elles allaient tenter de préparer l'arrivée des autres. Quel dommage que Coline se soit laissé dévoyer ! Et Colbrune ? Où était Colbrune ? Inès-Tenso avait aussi disparu...
Soudain, Vieux_Renard et Alexnihat firent irruption dans l'hôtel, bras dessus bras dessous. Réconciliés ? Que mijotaient-ils ?

Nam était arrivée très tôt le matin par le train de nuit qui menait Paris à Lyon. Elle n'avait rencontré personne dans le train susceptible de correspondre au profil grain de sel, et se baladait dérisoirement depuis la gare de lyon avec une salière à la main. Poursuivant son habituel sens de l'orientation, elle avait mis au moins deux bonnes heures avant de trouver l'hôtel où était fixé le rendez-vous. Après un sourire bref, vite décontenancé par l'horreur qui apparut sur le visage des convives, elle avança vivement, entr'aperçu un cadavre, mais fut rapidement emmenée par le bras par rotko, qui l'invitait gentimment à s'installer dans une chambre. a ce moment précis, elle aperçu la boulette tomber dans le sac de coline et se prit à penser qu'elle allait passer une bonne soirée.
Elle observait l'agitation depuis sa fenêtre, et n'avait pas pu résister à ouvrir une des bouteilles de Muscat du pays que lui avait léguée la région de Rivesaltes, et elle appréciait, un verre à la main, l'incongruité de la ville de Lyon.
Tout à coup, elle aperçut troglodyte et maïa ouvrir la porte, et voulant les saluer tout à tour aperçu le regard remplit de haine du premier. "Oups, j'aurai peut-être du répondre à son mp... Mais que pouvais-je bien lui répondre..?" A peine la question se fut-elle posée que Maïa et elle se regardèrent, interloquée par son attitude.
"Mais, il nous a enfermé!!"
Après quelques verres de muscat, Maïa sortit calmement son portable...