Réunion de potes - Récit évolutif

-Le faire parler? s'esclaffa Marie...mais il n'y a rien de plus facile!...Tu vas voir ce que je vais lui faire dire, moi, à ton homme en noir!...Tu permets?
-Et comment!...Puisque je n'y arrive pas, soupira coline...
-Et nous, on peut aussi essayer? dirent en choeur tous les autres.
- Evidemment, il faut bien qu'on sorte de cette situation...A part ses vêtements noirs et sa Mercedes, on ne sait rien de lui!...Il faut bien qu'on voit ce qu'il a dans le ventre!

A ce moment-là, l'homme en noir avança d'un pas dans leur direction. Sur son visage, on ne pouvait rien déceler de son humeur: il était sans expression, comme sans vie presque.
Le mouvement qu'il avait fait avait stoppé net la conversation. Tous le regardaient.
C'est alors que

Vanessa fit son apparition dans sa petite robe à fleurs. C’était alors une tendre fleurette - qui avait tout d’une grande. Montée sur de grandes tiges, elle s’épanouissait au niveau du bassin, ficelait son bouquet à la taille avec une ceinture dorée - de bonne réputation, et offrait sur la poitrine d’avantageux balconnets propres à changer le regard du curé d’Ars sur sa paroisse. Elle présentait à tous un visage de porcelaine de Saxe pour qui les antiquitaires de Vendée auraient salivé comme dans un roman de Boris Vian.

Comment l’homme en noir, cet Alex que Rotko avait connu sur les chemins arides et caillouteux de Foum Tatahouine, n’aurait-il pas été frappé de la foudre, lui qui n’avait connu en matière de fleurs que les roses des sables, et en guise de caresses que les flagellations knout-cloutées de Coline ?

Et encore ! Coline, c’était le paradou à côté de celle qui avait mis la main sur lui , alors qu’Africain, il revenait d’Afrique, mêlant dans son haleine les effluves du sable chaud, les relents de takhroui et les aigreurs d’un estomac abondamment rincé à l’alcool de figue !

Une certaine Denise, aux sourires fielleux, aux manières insinuantes, aux colères épouvantables ! Elle lui avait passé autour du cou, dans un feint moment de tendresse, un collier à clous qui l’avait transformé en un Christ recrucifié.

Oui, ses amours avaient été sa couronne d’épines, et chez Denise, c’était tous les jours Abou Graïb sans le croissant rouge et les ONG.

Marie devint toute pâle, elle se voyait déjà dans la mercédès de cet homme et voilà qu'il regardait les jeunes filles en fleurs!! bien sûr elle n'était plus de première jeunesse, mais des hommes, quand elle travailllait sur le chantier de la construction de la Tour Montparnasse, elle en avait connu des centaines, de toutes les couleurs en plus ! pensez-donc, elle était cantinère au snack où ils venaient déjeuner! mais se faire doubler, par une gamine, ça elle n'en revenait pas!

Furieuse, elle aboya: alors toi, l'homme en noir, tu causes ou bien il faut que Coline te fasse reset? hein?

Coline qui s'apprétait à lui dire un mot à l'oreille se retint: tout le monde attendait sa réaction et surtout Inés qui ne disait mot depuis longtemps; on sentait bien l'atmosphère se charger d'électricité et devenir glauque.

L'homme en noir, effectivement, ne quittait plus Vanessa des yeux...Rotko non plus d'ailleurs, il semblait hypnotisé...Il en avait l'air totalement stupide...Un grand niais qui avait perdu toute assurance . D'habitude il s'en tirait avec des plaisanteries mais là, il avait beau ouvrir la bouche, aucun son n'en sortait...Tandis que Vanessa se déplaçait dans sa direction, il rougissait et ne savait plus quoi faire de ses mains...S'il avait pu disparaître, il l'aurait fait, tellement elle l'impressionnait....Elle avait appuyé avec assurance son regard sur lui (c'était exactement comme dans ses rêves les plus fous!) mais il n'arrivait pas à le soutenir...Elle semblait avoir jeté son dévolu sur lui et elle avait conscience du trouble qu'elle faisait naître ... Un léger sourire se dessinait d'ailleurs sur ses lèvres...Comme elle avait fière allure cette Vanessa ! Elle semblait avoir passé des heures à se faire une beauté. Tout dans sa tenue et son allure était irréprochable...Cette femme était magnifique!...Son arrivée allait vraisemblablement changer l'atmosphère de la soirée...
Tous les visages allaient de Vanessa à Rotko, chacun était dans l'attente de ce qui allait se produire...
Passant devant coline, Vanessa lui glissa quelque chose à l'oreille. Toutes deux eurent, l'espace d'une seconde, un sourire entendu. Mais Vanessa continuait à avancer vers Rotko...

Quand je pense, se dit Xian, assis derrière sa chaise dans son beau bureau panoramique du Topbuilding à Chicago, quand je pense qu'il va falloir que je lise tout cela avant de revenenir !
Pouh ! souffla-t-il dans le cornet du téléphone à sa correspondante ...

Alors coline ne put s'empêcher de dire:
"Marre de cette réunion de potes...Fatiguée depuis le temps qu'on est là...Continuez sans moi,...Cette fois-ci, c'est décidé, je rentre chez moi..."
Et elle sortit.

Sur le chemin de la gare, Coline ruminait sa rancœur : se faire doubler par une jeunette dont personne ne savait d’où elle venait, qui trompait son monde avec ses petites mines et ses gros lolos, qui aguichait l’un après avoir allumé l’autre…

Une boite à chaussures dérivait sur le trottoir, poussée par ce petit vent frisquet si fréquent en Auvergne après le 15 Août.

Coline prit son élan, et schoota du pied gauche.

La boîte s’envola, traversa la route, vint coiffer un chat qui dormait sur le rebord d’une fenêtre.

Coline se cassa un talon. Les phares de la mercedes éclairait une dame en noir qui marchait pieds nu, le véhicule ralentit à sa hauteur. La vitre droite se baissa...
"Ma chère Coline! Vous avez toujours le chic pour les situations ambigües.." lança l'homme en noir. "Montez!"
Coline n'hésita pas un instant, toujours habitée par la haine de ces soirées qui tournent court.
"Comment m'avez-vous retrouvée? Avez-vous vu mon mot?" demanda-t-elle, sans détourner le regard de la route qui défilait sans un bruit.
...

Pendant ce temps Marie s'ennuyait. Inés ne lui parlait plus à priori elle faisait la tête et la situation, il faut dire un peu décousue de cette soirée l'irritait.
mais Marie se demandait encore pourquoi , ils en étaient tous arrivés là?
Elle pensait plus particulièrement à Coline, qui à piori semblait une femme sensée? se serait-elle accrochée ainsi à cet homme en noir faute d'en avoir trouvé un habillé sport et faisant du vélo?
Rotko correspondait plus à son genre d'homme non? encore que Marie se posait la question: quel genre d'homme était cet homme en noir? comment était son sourire? comment étaient ses yeux Soudain un éclair jaillit dans ses yeux bleus, elle venait de comprendre: ! la garce Cette Coline, elle est partie à sa recherche! Coline les doublait tous en faisant semblant d'être lasse de la soirée! quelle histoire!...

Marie

Citation :

Coline les doublait tous en faisant semblant d'être lasse de la soirée

Ben voyons ! elle est déjà dans la Mercedes !

Rappel :

Citation :

la route qui défilait sans un bruit

Nous remercions notre sponsor MERCEDES BENZ

Mais doubler dans le sens leur faire une entourloupe pffffffffffffffffff tu as bu Rotko

Coline ressentait soudain un immense soulagement...Dans un sourire las elle avoua à l'homme en noir:
- Je suis venue à cette soirée dans l'espoir de vous y retrouver...A un moment, j'ai eu peur que vous n'y veniez pas...Et tout à l'heure, en sortant, je m'étais résignée: j'ai aussi pensé que vous alliez rester en compagnie de cette...Vanessa... Cela aurait été un grand échec pour moi. Vous êtes l'homme rêvé que je me suis créé...Pourtant vous auriez pu choisir la compagnie d'une autre...Et quand je dis "une" autre, je ne suis sûre de rien...

"Voyons chère Coline.. Votre collaboration nous est très précieuse." dit l'homme en noir en lui tendant le billet, que Coline reconnut.
-Voyez-vous... Ce que je désire plus que tout, c'est savoir où se trouve l'original, commença l'homme en noir. "Le temps que je vous raccompagne chez vous, je pense que vous avez tout le temps de me parler de ce... Rotko."
L'homme sourit. Coline se sentit plus à l'aise. Elle ne sait trop pourquoi, mais elle pensait à l'argent.

-Conduisez-nous au Château de la Balbrière, j'ai quelque chose à vous montrer. lança-t-elle d'un air de défi.
-Mais à l'heure qu'..."
-Faites ce que je vous dis, ou adieu à votre trésor chéri!

J'aurais voulu vous dire tant de chose, mais le sort n'en a pas voulu ainsi...
Je dois partir fôlatrer en pays gascon, avec un peu de chance j'y ramasserai des champignons... Non pas hallucinogène , Marie voyons...enfin je verrai ce que je peux faire pour toi si tu y tiens.
Je reviendrai dans quelques semaines repue d'iode et d'embruns.
Je vous abandonne les potes, mais je serai là au rendez-vous des bons copains vous lire... vous dire...
Inès était partie en laissant trainer ce billet qui s'envolait dans le grand hall, Xian l'attrapa au passage et vint interrompre Rotko dans sa comtemplation hypnotique...

Sans Inés Marie se sentait bien seule !
Coline était partie pieds nus rejoindre l'homme en noir... restait Rotko? bof!
mais son dévolu se portait plutôt sur Xian plein de mystère
mais bon !! elle aurait quand aimé savoir ce que Coline manigançait?

se garder l'homme en noir pour faire ses expériences? le pauvre? il ne va rester que les chaussettes si elle commence à le tripatouiller!!!!!!!!

Au Château de la Balbrière, la grille était grande ouverte. La Mercedes s'engouffra dans l'allée bordée de platanes qui menait jusqu'au perron.
Le Château de la Balbrière était plutôt un manoir...un manoir modeste...et en très mauvais état...
-Voilà, nous sommes arrivés chez moi, dit coline.
-Cela ressemble un peu à Crakepot...
-Oui, je sais...
Elle sortit de son sac une commande qui lui permit d'éclairer l'entrée. Puis, sortant de la voiture, elle fit un signe à l'homme en noir:
-Venez!
L'homme la suivit dans les escaliers. Ils rentrèrent.
Dans le hall d'entrée, coline lui demanda de patienter quelques instants:
-Je dois passer un coup de fil, dit-elle.
Elle s'isola et appela Marie:
-Allo? Marie?...Je sais que depuis quelques heures tu es en train de te prendre la tête à mon sujet...Rassure-toi, je n'ai rien manigancé contre vous...contre personne d'ailleurs...J'ai juste profité de cette réunion de potes pour mener à bien le projet que j'avais de retrouver l'homme à la Mercédes et de le faire venir jusque chez moi...Maintenant, il me reste une chose à faire: essayer de me faire pardonner le petit piège que je lui avais tendu pour l'amener à me suivre...
Puis coline rit:
- Rotko est-il toujours scotché par les yeux de biche et la superbe poitrine de Vanessa?...Il n'a pas vu que c'était un travesti!...Et toi non plus d'ailleurs!...Bon, embrasse tout le monde de ma part...et surtout...qu'on ne me dérange pas, n'est-ce pas?...Je dois me consacrer à mon invité...
Elle reposa le combiné et rejoignit l'homme en noir.
- Il va falloir me pardonner, lui dit-elle de sa voix la plus douce...J'ai usé d'un stratagème pour que vous et moi nous nous retrouvions seuls ici...Il n'y a ni argent ni original...il n'y a que moi...
- C'est tellement mieux comme ça, dit-il en la prenant dans ses bras...

Vanessa ne regrettait pas d´avoir fait de tels efforts vestimentaires , les unes avec leurs talons, les autres parlant de continuer la réunion dans un chateau, et puis toutes ces grosses voitures tapageuses garées devant le bar.... Swallow avait filé à l´anglaise, selon son habitude afin de n´avoir aucune explication à donner. Vanessa ne se sentait pas non plus très à l´aise. Elle ne comprenait pas cette manie de vouloir partir ailleurs, de se séparer. Les uns paraissaient de mèche, les autres avec leurs cachotteries et leurs embrouilles. Bizarres ces potes, quand même. Elle repartirait sans avoir ouvert la bouche, ajoutant son mystère au leur. Peut-être etait-ce d´ailleurs la consigne de la soirée: se réunir et laisser les nouveaux disparâître encore plus intrigués qu´ils n´etaient arrivés. Du théâtre en somme. Et çà, elle en avait à revendre.

Comme quoi, j´avais bien raison quand je disais que chacun etait arrivé à la réunion de potes avec sa petite idée derrière la tête..

Citation :

(Coline)
..J'ai juste profité de cette réunion de potes pour mener à bien le projet que j'avais de retrouver l'homme à la Mercédes et de le faire venir jusque chez moi...

-Coline, tu vas très vite dans tes deductions. Mais occupe-toi donc de "ton" invité (comme dirait Marie). Il parle peu, en plus, à cette heure-ci, j´imagine que vous avez amplement dépassé la phase des mots doux...

Marie reposant le téléphone dit d'une voix très calme:
- c'était Coline

- et? et? et? demandèrent en même temps Rotko et Vanessa

- ET? eh bien elle est en train de passer un bon moment et pendant ce temps, nous sommes là comme des billes à attendre. Mais attendre quoi? en fait ajouta-t-elle, blasée. Il est l'heure d'aller se coucher. demain est un jour nouveau. Et toi Vanessa enlève tes hauts talons tu abimes la moquette!
Marie se vengeait méchamment sur Vanessa! et oui elle n'avait plus 20 ans la Marie et elle enviait quand même Coline qui avait l'air d'avoir trouvé dans cette réunion un homme qui lui convenait et elle enviait aussi Vanessa pour sa beauté , et sa jeunesse. Un peu de blues l'envahissait quand soudain elle crut apercevoir Xian... hélas... elle devait réver...

Quand elle se réveilla, Marie qui avait encore sombré dans le sommeil, pas tout à fait remise de ses émotions, se retrouva seule dans la pièce. plus personne? eh!! il ya quelqu'un?
pas d'écho.. à part quelques bouteilles éparses on pouvait penser qu'il ne s'y était rien passé.
tous les potes étaient partis rejoindre leur quotidien et Marie en se levant difficilement, en fit autant en prenant soin de refermer la porte derrière elle...

Merci Marie pour la conclusion, je venais le faire si le ménage n´avait pas encore été fait. Tu t´es bien debrouillée pour le happy End.
Le roman "Réunion de potes" m´a aidée à me rendre compte que j´etais nulle pour ce genre d´experience.
Mon esprit est analytique, je suis incapable de FAIRE AVANCER l´ACTION.
Et c´est justement ce que j´exige à un auteur: action et au galop si possible.
Tu verras, Rotko quand tu liras Villa Amalia, Quignard qui connait bien ses lecteurs, à un moment du livre ecrit " J´en passe, j´en passe", pour nous eviter des passages ou des descriptions fastidieuses.
Donc, je vous lirai, car vous, vous savez le faire. C´est comme pour tout, il faut se lancer pour connaître ses limites. Çà y est j´en connais une de plus.
Si le roman a du succés. je peux quand même vous proposer sa traduction en espagnol.

swallow a écrit:

Si le roman a du succés. je peux quand même vous proposer sa traduction en espagnol.

Bien sûr, nous y avions déjà songé Swallow...

Et comment !! on comptait d'ailleurs sur toi pour le proposer swallow cela dit ne pense jamais que tu ne sais pas faire: la preuve il suffit de suivre ton instinct et ne pas trop te prendre la tête; et tu suis et enchaine avec autant de dextérité que les autres! nous ne sommes que des apprentis tu sais et c'est l'occasion de nous faire travailler les neurones et d'en sourire, rien de plus !! bisous à toi