Louis brauquier

Il est temps de réhabiliter la négoce
Et de dire aux marchands que leurs geste sont beaux,
Et que nous n'usons plus de ces balances fausses
Où l'or des commerçants laisse monter les mots.
Il est beau d'importer du coton, de l'ivoire,
Du camphre, des coprahs !
Et je veux vous chanter, vous, homme sans histoire,
Armateur du "Rosaria".
Vous me donniez cent francs pour lire les classiques
Dans votre office où s'agitaient des dactylos;
Les cartes étalées d'Asie et d'Amérique
Coloriaient les murs comme les kimonos.
Vous avez fait partir des wagons de soie brute
Vers le Nord, et la mer
Portait votre cargo lourd de peaux et de jute
Jusqu'au bord du Dniéper.
Et tout ce qui dormait en moi de sang féroce,
Tout mon sang phénicien, vous l'avez réveillé :
Il est temps de rétablir le négoce
Au nom de la Cité.

louis Brauquier était aussi photographe



on peut trouver des photos de lui dans Escales, Louis Brauquier
de Michel Schefer, chez Images En Manoeuvres.



L’ouvrage comporte 150 photographies prises par Louis Brauquier durant cette période (1926-1960).

Marseillais, Louis Brauquier (1900-1976) a travaillé comme agent des Messageries Maritimes à Sydney, Nouméa, Alexandrie, Djibouti, Shanghaï et Diégo-Suarez.
Il a obtenu en 1971 le Grand Prix de poésie de l'Académie française.

Un de mes préférés....
Je lis et je relis Je connais des îles lointaines.
Je l'ai d'ailleurs cité sur GDS*, mais je ne sais plus où
J'y reviendrai. J'ai quelques citations notée quelque part.... il faut que je les retrouve.

A propos de Louis Brauquier, Roger Duchêne offre aux internautes de tous les pays du monde les textes qu'il a consacrés à ce poète, à ses lettres et à sa poésie.

...
Il était un de ces hommes
Grâce à qui la terre tourne,
Les navires vont et viennent
Aux horaires respectés.

Il était de ceux qui savent
Qu'il est aisé de détruire,
Mais qu'il faut de longues peines
Pour maintenir ce qui est.

Il était celui par qui
Les décisions s'accomplissent
Prises par des chefs lointains
Qui négligent le détail ...

La liberté des mers - Louis Brauquier

Utopie, le lien dans ton message précédent ne marche pas

"L'homme passe sa vie à lancer des amarres
Puis quand il est saisi dans le calme du port,
Pour peu qu'à l'horizon uen fumée l'appelle,
Il regrette à nouveau la liberté des mers."

Ah merci Provence, le lien est réparé

L'oulivie cantadis


Aubre clar de Palas,oulivié majourau,
quand, de-fes, pietadous, dins ta fueio argentalo
ai escouta brusi lou canta di cigalo,
qu'en l'ounour de l'estiéu se crèbon li mirau,

quand, de-fes, alounga coume un pastre gregau,
emé lis iue tastant ti frucho vermeialo,
a ferni, ausissènt la cansoum maïstralo
que dins ti bos sacra laisso lou vènt terrau.

Vièi aubre miejournen, adeja, dins l'Atico,
lou sant roumiéu Oumèro escoutant ta musico
cresié d'ausi canta li flabuto de Pan.

Aro que Pans es mort 'mé si danso agradivo
lalejo dins ta voues lou segren pretoucant
de Jèsus que se plan au jardin dis oulivo.



L'olivier chanteur


Arbre clair de Pallas, olivier, arbre maître,
lorsque parfois, pieux, dans ta feuille d'argent
j'ai écouté crisser la chanson des cigales,
qui donnent leur concert en l'honneur de l'été,

quand parfois, allongé comme un pâtre de Grèce,
des yeux goûtant tes fruits vermeils,
j'ai frissoné, en entendant le chant suprême
que dans tes bois sacrés met le vent du terroir.

Vieil arbre du Midi, dans l'Attique déjà
le saint errant Homère écoutant ta musique
croyait ouïr chanter une flûte de Pan.

Aujourd'hui Pan est mort et ses danses plaisantes,
mais dans ta voix frémit la douleur émouvante
de Jésus qui se plaint au jardin des olives.