Chez Maupassant

Pas si nombreux sont les écrivains qui connaissent une telle fortune au petit ecran. maupassant est de ceux-là, et ce type d'émissions connaît toujours un grand succès.
Ce soir sur France 2 Histoire d'une fille de ferme et La parure ;
Vous donnerez votre avis ?
je crois bien qu'on n'a pas fait de fil maupassant même si on a parlé de lui à propos du rêve.

J'aime beaucoup Maupassant, mais je ne pense pas regarder.

Ca ne me tente pas...

Par contre si vous lancez un fil, pas de problème.

Pour Histoire d'une fille de ferme, les acteurs avaient du mal à tenir l'accent normand et le langage passe du patois adapté à un français soutenu par moment. Autrement, la violence, la difficulté de la situation n'étaient pas trop mal mise en scène. Mais j'ai trouvé un peu trop voyant et trop souligné le moyen qui libère la parole de Rose : une fourche pour dire ce qu'elle pense à Jacques et une fourchette pour avouer la vérité à son mari.

La présentation de la ferme, des grandes tablées, et des différents personnages correspond bien à l'idée qu'on peut se faire d'une France rurale à jamais disparue, et qu'on n'a pas connue.

Il y a sans doute dans le succès de ces adaptations télévisées, un exotisme nostalgique du passé. Ce qui expliquerait les feuilletons à la campagne, Manon des sources et autres.

J'ai bien aimé aussi l'adptation de "Histoire d'une fille à la ferme".

La transposition à l'écran n'est pas trop mal, la fin est plus dramatisée que la fin de la nouvelle mais on sent une fidélité d'esprit.
La pauvreté morale et matérielle de la jeune fille désemparée et maltraitée qui perd une partie de sa force et de son énergie sont assez bien montrées effectivement. La superstition de la jeune fille est peut être marquée dans la quête des pélerinage dans le téléfilm. Dans la nouvelle, Rose craint d'aller à confesse car elle prète au curé des pouvoirs surnaturels qui lui permettraient de deviner sa grossesse. Il n'ya donc pas la métaphore bien compliquée du chapeau à laquelle le curé ne comprend rien.
La transition de la vie à la mort et inversement, a été plus mise en avant dans ce téléfilm, l'accouchement ayant lieu le lendemain dans la nouvelle.

En revanche, aussi bien dans la nouvelle que dans le film, je n'ai pas trouvé l'église violente ou oppressante. La cruauté vient plutôt de ce milieu fermier assez rude qui exige le respect des règles en sachant que c'est impossible. Au début de la nouvelle, Rose ne s'explique pas sa sensation d'étouffement à ce nouveau printemps.

Dans le film, le curé est présenté comme un brave homme qui a autant de difficulté à communiquer que les fermiers. Il ne comprend pas Rose qui se confesse et quand Rose, mariée, demande des conseil et de l'aide les paroles sont ambiguës. "Il se doute de quelque chose", "il faut le comprendre" "parlez à votre mari". Le prêtre ne sent pas capable de jouer réellement le rôle de conciliateur entre les deux époux.

Le choix d'un mélange de faux patois (point, not'maître) et de langage soutenu comme (tu as l'air bien épanouie) était assez curieux. Je sais Maupassant mélange les niveaux de langue. Mais tant qu'à choisir de gommer les "éfants" ou autres pourquoi ne pas y aller plus directement et gommer les points ?

HISTOIRE D'UNE FILLE DE FERME

Comme le temps était fort beau, les gens de la ferme avaient dîné plus vite que de coutume et s'en étaient allés dans les champs.
Rose, la servante, demeura toute seule au milieu de la vaste cuisine où un reste de feu s'éteignait dans l'âtre sous la marmite pleine d'eau chaude. Elle puisait à cette eau par moment et lavait lentement sa vaisselle, s'interrompant pour regarder deux carrés lumineux que le soleil, à travers la fenêtre, plaquait sur la longue table, et dans lesquels apparaissaient les défauts des vitres.

LA PARURE

C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique.

donc beaucoup de nouvelles sur ce site

Chabrol :

Citation :

Maupassant a bercé mon adolescence et même mon enfance. Le premier livre que j'ai lu de lui, ce devait être Le Petit Fût, j'avais 7 ou 8 ans.
J'ai beaucoup donné comme lecteur dans la lignée Maupassant et Flaubert ! Je trouve juste leur manière de voir le monde et d'étudier l'être humain.

Chez Maupassant
France 2 a « commandé » une deuxième série à Gérard Jourd'hui et Jacques Santamaria, pour une diffsion en 2008.

À nouveau, quatre nouvelles de 60 minutes - La Chambre 11, réalisée par Jacques Santamaria, Le Rosier de Mme Husson, Ce cochon de Morin, réalisée par Laurent Heynemann, Aux champs -

+ quatre contes de trente minutes - Au bord du lit, Le Petit Fût, réalisé par Claude Chabrol avec Tsilla Tchelton, L'Ami Joseph, réalisé par Gérard Jourd'hui, et Une soirée, avec Michel Serraut.

L'actuelle série sera disponible en DVD le 4 avril.

L'année dernière, une série de plusieurs téléfilms d'environ 45 minutes s'inspirant de contes et nouvelles de Maupassant a été présentée sur France 2. Ils ont rencontrés un tel succès (30 millions de téléspectateurs) qu'une seconde série a été tournée cet automne. Ces épisodes seront diffusés à partir de mars. Bien sur, impossible de ne pas tourner en Normandie, puisqu'il s'agit de Maupassant. La région Haute Normandie a soutenu ce projet financièrement. Ainsi, mardi j'ai assisté (merci à mon chef !!) à Rouen à une avant première :o).
Les textes choisis, sont le plus souvent peu connus.
J'ai pu voir deux épisodes. Et je dois dire que je me suis régalée. Quel bonheur de profiter d'un grand écran pour admirer les paysages et les décors. L'écriture et le monde de Maupassant ont été particulièrement bien retranscrits.
En écoutant les acteurs parler patois, c'est un véritable saut dans le temps que l'on fait.

Le premier épisode, tiré de la nouvelle "aux champs", est particulièrement noir.
Un couple de nobles, suite à une avarie avec leur calèche, doit passer la nuit dans un petit village. Les paysans, les Tuvache, sont pauvres mais accueillants. Le couple essaie en vain d'avoir des enfants depuis des années. évidemment, lorsque la femme voit le petit garçon de la maison, une idée germe dans son esprit. Ainsi avant de repartir chez eux, mari et femme proposeront à leurs hotes, de repartir avec leur fils et de l'adopter en échange d'une rente. Le bonheur et l'avenir du petit garçon seraient assurés, ainsi que celui de sa famille. La mère Tuvache refuse catégoriquement, estimant que ce serait vendre son enfant. Le couple sort sous les insultes. Mais avant de partir définitivement, le mari, sentant le désespoir de sa femme, fait la même proposition à la famille voisine, les Valin, qui ont un petit garçon du même âge. Cette fois l'épouse Valin accepte. Commence alors de longues années de douleurs pour les deux familles jusque là amies. La mère Valin devra vivre avec la culpabilité, l'absence de son fils, sous les insultes des voisins. Quand à la mère Tuvache, elle est dévorée par la colère, la révolte, et secrètement le regret d'avoir refusé cette proposition.
Cette histoire a été en partie tournée dans le Marais Vernier qui est un lieu vraiment splendide.
L'esprit de Maupassant est bien là, même si le scénario va au-delà de la nouvelle.
Les personnages sont tout en contraste. Bien malin celui qui peut dire laquelle des deux mères a pris la bonne décision (d'ailleurs, il y avait-il une bonne décision ?), laquelle est la plus "respectable"...

La seconde histoire est beaucoup plus légère. Elle est tirée de la nouvelle "l'ami Joseph". Un marquis et son épouse, reçoivent un vieil ami de Monsieur, Joseph. Hélas, aux yeux de la Marquise, Joseph est bien peu fréquentable car il est... républicain ! Et un républicain, il faut l'avouer, un peu sans gène. S'ensuivent des dialogues et des scènes savoureuses et croustillantes. La Marquise a beau s'accrocher, avec panache, à ses valeurs, Joseph est une véritable tornade. Et au final, c'est bien lui qui semble diriger la maison.
Le rôle de Joseph est joué par Laspalès et cela lui va comme un gant. Il forme, malgré son anticléricalisme, un couple attachant avec le curé, débonnaire, du village. La marquise (Evelyne Bouix) est extrêmement bien jouée. Suzon (Alix de Konopka je crois), la domestique, est un personnage secondaire attachant.

la-petite-normande a écrit:

Quel bonheur de profiter d'un grand écran pour admirer les paysages et les décors. L'écriture et le monde de Maupassant ont été particulièrement bien retranscrits.

Maupassant a une façon merveilleuse de raconter ces paysages normands. En le lisant, j'ai toujours l'impression de voir les champs de blé onduler sous le vent, les cours de fermes écrasées de chaleur... Je suis donc curieuse de voir comment un film parvient à retranscrire tout cela. Les précédents "épisodes" étaient plutôt tournés en interieur (pour ce que j'en ai vu en tout cas).

Je serai donc devant mon écran ;-)

J'ai loupé les premiers téléfilms. Bouh ! Du coup j'espère avoir l'occasion de me rattraper.

les téléfilms étaient disponibles en location/achat un moment sur le siteFrance VOD
http://www.francetvod.fr/
Quant aux extérieurs, c'est vrai, il y en avaient peu la première saison. Pour la seconde... je ne sais pas. Par contre l'épisode "auc champs" est beaucoup en extérieur.

les deux premiers épisodes sont passés hier soir :
le rosier de madame Husson
et l'ami joseph... voila, rendez vous tous les mardis sur france 2 !!!

Hier soir, soirée télé avec Guy de Maupassant...un vrai régal. Aux champs m'a émue jusqu'aux larmes. Vérité des acteurs, histoire magnifique!Je ne parlerai pas du Petit Fût, pas du tout le même genre mais alors je me suis laissée prendre à cette histoire toute simple, sans fioritures aucune...j'adore

Moon : déplacé dans le bon fil !

J'ai également vu les deux adaptations de Maupassant et comme la semaine précédente j'ai vraiment apprécié.
C'est vrai que la première histoire est extrêmement dure et j'ai été émue. Néanmoins, j'ai eu davantage une impression de brouillon que pour les autres.

Quand au deuxième. Claude Chabrol était en forme - tout comme Maupassant ce jour là.

oui, c'est ce que j'aime. L'oeuvre de Maupassant donne lieu à toutes sortes d'adaptations, de la plus noire à la plus légère. Du coup, j'ai envie de découvrir ses nouvelles pour voir le travail et les choix des réalisateurs.
"aux champs" est vraiment très dur et pose toutes sortes de questions sur la famille, l'amour.

Moon, pourquoi une impression de brouillon ?

la-petite-normande a écrit:

Moon, pourquoi une impression de brouillon ?

J'ai trouvé la structure peu claire. Mais c'est sûrement dû au fait que j'ai vu les premières minutes en diagonale.

oui, effectivement, la construction de cet épisode nécessite (je trouve) de suivre avec attention dès le début le récit puisqu'il démarre alors que le fils a retrouvé sa mère morte. Arrêté par la police, le jeune homme plonge dans son passé pour raconter l'enchainement des évenements qui ont conduit sa mère à se suicider... et les raisons pour lesquelles son père l'accuse de ce suicide.
Hier soir j'ai regardé "ce cochon de morrin"... j'ai A-DO-RE !!!

moi aussi j'ai regardé "cochon de Morin " je souris ,je jubile