Radhika Jha - [Inde]

Alors quoi ?
Personne ne s'est lancé depuis jeudi ?

Je ne dirai que ceci pour débuter le sujet: je l'ai lu en 12 heures, quasiment non stop.
Premières impressions :oppression, ravissement et certain dégoût.

Bref, le genre de livre que j'ai du mal à analyser parce qu'il joue sur plusieurs tableaux, plus ou moins bien.

Les développements sur les odeurs sont époustouflantes :on s'y croirait.
Le style m'a beaucoup plu.

A vos claviers qu'on approfondisse un peu ;-))
F

AIE ! NON, pas sur la tête !!!
Je me suis encore une fois trompée d'endroit..
Heureusement que ZORR Rotko est arrivé !

Mais cela m'a permis de revenir sur le livre et d'approfondir mes premières impressions en lisant ce que vous avez écrit.

J'ai dit "Ravisement" : j'aime la manière dont elle décrit les odeurs, les touchers, ce qu'elle voit.(remarquable descriptions du bon marché mais aussi de la banlieu où vivent son oncle et sa tante ainsi que les paysages parisiens)
Les odeurs,surtout au début, mais aussi l'épisode du départ de Philippe.

Citation :

"Son odeur s'est dissipée lentement, jour après jour.A mesure que la maison se vidait de cette trac, les pièces sombraient dans le silence, l'air qu'on y respirait paraissait froid et inerte. j'errais de pièce en pièce[...], cherchant une petite bouffée de lui quelque part : sur sa chaise favorite, dans son bureau, dans son vestiaire....Je fouillais dans la salle de bain parmi les vieux vêtements qu'il avait jetés là avant de partir. mais ils ont disparu peu après,remplacés par des odeurs propres et sans vie.j'ai même ouvert son placard à chaussures pour une odeur de lui.

Pour moi aussi, et vous sans doute :

Citation :

Une odeur est un monde....et une mémoire

Il y a beaucoup de petites notations sur les odeurs , pas seulement de cuisine, mais celle des gens qu'elle rencontre, des lieux qu'elle fréquente et même des virtuelles (celles du Bon Marché qu'elle voudrait créer pour attirer les acheteurs).

J'ai dit "oppression et dégoût"

"Oppression" pour l'athmosphère qui reste glauque du début à la fin, de l'abandon de la mère, à l'attitude mesquine de l'oncle et la tante, mais aussi du caractère "petite fille gâtée" de Lila qui n'est jamais capable de se prendre en charge , s'aveulit et se protistue tout au long du livre.

N'en déplaise à Rotko qui écrit:

Citation :

Lila est une sans papiers, si bien qu'elle accepte[...] toutes les mains qui se tendent

Non, elle "n'accepte pas", elle fait du raccolage à coup de flagornerie, de coquetteries ,puis de soumissions d'esclave, elle rampe avant qu'on lui demande !
Bon sang, mais je serais un homme, j'aurais aussi envie de la baffer cette fille, juste pour voir jusqu'où elle peut aller dans la bassesse.

Le tout quand même , pas juste en échange du nécessaire, elle en profite bien...

Enfin, encore pas d'accord quand Rotko écrit :

Citation :

Pour moi, lila aime bien les hommes"

Elle n'en aime aucun, ou alors comme un chat "aime".
Elle est sensuelle, elle aime son confort et elle aime b........

F
PS : si je me suis encore trompée d'endroit, je suicide mon ordinateur ;-))

Le bilan n'est pas terrible...
Je crois que je vais sans doute m'épargner la lecture de ce livre-là...

j'ai perçu Lila comme une jeune femme perdue en demande de sécurité pas de sexe.....fascinée aussi par la "vie parisienne" et ses facilités....

cette différence de perception m'apparait être due à l'amoncellement des thèmes abordés et effleurés par ce livre qui manque de charpente....

coline a écrit:

Le bilan n'est pas terrible...
Je crois que je vais sans doute m'épargner la lecture de ce livre-là...

quand je découvre un nouvel auteur et que je suis séduite.....je "remonte" sa bibliographie.....

dans le cas de Radhika Jha : "affaire à suivre" car il y a du très bon dans une mauvaise sauce

Merci Fontelle, j'avais hâte de lire tes réactions. On est tous d'accord je crois sur ce sentiment de confusion induite par le "passage" d'un homme à un autre, d'une famille à une autre, chaque épisode n'étant plus relié au précédent. Et je n'aime pas ce genre de shéma. J'ai besoin de trouver une cohérence dans les enchaînements. Cependant l'odeur reste le fil conducteur. -Je n'ai pas "ressenti" la volupté dégagée par les mets, la préparation des plats cuisinés, les épices, car ma petite cuisine à moi manque de saveur sans doute (je ne cuisine pas vraiment). On est enfermé dans un monde... que disait Troglo ou Seugh? "macdonalisé, croqueMonsieur microondable, salade sous plastique pour gagner du temps , Ah oui : fastefoode. Quand, à l'étranger, on évoque la France, c'est plutôt Baguette, vin, camembert... Mon appétit n'a donc pas été aiguisé, par manque d'habitude et d'ignorance.

Citation :

de Fontelle : Une odeur est un monde....et une mémoire

. Oui, et rechercher l'odeur de l'autre dans la maison lors de son absence, c'est aussi une belle image. Celle du lien, de l'attachement. Je n'ai pas le sentiment que Lila ne recherche qu'à b... Elle découvre la sexualité à 18 ans et son propre plaisir en même temps. Les hommes qu'elle croise, eux, c'est surtout le sexe et l'apparence qui les retiennent.
P-S : c'est toi Rotko qui souhaitait revenir sur le thème des odeurs et de leur signification?

Radhika Jha vit actuellement à Paris.

Eh oui ! elle a 18 ans, un besoin de sécurité et des appétits qui sont nouveaux, des relations à découvrir. Pas besoin de racoler, les hommes sont là pour elle qui est si tentante. Pourquoi lui en tenir rigueur ?

je suis d'accord avec vous sur les enchainements du recit, un peu lâches. Mais elle vit ainsi. Quand on est seul dans un pays qui ne vous est pas familier, on se raccroche aux branches qui se tendent vers vous. Un homme peut en cacher un autre. Ils lui vendent des illusions et du plaisir, puis la rejettent. Encore heureux qu'elle puisse rebondir...

L'odeur, en dehors des sensations olfactives de la cuisine, c'est sa provenance, le signe de son origine. Odeur réelle ou imaginaire.

voici ce petit passage d'hampate Bâ :

Citation :

le Blanc-Blanc se pencha vers moi pour preendre mon petit frère dans ses bras. son corps exhala une vapeur inhabituelle à mon odorat. Bien que cette odeur ne fût pas une puanteur à proprement parler, elle me saisit à la gorge et je faillis vomir. J'eus la conviction que le Blanc-blanc venait d em'envoûter avec un encens magique émané de son propre corps

.

On peut penser aussi qu'elle sent sa propre odeur quand elle a envie d'un homme.
je rajoute un lien explicite .Michel Onfray odor di femmina

petit rappel de Wikipedia

Citation :

Les phéromones sont des substances émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers sur des individus de la même espèce. Extrêmement actives, elles agissent en quantités infinitésimales, si bien qu'elles peuvent être détectées, ou même transportées, à plusieurs kilomètres. Chez les mammifères et les reptiles, les phéromones sont détectées par l'organe voméro-nasal, tandis que les insectes utilisent généralement leurs antennes.

Nous avons tous notre odeur, et si nous ne savons pas toujours la percevoir, d'autres le font. Les chiens savent si on a peur d'eux ou non.

Suivant nos sentiments et sensations nous dégageons une odeur différente. Il s'agit d'accepter notre odeur, mais aussi celle d'autrui.

A ce point de vue, le livre aborde des pistes intéressantes, et inhabituelles, même s'il ne va pas au bout de ses promesses

Lila est un sensitive, voyez sa sensibilité à la musique quand elle écoute chez Olivier la sixième symphonie de Prokofiev : pages 288 sq.

Quand elle sonne à la porte d'Olivier, transposez ce qui est auditif en olfactif, , elle sait quel sera son état d'esprit. Elle a donc un mode de perception des personnages et d'elle-même qui repose, à mon avis, sur les sensations.

Quant au discours post-colonialiste d'un amant, oui, Philippe est un colon dans l'âme, comme beaucoup d'hommes face à une "jolie indigène" : c'est un fruit à cueillir.

la reférence à Baudelaire pour le titre de ce forum sur l'Asie et l'Afrique, mais aussi en rapport avec ce livre l'odeur.

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé !

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde !
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

Baudelaire, La chevelure, in Les Fleurs du Mal .

Citation :

Quant au discours post-colonialiste d'un amant, oui, Philippe est un colon dans l'âme, comme beaucoup d'hommes face à une "jolie indigène"

!!!???!!! Vraiment? Vous êtes sûr(s)?

Citation :

On peut penser aussi qu'elle sent sa propre odeur quand elle a envie d'un homme./petit rappel de Wikipedia/Citation:/Les phéromones sont des substances émises par la plupart des animaux et certains végétaux, et qui agissent comme des messagers sur des individus de la même espèce.

Oui, c'est à ce phénomène que j'ai pensé lorsqu'elle prend conscience de cette odeur-là pour la premère fois (dans une boulangerie je crois). > A ce moment-là personne ne la rejette, elle est plutôt de bonne humeur et trouve le petit vendeur charmant... Ensuite c'est sa culpabilité qui prend le dessus (il lui (nous) faut neutraliser cette odeur-là (réelle ou imaginaire) parce que notre éducation nous y incite : alors, la sexualité retourne à notre part d'intimité.

rotko a écrit:

Suivant nos sentiments et sensations nous dégageons une odeur différente. Il s'agit d'accepter notre odeur, mais aussi celle d'autrui.

Il y aura toujours ceux qu'on "ne peut pas sentir!"

Citation :

Lila est un sensitive... Quand elle sonne à la porte d'Olivier, transposez ce qui est auditif en olfactif, elle sait quel sera son état d'esprit.

Cette particularité m'a un peu échappée. C'est intéressant mais l'auteure ne développe ni n'exploite cette particularité. Et on ne sait pratiquement rien de l'enfance de Lila, de ses études passées. Comme si ces sens n'étaient nés que tardivement au contact de sa tante en France.

Merci Mona !

"Dans le cas de R.J "affaire à suivre" car il y a du très bon dans une mauvaise sauce."

Exactement ce que je pense.

je vais me procurer se autres livres "pour voir" ;-))

Les phéromones.....Vaste sujet qui me passionne depuis des années.

je n'ai pas voulu l'aborder de peur de paraître prétentieuse.

Il se trouve que je suis une amoureuse des animaux depuis toujours, mais que mon amour suprême ce sont les chevaux.

Je connaissais chiens et chats depuis toujours, je savais les "décoder" d'instinct, sans savoir pourquoi....

Puis à presque 40 ans, entrainée par mes enfants, j'ai découvert les chevaux.

Plus sensitifs qu'eux, il n'y a pas (sauf les animaux dits "sauvages")

Il est vrai que les chevaux sont les derniers animaux domestiqués et qu'ils ne

le sont pas encore totalement, ce qui fait leur charme.....

Ils sentent et ressentent tout de tes humeurs : joie, peine, angoisse,
peur, savent si tu es "propre" ou pas, en colère contre toi ou les
autres et réagissent en conséquence (qqfois violemment)

Montés, c'est X 100.

A pied, c'estX50 mais toujours dangereux

depuis j'ai appris l'éthologie et le rôle des phéromones (qu'on peut maîtriser- c'est tout dans

la tête, on peut brouiller le message si on est conscient....)

J'en ai 6, en troupe sur 4 Ha et ça se passe bien, je suis toujours le CHEF,(jusqu'à

quand?)

comme avec mes deux chiens de garde ...(des labradors :-)))))

Mais l'humeur et l'odeur continuent à jouer.

Désolée pour le HS

F

rotko a écrit:

Pas besoin de racoler, les hommes sont là pour elle qui est si tentante. Pourquoi lui en tenir rigueur ?

J'entends ce que tu dis, mais l'auteur nous raconterait une histoire vraie, je me dirais bien c'est dommage qu'elle n'ait pas vu autre chose. Mais là quand un écrivain me (nous) raconte cette histoire, j'entends une autre musique.
Est-ce que l'on souhaiterait cette vie à une jeune femme ?
L'auteur, par ce texte, perpétue l'idée que la femme sans l'homme ne s'en sort pas pour vivre, manger, l'argent etc.
C'est ce qui me déplaît dans cette histoire.. on n'est, finalement, pas loin de l'idée du prince charmant qui, de mon point de vue, à "fourvoyer" tant de femmes et d'hommes par la même occasion.

L'homme, la sensualité, les plaisirs partagés... c'est un peu comme la cerise sur le gâteau, mais le gâteau est à construire par soi-même, boulot, passion etc.

L'écrivain est de plus une femme, ce qui me gène encore plus, son roman aurait pu être le prétexte pour nous présenter une femme étrangère dans un pays, qui se bat, qui cherche à s'en sortir, à s'affirmer.
Pour moi, un écrivain ou autres artistes a une responsabilité, et je trouve dommage de véhiculer les idées que j'ai lu dans ce livre... c'est dommage !

Citation :

Quand on est seul dans un pays qui ne vous est pas familier, on se raccroche aux branches qui se tendent vers vous.

Il y a beaucoup d'autres "branches".. AdL le dit, quand elle est engagée et qu'ils lui demandent ses papiers, elle n'essaye rien.. prend un chemin de facilité.

Un livre que je ne ferai pas lire à des jeunes femmes dans ce cas, il y a d'autres solutions pour vivre que les hommes !

J'essayais tout à l'heure d'imaginer si l'histoire avait été l'inverse, un jeune homme étranger à Paris... qu'en penserait-on ?

Ce livre est porteur d'idées qui ne sont pas les miennes et qui sont une vision raccourci des relations hommes femmes... ça me déçoit à double titre.. on ne s'en sort jamais de ce binôme... et l'homme qui "nourrit" la femme... j'ai perdu mes illusions ok mais j'ai envie de garder espoir

fontelle a écrit:

je vais me procurer se autres livres "pour voir" ;-))

Oui je suis d'accord avec ce que vous dîtes, en gros en lisant ce livre j'étais en attente, c'est aussi peut-être pour ça que j'aimerai en lire d'autres ?
Il y avait des "démarrages" heureux et l'écriture n'est pas du tout déplaisante.

Citation :

Mais l'humeur et l'odeur continuent à jouer.

Désolée pour le HS

Bien cela m'intéresse mais je ne vois pas, pour le moment, où en parler ...

Remarques:

1)Un roman pour les hommes que ce roman?
Rotko a eu l'air d'apprécier...Il défend l'héroïne... et l'auteur...
Les femmes qui l'ont lu sont beaucoup plus réticentes...

2) Je vous trouve courageuses de vouloir vous attaquer à un autre roman de cet auteur qui ne vous a pas comblées.
Mais je me demande à quoi cela sert?
A la rigueur, si un premier livre m'a plu puis le second moins, je tente d'en lire un troisième pour me faire une opinion...
Mais déçue dès le premier, je n'insiste pas. J'ai tort peut-être. Mais il y a tant à lire!

coline a écrit:

Remarques:

1)Un roman pour les hommes que ce roman?

Je me posais la question....

Citation :

2) Je vous trouve courageuses de vouloir vous attaquer à un autre roman de cet auteur qui ne vous a pas comblées.

De mon côté, j'ai trouvé la lecture aisée malgré un pavé quand même et puis il y a beaucoup de passages où je m'accrochais, c'était palpitant.. comme un soufflé qui monte, mon attention était soutenue donc pour moi je me dis que peut être c'est son premier roman (?), peut-être l'auteur a évolué, peut-être qu'enfin mon désir sera assouvi dans un autre livre (ça paraît un peu imagée mais il y a quelque chose de cet ordre).

Il y a des passages très intéressants.. trop courts, ça tourne au vinaigre à mon sens.. mais il y a quelques pointes qui pourraient être des prémices à une bonne lecture...

Utopie a écrit:

Il y a des passages très intéressants.. trop courts, ça tourne au vinaigre à mon sens.. mais il y a quelques pointes qui pourraient être des prémices à une bonne lecture...

C'est bien ce que j'ai compris à vous lire....Vous nous tiendrez au courant pour les autres livres de RJ?

Fontelle

Citation :

Il se trouve que je suis une amoureuse des animaux depuis toujours, mais que mon amour suprême ce sont les chevaux.

tu peux en parler dans pratiques culturelles
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum9-Pratiques-culturelles-habituelles-ou-en-cours.htm

Coline

Citation :

1)Un roman pour les hommes que ce roman?
Rotko défend l'héroïne... et l'auteur...

Bien sûr que je defends l'heroine et l'auteure (rire); C'est le rôle qui m'a été confié par la Nature ! (à ne pas prendre au pied de la lettre, retenez Marie )

Coline

Citation :

2) Je vous trouve courageuses de vouloir vous attaquer à un autre roman de cet auteur qui ne vous a pas comblées.
Mais je me demande à quoi cela sert ?

Voilà un livre qui pose plein de questions, qui a des faiblesses mais ouvre des horizons.

Pour moi de telles lectures sont profitables, et quand je déteste un roman, ça stimule mes neurones, à la différence des feuilletons télévisés insipides dont on dit "oui, c'etait pas mal!" ou "ça se laisse regarder " ! 4 pages sur Radhika Jha !

Crash de JG Ballard sur la voiture, les accidents, les paysages et les moeurs transformées m'a bien interessé malgré ses défauts.

Utopie a écrit:

rotko a écrit:

Pas besoin de racoler, les hommes sont là pour elle qui est si tentante. Pourquoi lui en tenir rigueur ?

L'auteur, par ce texte, perpétue l'idée que la femme sans l'homme ne s'en sort pas pour vivre, manger, l'argent etc.
C'est ce qui me déplaît dans cette histoire.. on n'est, finalement, pas loin de l'idée du prince charmant qui, de mon point de vue, à "fourvoyer" tant de femmes et d'hommes par la même occasion. (1)

L'homme, la sensualité, les plaisirs partagés... c'est un peu comme la cerise sur le gâteau, mais le gâteau est à construire par soi-même, boulot, passion etc.

L'écrivain est de plus une femme, ce qui me gène encore plus, son roman aurait pu être le prétexte pour nous présenter une femme étrangère dans un pays, qui se bat, qui cherche à s'en sortir, à s'affirmer.
Pour moi, un écrivain ou autres artistes a une responsabilité, et je trouve dommage de véhiculer les idées que j'ai lu dans ce livre... c'est dommage ! (2)
J'essayais tout à l'heure d'imaginer si l'histoire avait été l'inverse, un jeune homme étranger à Paris... qu'en penserait-on ? (3)

AH ! Nous y voilà ! (1) et (2)
On se rapproche de la litterature positive avec des héroïnes positives
Mais ce n'est pas ainsi que ça se passe sur le terrain ! sans papiers, sans diplômes, étrangère et femme, Lila est dans un cul de sac ! pas moyen de s'en sortir toute seule ! il lui faut des hommes entreprenants qui connaissent les mecanismes sociaux du commerce et les chemins de la préfecture pour son titre de séjour !

Son Odeur est le signe de sa faiblesse : une origine qui est un handicap devalorisant ("les égouts du kenya"), un don qui ne peut être exploité (ses talents de cuisinière non reconnus par un diplôme ou une indépendance matérielle), un complexe de culpabilité qui est le regard des autres intériorisé (regard méprisant ou moralisateur sur une sexualité convenable et maitrisée).

Ce don elle l'exploite à rebours en disant à Philippe qu'il a une odeur qui le valorise (le contraire de sa propre odeur à elle). Dès qu'elle avoue qu'il n'en est rien, il la renvoie.

Mais Utopie, je suis d'accord avec toi sur les idées que tu défends, et je vais te le montrer avec ton dernier argument. (3)

Utopie

Citation :

J'essayais tout à l'heure d'imaginer si l'histoire avait été l'inverse, un jeune homme étranger à Paris... qu'en penserait-on ?

(3)

(3) On en deduirait qu'il est dans l'impasse ! à moins d'un miracle
C'est le cas des provinciaux du XVIIIe et du XIXe qui veulent faire leur chemin à Paris. Ils y arrivent par les femmes

le paysan parvenu de Marivaux, roman que je conseille a tout lemonde car en plus il est très amusant. La chance du paysan, c'est une vieille fille. Il doit répondre à la demande car elle ne cache pas ses appetits et veut combler son retard. je pourrais trouver des citations, et comme c'est lepaysan qui raconte, à mots couverts, c'est un vrai plaisir de lecture.
Le rouge et le noir deStendhal, il monte par la robe (oui, j'exagère, la soutane, j'entends le canal religieux) et par les femmes (mademoiselle de la Mole)
Bel Ami de Maupassant. Pas besoin de commentaires.

Ajoutons Balzac et Rastignac, + le choix du 3é sexe avec Vautrin.

Ceux qui reussissent par le talent sont rares : horace Bianchon n'a pas vraiment d'épaisseur chez Balzac.
Consulter Marie pour Zola.

Utopie a donc raison sur les idées, mais celles-cine s'appliquent pas dans des périodes de sociétés figées, du XVIIIé à nos jours.

Ca y est ! Moi aussi je l'ai lu (enfin !)

J'avais lu les deux premiers chapitres y'a un mois (donc l'arrivée en France) et puis j'ai lu autre chose entre temps (quand je prends des livres à la bibliothèque, j'aime bien lire les premières pages de chacun, histoire de me donner un avant-goût et de me faire saliver un peu).

Finalement, pour rester dans ce registre gastronomique, les passages où j'ai été le plus concentrée dans la lecture étaient ceux concernant la nourriture : les oignons, le plat chez le professeur, la description du bon Marché ou du marché provencal, etc... Pour le reste.. bon... ben c'est certes un peu décousu, parfois complétement pas plausible (vous ne vous êtes jamais demandé comment elle avait fait pour pas tomber enceinte, elle qui a priori n'avait jamais été chez un gyneco ??? moi oui, peut-être parce que c'était une grande crainte de mon époque à son âge.. mais c'est un reflexe que j'ai toujours :-)))

Comme Mona, mon personnage préféré à côté de Lila est Philippe.. caricatural à souhait, mais un sandwich ca peut changer une vie hein !

Bref, je ne regrette pas de l'avoir lu... j'attends de voir d'autres oeuvres du même auteur pour m'en faire une idée plus claire.