Mircea Cartarescu (Roumanie)

Mircea Cartarescu



chez Denoel. 206 p.


Pourquoi nous aimons les femmes, c'est ce que s'ingénie à dévoiler Mircea Cartarescu dans ce recueil de nouvelles, petit joyau à la gloire de l'éternel féminin. Au fil des vingt histoires qui composent le livre, l'auteur distille sa vision de cette mystérieuse altérité : les femmes. Il raconte la beauté, l'incompréhension, la douceur, le désespoir aussi. Il raconte l'entêtement des hommes qui du berceau à l'âge mûr, composent, nouent et dénouent une relation avec elles

présent dans ma mediathèque.

Pourquoi nous aimons les femmes chez Denoel. 206 p.

De petits textes que j'aime bien montre l'effet des parfums, des souvenirs qu'ils évoquent, et la personne qui peut être à la source de l'émotion (Escarboucles).

Un petit texte malicieux rappelle les premiers essais de lecture : des textes bien modestes de Science fiction où abondaient les savants fous, les monomaniaques, et surtout l'objet fétiche des écrivains. Oui, l'objet né d'une expérience personnelle, doté d'une telle aura qu'on ne peut écrire qu'en sa présence sur le bureau. ("l'objet qui inspire").

De l'intimité parle de solitude, de désirs troubles dans des quartiers mal famés de villes inconnues, pour prendre ensuite un virage en douceur sur l'intimité avec la femme aimée.

Cartarescu ne vise pas à étonner ou à surprendre par de l'insolite ou du spectaculaire. Il prend le lecteur pour confident, on lui prête l'oreille car il sait adopter le ton pour qu'on l'écoute ; lui aussi a écouté des récits de rêves, il s'en est même inspiré dans Orbitor.

Pourquoi nous aimons les femmes : une approche agréable et pertinente de cet auteur roumain, de premier plan, selon mes sources.

Il faut attendre la fin du recueil pour savoir "pourquoi nous aimons les femmes", texte-titre.

Auparavant quelques nouvelles ont vanté de grands moments - éphémères, où elles jouent un grand rôle dans la vie du narrateur

- pour le jeune écolier moqué par ses camarades de classes pour une réaction cutanée excessive et inquiétante au BCG, elle se montre apaisante - et oublieuse (Petrutza)

- pour l’adolescent habitué d’une plage naturiste, ainsi que pour tous les estivants, elle fait fantasmer par sa seule présence, et surexcite une activité nocturne inhabituelle dans la majorité des couples (Une bombe en or)

Quelques raisons données par Mircea Cartarescu : « pourquoi nous aimons les femmes » (extraits arbitraires)

Parce qu’elles conduisent prudemment des voitures astiquées comme des bonbons, et espèrent que vous les admirerez en traversant le passage clouté devant elles.

Parce qu’elles ont une manière de résoudre les problèmes qui vous rend fou.

Parce qu’elles vous disent « je t’aime » exactement quand elles vous aiment le moins, comme pour compenser.

Parce qu’elles sont folles d’ Angie des Rolling Stones.