Shalon Auslander : attention Dieu méchant

Critique : C'est un recueil de nouvelles blasphématoires à souhait. C'est agréable à lire. En tant que croyante, je ne me suis pas sentie choquée par ces histoires car tout est dit sur un mode ironique et drôle. Rien n'est anti religieux. J'ai passé un bon moment de lecture.



Biographie et biblographie :
http://www.babelio.com/auteur/Shalom-Auslander/29678

Merci Cathy pour ce fil. J'ai eu l'occasion de lire Auslander avec La lamentation du prépuce qui relate les premiers émois d'un jeune israélite, certainement plus ou moins auto-biographique. J'ai beaucoup apprécié son humour. Je crois que Mazel en a aussi déjà lu.

La lamentation du prépuce -- Shalom Auslander ; traduit de l'américain par Bernard Cohen

305 p. chez Belfond

Les tribulations d'un Juif new-yorkais, Shalom Auslander, face à son éducation juive orthodoxe, et son rapport à Dieu : un Dieu omniprésent qui l'a empêché d'être heureux. Un Dieu omnipotent qui va probablement le punir. A l'annonce de la grossesse de sa femme, Shalom se pose une question obsédante : quel sort doit-il réserver au prépuce de son enfant ?

L'espoir cette tragédie chez Belfond

Sol est un jeune père de famille de la middle class qui s'installe dans un village américain typique, avec sa femme, son fils et une mère juive censée mourir bientôt. Hantée par la Shoah qu'elle n'a jamais connue, elle a transmis à son fils sa judéité, mais aussi le culte de l'horreur perpétrée et une paranoïa mêlée de culpabilité. Tout se complique quand il découvre...

l'article.

Rotko, je viens de lire l'article mentionné: cet auteur quelle puissante imagination,merci de me l'avoir présenté.
J'attendrai un bon résumé d'un lecteur ayant la chance de pouvoir le lire, je dois me contenter avec des résumés.

je vais rechercher ses livres, moi aussi. ton Excellence.

Pour Ysandre: de cet auteur dans mon pays il n'y a rien. De Erik Larson il y a en espagnol "dans le jardin de la bête". Historien et romancier, ses oeuvres sont
véridiques: J'ai trouvé un extrait de ce livre,et j'hésite à l'envoyer pour ne pas quitter le sommeil à personne. dur ,très dur.

mais envois-le, Luba. Je ne sais s'ils sont endormis, les Granouzés, mais ça ne bouge guère !!!!
tu trouveras un fil sur le jardin de la bête quelqu'un l'a lu et a donné ses impressions, Mazel. Il a l'air très intéressant aussi.

mazel a écrit:

commencé L'espoir, cette tragédie de Shalom Auslander, je ne sais trop quoi en penser. Grosse préférence pour ses précédents livres.

Règlement de comptes en règle avec une enfance hantée par la mémoire de la Shoah, ce nouveau roman est aussi pour l'écrivain l'occasion d'interroger le poids de la culpabilité, la position victimaire dans la culture juive, ou la fascination constante de notre époque pour l'horreur et la souffrance. Sans oublier la question de l'espoir, mythe ambigu et inquiétant qui traverse tout le livre. "Il n'y a pas plus optimiste qu'un fanatique, juge-t-il sans détour.

Car il est persuadé qu'en tuant tous les Juifs, tous les Noirs, ou tous les homosexuels, le monde demain sera meilleur. Mais ça ne l'empêchera pas de tomber malade ou d'avoir un pneu crevé. Le danger n'est jamais là où on l'attend." Pandore, en son temps, avait sauvé l'espoir. Shalom Auslander, lui, a préféré le libérer de sa boîte, pour n'y garder que les mots.

un article de l'Express.

Si tu souhaites développer tes impressions, je créerai un fil et j'y ajouterai lesmessages ci-dessus et un ciompte rendu du monde des livres (22 fevrier 2013 p.10).

bonne soirée Mazel !

rotko a écrit:

mazel a écrit:

commencé L'espoir, cette tragédie de Shalom Auslander, je ne sais trop quoi en penser. Grosse préférence pour ses précédents livres.

Règlement de comptes en règle avec une enfance hantée par la mémoire de la Shoah, ce nouveau roman est aussi pour l'écrivain l'occasion d'interroger le poids de la culpabilité, la position victimaire dans la culture juive, ou la fascination constante de notre époque pour l'horreur et la souffrance. Sans oublier la question de l'espoir, mythe ambigu et inquiétant qui traverse tout le livre. "Il n'y a pas plus optimiste qu'un fanatique, juge-t-il sans détour.

Car il est persuadé qu'en tuant tous les Juifs, tous les Noirs, ou tous les homosexuels, le monde demain sera meilleur. Mais ça ne l'empêchera pas de tomber malade ou d'avoir un pneu crevé. Le danger n'est jamais là où on l'attend." Pandore, en son temps, avait sauvé l'espoir. Shalom Auslander, lui, a préféré le libérer de sa boîte, pour n'y garder que les mots.

un article de l'Express.

Si tu souhaites développer tes impressions, je créerai un fil et j'y ajouterai lesmessages ci-dessus et un ciompte rendu du monde des livres (22 fevrier 2013 p.10).

bonne soirée Mazel !

bonjour Rotko
je ne sais pas encore, très déstabilisant ce livre, bien loin de ce qu'il a écrit jusqu'ici. Mais ce que tu en dit est tout à fait exact

je traduis rapidement l'entretien retrancrit de l'auteur avec Nils AHL

l'espoir cette tragédie poursuit la lamentation du prépuce et Attention Dieu méchant : même regard méfiant sur l'histoire, même ironie irrévérencieuse + pirouettes d'une narration faussement naïve.

L'angoisse d' Auslander viendrait d'un "excès d'optimisme", selon son psychanalyste.

Au départ l'auteur voulait raconter la famille d'Anne Franck. Mais il s'est focalisé sur ce personnage tel qu'il apparaît dans son journal : beaucoup d'énergie et de personnalité, contredisant sa mère et s'opposant aux autres enfants.

Anne Franck est victime de son succès qui repose sur sa mort.

Dans le livre, la mère de krugel manipule son entourage par la souffrance comme le faisait aussi la mère de Auslander.

Comme Kugel, Auslander s'en prend aux livres.

Citation :

"j'ai été élevé dans la Torah qui devait m'appprendre quelque chose - et qui ne m'a rien appris".

Pour lui, l'écriture doit l'apaiser et le rendre plus normal, meilleur père, meilleur mari.

Il adore rire de ce qui est obscur, expérience qui doit journellement être renouvelée !

Je ne connaissais pas du tout cet auteur. C’est l’une des responsables de la bibliothèque que je fréquente qui m’a proposé L’espoir, cette tragédie, curieuse d’avoir mon avis sur une lecture qui, apparemment, l’a déstabilisée.
Le sujet et plus encore la manière de le traiter par la dérision sont originaux. Au début, j’ai bien accroché : c’est franchement drôle et j’admirais qu’on pût faire sourire avec l’invention d’une Anne Franck rescapée des camps, devenue une vieille sorcière dans un grenier, et une maman qui se pose en victime de la Shoah alors qu’elle est trop jeune pour l’avoir vécue !
Mais je me suis lassée. J’ai trouvé qu’on finissait par tourner en rond et que l’humour tournait au grotesque plus ou moins drôle. Les digressions sur les états d’âme de Sol, le personnage principal, finissaient par m’ennuyer. Pourtant, j’ai bien aimé cet homme obsédé par les dernières paroles qu’il prononcerait avant de mourir :

Citation :

Il ne voulait pas être pris par surprise, le souffle coupé, privé de mots, sans savoir quoi dire en cet instant définitif.

Bien sûr, on peut y voir, à travers une sorte de fable, l’amorce d’une réflexion ambitieuse sur le devoir de mémoire, la culpabilité, le culte de la souffrance, les multiples façons d’écrire ou de réécrire l’histoire :

Citation :

Il y a des gens qui réécrivent le passé en l'embellissant, d'autres en le noircissant.

Mais au bout du compte, le roman m'a paru long, compte tenu d’une intrigue à laquelle évidemment on ne peut croire un seul instant.
Encore un livre que j’aurais imaginé beaucoup plus court pour qu’il soit plus percutant !