HUMOUR et SCIENCE-FICTION

Différent….par Alan Bloch
Histoires d’Automates Livre de Poche.

C’est au cours de son dernier voyage d’étude sur l’une des planètes intérieures, qu’il l’a rencontré.
IL devait être seul depuis longtemps puisqu’IL avait oublié toute forme de langage. Il lui apprit à parler et fit le projet de le ramener avec lui vers la civilisation.
Un jour, sans aucune raison, IL s’est plaint de la chaleur. Son protecteur en conclut que ses circuits thermostatiques étaient grillés. Comme il avait des pièces de rechange et qu’IL était manifestement détraqué, son mentor se mit au travail.. Il l’a désactivé sans aucun problème : quand il lui a enfoncé l’aiguille dans le cou pour actionner le coupe-circuit, IL a cessé de bouger.
C’est en l’ouvrant qu’il constata qu’IL était différent et qu’il ne pouvait le remettre en marche après l’avoir remonté. Il l’abandonna dans un coin de l’atelier. Où Il se désagrégea peu à peu. Au moment de quitter la planète, environ un an plus tard, il ne restait plus de LUI que les os….
C’est pourquoi en rentrant chez lui, il pût affirmer qu’il avait définitivement la preuve que les Hommes sont vraiment différents de la race des Robots.

.Dérapages : par Harlan Ellison Folio SF 1997

Extraits de « La dernière touche », une nouvelle d’humour, macabre !
« Pas cruellement la première fois. Disons qu’il se fit mordiller.(…) Sur les touches du clavier, le H s’ornait d’un petit croc. Une incisive de petit requin. Juste ce qu’il fallait pour faire saigner un doigt. »
« Quand vint le samedi, la moitié de ses doigts portaient des traces de morsures. Seuls les pouces étaient épargnés. Cà piquait drôlement. »
« L’ordinateur avait grossi. Il continuait à s’alimenter à petites gorgées au bout de ses doigts. La seule source lumineuse de la pièce provenait de l’écran, cet abîme d’un bleu-vert malsain, sur lequel de fugaces soupirs et présages défilaient , telles de petites bêtes mutilées. Chiffres et lettres se cognaient contre le bord de l’écran, puis ils réintégraient promptement le centre de l’espace informatif où ils s’évanouissaient en poussant de petits couinements. »
« Mais sous ses doigts, la machine buvait continuellement sans jamais étancher sa soif, sans jamais parvenir à satiété. Elle s’obstinait à se nourrir de Chris, où de ce qu’il en restait. »
« Panne de courant prolongée : l’ordinateur ne donna plus signe de vie. Du moins de vie éveillée. Il continua à émettre sa maladive lueur bleu-vert mais sans témoigner de la moindre activité, sans respirer profondément, sans retirer à Chris sa force vitale. Il se fit somnolent, léthargique, patient. »
« Le courant revient : le pic d’énergie brute pénètre dans le PC et lui explose en plein cœur. Au moment où le contact s’établit, Chris y planta une flammèche aux mille reflets jusqu’alors tapie au sein du réseau en attendant qu’on s’abreuve en elle. Et réduisit en poussière le clavier vorace. Une pluie d’étincelles s’abattit sur Chris. Les ténèbres se refermèrent sur lui. »
« Chris se crût sauvé car,<< Rien de ce qui appartenait au règne de la faim obtuse, ne pouvait venir à bout d’une entité pensante, faite de zéphyrs et de bons sourires>>. »
« C’est alors qu’il entendit—petite musique inquiétante—un claquement de lèvres. La télévision se léchait les babines. Elle lui lança un clin d’œil !….. »
Attention à vos claviers !………..

Bon sang, mais c'est bien sûr !
"Dangereuses visions" tomes 1 et 2 -1975-76 (ce qui ne nous rajeunit pas....)
Edition de poche 'folio SF' sans doute
Excellentes nouvelles, dans ma bibliothèque en cageots depuis 4 ans, pour cause de déménagement ...
F

Bonjour Fontelle, bienvenue sur le Forum!
Déballe bien vite tes cageots de nouvelles de Science-Fiction pour que nous puissions faire des échanges épistolières dans un style qui semble avoir plus de détracteurs que d'admirateurs. Il y a du grain à moudre!....

Arthur C.Clarke a une licence de physique et de mathématiques, ce qui lui a permis d'acquérir une solide compétence d'écrivain et de vulgarisateur scientifique. Son article "Au delà des planètes" que j'ai eu l'occasion de relire dans Fiction n°39 de février 1957 en est la preuve éclatante.
Mais, en bon anglais qui se respecte, c'est aussi un humoriste! Ce que nous prouve cette courte nouvelle intitulée "Le Contact":
Les Thaars vivent sur une planète dans un système solaire situé à un demi milliers d'années lumière de notre Terre. Ils découvrent que notre Soleil est sur le point d'exploser de manière inexorable et imminente.
Leur Technicien Suprême, partant du principe que " toute race intelligente doit avoir un certain nombre d'individus télépathes" comme ils le sont eux-mêmes, " mobilise des centaines d'observateurs accordés pour capter le premier indice d'une pensée égarée...pour lui faire parvenir le message"
Sur Terre, un seul humain, le Dr.Bill Cross, ingénieur spécialisé dans les fusées qui "avait passé des années à réfléchir et à rêver de l'Espace jusqu'à ce que celui-ci fut devenu une partie de son être.." sera touché par les impulsion télépathes venues de Thaar.
Mais il était hébété par l'alcool, en équilibre précaire "au bord de l'inconscience dans sa tentative pour fuir la réalité et gagner le monde des rêves, où il n'y avait ni déceptions ni échecs"
A cause des vapeurs de l'alcool qui embrumaient son cerveau, au cri d'alarme qui s'enregistrait vaguement dans ses neurones, il répondit: " Je vous dirais ceci (disparaître) serait la meilleure chose qui puisse nous arriver. Oui, elle nous épargnerait des tas d'ennui. Personne n'aurait à se tourmenter au sujet des Russes, de la bombe atomique, ou du coût de la vie. Oh! comme ce serait merveilleux! C'est exactement ce que chacun veut réellement. Très aimable à vous de prendre toute cette peine pour nous le dire, mais vous pouvez rentrer chez vous en emportant votre vieux pont."T
haar savait reconnaître quand elle était battue et retira le tunnel qu'elle avait lancé à travers les étoiles pour sauver la race humaine.
Pendant trois jours, le Dr Cross "ses yeux ses yeux injectés de sang ne lui donnèrent qu'une vision vague de l'entretien.....Et bien entendu il n'y eut pas de quatrième jour!..."
De l'humour? Certainement! Mais de l'humour macabre;sûrement!....

Servez-m'en un doigt par Antony Boucher Fiction n°1 octobre1953

Pour un homme séduisant et retors d'un certain âge, il y a peu de sources de revenus aussi satisfaisants que le veuvage fréquent et systématique. C'est le credo de John Smith dit "John aux Neufs Doigts" adepte de la méthode connue sous le nom de la "Mariée dans le bain"
Sa nouvelle épouse Hester lui pose un problème. Lorsqu'il a essayé de la noyer dans la baignoire en lui maintenant la tête sous l'eau, la donzelle ouvrit ses ouies en bonne vénusienne qu'elle était. Elle lui apprend qu'ils sont nombreux à avoir investie la Terre. Et à s'y intégrer parfaitement, ressemblant à l'Homo sapiens à s'y méprendre...mais capables de vivre sous l'eau, élément majeur de leur planète natale.
De plus, leur sang avait un pouvoir de coagulation ultra rapide et une faculté de régénération étonnamment prompte. Une balle de revolver était dissoute instantanément à peine reçue. Les poisons étaient tout aussi inefficaces. Ils faisaient, par exemple, les délices de Hester qui raffolait d'un aspic de tomate à l'arsenic ou d'une sole amandine à l'acide prussique.
John avait mis au point un système infaillible pour détecter les vénusiens. Avec une de ces fleurs vendues dans les boutiques de farces et attrapes... On la met à la boutonnière et elle permet de projeter de l'eau au visage des interlocuteurs. Les ouïes des vénusiens s'ouvraient. Il put constater qu'ils étaient légion.
A force de fouiner, notre héros, rencontre un vénusien dissident, adepte de la coexistence pacifique. Heureux de pouvoir aider à la destruction des va-t'en-guerre, il donne des conseils à John. A la suite de quoi, celui-ci prépara du bouillon de onze heures selon la recette originale de Simon Templar. Un filet de jus de belladone ( un délice pour les vénusiens) fut ajouté aux herbes spécifiées par le Saint. Hester avait apprécié le plat, en avait repris deux fois et était juste en train de sucer l'os le plus petit
et le plus délicat quand elle tomba raide morte.
Il suffit en effet d'une très petite quantité de poison pour chaque individu:.. après tout, un doigt, celui sacrifié par John aux Neuf Doigts, avait éliminé Hester.

Un homme d'expédition
par Frédéric Brown Anthologie de la S.F. Livre de Poche

L'un des plus embarrassants problèmes est: en combien d'hommes et de femmes devra se répartir l'équipage de trente personnes qui s'envolent pour Mars ?
Ce problème peut-être invoqué de différentes manières: en un drame psychologique, en un récit réaliste, en une pochade égrillarde....
A vous d'en décider d'après le récit que nous propose F.Brown:
La direction des Expéditions interplanétaires, après avoir écouté toutes les propositions portant surtout sur le pourcentage à respecter entre hommes et femmes, décida que les membres de l'expédition seraient choisis par tirage au sort, sans considération de sexe, parmi les élèves de classes de fin d'études des deux Académies de l'Espace, celle des jeunes gens comptant cinq cents élèves et celles du sexe opposé qui n'en comptait qu'une centaine seulement.
<< Et il arriva que dans cette loterie, vingt-neuf femmes tirèrent un bon numéro contre un seul homme. Tout le monde sauf les heureuses gagnantes bien entendu, protesta avec véhémence, mais le directeur resta intraitable; le tirage avait été honnête et il refusa de changer quoi que ce fut à la liste établie. Sa seule concessions destinée à apaiser les rancoeurs masculines fut de désigner Maxon, le seul homme, comme capitaine. L'astronef prit le départ et le voyage fut excellent.>>
<<Et quand la seconde expédition débarqua sur Mars, elle trouva la population doublée : chaque femme membre de la première expédition avait un enfant, et l'une d'elles avait des jumeaux, ce qui faisait un total de trente enfants>>
C'est alors que le capitaine Maxon fut surnommé « Maxon le Champion » simplement parce que :
<< ....la seconde expédition arriva non pas un an, mais seulement neuf mois et deux jours plus tard....>>
Ce n’est pas un exploit pour un homme, si on lui en donne le temps, d’engrosser vingt-neuf femmes. Mais dans ce cas précis, il fallait vraiment faire vite….et battre des records !…

Fredéric Brown, qui n'avait pas encore écrit l'inoubliable "Martiens go-home" a toujours excellé dans le récit ultra-court et s'achevant sur une chute fracassante.
Comme le démontre cette histoire ultra-courte :
" Le dernier homme vivant sur la Terre se trouvait chez lui...On frappa à la porte..."
Un record, certainement, là aussi !….

En réalité, le dernier homme vivant sur la Terre, était « Walter Phelan, professeur d’anthropologie à l’Université de Nathan jusqu’à ce que la dite Université eût cessé d’exister, deux jours auparavant… » Lorsque arrivèrent les Zans. Une race d’envahisseurs extra-terrestres de quatre pieds de haut et ne ressemblant en rien de connu sur la Terre, du moins à ce jour. Les Zans avaient tout détruit sauf, à la manière de Noé, un couple de chaque espèce vivante qu’ils avaient enfermé dans un zoo à leur mesure. La pièce où était enfermé Walter était en réalité une cage, spacieuse certes, mais avec un coté translucide pour permettre aux visiteurs de le voir évoluer. Les Zans estiment que les spécimens, par couples, dureront davantage collectivement qu’individuellement.
Et c’est pour cela qu’ils « offrirent » à Walter Grace Evans « Elle était bien faite et aussi grande que lui, Elle devait avoir entre trente ans et trente-cinq ans et avoir également une grande confiance en soi »
Les Zans ne connaissaient pas la mort ; tout au moins pas avant un très, très, grand nombre d’années. Mais il advint que l’un d’entre eux fut mordu par un des pensionnaires du Zoo, un crotale et il y laissa la vie. Ils en conclurent qu’ils étaient sur une planète de mort qui leur serait funeste. Ce qui les incita à partir sans espoir de retour.
Des deux humains rescapés du génocide total, Walter le premier, comprit que : «--- Nous devons sauver la race humaine et prendre une décision en ce qui la concerne. Une décision très importante…Grace Evans se raidit sur son fauteuil, tandis qu’une légère rougeur envahissait ses joues ---Non s’exclama-t-elle (…) En la voyant se lever et gagner la porte, il lui dit :---Réfléchissez-y bien, chère amie ; prenez tout votre temps, mauis revenez »
« La porte claqua. Il resta assis. Au bout de quelque temps, il entendit les pas hésitants de la jeune femme .Il sourit….Vous voyez bien cher lecteur, qu’il n’y avait rien de tellement horrible dans :
« Le dernier homme vivant sur la Terre se trouvait chez lui…on frappa à la porte »
source : « Histoires d’extraterrestres » Grande anthologie de la S.F.

Un Homme jaugé par Ward Moore Fiction n° 9 août 1954

Kipling Farker est doté d’un égocentrisme hors du commun. Acteur ayant connu la gloire dans les années 50, dans des tournages cinématographiques de seconde zone, il se targue d’être le seul spécimen d’humanité qui en cette année 1953 présente des mensurations idéales et la perfection physique extraordinaire.
Il décide donc de donner à Cliff, son factotum, valet, secrétaire, confident, souffre-douleur, et croit-il ami, les instructions précises quant à la conservation de sa dépouille lorsqu’il aura cessé de vivre. A la manière des Pharaons pour que dans le lointain futur, mille ans , cinq mille ans, dix mille ans, les peuples d’alors reconnaissent qu’il n’y avait qu’un seul Klip Farker dit « La Perfection » et qu’il fût raisonnable de le garder dans toute sa splendeur.
Il avait tout prévu : embaumement, cercueil imputrescible, et assez confortable pour un corps de 1m80 aux larges épaules, phonographe et disques, projecteurs et scènes de films où il paraissait seul, après avoir effacé au besoin le reste de la distribution, coupures de presse louangeuses traduites en plusieurs langues etc….etc…
La mort survint de façon accidentelle plus tôt que prévu en 1966. Les consignes furent scrupuleusement respectées. Des « Torpilles du Temps » contenant des instructions pour signaler où se trouvait son mausolée et comment il fallait l’ouvrir, furent enfouies dans un grand nombre d’endroits. Rien ne semblait avoir été oublié pour la délectation de la postérité.
Mais une guerre destructrice enfouit le mausolée sous plusieurs centaines de pieds de décombres dans ce qui avait été jadis une ville. Des millénaires se succédèrent, un âge géologique passa avec ses glaciations, ses tremblements de terre, ses déluges. Le cercueil imperméable à l’air comme à l’eau, enrobé de ciment et abrité par une tombe recouverte de tonnes de détritus, résista aux injures du temps qui passait.
Vint l’ère Quinaire. La race intelligente et évoluée qui peuplait alors la Terre était faite d’humains grands et beaux. Une taille de 2m30 était pour eux une simple statistique plutôt qu’une manifestation physique de la noblesse.
Il advint qu’une expédition archéologique fouillant dans une région désertique, découvrit dans un tumulus, le tombeau de Kipling Le Parfait. Les membres de l’expédition ouvrirent à grand peine le cercueil . Emerveillés par la découverte d’un ancêtre ignoré !.Bien qu’à leurs yeux il parut pâle comme un troglodyte, les pieds difformes, les muscles noués, la forme du thorax et de l’abdomen étrange….
Visionnant les films ils virent l’ancêtre évoluant seul dans des postures bizares et ils en conclurent : << Les Sociétés primitives avaient pour coutume de rendre un culte à leurs fous, leurs personnages importants, leurs monstres. Un peuple primitif seul aurait conservé avec autant de précautions et tant d’amour, les restes de ce pauvre nain rabougri…>>

Aristarke, j't'adore.....
MDR, connaissais pas celle là.
Faut que je la trouve!

fontelle a écrit:

Aristarke, j't'adore.....
MDR, connaissais pas celle là.
Faut que je la trouve!

Je suis heureux, Fontelle que le condensé de cette courte nouvelle soit à ton goût.
Ward Moore né en 1903, était en son temps considéré « comme un homologue de Ray Bradbury pour le ton poétique de ses récits ».
Je n’ai pas grand-chose dans mes archives le concernant. « Un peu de verdure » qui raconte la fin du monde étouffé par la végétation, aurait été édité par Présence du Futur en 1947.
Bonne chance pour tes recherches.

"Quatrième expédition" par Stanislas Lem. Nouvelle tirée de "Cybériade"
éditions Denoël Paris 1968

Trurl "le constructeur" est tiré de son lit, à l'aube, par le fracas d'un engin spacial qui se pose près de chez lui. En descend un électrochevalier chamaré, entouré d'une nuée de robots noirs. Chargés de cadeaux somptueux qu'il déposent à ses pieds. Ils sont venus le solliciter, de la part du roi Protudyn, souverain des globes réunis de Jonit et Epryt, de bien vouloir se rendre à la cour pour sauver le fils du roi, héritier du trône. Amoureux d'Amarande Ceryber, fille unique du garde-champêtre de Arauber, un empire voisin, tout espoir de mariage semble impossible car les deux empires sont séparés par une haine ancestrale. " Depuis un an et six jours, le Prince héritier dépérit à vue d'oeil". Trurl changea alors le temple des Méditations "en une construction bizarre, pleine de métal , de câbles et d'écrans brûlants. C'était comme il l'expliqua au roi, le féminitrône, installation tenant le rôle en même temps de séducteur et d'érotomane total avec un accouplement. Celui qui se trouvait au coeur de l'appareil ressentait d'un seul coup le charme l'attrait, la fascination, les murmures, les baisers et les caresses de tout le beau sexe du cosmos."...Le prince héritier y fut amené de force. « Soumis à une puissance de quarante mégamours. Le rendement effectif, dans le spectre de la luxure atteignant quatre vingt seize pour cent." Rien n'y fit. Il résista à toutes les pulsions restant prostré en murmurant : Amarande..
Il ne restait donc plus qu'à obliger l'Empereur de donner son autorisation au mariage.
. Au risque de jeter deux grands pays dans une guerre sanglante. Trurl promit de ne pas attaquer avec des armes, de ne priver aucun citoyen de la vie....Au contraire!...
" Le bombardement commença à minuit, une semaine plus tard. Les canons manoeuvrés par les canonniers, se dressèrent comme un seul, visèrent l'étoile blanche du pays de l'Empereur et firent feu, portant non pas la mort mais la vie. Car Trurl envoyait des nourrissons; ses obus-nourrissons semèrent dans l'empire des myriades de gosses vagissants, qui, croissant rapidement, s'accrochaient aux piétons et aux chevaliers......Ce déluge d'enfants dura jusqu'à ce que l'administration de l'Empire n'y tint plus. Alors le spectre de la catastrophe apparut aux yeux de tout le monde; sans arrêt, des bambins, des rejetons grassouillets et joyeux, tombaient du ciel, à tel point que le jour devenait nuit, quand leurs couches flottaient ensemble.....Bientôt, l'Empereur s'aperçut qu'il était obligé de demander grâce au roi Protudyn....."
Et c'est ainsi que le prince héritier put épouser son Amarande. Et que Trurl "nommé premier garçon d'honneur, vêtu d'un habit plein de diamants, avec le bâton de maréchal dans la main, porta des toasts, pendant le mariage fastueux. Il chargea ensuite dans sa fusée, les diplômes et les titres féodaux, ainsi que les décorations, que le roi et l'empire lui offrirent, et revint, rassasié de gloire, à la maison"

Les treize cocktails par Marc Reynolds Fiction n°42 mai 1957
Le démon, représentant **des intérêts qui désirent se procurer une âme immortelle** a jeté son dévolu sur Alan Shériff un poivrot invétéré. Pour le piéger, il aligne sur une table treize cocktails. Dans l'un d'eux, il verse un peu de poison. Après avoir changé les verres de place, il propose à sa future victime un marché: <<--Vous choisissez un verre, vous le buvez et pour le premier choix, je vous donne cent $. Si vous voulez essayer une seconde fois, vous recevrez deux cents $, le coup d'après quatre cents $ et ainsi de suite. Si vous perdez, il vous en coûtera votre vie et votre âme>>.
Shériff accepte le jeu. D'abord pour assouvir sa soif inextinguible sans danger dans d'autres bars avec l'argent gagné, puis au fil des besoins, car il n'y a pas de limite de durée pour ce défi. Les visites se succèdent. Les gains se multiplient et pour les empocher Shériff trouve toujours de bonnes raisons: s'acheter une conduite, offrir à sa dulcinée des bijoux et du vison, se lancer dans des affaires de plus en plus louches....... Mais les verres se vident. il n'en reste plus que trois....Toujours aussi intrépide Shériff devenu un caïd à la tête de plusieurs rackets en vide encore un et emporte cent deux mille $ pour financer de nouveaux méfaits. Les choses se précipitent. Alan a les flics aux trousses. Il se réfugie chez le démon et se jette désespéré sur l'un des deux verres restants, le boit, reste figé un instant et jubile!.....Il a encore choisi le bon et avec les deux cents milles $ qui lui reviennent il peut se payer un bon avocat ou couler des jours heureux au Mexique. Le dernier verre est forcément celui qui contient le poison. Pas question qu'il le boive!....Il a donc berné le démon et ses commanditaires et gardera sa vie et son âme; il triomphe !...
Trop tard lui rétorque le démon qui lui apprend alors que le poison n'a pas d'effet immédiat, qu'il n'a ni goût ni odeur et qu'il l'a absorbé au huitième verre et ** que depuis ce moment là lui dit-il, votre vie et votre âme étaient à moi et je pouvais les prendre quand il me plairait....Soyez certain qu'au cours de ces quelques années, vous avez fait plus pour la cause que je sers que si j'avais encaissé immédiatement l'objet de mon pari. **
Au bout d'un long moment, Sheriff prit le dernier verre. ** Et hop !. Descendez! fit-il en le vidant, l'air beau joueur.** ----** Oui, par ici pour le dernier sous-sol ** compléta le démon.

Droit électoral par Isaac Asimov Anthologie de la SF Livre de Poche.

Loin dans l’avenir…Les sondages d’opinion ont perfectionné leur technique de sélection et de formulation des questions ce qui permet de baisser progressivement le nombre des « échantillons » à chaque consultation électorale. Au point, qu’à présent, un seul « échantillon » suffit pour élire le ou les représentants qui doivent sortir gagnants de la joute. Même lors de l’élection présidentielle.
Cette année, c’est l’Indiana qui doit fournir l’Electeur qui sera présenté à Multivac l’énorme ordinateur seul capable de déterminer le choix de tout un continent d’après une seule intention de vote. Et c’est Norman Muller habitant de la ville de Bloomington qui a été sélectionné. Cela va à l’encontre de sa position affichée : être libre de voter ou de ne pas voter.
Mais peut-il se montrer réticent alors que les agents du Service Secret arrivent 48 heures avant la cérémonie, mettent toute la famille au secret pour empêcher tout contact avec l’extérieur et prévenir un attentat terroriste toujours possible….
Arrive le jour J. Une voiture blindée amène Norman dans une salle d’hôpital où sont entassés de nombreux appareils sophistiqués reliés directement à Multivac . L’ordinateur est une énorme installation enfouie quelque part dans les entrailles de la Terre.
L’épreuve durera trois longues heures. Coupées d’une courte pause pour boire un café et « pour une séance de pot de chambre embarrassante pour Norman. Questions, réponses, questions, réponses….laissent l’Electeur exténué. Mais en contre-partie, lui qui n’était pas célèbre, allait trouver dans cette extraordinaire aventure une certaine notoriété. Les historiens parleraient gravement de l’Electeur Muller de 2008.
** Dans ce monde imparfait, les citoyens souverains de la plus grande démocratie électronique, avaient, par son intermédiaire à lui Norman Muller, exercé une fois de plus, librement et sans contrôle, leur droit électoral **
Et pourtant, avant de partir, à sa demande : « Qui a été élu ? » il lui fut répondu « Pour le savoir, il vous faudra attendre l’annonce officielle qui sera faite à l’ensemble de la population !!!!!…. »

Celui qu'on n'attendait pas.

Un petit homme tout rabougri, épaules chétives et regard fuyant, se présente aux guichets de Tourist Univers, dit s'appeler John Smith et déclare tout à trac : Je veux tuer Billy -le-Kid !
L'Agence Tourist-Univers est en mesure de combler le désir avancé par son client. Contre la somme de 10.000$ tout de même. Ils ne l'enverront pas dans le passé, Le Kid ayant vécu dans les années 1880 et les techniques de voyage dans le temps ne sont pas encore au point. Par contre, ils sont en mesure de transporter M.Smiths d'un continuum temporel à un autre : << Partant du principe qu'il y a une infinité d'univers simultanément existants et que le reflet d'un instant se répercutera en d'innombrables ramifications différentes .....quelque part, tout ce qu'on peut imaginer est arrivé, arrive, ou arrivera >>
L'Agence promet un retour garanti : << Rien ne peut tourner mal assure t'on à M.Smith. Nous vous transportons à cet autre Univers au moment précis le plus favorable; armé d'un calibre 9m/m dont la balle explosive est assez puissance pour abattre Le Kid quand bien même vous le manqueriez. Et pour le retour, vous appuyez simplement sur le petit bouton situé sur la crosse de votre arme. Cela déclenchera le mécanisme qui vous ramènera dans cet Univers-ci, à l'abri de tout danger quel qu'il soit >>
Jonh Smith embarque pour le meurtre "virtuel" conseillé par son psychiatre pour guérir son syndrôme d'infériorité. Le temps passe. Un peu plus long que prévu.
Avant qu'une apparition fumeuse ne se condense au milieu de la pièce. Ce n'est pas Smith, mais un grand personnage maigre porteur d'une étoile épinglée bien en évidence sur sa veste. Dans sa main gauche, le calibre 9m/m, dans l'autre un colt à canon long.
Il se présente : Shérif Pat Garret du comté de Lincoln. Venu pour arrêter les deux complices de Smith dans le meurtre de sang-froid de Billy-le-Kid. C'est le meurtrier qui les a dénoncés.
Et on ne refuse pas une telle invitation sous la menace du colt d'un shérif déterminé.
Nouvelle de Mack Reynolds Fiction n°9 août 1954

Mack Reynolds a beaucoup publié dans fictions, et pour t'eviter Aristarque de feulleter toute ta collection, voici les références des numeros où il figure

T'as pas oublié quelque chose ö webmasters respecté?

Will Howard, chétif, timide et désargenté, aime la charmante Rita Henry. Mais celle-ci n'a d'yeux que pour un play-boy de 1m75, joueur de rugby, barataineur et favorisé par dame nature.
Will sauve d'une mort certaine une minuscule musaraigne poursuivie par une belette affamée. En fait, elle n'est que la réincarnation de Eep, un petit Dieu joufflu, semblable à un Bouddah haut de six centimètres environ.
Une tricherie aux échecs ( car on joue aux échecs chez les Dieux) l'avait condamné à etre changé en musaraigne une fois tous les cent ans. A ses risque et périls!
Eep veut bien montrer sa reconnaissance à son sauveur, mais n'étant qu'un petit Dieu de troisième zone, il ne dispose pour cela que de 1$98 que ce soit en espèces ou en contre-valeur d'un objet, d'un voyage, ou d'un quelconque souhait. Il demande untemps de réflexion.
Et voilà que le lendemain matin, Will ébloui et éperdu d'amour, voit arriver dans sa chambre une Rita consentante qui lui murmure "-Nous sommes faits l'un pour l'autre, je le sais"
Un coupure de journal traîne parmi les vêtements enlevés à la hâte On peut y lire: << Au cours actuel des matières premières, la valeur des produits chimiques dont se compose le corps humain n'exède pas 1$98>> Avec en marge une note manuscrite: "en témoignage de l'éternelle reconnaissance du Dieu Eep"
Arthur Porges Fiction février 1955.

En dehors des numeros de fiction, vous retrouverez Arthur Porges dans deux nouvelles :

L'alcool tue [Nouvelle]

Le maître des tambours [Nouvelle]


in Alfred Hitchcock présente : 100 nouvelles histoires extraordinaires, Presses de la Cité, Coll. Omnibus, 1994.

En fait, Hichcock a écrit 397 nouvelles regroupées par la collection Omnibus en quatre gros volumes.
A.Porges y est présent avec:
L'alcool tue, dans les Histoires à faire froid dans le dos
Le maitre des tambours, dans les Histoires à vous glacer le sang
Le langage des fleurs, dans les Histoires à faire peur
Flaques, dans les Histoires ciblées
Mutations, dans les Histoires qui font tilt.

Détail amusant, le frère de Arthur, Irwing Porges y signe aussi une nouvelle: Personne avec qui jouer dans les Histoires à frémir debout.

Non, ne cherchez pas, il n'y a pas d'Histoires à dormir debout!

D'après les publicités que nous violentent les chaînes de téléachats diverses, frémir debout semble une bonne méthode pour conserver la ligne claire.

Ah bon!
Il me semblait bien que j'avais lu cette nouvelle...
Elle est donc dans les "Arthur Hitchkock" que j'ai...
Pas en Omnibus (géniale cette collection), mais en "Livre de poche".
Je suis toujours contente quand je m'aperçois que ALZ m'oublie encore un peu

En ce jour de grâce du 16 mai 1543 E.C.sur notre Terre, une soucoupe volante, à la tombée de la nuit, aterrit sur un grand champ vaste et verdoyant.
Mégas, Kalos, Eo, Ergos et Tarcoen sortent et s'aventurent dans ce lieu inconnu pour y découvrir des spécimens, témoins de la vie sur cette planète.
Médusés, ils découvrent: << Des êtres sur quatre jambes avec une longue queue, une tête surmontée de deux cornes avec un peu de bave sur une bouche démesurée, vêtus de cuir poilu et en train de mâchonner>> Nos explorateurs ébahis, regardent médusés, ces habitants du champ vert qui ne leur accordent aucune attention>>
Mégas, le polyglotte de l'expédition, (il connaît plus de 700 langues) salue celui qu'il prend pour le chef d'un sonore "Bonjour Monsieur! Dans chacune de ces langues.
Essoufflé, il ne reçoit en retour qu'un regard stupide et larmoyant. Alors, frustrés et dépités, ils repartent dans leur engin spacial.
Sur le livre de bord, le commandant écrit: "La planète visitée est habitée par des êtres stupides ne connaissant pas l'usage de la parole, n'ayant aucune civilisation et dont le comportement ne peut enrichir en rien notre littérature, notre science et nos arts. Une entente avec eux me paraît dépourvue de tout intérêt..."
Et c'est pour cela que depuis le 16 mai 1543 de notre ère, aucune expédition n'a quitté Mars pour visiter notre Terre!....


clic?
Michel Mercy "Un coup en vache" Fiction avril 1955

Je me suis demandé pourquoi les maîtres avaient classé l'humour et la science-fiction dans les mauvais genres ?

J'ai relu ceci


que je n'ai pas trouvé de mauvaise compagnie.