Mesrine, l'instinct de mort (1) / l'Ennemi public (2)

Serez-vous tentés par

Mesrine L'instinct de mort ?

le film de Jean-François Richet avec Gérard Depardieu, Vincent Cassel, Cécile de France ne fait pas l'objet de grands éloges. on en parle comme un film d'action parmi d'autres,

mais il y a Gérard Depardieu, et Mesrine, truand devenu mythique.

Etonnant, quand on y pense, qu'un tueur sanguinaire passe pour un rebelle romantique...

Les visites sur sa tombe se multiplient, dit le Parisien

Citation :

Vingt-huit ans après la disparition de Mesrine, sa tombe est encore l’objet d’un véritable culte.

« Il y a quelques jours, deux jeunes filles sont venues déposer un bouquet de roses blanches sur la sépulture, confie le conservateur. Nous avons aussi retrouvé un portrait du gangster dessiné au crayon par un enfant. Quatre cailloux sur lesquels étaient gravés des messages étaient disposés aux angles de la feuille. Le portrait avait disparu le lendemain matin. Un petit pendentif est toujours accroché à une plaque du souvenir. »

rotko a écrit:

Etonnant, quand on y pense, qu'un tueur sanguinaire passe pour un rebelle romantique...

Je me demande si ça n'est pas plus profond encore.

Ces gens là, Mesrine ou d'autres, incarnent le contrepied d'une société, basée sur un système normatif nécessairement inique (la perfection n'existant nulle part et surtout pas en droit), lequel système engendre diverses frustrations, incompréhensions, injustices, etc ... pour l'individu.

Je parle d'une façon très globale.

Le gars qui veut jouer avec d'autres règles ne peut que devenir un symbole.


Celui qui résiste seul est-il un héros ?

Moi à l'époque j'avais essayé de comprendre le personnage de Mesrine . Et puis être "flingué" à bout portant dans une voiture me l'a rendu encore plus intéressant...
ça n'engage que moi et ma liberté d'expression que je trouve ici.

Je viens d'écouter les critiques de "tout arrive" qui ne sont pas totalement contre le film. Le personnage serait présenté dans une suite d'épisodes qui ne visent pas à donner une unité au personnage.

Il serait "dés-héroisé", affreux neologisme, bref, il n'apparaît plus comme héroïque, après une scène où il bat une femme et lui met un canon de revolver dans la bouche.

"L'exécution" de Mesrine a effectivement beaucoup choqué.

Il aurait passé 5 ans dans un QHS (quartier de haute sécurité), et s'en sortir sans être brisé est un exploit (hors normes morales).

Libre à chacun de penser ce qu'il veut du personnage.

De là à fleurir sa tombe ou celle de Claude François...

moi je n'aime pas les cimetières

Bien sur que non ! je n'irai pas fleurir sa tombe ni celle de Claude François je n'aime pas les cimetières non plus !

Ce que je me souviens de l'époque c'est qu'il combattait contre les QHS et sur ce point je ne pouvais qu'être d'accord ! car pour faire de quelqu'un un animal sans foi ni loi il n'y a pas pire !

voilà ! donc quand je vois que c'est Vincent Cassel qui va jouer ce rôle je lui souhaite bon courage et je sais qu'il en a . Vincent Cassel est de la classe des comédiens qui ont des c.....es et qui ne jouent pas n'importe quoi. Je l'apprécie beaucoup. Il faut dire que j'ai connu personnellement son père en tout bien tout honneur!! c'était l'ami d'un ami...

Pour le Monde, Mesrine l'instinct de mort est un" brillant exercice de style".

Jean-François Richet, intéressé par la question des violences sociales (depuis Etat des lieux en 1995 jusqu'à Assaut sur le central 13 réalisé en 2003 aux Etats-Unis), s'est inspiré de l'autobiogrphie romancée du truand L'Instinct de mort, 1977, éd. Jean-Claude Lattès



Le film s'ouvre sur la scène de sa mort, sur ce traquenard fatidique de la porte de Clignancourt qui le montre abattu sans sommation par les forces de l'ordre.

Citation :

C'est un choix narratif qui confère au diptyque, achevé sur cette même scène filmée du point de vue de la police, la forme d'une boucle qui accuse le destin tragique de Mesrine. C'est enfin une volonté de stylisation qui souligne, par la fragmentation des écrans et le grimage du personnage qui le rend méconnaissable, la difficulté à cerner le sujet.

quant au personnage :

Citation :

Imprévisible, Mesrine est plusieurs personnages en un seul. Opportuniste politique, dangereux psychopathe, bandit d'honneur, justicier romantique, aventurier des causes perdues, mauvais mari, père aimant : on serait bien en peine de choisir.

Jean-François Richet ne choisit pas non plus. Il signe en revanche un brillant exercice de style.

une video de l'homme qui voulait "vivre au-dessus des lois et être aisé par le crime."

Le film relance la discussion sur sa mort brutale qui avait donné lieu à des images choquantes à la télévision, paraît-il.

Christian Bonnet, ancien ministre de l'interieur s'en explique après la sortie du film :

Citation :

C'était un bandit, ce Mesrine, un type excentrique. On en a fait un héros extravagant, car il avait ses entrées, mais il avait un lourd passé. Le but était bien de l'arrêter, pas de l'abattre, mais les circonstances en ont décidé autrement. Je n'ai donc aucun regret.

Ce soir je vais le voir avec mon beau-père, qui était vivant en 1960, contrairement à moi.

Alors ce Mesrine ? Et bien il défile sur l’écran, en Algérie en train d’abattre un type, en train de sauter une pute, en train de clamer le respect qu’on lui doit... Il éclate la gueule d’un mec, il parade devant les filles, succession de lieux, de scènes, pleines de choses et vides de tout.
Ca sent la récitation : Mesrine, la biographie. L’avantage, c’est qu’on évite le pathos, la psychologie et la blabla, et surtout qu’il n’y a pas de fabrication d’un héros. Mais, du coup, le tout est assez plat et laisse le spectateur un peu indifférent. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe autour, les gens qu’il côtoit, ses déplacements, la police... Quand même, la fin gagne en intensité, à partir de l’emprisonnement au Canada.
Vincent Cassel est bon, l'arrogance, la tension, la folie lui vont bien. Depardieu, après réflexion, colle bien au rôle. Côte femmes vraiment je n'ai pas accroché, surtout Cécile de France avec ses lunettes noires et son côté artificiel.
Côté réalisation, y’a de l’effet ça c’est sûr, parfois bon (le split screen du début), plus souvent raté, trop visible.
Quelques phrases comme « dehors ou mort » et « personne me tue tant que je l’ai pas décidé » seront sans conteste reprises par tous les neuneus du genre de ceux qui étaient dans la salle ce soir, slogan débile et imparable.

A voir ce que va donner la suite.

caroline a écrit:

A voir ce que va donner la suite.

le second sort le 19 novembre.

caroline a écrit:

[...] On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe autour, les gens qu’il côtoit, ses déplacements, la police... [...]

C'est très centré sur Mesrine, on sent bien son bouillonnement, on attend de voir quel sera son prochain coup d'éclat. Le reste du monde importe peu pour Mesrine.

les Quebecois sont impatients !

Citation :

L'Instinct de mort, le premier des deux films sur la vie du célèbre criminel français Jacques Mesrine, coproduit par la compagnie québécoise Remstar, a connu un départ remarqué en France la semaine dernière.

Quelque 582 000 Français sont allés voir le film de Jean-François Richet durant ses cinq premiers jours d'exploitation dans l'Hexagone.

Il sortira au Québec le 9 janvier.

le Devoir.

Citation :

Cette affiche, je l’adore. C’est pratiquement le dernier plan du film. Indépendamment d’être belle, elle résume bien le propos. On y voit un homme mort qui est entré dans la légende au moment où il a été abattu. Le côté christique est présent, c’est vrai. Mais les affiches qui marchent sont celles qui fonctionnent sur des archétypes.

Vincent Cassel.

on peut ne pas adhérer à ce culte.

Avec 450 000 entrées par semaine depuis le 22 octobre, le premier épisode de Mesrine (L'Instinct de mort) a fait un tabac.

Jean-François Richet, le réalisateur, rêve d'évoquer la Commune de Paris, envisage d'honorer un jour Rosa Luxemburg.

le Monde rappelle son parcours :

Jean-François Richet est un cas. Né en 1966 à Meaux, quartier Beauval (une cité), de père inconnu, aîné de trois enfants, il a quitté l'école en 3e, passé un CAP d'imprimeur, connu l'usine où l'on manipule des bobines de cuivre chauffées dans un four.

Citation :

"C'était ça ou dealer, ou la prison. J'ai été devant le choix de travailler ou glander en bas du bâtiment."

Mesrine la vie de l'ennemi public n°1 rafle dix nominations. aux Césars.

Grand perdant de cette sélection, «Bienvenue chez les Ch'tis» n'en obtient qu'une seule.