Villiers de l’Isle-Adam

Villiers de l’Isle-Adam, contes cruels chez Garnier Flammarion.



On peut relire Véra à plusieurs reprises : on y voit les échos du deuil voisiner avec ceux de l’amour perdu.

Le comte d’Athol a perdu « sa dame de volupté, sa pâlissante épousée, Véra »

Citation :

Ses longs cils,comme des voiles de deuil, s’étaient abaissés sur la belle nuit de ses yeux.

Les objets, marques du temps, rythment le récit où le comte doit prendre conscience de la perte irrémédiable. L’extérieur sonne le glas pour donner accès au cœur glacé du veuf.

Citation :

[…] la mystique veilleuse de l’iconostase s’éteignit. Le pâle petit jour du matin - d’un matin banal, grisâtre, pluvieux,- filtra dans la chambre par les interstices des rideaux. Les bougies blêmirent et s’éteignirent, laissant fumer âcrement leurs mèches rouges ; le feu disparut sous une couche de cendres tièdes; les fleurs se fanèrent et se desséchèrent en quelques moments ; le balancier de la pendule reprit graduellement son immobilité.

Un style précis, un peu affecté peut-être, fait de ce conte, Véra, une pièce d’orfèvre finement ciselée.

Jean-Marie-Mathias-Philippe-Auguste de Villiers de l'Isle Adam est un des auteurs que je préfère. Sa Véra est extraordinaire ! Je suis content que tu en aies parlé Rotko ! Un conte que je trouve terriblement beau pour faire un oxymore digne de l'incompréhension que provoque ce conte lors de la première lecture.
La première fois que je l'ai lu je ne savais pas si je devais y voir un conte véritablement cruel dont il faudrait avoir peur, dont il faudrait pleurer de terreur ; ou un conte cruel qui serait cruel à cause de l'amour qui se perd, un amour perdu mais tellement beau. Je l'ai fait remarquer à ma professeur de seconde après le cours qui m'a dit que je devais me procurer les contes cruels immédiatement.

Un autre livre que je trouve magnifique est Isis, je vous en parlerai plus tard.

Véra. Récemment j'ai de nouveau emprunté les Contes Cruels sur le seul souvenir de cette histoire. Un vrai bijou, impressionnant de beauté, qui me fait l'effet d'un étrange réalisme.

Cet auteur est vraiment intéressant. Je viens de lire l'Eve future, un véritable art poétique. Villiers nous y livre sa conception de la crétaion et du créateur. C'est un oeuvre complexe, difficile mais fascinante.

Ses contes sont un pur moment de vérités de vie. C'est à dire la cruauté.

C'est un grand, un très grand.

Wivi je rejoins ton avis, j'ai terminé l'Eve future il y a peu et j'ai adoré; même s'il est difficile de s'y retrouver parmi tous les discours scientifiques, on ne peut s'empêcher d'être fasciné par la doctrice d'Edison : pourquoi la science ne pourrait-elle pas supplanter la nature ?

La lecture des contes cruels suivra sûrement d'ici peu de temps !

Des Contes cruels, j'ai été saisi surtout par "La torture par l'espérance".

Je viens de finir Tribulat Bonhomet aux éditions Absalon. C'est une écriture très particulière, au lexique recherché, à la phrase souvent à la fois prolifique et incisive. Il me semble que ce personnage ridicule figure en avance un psersonnage ubuesque et précieux non moins savoureux que celui de Jarry...

Un joyeux délire sur les thèses spiritualistes et un positivisme de petit bourgeois lâche et vaniteux.