Vita Sackville-West (Angleterre)

Je créé ce sujet pour en savoir plus !

Je viens d'apprendre l'existence de cette romancière qui fut une amante de Virginia Woolf... Ce qui pique ma curiosité !

Je vais m'arranger pour la lire, mais si quelqu'un connaît déjà son oeuvre, j'apprécierais quelques tuyaux !... Ne serait-ce, d'ailleurs, que pour savoir si cela vaut le coup de la lire, tout simplement !

on parle d'elle ici brievement avec un lien, et sur la page suivante.

Si la lire te tente, pourquoi ne pas le faire ?

Tu as raison... Je voulais juste savoir si quelqu'un l'avait lue et avoir son avis, mais je crois qu'il faut que je me rende compte par moi-même !

Du coup, c'est moi qui vous en parlerai !

Si tutrouves plus jamais d'invités ! 164 p. chez autrement litteratures, prends-le, je l'ai, sans l'avoir lu, et je te donnerai la replique

rotko a écrit:

Si tutrouves plus jamais d'invités ! 164 p. chez autrement litteratures, prends-le, je l'ai, sans l'avoir lu, et je te donnerai la replique

J'aimerai jeter un oeil à ta bibliothèque Rotko.
Quel que soit le livre dont on parle, il figure sur l'une de tes étagères...
On voit encore le papier peint chez toi...

J'ai lu sa correspondance éditée chez Stock, entière, passionnée et fort intelligente, Vita !



et superbe ! Quelque chose de Virginia d'ailleurs ...



portrait de Philippe Alexius de Laszlo

Bonjour,

J'ai personnellement découvert Vita (pourVictoria) Sackville-West par le jardinage !

Parce qu'elle a créé un jardin célèbre dans sa propriété de Sissinghurst dans le Kent. Comme tout lieu touristique en Angleterre, Sissinghurst a une boutique (et un tea-room) où l'on trouve ses œuvres. J'ai hésité entre The Edwardians et All Passion Spent, ses deux "masterpieces". Et j'ai choisi le dernier.

J'ai trouvé ce roman charmant, bien écrit et à replacer dans le contexte de la sortie de la période victorienne et de l'émancipation des femmes. Une vieille dame vient de perdre son mari qu'elle n'aimait pas mais respectait et à qui elle a sacrifié ses rêves artistiques de jeunesse. Elle, l'épouse et mère modèle et effacée, décide, au grand dam des ses enfants conformistes qui la prennent pour une nouille, de vivre ses derniers jours comme elle l'entend et se lie d'amitié avec des personnes un peu excentriques et qui ont surtout le grave défaut de ne pas appartenir à sa classe sociale.

Première phrase du roman : "Henry Lyulph Holland, first Earl of Slane, had existed for so long that the public had begun to regard him as immortal".



Vita Sackville-West avait une vie sentimentale apparemment agitée. Sa relation avec Virginia Woolf ("Her close friendship" comme il est dit dans la préface de mon édition) serait décrite dans Orlando de V. Woolf.

Cheers

Une romancière anglaise ayant les pieds dans le XIXe...
Très alléchant !
Je note son nom que je découvre sur GDS* et me propose de la lire.

Citation :

Victoria Mary Sackville-West, Lady Nicolson, (9 mars 1892 - 2 juin 1962), plus connue sous le nom de Vita Sackville-West, était une poétesse, romancière, essayiste, biographe, traductrice et jardinière anglaise.

Son long poème narratif, The Land, reçut le Hawthornden Prize en 1927. Elle l'obtint une seconde fois, devenant le premier écrivain dans ce cas, en 1933 avec ses Collected Poems. Elle participa à la création de ses jardins à Sissinghurst Castle, dans le Kent.

Elle est connue pour sa vie aristocratique exubérante, son mariage solide, et ses histoires d'amours passionnées avec des femmes comme la romancière Virginia Woolf.

Citation :

Sackville-West est née à Knole House dans le Kent. Comme elle était une femme, selon la loi anglaise elle ne pouvait pas hériter de cet immense château élizabéthain et de ses domaines, ce qui affecta le reste de sa vie.

Elle était la fille de Lionel Edward Sackville-West, 3e baron de Sackville, et de son épouse Victoria Sackville-West, baronne de Sackville, qui fut l'amie intime et l'héritère de Sir John Murray Scott (+ 1912), secrétaire et fils adoptif du célèbre collectionneur Sir Richard Wallace (1818-1890), et légataire de sa veuve.

Baptisée "Victoria Mary Sackville-West", elle prit en fait le surnom de "Vita" toute sa vie de femme.

Plus jamais d'invités


Typiquement Bristish dans son aspect léger, ironique et frais, mais abordant pourtant avec sérieux le non-dit, les rapports humains et le secret des âmes.

En gros, un couple riche invite, pour Pâques, dans une propriété campagnarde cossue, de la famille et une amie. Les relations entre toutes ces personnes sont empreintes d'artifices, de conventions et de préjugés mais les masques vont subtilement tomber et laisser entrevoir des gouffres de sensibilité, sous des abords froids et fermés.

Un personnage central : Walter.

C'est lui qui m'a touchée.

Homme de loi, rationnel, placide et glacial, immensément riche et ayant épousé Rosie (d'origine modeste) en imposant une clause étrange au contrat de mariage : aucun rapport physique. Cette femme, éperdument amoureuse de cet homme brillant et spirituel, souffre en silence, en extase devant l'idole cérébrale inaccessible...

Il n'éprouve aucune émotion, contrôle tout, sauf deux passions : son chien, avec qui la relation est fusionnelle, et son domaine campagnard.

Désillusionné, il est capable d'éprouver de la compassion pour le genre humain en général, mais pas en particulier.

La souffrance de Rosie est telle que le frère de Walter, Gilbert, s'immisce doucement au coeur de la situation pour faire prendre comprendre à l'homme de loi ce que sa femme endure dans la solitude...

Les caractères sont alors mis à nu et ébranlés.

En dire plus serait dévoiler le subterfuge utilisé par Gilbert.


Papillonnent d'autres personnages comme une excentrique lady, de moeurs apparemment frivoles et légères, qui se révélera grave et profonde.



Le mode opératoire de l'écrivain : un premier chapitre construit à base de dialogues exclusivement, donc un peu déroutant. Puis après, elle entame une narration pour creuser ses héros.

De l'extérieur vers l'intérieur, donc.

Procédé redoutablement efficace.


Elle nous livre un bijou totalement maîtrisé.


Je vous fais une confession : j'ai pleuré avec ce livre émouvant.




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Crevette a écrit:

Elle nous livre un bijou totalement maîtrisé.
Je vous fais une confession : j'ai pleuré avec ce livre émouvant.

Tu le vends bien en tout cas.
Si bien que je vais remonter son nom dans ma liste des auteur à découvrir.
Merci Crevette !

Je suis arrivée à Vita par le jardinage, moi aussi ! J'ai lu "Toute passion abolie" il y a un bon nombre d'années, aussi je ne saurais le chroniquer dans le détail, mais l'histoire de cette aristocrate âgée qui, une fois son mari mort, ses enfants élevés et partis, décide de se retirer pour vivre enfin à sa guise m'avait beaucoup touchée.

J'ai lu ce mois-ci Toute passion abolie. A vrai dire, le résmé ne m'attirait pas plus que cela...

Citation :

"En un éclair lady Slane sentit que le puzzle éclaté de ses souvenirs venait de se reconstituer. Elle se retrouva sur la terrasse de la villa indienne désertée. Elle appuyait ses bras sur le parapet brûlant, faisant pivoter lentement son ombrelle. En fait, elle se tenait ainsi pour dissimuler son trouble car elle venait de se retrouver à l'écart de tous avec ce jeune homme à ses côtés ". Le jour même de la mort de son mari Henry Holland, comte de Slane, lady Slane décide de vivre enfin sa vie. Elle a quatre-vingt-huit ans. Lady Slane surprend alors son entourage en se retirant à Hampstead. Dans sa nouvelle demeure, toute passion abolie par l'âge et le choix du détachement, lady Slane se sent libre enfin de se souvenir et de rêver.

Je crois que c'est l'édition et la couverture qui ont fini par me décider. Et j'ai bien fait ! Pour commencer l'écriture de Vita Sackville-West est un vrai plaisir : très délicate sans être précieuse. L'auteur nous livre avec humour les réflexions de Lady Slane, plus de 80 ans, qui a passé toute sa vie dans l'ombre de son mari - un homme qu'elle a aimé éperdument - et qui à sa mort se libère enfin de son joug et commence à vivre pour elle-même. Le début avec la description ironique des six enfants de Lady Slane est absolument génial. La suite du livre nous mène dans l'univers de cette vieille dame, désormais retranchée du monde, et nous décrit la naissance de son amitié avec trois hommes âgés plus au moins étranges. Je ne vous en dirai pas plus au risque de révéler l'ensemble de ce court roman, mais j'ajouterai que la fin est extrêmement touchante.

Crevette a écrit:

Typiquement Bristish dans son aspect léger, ironique et frais, mais abordant pourtant avec sérieux le non-dit, les rapports humains et le secret des âmes.

Tellement vrai !

L'histoire commence l'été des 16 ans de Shirin Wilson à Port Breton en villégiature. Shirin fascinée par l'île de Storn aime se réfugier seule dans une crique d'où elle peut la contempler. Cet été là elle fait la connaissance de Venn le jeune héritier du domaine de Storn. Entre attraction et répulsion les deux jeunes gens vont toutefois se rendre sur l'île.
Dix ans plus tard Venn et Shirin déjà divorcée ( sans que son mari lui en tienne rigueur ) se retrouvent lors d'une soirée mondaine. Shirin est belle, intelligente mais pas si instruite que cela...pour moi c'est on intelligence du coeur qui est riche et désarmante à la fois.

Ils se marient sachant que bien des épreuves les guettent et la première la plus terrible pour Shirin sera de devoir renoncer à son amour pour Storn.

Je ne dirai rien de plus sur ce court roman qui m'a complètement charmée. Certains pourraient dire que c''est " mièvre" et fleur bleue, moi non car l'écriture de Vita est élégante, précise, comme si elle peignait tout de ces personnages, des décors et surtout des sentiments intérieurs, ce souffle de l'âme qui finit par s'épuiser.

J'enrage de ne pas savoir mieux en parler

Je lirai d'autres romans et attends patiemment Noêl prochain pour lire sa correspondance

Oh mais tu en parles très bien !

Mais le titre est curieux Dark Island ?

Il cache quelque drame ?

Oui, c'est un compte rendu concis qui donne une bonne idée de l'oeuvre. La mention d'une île où les protagonistes projettent de se rendre rappelle le début de "la promenade au phare" (paru en mai 1927.) de Virginia Woolf.

Leslie Stephen, père de l'écrivain et modèle supposé du personnage de M. Ramsay, prit en location Talland House à St Ives en 1882, peu après la naissance de Virginia ; Talland House servit de résidence secondaire à la famille pendant les 10 étés qui suivirent. Le lieu décrit dans l'histoire principale de La promenade au phare - l'île de Hebridean et la maison qui s'y trouve - est à l'image de Talland House. De nombreux détails de la baie de St Ives sont présents dans l'histoire, notamment les jardins menant à la mer, la mer elle-même et le phare.

Ton livre a-t-il une préface, et fait-il mention d'une date d'écriture ?

Oui Crevette il s'agit d'un drame à huis-clos sur cette île qui aurait pu être celle d'un bonheur tranquille, mais voilà elle devient Dark

Mon édition ne comporte pas de préface, cependant sur wikipédia il est précisé que Dark island a été écrit en 1934 et la liaison entre Virginia et Vita était des années 1920. La promenade au phare de Virginia a été écrit en 1927.

Ce que je sais c'est que Virginia avait qualifié le roman Dark island de vraiment très bon.

il faudrait que je lise La promenade au phare car en effet il semble y avoir quelques similitudes.

deux citations de ce roman

Elle avait des armes! Son expérience, cette île enchanteresse, sa secrète passion d'enfance, qui venait de s'engouffrer dans le canevas de sa vie de manière aussi inattendue. A elle seule, Storn, avec sa magie et sa beauté, démultipliait son énergie. Elle se sentait comme transfigurée, purifiée, habitée d'une incroyable et mystérieuse force qui transcendait tout et lui donnait une perception métaphysique de la réalité. Storn avait une âme, elle l'aimait pour tout ce qu'elle représentait, la solitude, la dignité, la poésie.

shirin : " Moi ? mais qui suis-je ? je ne compte pas. Pas plus que toi ou Venn.Qu'est-ce que ça signifie " compter" , d'ailleurs ? On prononce si souvent ce mot à tort et à travers qu'il en devient banal, en plus il est tellement galvaudé aujourd'hui qu'on en a perdu le sens."