Ernest J. Gaines

Il mérite bien un fil, et on sait après la couleur des sentiments de Kathryn Stockett que le roman du Sud a toujours les faveurs du public.

Il y a d'autres raisons !

Ernest J. Gaines est recommandé par James Lee Burke dans "Black cherry blues", pour le titre


266 p. chez Liana Levi.

Une plantation aride de Louisiane, théâtre de tous les déchirements. C'est là que se nouent les amours du contremaître cajun Bonbon et de Louise, une esclave noire. Et celles, plus coupables encore, du farouche Marcus, tout juste sorti de prison, et de Louise, la femme blanche du contremaître. Sous le regard réprobateur de toute une communauté, tabous et non-dits volent en éclats. Mais comme dans une tragédie antique, leurs destins prendront peu à peu valeur d'exemple.

de plus ! Le National Book Award, décerné en 1994 à Dites-leur que je suis un homme,


304 p. chez Liana Levi.

Dans les années quarante, en Louisiane, Jefferson, un jeune Noir démuni et ignorant, est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis : l’assassinat d’un Blanc. Au cours du procès, il est bafoué et traité comme un animal par son propre avocat commis d’office devant la cour et, pour finir, condamné à mort

J'ajoute qu'une nomination pour le prix Nobel de Littérature en 2004 a été faite pour cet auteur qui, à neuf ans, ramassait des pommes de terre pour 50 cents par jour dans une plantation de Louisiane.

Merci beaucoup Rotko je suis allée fouiner sur mon site d'occasion, j'ai mis le premier titre en mémoire
Il y aussi le deuxième titre, tout ça est très tentant ...tu n'as donc aucune pitié ?

edit : ma bibliothèque à D'amour et de poussière donc je mets de côté le second titre ( pas cher sur mon site )

rotko a écrit:

de plus ! Le National Book Award, décerné en 1994 à Dites-leur que je suis un homme,

304 p. chez Liana Levi.

Dans les années quarante, en Louisiane, Jefferson, un jeune Noir démuni et ignorant, est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis : l’assassinat d’un Blanc. Au cours du procès, il est bafoué et traité comme un animal par son propre avocat commis d’office devant la cour et, pour finir, condamné à mort

J'ajoute qu'une nomination pour le prix Nobel de Littérature en 2004 a été faite pour cet auteur qui, à neuf ans, ramassait des pommes de terre pour 50 cents par jour dans une plantation de Louisiane.

Ce roman est un bijou. Le jeune Jefferson défendu par un blanc se fait traiter de porc, il n'est même plus un être humain. Il n'est pas coupable mais la justice a été rendue par les blancs, il ne se défend pas, personne ne le peut à cette époque. Il n'a plus qu'à attendre de connaitre la date à laquelle il passera sur la chaise électrique.
Sa nan-nan ( tante ) et la meilleur amie de celle-ci vont tout mettre en oeuvre pour qu'il décide de mourir dignement et faire disparaitre l'affront des propos tenus au tribunal. Pour se faire elles demandent à Wiggins, l'instituteur noir du village d'aller lui rendre visite en prison. Elles demandent aussi au pasteur de l'accompagner.
Wiggins est désemparé ne sachant que dire et quoi faire, cela le perturbe énormément lui qui n'est pas croyant.
On assiste aux discussions entre Wiggins et Jefferson, les visites de la famille et le comportement abject des notables blancs.
Le moment où la chaise électrique arrive dans la petite ville est particulièrement bien décrit, chacun se rend compte du bruit qu'elle va faire, chacun est bouleversé à sa manière.
C'est un roman sur la dignité, le courage et l'humanité.
Je vous le dis sincèrement, j'ai pleuré dans les dernières pages car Jefferson bien qu'illettré écrit ses dernières pensées sur les conseils de Wiggins. Quelle tension au moment où Jefferson est tué.

Je vous recommande chaudement cette lecture

dis-moi, Nat... tu ne l'as pas fait exprès quand même ?

Citation :

Quelle tension au moment où Jefferson est tué.

... la chaise électrique !
Plus sérieusement, j'ai très envie de le lire. J'ai dévoré beaucoup de livres sur le Sud des Etats Unis, ils sont très durs, très sombres et font souvent pleurer. J'ai beaucoup appris aussi.
Et dire que le premier pour moi a été la case de l'oncle Tom offert par ma Marraine qui me faisait découvrir les bouquinistes sur les quais à Paris !

argh quelle honte !!! non je n'ai pas fait exprès Beurk quelle horreur

Franchement c'est un auteur à découvrir ! Tu devrais apprécier Ysandre

pardonne-moi ce mauvais rapprochement, je fais de l'humour horrible parfois !
il n'en reste pas moins que je lirai ce livre. Je dois dire que lorsque je lis ce que tu vantes avec chaleur, je n'ai pas à me plaindre, sauf une fois je crois... mais c'est l'exception qui confirme la règle.

Je posterai demain sur D'amour et de poussière pour que tu puisses faire un choix Les deux sont excellents

Une plantation non loin de Bâton-Rouge. James travaille sur la plantation de Marshall Hebert, riche blanc. Il conduit le tracteur pendant que d'autres emplissent la remorque de maïs. Ce jour-là Bonbon, le contremaître cajun, lui ordonne de conduire Marcus un jeune noir condamné à la prison chez lui pour récupérer des affaires et venir travailler. A Bâton-Rouge Miss Julie prie James de s'occuper de Marcus, James ne sait pas dire non. Marcus est égoiste, et s'habille comme un dandy.
Bonbon est marié à Louise qui ressemble à une enfant et ils ont une petite fille, surnommée Tite ( maladive). Mais Bonbon a aussi une maîtresse noire, Pauline avec qui il a eu des jumeaux. Pauline vit dans les quartiers noirs où Bonbon lui rend visite deux ou trois fois par semaines. Elle a obtenue de lui de travailler à la maison du maître.
Marcus ne veut pas rester 5 ans ici. Il fomente une vengeance, une évasion. Il n'est pas payé car logé et nourri. Lorsque les " ouvriers " achètent au magasin Marcus sait qu'il prolonge d'autant son travail dans la plantation.
Tout le quartier noir, guette, attend, et suit l'évolution des rapports humains tandis que la poussière vole partout et colle aux semelles.

C'est un très beau roman, oppressant aussi. Ernest J Gaines mérite les éloges reçus.

Je vais faire mon possible pour lire ses autres romans

Ce sera sans doute le prochain

Citation :

C'est à plus de cent dix ans que Jane entreprend de raconter l'histoire de sa vie. L'esclavage pendant la guerre de Sécession, l'errance pour tenter de rejoindre l'Ohio, la terre des Yankees libérateurs, le labeur dans les plantations blanches de Louisiane, le combat pour l'égalité. Jane Pittman, héroïne et narratrice, mène dans son langage imagé cette émouvante chronique. Inspiré par le récit d'une ancienne esclave, ce roman pourrait s'intituler «Cent ans de servitude».

oh ! Natalia... "tite" veut dire : maladive ! je ne vais plus oser t'appeler Tite Pour moi, ça voulait dire "petite" affectueusement.
Je note d'amour et de poussière pour une prochaine razzia à la médiathèque (j'espère qu'ils l'ont...) je vais regarder sur leur catalogue sur internet.

lol non Tite est une fillette maladive

continue de m'appeler Tit j'aime bien

Tu peux leur suggérer l'achat, l'auteur est renommé

Colère en louisiane 250 p. chez Liana Levi.

Oui, dès le départ un roman du sud, par les personnages, dont on mentionne incidemment la couleur, les tracteurs qui transportent des cannes à sucre, une population qui s'affole aussitôt qu'un drame a lieu.

Les souvenirs de Faulkner : chaque personnage devient un narrateur, rapportant les dialogues échangés.
Chacun ses soucis, mais le drame concerne tout le monde ; On craint les suites, on parle à demi-mot...

Au lecteur de se faire une idée en écoutant les différents interlocuteurs.

Dans la chaleur moite du bassin du Mississippi, un coup de fusil ébranle la plantation Marshall. Le Cajun Beau Boutan a été abattu devant la porte du vieux Mathu, un Noir indépendant et fier, que tout accuse...

Ce récit est une vraie mise en scène, minutieusement ajustée, humainement riche.

Le Suspens.

- Vu que les intéressés se comprennent à demi-mot dans le contexte, c’est au lecteur de décrypter les messages, ce qu’il fait progressivement et sans trop de difficultés car l’identité de protagonistes apparaît nettement.

Le panorama historique et humain.

- Devant le drame surgit, quasi spontanément, une solidarité : les personnages évoquent leurs souvenirs, jusque là mis sous silence ; par leur intermédiaire, on comprend le contexte de la Louisiane : les employés de la plantation, les propriétaires anciens, et les plus récents.

Des scènes vécues sur le vif.

- Dans chaque clan, on discute, les positions s’affrontent en temps direct, comme au spectacle, et les points de vue s’échangent dans le langage de chacun, avec son passé culturel, et ses préoccupations actuelles.

Une attente tragique.

- on dirait que le chœur est démultiplié, puisque chaque personnage raconte l’action, donne sa version des faits, assume sa position. A la fin on a tous les éléments en main pour un débat sur la justice. Le procès entérinera une avancée des pratiques en vigueur.

Sophocle a donc émigré en Louisiane ! On voit et on entend en direct, le temps de lecture correspond au temps de l’action, si bien que la participation du lecteur est acquise, et qu‘il vit le drame de l‘intérieur, à travers tous les reflets d’un miroir collectif.

Ajoutons que tous les personnages, vulnérables et touchants, se livrent à un combat contre eux-mêmes pour faire échec à la Fatalité.

Simple déduction > un tel récit ne pouvait que séduire un réalisateur :

je l'ai rêvé, Schlondörf l'a fait ! (rire)

Volker Schlöndorff A Gathering of Old Men, avec Richard Widmark.